The 69 Eyes – West End

Voilà longtemps que j’attendais un nouvel album du groupe de rock gothique The 69 Eyes qui a bercé mes années lycée. Aussi connu sous le nom des « Helsinki Vampires », le groupe finlandais est dans la scène goth depuis les années 90’ et peut déjà se targuer d’avoir douze albums à son actif, West End étant le treizième.

L’album démarre avec « Two Horns Up », avec Monsieur Dani Filth en guest. On peut ne pas aimer Cradle of Filth, il faut reconnaître que le groupe a quand même une carrière assez longue et prolifique ainsi qu’une certaine reconnaissance dans le milieu. Je ne cache pas être moi-même fan de certains albums du groupe. Pour en revenir à The 69 Eyes, je crains que ce guest ne sauve pas ce titre, le clip lui-même ne m’ayant pas émue outre mesure. C’est un titre très goth’n’roll avec du hard, dans la veine d’Alice Cooper, mais où il manque l’énergie qui aurait pu le faire décoller. Dommage. On peut tout de même noter le contraste intéressant entre le growl si caractéristique de Dani et la voix grave et chaude de Jyrki.  « 27 and Done » est la chanson du premier clip sortie par le groupe pour promouvoir l’album. Comme on s’en doute, le thème abordé ici est celui du fameux Club des 27 représenté par Brian Jones, Kurt Cobain, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison ou encore Amy Winehouse. Déjà ce titre me plaît d’avantage, on reconnaît la « patte » du groupe et le refrain est très entraînant. Un morceau résolument plus goth sans le côté hard/heavy du titre précédent.

(c) Vilhelm Sjostrom

« Black Orchid » continue sur la même lancée. Un titre langoureux avec des accents new wave où la voix de Jyrki se fait encore plus grave et sensuelle. On pourrait presque entendre un des anciens titres des premiers albums du groupe comme « Blessed Be » ou « Wasting the Dawn ». Un vrai retour aux sources donc, avec un morceau très dansant soutenu par un bon riff de guitare et une très jolie mélodie au piano. « Change » débute par un clavier mélancolique rejoint par le timbre sombre de la voix de Jyrki scandant lentement « Change » avant de se faire plus rock’n’roll. Un très beau titre alternant entre des passages lents et des tempos plus rapides. Une bonne surprise au sein de cet album, des paroles certes répétitives mais efficaces. « Burn Witch Burn » démarre en trombe avec la guitare de Bazie. Ici on ne parle pas de l’inquisition du XVIe siècle mais bien de celle de notre monde actuel qui se fait par le biais des médias ou encore des réseaux sociaux qui cherchent à tout prix un responsable à tout. Un bon titre classique avec son duo gagnant « refrain et solo ». « Cheyenna » est selon moi très inégal et les paroles ne sont pas à tomber par terre non plus. Le clavier n’apporte rien à l’ensemble et seuls le solo ainsi que le refrain sauvent un peu le titre. Je ne comprends toujours pas pourquoi d’ailleurs ce morceau se fend d’un clip qui franchement ne casse pas des briques (je vous laisse le soin de juger par vous-même sur le compte Youtube du groupe). Là aussi un manque d’énergie.

« The Last House On The Left », pour ceux qui ne connaissent pas, est une référence à « La dernière maison sur la gauche », film d’horreur sorti à la base en 1972 et réalisé par un maître du genre : Wes Craven. Ce film raconte le tourment de deux jeunes filles par une bande de trois voyous dégénérés avant que ceux-ci ne finissent par rencontrer les parents d’une des deux filles… On commence sur un gros riff de guitare et des sonorités horrifiques. En même temps, nous avons en guest sur ce morceau nul autre que Wednesday 13 qui est un des maîtres de l’horror-rock et Calico Cooper, propre fille d’Alice Cooper, qui est le père fondateur même de ce genre musical. Il en ressort un morceau vraiment bon, où on pourrait presque voir tout ce joyeux petit monde s’encanailler dans une grande maison hantée.  « Death and Desire » me laisse totalement dubitative. Avec un titre comme ça, j’attendais un titre lascif et sensuel. Eh bien c’est tout le contraire, nous avons là un titre larmoyant avec un refrain un poil pathétique et les arrangements studio ne changent rien à la donne. Un titre que je préfère sincèrement oublier.  Je ne vais pas vraiment m’attarder sur les trois derniers titres qui sont bien mais sans plus, nous avons donc pour finir « Outsiders » qui est un morceau bien groovy et bien rythmé soutenu par une bonne guitare rythmique. S’enchaîne rapidement « Be Here Now » avec ses sonorités orientalisantes et enfin « Hell Has No Mercy » qui sonne un peu hard rock comme du AC/DC par moment.

Que penser de cet album ? Et bien autant dire que je suis globalement un peu déçue, d’autant plus que le groupe avait mis le paquet niveau marketing. L’album précédent, Universal Monster, avait fait un flop lors de sa sortie en 2016 et je pense que cet album ne restera pas dans les annales malgré toute sa campagne publicitaire. Nous sommes bien loin des albums sortis entre 1999 et 2009 où chaque titre était un hit. The 69 Eyes touche-t-il à sa fin niveau créativité ? Seul l’avenir nous le dira.

5/10

Tracklist :

  1. Two Horns Up
  2. 27 & Done
  3. Black Orchid
  4. Change
  5. Burn Witch Burn
  6. Cheyenna
  7. The Last House on the Left
  8. Death & Desire
  9. Outsiders
  10. Be Here Now
  11. Hell Has No Mercy

Sortie : 13 septembre 2019

Liens du groupe :

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