Funeral Dawn – Baldrs Draumar – WelicoRuss – Séide / Le Klub 16/04/2015

Me revoilà partie pour Paris ce jeudi 16 avril pour un concert auquel je n’avais initialement pas prévu d’assister. Au fur et à mesure que les minutes s’écouleront, rien ne m’aura fait regretter d’avoir révisé mon opinion. Pas de tête d’affiche à proprement parler ce soir, trois quarts d’heure seront accordés à chacun des groupes.

Trois mois après le tremplin du Cernunnos, je remets les pieds dans la petite salle du Klub en plein cœur de Paris. Cette fois-ci, tout le monde se donne rendez-vous au sous-sol (je découvre donc que les concerts ne se font pas systématiquement au rez-de-chaussée). Néanmoins, là aussi la scène n’offre que très peu de liberté de mouvements aux groupes qui vont fouler ses planches pour les quatre heures à venir, mais c’est dans une ambiance très intimiste que nous nous retrouvons.

Je profite de ces dernières minutes de répit pour faire le plein de calories avec une part de pizza et une de cheesecake (maison bien sûr), et me voilà requinquée pour tenir la distance. Je me place aux premiers rangs, et je sympathise très vite avec deux jeunes hommes, ce qui rendra ma soirée beaucoup plus attrayante.Weli concert

FUNERAL DAWN

Pour ma part, le concert de ce soir sera aussi bien consacré à la découverte qu’au terrain familier. Funeral Dawn appartiendra à la première catégorie. Le groupe parisien était pourtant à l’affiche du Triel Open Air (RIP au passage …) en juillet dernier à quelques kilomètres de chez moi, au côté de Lutèce et de Tagada Jones (pour n’en citer que quelques uns). Cette soirée est donc l’occasion pour moi de me rattraper.P1130800

Que l’on ne s’y méprenne pas, Funeral Dawn n’est pas du tout un groupe de funeral doom. Ce serait même tout le contraire. Le groupe a été formé en 2003 et officiait initialement dans un black médiéval associé aux instruments traditionnels. Deux ans après leurs premières prestations live en 2006 sort une première démo, Forgotten Landscapes. Petit à petit, ils dévient vers le sombre black celtique, sans pour autant renier leurs influences folk/pagan, et affichent cette nouvelle identité dans un EP éponyme sorti en 2013.P1130803

Après plusieurs changements de line-up, Nicolas (chant), Grégory (basse) et Philippe (batterie) créent la surprise en nous présentant leur nouveau guitariste en date, Julien.P1130811

L’heure a sonné, à 19h30 pétantes, le set démarre plein pot. Pendant les premières minutes, j’ai eu très peur, le black metal n’étant pas mon style de prédilection. Mais très vite, Funeral Dawn m’a permis de revoir mes à priori sur le genre. Les quelques envolées épiques de la guitare et des chœurs clairs y seront pour beaucoup, mais j’ai aussi fortement apprécié l’énergie qui émanait de leur musique et de leurs personnes. Je ne sais pas si c’est parce que j’avais la chance d’être très bien placée, mais j’ai rarement vu des musiciens prendre autant de plaisir à jouer, et pour nous public, c’était un vrai régal d’assister à un tel spectacle. Mis à part quelques larsens qui se faisaient la malle (comme pour le reste du concert), ça envoyait du lourd !P1130801

La configuration de la salle ne laissait pas vraiment de place aux pogos, mais on a compensé par un headbang et des poings levés à outrance. Le set touchant à sa fin, nous n’avions que faire du peu d’espace à notre disposition, et nous sommes enfin lâchés sur le dernier titre, « Anna Göldin ». Très bonne surprise que ce groupe, mes hommages !

SETLIST : Intro / Hent Ar Maro / Glam Dicinn / Tree of Salem / Forgotten Landscapes / Interlude / Fifth Conquest / Balor’s Eye / Anna Göldin

BALDRS DRAUMAR

A 20h30, mode groupie enclenché. J’ai eu le privilège d’écouter le nouvel album des Frisons, Aldgillisoan (sorti aujourd’hui même d’ailleurs) en avant-première, et j’avais vraiment hâte de voir ce que cela donnerait en live. Préparez vos cornes à boire, les quatre vikings néerlandais Wildgeraesch (chant), Vuurschpuwer (guitare), Zuypschuyt (basse) et Dondervuyscht (batterie) ne vous promettent aucune minute de répit.P1130813

Premier constat dès l’intro, malheureusement les instruments traditionnels sur scène ne seront pas de mise ce soir et seront simplement pré-enregistrés. Tant pis, une prochaine fois qui sait ! Bien que l’atmosphère soit pesante, la musique de « Iselhiem » est encore calme. Détrompez-vous, comme je connais la suite, je glisse à l’oreille de mes deux nouveaux amis : « un conseil, reculez ! ».P1130826

Effectivement, dès lors que les premières notes de « Koppen yn ‘e mist » retentissent, Baldrs Draumar nous crache une musique violente en pleine face, et Wildgeraesch pousse ce fameux cri qui m’avait tant fait sursauter à ma première écoute, mais que je prends maintenant plaisir à hurler. Le groupe se qualifie de « groupe folk metal le plus brutal des alentours », et les Néerlandais ne font manifestement pas de publicité mensongère ! Les morceaux qui composent la setlist ont été judicieusement choisis, faisant la part belle aux pistes les plus bourrins, épiques et dansantes de leur discographie, pour que jamais l’ambiance ne retombe. Même les passages au chant clair restaient énergiques, la voix de Wildgeraesch étant plus intense que sur CD. J’aurais tellement aimé que le public soit plus réceptif lors de ces chansons de taverne que furent « Yn ‘e meahal » et « Keningsting », un petit circle pit n’aurait pas été de refus ! Mais bon, j’avoue qu’au Klub, c’est un peu délicat. Puis je n’ai pas à me plaindre, j’ai quand même pu dansé avec d’autres personnes sur une de mes chansons fétiches, « Keningsting », un pur délice !P1130821

Le set est maintenant terminé, et je me mets en quête de mes chouchous. Les musiciens reconnaissent alors la petite Fée Verte qui a chroniqué leur album et me remercient chaleureusement pour toutes ces louanges que j’ai pues faire. Après ces quelques paroles échangées et deux photos à leurs côtés, me voici absolument comblée !

SETLIST : Iselhiem (intro) / Koppen yn ‘e mist / Yn ‘e meahal / Eala Freya Fresena / By ty en thuner / Wolvetiid / In skym yn it tsjuster / Keningsting

WELICORUSS

WelicoRuss, ou le groupe cosmopolite à la croisée de la Sibérie et de l’Europe centrale. Alexey Boganov, chanteur à l’initiative du projet, et ses trois musiciens, Gojko Maric (guitare), Dmitry Zhikharevich (basse) et David Urban (batterie) nous font l’immense privilège de venir jusqu’à nous pour promouvoir leur dernier album, Az Esm. 21h30, et le mode groupie est toujours en marche.

Changement d’ambiance ne serait-ce que par les tenues de scène, Alexey et Gojko débarquent sur scène, peau de loup aux épaules. Le chanteur m’impressionne déjà rien qu’avec sa grande taille. Certes, les chaussures compensées ça aide, mais tout de même, pour le coup je me sens bien riquiqui face à lui (enfin encore plus que d’habitude …).

J’avoue ne pas vraiment savoir à quel moment le set a véritablement démarré, à cause d’un moment de flottement après les deux premiers morceaux. Un dernier petit réglage à faire très certainement. J’apprendrai plus tard qu’il s’agissait effectivement de balances de dernière minute.P1130836

Comme pour Baldrs Draumar, il fallait encore moins s’attendre à ce que les quatre musiciens soient accompagnés de l’orchestre présent sur Az Esm. Pré-enregistrements oblige, cependant, le pagan metal symphonique de WelicoRuss ne perdra pas pour autant de sa majesté.P1130833

Tout au long de la prestation du groupe, je resterai scotchée sur le chanteur. Non seulement celui-ci martèle ses textes avec une hargne ravageuse, mais en plus il a un charisme fou ! Tous les musiciens présents ce soir donnaient tout ce qu’ils avaient au plus profond de leur être, mais là, un chanteur habité à ce point, on n’en voit pas souvent !P1130837

Lors des morceaux introduits par les voix narratives, tels que « Voice of the Millenium », régnait un silence quasi religieux, avec les quatre musiciens, tête baissée, semblant se recueillir. L’heure était presque à la méditation, ce qui contrastait de plus bel avec les mélodies grandioses et enragées qui allaient suivre. Le public scande des « hey ! » à tout va, les headbangs ne connaissent plus aucune limite, bref, on adhère, et on adore ! Et je suis une petite veinarde, le set s’achève là aussi sur ma chanson préférée du groupe, « Sons of the North », carrément poignante !P1130835

Avant de quitter la scène, Alexey donne l’accolade à un visage familier au premier rang, tandis que Gojko nous serre la main. C’était absolument magistral, on ne dit pas « le Géant russe » pour rien ! Pour la troisième fois ce soir, je m’incline !

SETLIST : Intro / Bridge of Hope / Kharnha / Voice Of Millenium / To Far Worlds / Outsider / Woloshba / Sons Of The North

SEIDE

La soirée se clôturera pour ma part sur la deuxième découverte. Count D (chant), Shub Niggurath (guitare/chœurs), Lughma (guitare), Wotan (basse/chœurs) et Naar Zeroth (batterie) entrent en scène et affichent sur leur visage les codes du black metal (je veux parler des corpse paints bien entendu).IMG_2267IMG_2270

Le nom du groupe provient du vieux français et se réfère à un être dont la dévotion ne connait aucune limite. On retrouve donc cette thématique à travers les paroles, mêlées à une atmosphère sombre, oppressante et destructrice.IMG_2265

Séide joue la carte de l’extrême dans ses compositions, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça en jète ! Je vais finir par croire que je ne suis pas si hermétique que ça au black metal ! Car il faut bien le reconnaître, Séide en live, c’est quelque chose ! D’autant plus que certains passages sont plus posés, côtoyant de très peu le doom metal par moments, ce qui laissait un moment de répit aux oreilles les moins habituées (entre autres les miennes). Leur musique, c’est un vrai défouloir, j’ai rarement autant remué ma tignasse, et j’étais loin d’être la seule ! Poings levés, « hey ! » criés, le public avait même encore assez d’énergie pour un pogo final sur « I Am the One ».IMG_2264

Lors du morceau « Dans une flaque de sang », Count D invite un de ses amis, Willow Dewclaws (du groupe Worhs), à l’accompagner au chant. Beau moment de partage.IMG_2278

J’avais lu une critique disant que « les mélodies et les refrains de Séide étaient capables de vous enivrer des jours entiers ». Je peux vous le confirmer avec « The Outsider », pendant lequel je me suis plu à chanter le refrain alors que je ne connaissais pas du tout le groupe jusqu’alors. Encore maintenant, les paroles continuent de résonner dans ma tête.IMG_2266

SETLIST : Mystic Shape of Self Hatred / Pleine lune / Dans une flaque de sang / Omniprésence du gris / Ein Unendlicher Blitz / The Outsider / Angest / I Am the One

Excellente soirée une fois de plus ! Bien que le folk/pagan fut le pilier de la soirée, c’était finalement extrêmement varié, et ça valait vraiment la peine de faire le déplacement ! Un immense merci aux Acteurs de l’Ombre et aux groupes pour ce très bon moment que je n’oublierai pas de sitôt !

Fée Verte

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