Cernunnos Pagan Fest X – Jour 1

Introduction par Lailoken :

Bienvenue dans ce report du Cernunnos Pagan Fest, qui s’est tenu les 24 et 25 février dernier pour la deuxième fois à Noisiel en Seine-et-Marne. Dans ce report je vais surtout me concentrer sur mes coups de cœur du week-end et mon ressenti global de la dixième édition du festival.

L’édition 2018 du Cernunnos Pagan Fest a été ma première fois, mon déflorage de ce festival. Depuis quelques années maintenant je lorgnais sur les affiches qui se succédaient. J’en ai vu l’évolution, suivi le changement de site, tout ça virtuellement. Lorsque Valkyries m’a proposé d’y aller pour eux, autant dire que je n’ai pas mis longtemps à répondre.

Niché dans la banlieue parisienne, à la bordure de l’oppressante capitale, la Ferme du Buisson est un petit dépaysement pour qui est habitué au béton des grandes villes. Un joli poumon de briques rouges aux jardins verts, enclavé entre habitations modernes et grandes surfaces pas vraiment histos. C’est donc par une journée ensoleillée hivernale, au pâle soleil et au vent glacial, après un trajet matinal entre nos terres bretonnes et les embouteillages lutéciens, et avec quelques verres de chouchen (remède breton contre le froid) dans le sang que notre périple débute.

ADARYN

Une fois arrivés, un petit pique-nique sur le parking du Super U et une partie de marelle plus tard, nous nous dirigeons vers l’entrée du festival pour apprécier de loin une petite parade traditionnelle chinoise sortie du Kyudojo d’en face. Les portes ouvrent, et une pose de bracelets plus tard direction directement les concerts. Concerts dont l’ouverture est assurée par le groupe gagnant du tremplin du Cernunnos: Adaryn. Et déjà un premier bon moment ! Malgré un son plutôt pas terrible (je n’ai pas le souvenir d’entendre de guitares, malgré la présence de deux guitaristes sur scène), les gens sont nombreux dans la petite salle, heureux d’être ici et répondent avec ardeur à la musique des Normands. Plusieurs dans la foule connaissaient bien les paroles et en entraînent d’autres dans les premiers pogos du festival. (une interview suivant cette prestation est disponible sur Valkyries) C’est après ce premier groupe que je décide de faire le tour de l’infrastructure. La Ferme du Buisson est un endroit agréable, composé d’un grand bâtiment principal où dans l’entrée sont installés les stands de merchandisings et les séances de dédicaces, et à l’étage un grand espace est alloué aux interviews. L’extérieur est divisé en plusieurs parties. À gauche en rentrant dans le « Caravansérail » sont tous les stands d’artisans et de merch autre que celui des groupes présents. Des animations, contes, jeux, musiques, déambulations y seront organisés un peu tout le week-end (je n’ai malheureusement pu assister à aucun de ces moments, j’étais quasiment tout le temps devant les scènes). À droite en rentrant, avant même de faire poser nos bracelets nous pouvions nous sustenter dans un espace ouvert mais couvert, dans lequel quatre échoppes nous proposaient de la nourriture avec quelques choix vegan, pour le plus grand plaisir des défenseurs de la cause animale. Une fois le portique pose-de-bracelet passé, un espace vert avec quelques tentes vikings, et bien évidemment un bar. Avec de la bonne bière certes, mais huit euros la pinte d’ambrée ça faisait quand même un peu mal (heureusement grâce à l’alcool on oublie vite. Jusqu’au moment consultation de comptes tout du moins). Ici aussi des animations seront organisées, musiques, contes mais aussi reconstitutions de combats et spectacles de feu la nuit. Et bien évidemment, au fond de cet espace vert, l’accès aux deux salles de concert. Une petite, appelée l’Abreuvoir et la grande Halle. Et au final que ce soit dans la petite ou dans la grande je n’ai jamais eu de mal à me trouver une bonne place, où je voyais toute la scène sans pour autant être forcément dans les pogos. Ce qui fait bien plaisir quand je compare mes expériences avec de plus grands festivals ou de plus grandes salles de concert.

Lailoken


Je n’avais pas pu assister au tremplin du Cernunnos, mais il n’empêche qu’après avoir écouté tous les prétendants au titre, j’avais eu une petite préférence pour Adaryn. Quelle ne fut donc pas ma satisfaction lorsque j’ai appris que la formation caennaise avait été retenue pour ouvrir le festival ! Sans parler de la musique en elle-même, le groupe a pour moi un argument de choc, puisque celui-ci est originaire de Basse-Normandie, qui est un peu ma deuxième maison. Bon, ça c’est pour la partie pas du tout objective.

Concernant leur prestation, les Normands ont planté le décor dès le début du set, dans la salle de l’Abreuvoir pleine à craquer. Les six musiciens sont tous torse nu (enfin sauf la demoiselle violoniste, tout de même) et maquillés de war paints, et font ainsi penser à Ensiferum à leurs débuts. Toutefois, il n’y a bien que cela qui rappelle le groupe finlandais. Comme l’avait si justement dit Brynhildr dans son report du tremplin du Cernunnos, Adaryn est un groupe de death folk/mélodique intégrant ici et là des touches black.

Malgré leur petite expérience de la scène, Adaryn sait mettre l’ambiance, et le public est déjà gonflé à bloc pour le premier concert du festival. Il faut dire que la musique du groupe est idéale pour faire la fête, surtout lorsque le guitariste Damien troquait son instrument contre un tin whistle. Selon moi, le temps fort du concert a été lors du morceau « Azincourt », lorsque tout le public reprenait en chœur le refrain.

Fée Verte


Ils avaient retourné le Klub en janvier, ils ont retourné l’Abreuvoir au Cernunnos ! Lorsque les premières notes du doux violon de Cydorrh s’élèvent dans la sombre clarté de la scène, tout le monde se tait. Puis les autres musiciens prennent place, s’installent et lancent le show , confiants devant un public bien frais en ce premier jour ! Pour l’ouverture du Cernunnos, les Caennais ont envoyé du lourd et réchauffé les festivaliers, tassés dans la plus petite salle, l’Abreuvoir! Une demi-heure de show, une demi-heure à se prêter un public qui se familiarise, puis se déchaîne, jusqu’à reprendre en chœur le refrain du morceau « Azincourt », joué pour la première fois sur scène. La bataille se livrait dans le public, entre pogos et wall of death, une véritable reconstitution historique de l’Histoire romande racontée par ADARYN, transformant les récits de ces défaites célèbres (Val-Es-Dune) en véritables victoires. Tour à tour menées par chaque artiste d’Adaryn, peintures de guerre sur le visage, corpse paint discret, les batailles font rage dans le public jusqu’aux dernières notes qui finiront par s’éteindre et se perdre dans les clameurs des festivaliers ravis.

Brynhildr

LAPPALAINEN

Toutes les bonnes choses ont une fin dit-on. Ce concert sera l’instant « nostalgie » du festival car c’était la dernière apparition des Lillois de Lappalainen sur scène. Je n’avais pas eu l’occasion de les revoir depuis leur dernier passage à Paris lors du Beermageddon Fest en octobre 2016, et je comptais bien profiter de ce concert au Cernunnos avant qu’ils ne tirent leur révérence.

Bien que Lappalainen n’ait plus rien ressorti depuis leur premier album en 2015, la setlist comportait quelques inédits, comme « The Mystery of the Mary Celest » qui n’a jamais été enregistré. J’étais agréablement surprise que le groupe s’éclate toujours autant sur scène malgré les circonstances. On ne peut pas s’empêcher de se dire « mais pourquoi vous partez ?! ». On retrouve aussi ce qui nous avait tant séduit chez le groupe : des morceaux festifs et épiques, comme « Riding on the Load of Hay » avec le slam rituel du guitariste Julien, ou bien encore « Maelström » qui a généré un véritable tourbillon dans la fosse ; mais il y a également des morceaux plus sombres, comme « Kraken’s Awakening » qui nous enlisait dans les profondeurs marines.

Le concert passe bien trop vite, mais j’ai au moins cette satisfaction, celle de pouvoir dire adieu à l’un des groupes qui a su élever le folk metal français. Merci Lappalainen, à la revoyure !

Fée Verte

SETLIST : Swamplord / Cresting the Waves / The Mystery of the Mary Celest / Maelström / Riding on the Load of Hay / Sludgeborn / Kraken’s Awakening

ASENBLUT

Pour la première fois, les Bas-Saxons d’Asenblut sont venus nous rendre visite en France à l’occasion de l’Ancient Ascent Tour (qui comptait également une date à Lyon) aux côtés d’Angantyr, Ereb Altor et Waldgeflüster. Pour ma part, je savais à peu près à quoi m’attendre puisque j’avais déjà eu l’occasion de voir le groupe l’an dernier au Ragnarök festival. Cependant, le concert promettait quelques nouveautés puisque le nouvel EP d’Asenblut, Legenden, qui comprend essentiellement des morceaux ré-enregistrés, était sorti une semaine plus tôt.

Musicalement, la comparaison avec Amon Amarth me parait toujours autant appropriée (bien que je trouve les compositions d’Asenblut plus élaborées …), mais on ressent également des influences d’Unleashed et de leurs compatriotes d’Obscurity à certains moments. Finalement, la setlist était quasiment semblable à celle du Ragnarök festival, à l’exception que « Heldenbürde » a été interprété. Vu que j’aime bien ne pas être tout le temps objective, j’aimerais également parler tout particulièrement du chanteur qui, à mon humble avis, retenait toutes les attentions (enfin, surtout celles des demoiselles dans le public) pour sa longue chevelure soyeuse qui virevoltait dans les airs et sa musculature qui a dû en faire fondre plus d’une sur place …

Fée Verte

SETLIST : Berserkerzorn / Helden des ewigen Sturms / Drachenborn / Heldenbürde / Bittere Wacht / Tatenklang / Horizonte / Asenblut

HANTAOMA

Hantaoma fut ma seconde découverte du Cernunnos, et je tenais absolument à les voir, car Midi-Pyrénées est une région que j’apprécie tout particulièrement. Ce qui fait justement la particularité du groupe, c’est que toutes les paroles sont chantées dans le dialecte local qu’est l’occitan. Les Gascons étaient très attendus aujourd’hui, et pour cause, ces derniers n’avaient pas ressorti d’album depuis 2005, et qui plus est, c’était leur tout premier concert ! Le Cernunnos est donc l’occasion d’entendre plusieurs extraits de leur nouvel album Malamòrt qui paraîtra le 9 mars prochain. J’avoue avoir été plus sensible aux passages black metal, mais le chant clair m’a également plu pour ses similitudes avec Heidevolk.

Fée Verte


Trêve de déambulations et revenons-en aux concerts avec Hantaoma qui monte sur scène avec leur Folk Metal Occitan. Hantaoma, side-project de deux membres de Stille Volk, qui sont au Cernunnos pour leur tout premier concert. Sorte d’échauffement avant leur date sous la Temple du HellFest dans quelques mois. Personnellement je ne connaissais pas le groupe et ai fort bien aimé leur performance. Le chanteur a une grosse présence scénique avec ses longs cheveux gris et l’ensemble est super cohérent pour une première scène. On voit que les musiciens ont de l’expérience, avec des projets différents. Leur setlist dangereuse avec seulement trois titres du premier album a été bien accueillie, de quoi avoir confiance pour l’avenir du projet.

Lailoken

SETLIST : Tres Pèiras / Maluros / Malombra / Marcamal / Lo Reine Del Negre / Frej Eternal / Hantaoma / Las trébas del castel / Los dracons

LABORATORIUM PIESNI

C’est dans une salle comble dans laquelle j’ai eu toutes les peines du monde à pénétrer que je découvre le groupe Laboratorium Piesni. Ce groupe exclusivement féminin, originaire de Pologne, nous raconte de manière sublime avec très peu d’instruments et majoritairement vocalement, de beaux récits issus des contes et légendes d’Europe de l’est. Les multiples voix féminines se superposent à merveille au rythme des tambours et l’on rentre facilement dans cet univers magique, presque initiatique. On se surprend régulièrement à fermer les yeux et à frissonner face à la puissance vocale des chants, s’imaginant dans un monde verdoyant de forêts, d’elfes et de fées… J’ai véritablement apprécié ce moment très apaisant, et relaxant, avant de me remettre de plus belle dans la puissance sombre du métal des groupes suivants tels que Waldgeflüster et Angantyr.

Axoria

EREB ALTOR

Voilà déjà bientôt deux ans que je n’avais plus revu Ereb Altor, depuis le Ragnarök festival en 2016. Le groupe semblait être lui aussi très attendu par les fans français, car leur dernier passage en région parisienne remontait tout de même à mai 2013 !

Les héritiers de Bathory entrent en scène sur « Völuspá », le morceau d’introduction de leur dernier album Ulfven sorti l’été dernier. C’est évidemment cet album qui est le plus représenté pendant le set, avec trois autres morceaux extraits de celui-ci. J’étais cependant déçue que mon titre préféré de l’album, « The Rite of Kraka », n’ait pas été joué.

Ereb Altor a connu plusieurs périodes dans sa carrière. Les derniers albums sont davantage axés « viking/black metal », mais le titre « Myrding » se charge de nous rappeler que le groupe jouait du doom épique à ses débuts. Cependant, même dans les morceaux plus récents, le côté mélancolique est toujours présent, notamment dans « Midsommarblot ».

Que dire d’autre, mis à part qu’il faudra s’attendre à ce que les bouteilles de cristalline déclarent une guerre sans merci au groupe, car Crister les a bien malmenées durant le concert !

Fée Verte

SETLIST : Völuspá (intro) / En synd svart som sot / Nattramn / Av blod är jag kommen / Nifelheim / Myrding / Ulfven / Midsommarblot

WALDGEFLUSTER

S’il y a un groupe que j’attendais de voir avec impatience lors du Cernunnos, c’est bien celui-là. C’est la toute première fois que les Munichois de Waldgeflüster jouaient en région parisienne, et je n’aurai manqué cela pour rien au monde !

Afin que le public puisse découvrir au mieux le groupe, celui-ci a interprété des morceaux extraits de trois albums différents (surtout le dernier en date Ruinen, mais également Meine Fesseln avec « Karhunkierros » et le premier album Herbstklagen avec « Herbst befiel das land »). Les morceaux sont généralement longs, et ce, afin de créer une ambiance toute particulière. Waldgeflüster propose un black metal mêlant des passages atmosphériques et mélancoliques à des passages plus épiques et pagan. Les guitares représentent un élément majeur, et certains riffs étaient plus typés « post-black », ce qui n’était pas pour me déplaire. Ceux de « Und immer wieder Schnee » ont d’ailleurs bien failli me faire verser une petite larme ! Si le groupe avait interprété « Trummerfestung », cela aurait été parfait !

Fée Verte


Moi aussi tout comme Fée verte j’attendais vraiment avec impatience ce groupe dont j’avais entendu le plus grand bien ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu ! L’ambiance très lourde et pesante des mélodies instrumentales extrêmement longues et mélancoliques est juste sublime. Certains morceaux ressemblent vraiment à du post-black avec du chant clair mêlé au chant black, le tout sur une alternance de passages lents et de riffs puissants et rapides. Mon coup de cœur a été également sur « Und immer weider Schnee » où cela a été pour moi presque 10 minutes de pur plaisir… On ne demande qu’à les accueillir à nouveau en France pour d’autres dates !!

Axoria


J’ai eu sur ce premier jour de festival deux autres coups de cœur. Le
premier, au nom imprononçable: Waldgeflüster. J’ai découvert le groupe de Black Metal allemand en épluchant la programmation du Cernunnos, et avait déjà craqué dessus avant de les voir sur scène. Leur album Ruinen a été une petite baffe personnelle et il me tardait de les découvrir en live. J’ai pu en discuter avec d’autres personnes qui les attendaient aussi de pied ferme, et qui ont pour beaucoup été déçus de leur performance. Comme quoi les ressentis post-lives peuvent être bien différents et subjectifs, car j’ai pour ma part vraiment été happé par l’ambiance sur scène. Beaucoup de passages atmosphériques, des chants clairs au milieu des chants extrêmes, c’était varié et communicatif. Leur musique est selon leurs propres dires « connectée à la nature », et beaucoup de leur passages m’évoquaient des paysages de forêts à la nuit tombée. Ce qui en a fait un concert aussi agréable les yeux ouverts que fermés. (non pas comme pour Ereb Altor, où un projecteur était non-stop braqué vers le public à hauteur d’yeux, insupportable) Les musiciens étaient dans ce qu’ils faisaient, concentrés et en phase avec leur musique.

Lailoken

SETLIST : Weltenwanderer / Herbst befiel das land / Ruinenfelder / Karhunkierros / Und immer wieder Schnee

ANGANTYR

Waldgeflüster était d’ailleurs au Cernunnos dans le cadre d’une tournée, en compagnie notamment de mon deuxième coup de cœur de la journée: Angantyr, un autre groupe de Black Metal, cette fois-ci danois. Et c’était pour moi une totale découverte. Et quelle découverte ! C’était brut, direct, sans concession. Et pourtant tellement musical. Quel sens de la mélodie, de la mélancolie. On sent le Black assez old-school, avec leurs corpse paints et leurs mimiques typiques du genre, comme quand le bassiste joue d’une main avec l’autre en l’air, comme torturée, en forme de griffe, ou comme lorsqu’il se frappait le visage de cette même main haineuse. On
notera aussi la particularité de ne réunir que huit cordes sur le groupe entier. Une basse quatre cordes, ET une guitare quatre cordes aussi ! J’ai d’ailleurs fait pas mal de petites recherches, et si ça intéresse quelqu’un, la guitare que le chanteur utilisait sur scène ce soir-là était une Monson, modèle « Malice 4 Strings ». Une guitare électrique quatre cordes, avec un seul micro EMG (chevalet évidemment, sinon y’a pas assez d’aigus) et un potard de volume. Autant dire que c’est pas vraiment une guitare pour faire du Jazz. Leurs albums tournent en boucle chez moi depuis mon retour du festival, surtout Haevn, que je recommande à tous les amateurs de BM. Quarante-cinq minutes auront suffi à me toucher en plein cœur, à questionner mes notions de bien et de mal, à me dire qu’au final la violence a quand même du bon. Même mon correcteur orthographique me propose Anéantir en lieu et place d’Angantyr. C’est un signe. Deux concerts donc d’affilé sur la petite scène qui auront été pour moi plus efficaces que tous les autres de la journée
réunis.

Lailoken


C’est avec un plaisir non dissimulé que je revois les Danois d’Angantyr, un peu plus d’un an après leur dernier passage à Paris. Leur set fut l’un des meilleurs du Cernunnos à mon sens, grâce à leur black metal ravageur. Toutefois, un détail m’a chiffonnée, et pas des moindres. En effet, il fallait vraiment tendre l’oreille pour entendre le chanteur, et celui-ci avait beau réclamé plus de voix à l’ingé son, rien n’y faisait. Du coup, c’était bien difficile de reconnaître les morceaux joués … Il m’a juste semblé que le groupe a interprété en exclusivité « Råddenskab I sortenmuld » extrait de son prochain album Ulykke qui paraîtra le 30 mars prochain.

Fée Verte


C’est une grande première pour moi d’aller à la rencontre de ce groupe ! Et quelle claque je me suis prise ! Ce groupe est avec Waldgeflüster le meilleur de la journée à mon sens. Le black metal très sombre et puissant et les riffs magistraux qui durent une éternité m’ont absolument conquis ! Et le fait que je n’aie quasiment pas entendu la voix du chanteur durant tout le set à cause des mauvais réglages son ne m’a absolument pas dérangé, bien au contraire, j’ai ainsi pu apprécier encore davantage toute la puissance et la qualité instrumentale du groupe. Les titres « Danermordet » et « Stormen fra nord » m’ont tout particulièrement séduit. J’ai vraiment apprécié l’humanité et la sympathie des membres du groupe qui ayant repéré des enfants présents au 1er rang, n’ont pas manqué de les remercier de leur présence en s’amusant à leur taper dans la main ou à s’approcher à leur niveau avec les guitares pendant tout le set ! Preuve s’il en est que derrière des black metalleux à l’apparence glaciale et dure se cachent des êtres amicaux et sympathiques !!

Axoria

SETLIST : Foragt / Endeløs / Slettes skal mindet / Danermordet / Ni lange nætter / Knækkede Knogler Brækkede Ben / Lænket / Vemods hjemstavn / Råddenskab I sortenmuld / Stormen fra nord

FAUN

Nous voilà arrivés à la fin de la soirée avec le dernier groupe, celui dont j’ai toujours été fan et que je suis en concert depuis plus de dix ans maintenant, j’ai nommé Faun ! Et quelle ne fut pas ma déception dès les premières notes ! Je n’ai rien retrouvé de ce que je connaissais du groupe il y a encore quelques années ! Une musicalité plate et dénuée d’intérêt, une chanteuse à la voix si aiguë et criarde que cela en devient rapidement insupportable, une setlist complètement désordonnée où les morceaux ne s’enchaînaient absolument pas et ne créaient pas cette ambiance si particulière et envoûtante que j’avais connue… Ma seule véritable satisfaction est que mon morceau préféré à savoir « Lyansa » a été joué plutôt correctement, bien que la quasi-transe que je ressentais sur ce morceau à chaque concert n’a pas vraiment pris cette fois. Je ressors donc très déçu et frustré en me remémorant les moments épiques passés qui ne sont plus désormais que de lointains souvenirs avec ce groupe. J’espère vivement qu’ils vont se reprendre ou s’ils décident de conserver cette ligne pour séduire un nouveau public, cela se fera au risque de perdre les fans de la première heure comme moi !

Axoria


Un groupe que je n’avais pas revu depuis 2015 (Castlefest) et dont la prestation m’avait émerveillée…. Hélas, j’ai appris 2 jours avant le festival que le groupe avait changé de chanteuse. Mais je suis curieuse, alors allons-y… Les morceaux s’enchaînent, je tente de distinguer la scène mais c’est impossible tant il y a de monde et de…fumée!! Je perds patience et recule très vite vers le fond de la salle. Et ceci m’a permis de me rendre compte que j’assistais à un massacre. La nouvelle chanteuse a une voix criarde qui ne sied absolument pas, de plus, elle ne maîtrise absolument pas le morceau « Blaue Stunde » à la cornemuse. Les couacs s’enchaînent. Je suis d’abord frustrée puis déçue . déçue également par la prestation scénique, la communication avec le public, c’est bien, mais en abuser pour gratter 2 morceaux sur le set, ça se voit, ça se sent et c’est très lourd. On se rappellera du « oh he oh » de la chanson »Walpurgissnacht » qui a duré une éternité, si bien qu’à la fin je n’avais même plus la force de chanter. Faun fut mon groupe favori, jusqu’à la disparition de Katja qui pour moi incarnait l’esprit féerique et magique du groupe, tant par son charisme que par sa prestation. Aujourd’hui, Faun, c’est du pop-folk. C’est la déception totale…

HeronMaiden

SETLIST : Andro / Wind und Geige / Alba / Walpurgisnacht / Nacht der Nordens / Dreileier Intro / Blaue Stunde / Odin / Pearl / Rabenballade / Iduna / Iyansa / Rhiannon / Wenn wir uns wiedersehen / Diese kalte Nacht

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