Cernunnos Pagan Fest #9

Enfin, nous y revoilà ! C’est qu’il nous avait manqué depuis deux ans ce Cernunnos Pagan Fest, rendez-vous incontournable de tout amateur de folk/pagan qui se respecte ! Pour sa neuvième édition, le festival se tient pour la première fois en banlieue parisienne, plus précisément en Seine-et-Marne, à la Ferme du Buisson de Noisiel.

Les portes ouvrent peu après 13h, ce qui nous laisse le temps de découvrir le site, puisque le premier concert débute à 14h. C’est à ce moment-là que nous apprenons qu’il faut quitter l’espace réservé aux festivaliers pour accéder à l’enceinte réservée au merch, à la restauration et au marché médiéval. Prenez ce détour et ajoutez-y le froid polaire, et vous obtenez le manque de motivation de visiter les lieux. Heureusement, les retrouvailles avec les collègues du webzine nous ont permis de tuer le temps avant de pouvoir se mettre au chaud.

TOTER FISCH [14H-14H30], par Fée Verte & Brynhildr

Fée Verte :

C’est aux vainqueurs du tremplin du festival que revient la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Nous partons à l’abordage avec les cinq pirates tourangeaux, bouteille de rhum en main, vers les eaux chaudes des Caraïbes ! Et l’ambiance aussi sera chaude ! Le groupe est heureux d’être là, et leur bonne humeur est très rapidement contagieuse ! Les premiers pogos sont déclarés, et c’est en milieu de set, sur l’introduction du ravageur « Maelstrum », que le tourbillon du circle pit nous emporte dans les profondeurs marines, sur les notes entraînantes de l’accordéon. En plus des petits classiques issus des deux premiers EPs, le groupe nous révèle d’autres titres extraits de leur premier et prochain album Yemaha. Mon seul regret concernera la voix du chanteur, trop peu audible pour que l’on puisse différencier les morceaux en anglais et en français. Quoi qu’il en soit, le moment fut sympathique dans son ensemble !


Brynhildr :

Faute de temps pour tout installer, les décors aperçus au Klub, resteront dans les loges. Mais le groupe a su nous emmener au large malgré tout, voguant sur leur musique entraînante, emportés par leur énergie! Avec un set rallongé, chaque artiste a pu s’exprimer à travers des solos ravageurs! Gentes dames, gents damoiseaux, nouvelles recrues ou loups de mer, embarquez pour le voyage sans fin avec le joyeux équipage des Toter Fisch, un voyage sans retour, tout du moins jusqu’à la fin du set!

SETLIST : Intro / Rise the Black Flag / Sunset with Rum / Tortuga / Maelstrum / The Legend / Dancing in the Fog / Abyssal Beast / La Buse

MOHRKVLTH [14H40-15H20], par Huginn et Heronmaiden

Huginn : 

Après le passage de Toter Fisch, de l’ambiance décontractée et électrique de leur musique, je ne vous cache pas qu’entrer dans la petite salle où Möhrkvlth allait jouer fait un choc. La salle est plongée dans l’obscurité, l’odeur d’encens embaume l’air, la fumée nappe la scène de volutes blanches, des plantes et des bougies parsèment les accessoires du groupe et donnent avant même le début du concert une ambiance intimiste et ritualiste très forte. Malgré tout le décorum, le groupe qui fait son entrée apparaît assez simple et n’en fait pas trop d’un point de vue scénographique, ce qui leur donne un coté spontané et authentique. Le breton est utilisé pour le chant et le chanteur invective à plusieurs reprises le public dans cette langue (ce qui lui donne l’occasion de sourire de notre incompréhension totale, heureusement qu’il nous répète ses paroles en français). Leur black est franc, efficace et sans fioritures, malheureusement une des guitares étant mal sonorisée, il y avait une légère faiblesse sur certains morceaux qui manquaient de ce fait de relief. L’ambiance quasi-religieuse est entretenue et renforcée par des incantations récitées par le chanteur d’une voix d’outre tombe et par le silence oppressant de la salle dans ces moments. Au final, Möhrkvlth me fait bonne impression, malgré le fait que mon expérience n’était pas optimale, et je me promets de les réécouter au calme dès mon retour.


Heronmaiden :

J’entre dans la salle de l’Abreuvoir et me faufile au plus proche de la scène, afin de pouvoir voir au mieux la prestation de Möhrkvlth. Une odeur d’encens flotte dans la pièce. J’ai hélas manqué le début du concert, et je me dis que l’entrée du groupe a dû ressembler à quelque chose de très sombre et occulte, à l’image de la musique qu’ils jouent. Le chanteur, Grégory Moigne, semble transcendé par celle ci, et c’est assez impressionnant à voir. Chacun des autres musiciens est également bien ancré dans l’ambiance. Le groupe véhicule un message fort et y met beaucoup du sien. J’ai beau ne pas être fan de black metal, j’ai l’impression d’écouter plus que du black metal, ce coup ci : je le vis. Je ne resterai pas jusqu’à la fin du set pour autant, le Cernunnos Pagan Fest étant aussi une occasion pour moi de rencontrer les membres de Valkyries Webzine et des amis que je ne croise qu’une fois par an. Si la salle de l’Abreuvoir est petite et qu’on s’y trouve à facilement à l’étroit, notons qu’elle est dotée de 2 sorties (ou 2 entrées, tout dépend comment on voit les choses), ce qui fluidifie les mouvements de foule. En terme de sonorisation, c’est clairement au dessus de la petite salle de la Machine du Moulin Rouge, au moins aucun instrument ne sature et tout semble correctement audible.

SETLIST : Gwin Ar C’hallaoued / C’hwezh Ar Gwad / O C’hortoz Galv An Doueoù / Arnev / Kan An Anaon / Imram Brendan / In Your Sorrow’s Mysteries (reprise de Grim Monolith) / A-dreñv Brummen An Istor

DORDEDUH [15H25-16H10], par Fée Verte et Heronmaiden

Fée Verte :

Trois ans après leur dernier passage en France, lors du Hellfest, les compatriotes de Negura Bunget sont de retour. Pas de nouvel album à signaler depuis, mais n’ayant jamais vu le groupe en live, voici l’occasion pour moi de mieux le découvrir.

La comparaison avec Negura Bunget est très tentante, d’autant plus que Sol Faur et Hupogrammos faisaient partie de ce dernier. De manière générale, les morceaux commencent de manière calme et mystique, au son du didgeridoo, puis virent sur un rythme beaucoup plus énervé, typé black. Mention spéciale au guitariste pour son don de multi-instrumentiste, puisqu’il jouait également du hammered dulcimer. Le set touche bientôt à sa fin, le chanteur annonce le dernier morceau, mais nous rassure en nous disant « Don’t worry, it’s a long one ! » (Ne vous inquiétez pas, il est long).

Très bonne découverte, et c’est avec plaisir que je reverrai ce groupe que je nommerai désormais affectueusement « Dors debout » (Ok je sors).


Heronmaiden :

Ayant pu saluer mes amis, je me rends à présent dans la grande salle de la Halle, pour pouvoir découvrir Dordeduh. Ce coup ci, j’ai l’occasion d’assister au début du concert (très ponctuel au passage) et je suis d’emblée captivée par la présence et le son d’un instrument qui me fait penser au gjallarhorn. Vient ensuite le son féerique et doux du hammered dulcimer, que j’apprécie aussi. Après ce qui me semble être un très bonne introduction, je m’attends à quelque chose de plus vif mais il faudra se contenter de quelques chants psalmodiés, ou chœurs. La découverte oscille entre déception et fascination. Je finis par classer Dordeduh dans les groupes « c’est comme Wardruna » puis décide d’abandonner la partie pour aller manger.

SETLIST : Dojana / Zuh / Cumpat / Pandarul / Jind de tronuri

PERKELT [16H15-16H45], par Fée Verte et Heronmaiden

Fée Verte : 

Un p’tit peu de calme pour reposer les tympans, ça ne peut pas faire de mal (surtout quand on est tête en l’air comme moi et qu’on a oublié ses bouchons d’oreille …) ! Nous nous rendons devant la petite scène, l’Abreuvoir, pour écouter PerKelt, trio de musique celtique originaire de Londres, et composé de la chanteuse/flûtiste/harpiste Paya Bastlova, du chanteur/guitariste Stepan Honc, et du percussionniste David Maurette.

Le groupe alterne entre des compositions originales (« Dancer in the Wind » par exemple) et des reprises de chansons traditionnelles (« Ay Vist Lo Lop », « Tourdion », « Bonny Sweet Robin » …). L’ambiance est tantôt apaisante, tantôt festive, grâce à une flûte survitaminée. Le public s’est montré très enthousiaste, ce qui n’a pas manqué de toucher le groupe, davantage habitué à jouer dans des festivals de musique traditionnelle. Dommage qu’il y ait eu si peu de place pour danser, car ce n’était pas l’envie qui manquait !

 

Heronmaiden :

Perkelt fait partie des groupes sur lesquels on reste facilement éveillé, il faut le dire ! Mais hélas, le concert se déroule dans la très petite et très bondée salle de l’Abreuvoir, ce qui m’empêche de l’apprécier pleinement. C’est typiquement le style de musique où il ferait bon de se déhancher et danser un peu. La chanteuse me fait vaguement penser à Jenny d’Omnia. Il y a de la harpe, de la flûte, du tambourin, c’est excellent, c’est folk… Et le public reste passif. Lassée par le fait d’être coincée au fond de la salle, entre un pilier en béton et un pilier de bar, agacée par le fait de ne pas pouvoir approcher la scène et voir un petit peu la tête des musiciens, fatiguée de devoir sans cesse me hisser ou sauter sur place, je décide d’abandonner encore une fois… Et de classer Perkelt dans les groupes « qui joueront sûrement au Castlefest » donc dans un endroit où je pourrai plus facilement l’apprécier.

SETLIST : Ay Vist Lo Lop / Velt Leen / A Garden / Tourdion / Bonny Sweet Robin / Santa Maria / Dancer in the Wind / To The Henge

Conférence de Grégory Moigne, sur le paganisme dans le metal, par Huginn

Peu après le début de Perkelt, me voilà parti assister à la conférence de Grégory Moigne traitant du paganisme et la culture metal. Arrivé dans la salle, on se rend vite compte que pas grand-chose n’est prêt pour le conférencier ; la salle est bondée, les places assises sont prises par les personnes qui mangent et aucun espace n’est prévu pour la conférence qui n’attend pour commencer que l’installation du micro et la fin d’une animation de danse et de musique folklorique. Après une bonne quinzaine de minutes, le conférencier peut enfin commencer. Le son est très faible compte tenu du brouhaha ambiant, et le conférencier est même obligé de rappeler à l’ordre un groupe de génies trouvant que souffler dans leur corne pendant un exposé était du meilleur gout. La conférence s’axe sur la crédibilité et l’importance de l’authenticité du caractère folklorique dans le metal ; énormément de groupes sont énumérés, plus en fonction de leur intention primordiale et l’esprit païen des groupes que par le style dont ils font partie. Certains styles pouvant être parfaitement crédibles, avoir un fondement historique ou mythologique très pointu, voire une langue locale sans avoir nécessairement l’imagerie ou même des instruments folkloriques ou d’autres pouvant avoir tous ces éléments mais n’avoir qu’à l’esprit la hype actuelle du folk. Je ne regrette pas du tout d’avoir raté Perkelt et Dalriada pour cette conférence, et je pense sincèrement que les idées développées peuvent avoir un réel impact sur la manière dont on appréhende un groupe si on se plonge dans le raisonnement du conférencier. C’est donc pensif que je me redirige vers les concerts, sans avoir omis de remercier M Moigne pour son intervention.

DALRIADA [17H-17H50], par Nidhögg & Heronmaiden

Nidhögg :

Il est déjà 17h et je dois malheureusement sacrifier Perkelt si je veux être bien placé. En ce qui me concerne, j’aurais préféré voir Dalriada jouer plus tard et surtout plus longtemps, mais ne boudons pas notre plaisir, le groupe est suffisamment rare en France, il faut en profiter à fond. Les Hongrois ont tout de même droit à la grande scène, et seront attendus par une bonne partie du public, preuve que leur popularité commence à grandir, leur récente présence au fameux 70 000 tons of metal en attestant également.

Forts de leur expérience scénique, Dalriada met tout de suite l’ambiance grâce à l’intro enjouée caractéristique, et le public répond immédiatement en tapant des mains, pour une communion qui durera les 45 min du set. Le groupe a ensuite la bonne idée de proposer ses titres les plus festifs, les musiciens se donnant à fond et visiblement ravis de l’accueil du public. Malgré un son pas toujours optimal, notamment en ce qui concerne le micro de Laura, la chanteuse, et même si je suppose que cela dépendait d’où on était placé, il est difficile de résister aux mélodies proposées par Dalriada et de ne pas headbanguer comme un sauvage. D’ailleurs le public fera de nombreux pogos, et répondra très favorablement à la demande de « wall of death » du groupe. Un bémol tout à fait personnel, j’ai ressenti la frustration que le groupe ne joue pas « A Dudás », Ádám le flûtiste ayant joué l’outro lors des balances.

Le groupe dispose cependant de pléthore d’excellentes chansons, et les 45 min passeront donc en un éclair, d’ailleurs j’ai pris peur lorsque Dalriada a quitté la scène au bout de 40 min, mais c’était en fait pour proposer un mini rappel et asséner la géniale « Hajdútánc » en guise de conclusion de ce très bon show. Un groupe à voir et à revoir, en leur souhaitant de jouer dans les festivals les plus réputés à l’avenir !


Heronmaiden :

Mon départ anticipé de la petite salle aura payé : celui de pouvoir se placer tout devant la scène pour l’un des groupes que je tenais vraiment à voir, la raison même de ma venue sur ce festival : Dalriada. J’assiste donc aux balances du groupe hongrois. Groupe qui ne manque pas d’humour, car lorsque dans la salle, 2 « vikings » commencent à jouer la Marche Impériale à l’olifant, le claviériste poursuit en laissant discrètement ses doigts se promener sur son clavier, le bassiste et le guitariste se mettent à frotter leurs cordes… Un beau moment de « what ze phoque » sur la fin des balances, qui aide à patienter.

Les lumières s’éteignent, mon appareil photo est prêt et la foule derrière aussi. Les pogos seront nombreux sur le set, les slams un peu moins… La qualité du son laisse à déplorer, cependant. Je suis attristée, au bout de quelques morceaux, de devoir abandonner ma place si chèrement gardée pendant 20 longues minutes, mais c’est le prix à payer pour entendre la chanteuse du groupe et les instruments traditionnels. Ma frustration grandit au fur et à mesure que je constate qu’il faut vraiment s’éloigner de la scène pour tout entendre. De voir comment Laura Binder se déchaîne et enchaîne les morceaux, et de se dire qu’en tant que public on aimerait pouvoir entendre sa belle voix, et de constater que c’est presque impossible, peu importe l’endroit où on se trouve dans la salle.

Sur la fin du set, alors que je parviens enfin à trouver une bonne place, le groupe lance un terrible wall of death sur le morceau « Igeret ». Le public est très réactif et n’hésitera pas à se prêter au jeu, les cornes et les gobelets volent, c’est magnifique. Dalriada, pour l’instant meilleure prestation du festival, en dépit d’une sonorisation mauvaise. Je quitte la salle à la toute fin du concert, espérant récupérer une setlist ou un autre trophée, en vain. Je classe ce groupe dans « à revoir au plus vite dans de meilleures conditions ».

SETLIST : Amit ad az ég (Álmos búcsúja) / Kinizsi mulatsága / Napom, fényes napom / Áldás / Ígéret / Szent László 2. / Borivók éneke / Hajdútánc

GRIFFON [17H55-18H35], par Huginn

Après avoir assisté à la très intéressante conférence de Grégory Moigne et sur le paganisme et la culture metal, il était temps d’aller profiter de Griffon. Le retard sur le début de la conférence m’aura empêché de voir plus de quelques minutes de Dalriada, mais m’aura tout de même permis de me retrouver au premier rang du groupe parisien. La salle est plongée dans la pénombre et n’est pas encore pleine lorsque le groupe entre en scène, un sample médiéval ambiant nous plonge dans l’univers du groupe ; le concert sera sous le signe de nos ancêtres, à n’en pas douter. La mise en scène en elle même est assez sobre ; pas d’encens ou de plantes comme pour Möhrkvlth, mais les membres ont le même maquillage rouge et noir et la même tenue. Le concert débute et le premier riff me rentre dedans sans ménagement ; une entrée en vigueur comme ça c’est un vrai plaisir. Griffon me donne une claque ; la plus grosse du festival à mes yeux. Leur black est épique, transcendant et extrêmement bien composé, et ne manque pas par moment de me laisser un petit arrière gout de Darkenhold des plus appréciables. Les variations sont nombreuses dans l’écriture, les riffs sont aérés et pourtant oppressants et évitent la lassitude que de nombreux groupes de black me font éprouver. Leurs samples viennent ajouter de la profondeur à l’ambiance instaurée par leurs compos, ils sont utilisés de façon pertinente et permettent de souffler entre certains titres. L’espace (pourtant restreint) de la scène est bien géré, les différents musiciens (pour ceux qui ont un jack suffisamment long, clin d’œil au bassiste qui se faisait suivre par sa pédale dès qu’il faisait plus de deux pas) se déplacent assez régulièrement sur la scène. Le concert est dynamique et le chanteur possédé, en définitive, une belle découverte, Griffon nous livre un black efficace, envoûtant. Seul défaut, le concert s’est fini trop rapidement, on en veut encore. Heureusement que le merch est là pour que j’aie ma petite dose supplémentaire sur la route du retour.
SETLIST : Har Hakarmel / Souviens toi, Karbala / La Cité est perdue / Wig Ah Wag / L’Arbre Blanc / Tout est accompli
NAHEULBAND [18H40-19H25], par Heronmaiden
Comme je l’ai dit précédemment, n’étant pas une grande fan de black metal, le set de Griffon m’a donc servi de pause repas (oui, je passe plus de temps à manger qu’à boire). Ayant un peu trop traîné à la taverne, je suis punie et me retrouve tout au fond de la salle pour Naheulband.
Ah, Naheulband, incontestablement le groupe le plus débile qu’il m’ait été donné de voir dans un tel festival, mais ça fait du bien. Un retour aux classiques, en quelque sorte. Ou pas ? L’absence de Knarf, Dim, et cette fois ci Lili la guerrière est un peu dure à mes yeux. La présence de Julien de Magoyond m’inquiète, PoC sera-t-il au rendez-vous ? OUI !! Maître PoC est là, ô joie !
Mais euh, maître PoC (ou Zombie-Julien), auriez-vous oublié les paroles ? Car à plusieurs reprises, faute est de constater les nombreux blancs. Heureusement, le public connaît ses classiques et continue de chanter. On pardonnera volontiers ces petites fautes scéniques au Naheulband, parce que ça colle un peu à l’image du groupe : rôlisti-CHAOStique ! Un bon moment de « nain-portequoi » qui détend, entre 2 concerts « metal », un divertissement avec des orques, des elfes, des magiciens, des zombies… et des poulets.
SETLIST : La Vie d’Aventurier / A l’Aventure, Compagnons / Nanana de l’Elfe / Massacrons-nous dans la Taverne / Pub : Chiantos / Manifestations monstrueuses / Crom ! / Chicken Quest / Pub : les Épées Durandil / Le Laridé du Poulet / Marche Barbare (tambourin) / Mon Ancêtre Gurdil / Bugger Off !

BALDRS DRAUMAR [19H30-20H15], par Fée Verte

Aaaaah mes petits Frisons, bientôt deux ans se sont écoulés depuis la première et dernière fois que je les ai vus ! Il ne faut pas oublier que la culture viking était très présente aux Pays-Bas, et les costumes et accessoires scéniques du groupe ont vite fait de nous le rappeler ! Les membres du groupe sont tous vêtus de tenues traditionnelles, leurs visages sont couverts de sang, et le chanteur arbore Mjöllnir, le marteau de Thor.

Côté setlist, celle-ci fut quasiment semblable à celle du premier passage du groupe en France, avec deux titres en plus (« Hel as Himel » et « Under it Skyld »). L’album Aldgillissoan a été joué quasiment en intégralité, en plus d’un titre issu de l’EP Noardseegermanen, « Eala Freya Fresena ».

Bien que le growl du chanteur pouvait par moments paraître forcé aux oreilles de certains, le groupe a bien tenu sa réputation de « most brutal Folkmetal band around » (groupe de folk metal le plus brutal des alentours) ! Les murs de l’Abreuvoir ont bien tremblé, et leur énergie faisait vraiment plaisir à voir ! Une bien belle fête que fut ce concert !

SETLIST : Iselhiem / Koppen Yn ‘e Mist / Yn’e Meahal / Eala Freya Fresena / By Ty En Thuner / Wolvetiid / In Skym Yn It Tsjuster / Hel As Himel / Under it Skyld / Keningsting

FEJD [20H20-21H10], par Nidhögg & Heronmaiden

Nidhögg : 

Encore une fois, ayant comme objectif d’être bien placé pour profiter à fond du concert de Fejd, je dois sacrifier Baldrs Draumar, en effet le temps de 5 min entre chaque concert étant beaucoup trop court pour espérer se placer convenablement. Les Suédois disposent de 50 min pour nous ravir de leur folk à tendance metal, je dis bien « à tendance metal » car ils n’ont incorporé une guitare électrique que récemment, instrument qui selon moi ne leur est pas très utile, mais j’y reviendrai. La particularité première du groupe est l’utilisation systématique d’instruments traditionnels tels que bouzouki et moraharpa, en ce qui concerne les frères Rimmerfors, tous deux vocalistes de la formation, même si Patrick se charge du chant à 90% du temps.

Et la magie opère immédiatement, car si à la base la musique de Fejd n’est pas metal, il se dégage de la prestation des musiciens une puissance et une énergie tout à fait dignes des autres groupes présents lors du festival. Comme je l’ai dit les Suédois ont ajouté depuis leur dernier album en date Trolldom, une guitare électrique, et si le guitariste Per-Owe Solvelius est tout à fait sympathique, on ne m’enlèvera pas de l’idée que Fejd n’a pas du tout besoin de ça pour enrichir sa musique, ni pour augmenter sa puissance. En effet les Suédois ne se privent pas de headbanguer, leur musique étant tout de même très entraînante et le public va se laisser porter sans problème. Les 4 albums de Fejd sont bien représentés, le groupe s’étant même permis d’ouvrir le set sur la 1ère chanson de leur 1er album, Offerrök. Une prestation impeccable, des musiciens encore une fois ravis de l’accueil qui leur a été réservé par le public, une excellente setlist, que demander de mieux ? Les revoir très vite, oui !


Heronmaiden :

J’ignore encore pour quelle raison j’ai raté Baldrs Draumar. Potentiellement parce que la salle de l’Abreuvoir et moi, on n’est pas copain ? Ou peut être parce que j’ai décidé de me reposer un peu.
Fejd est la 2ème raison pour laquelle je venais au Cernunnos Pagan Fest, il me fallait une place royale. Mais cette fois ci, j’ai opté pour le placement sur le côté de la scène plutôt que tout devant, craignant un désastre sonore. Au final, non. Le set des Suédois a été très bien sonorisé. Et tant mieux !

C’est donc sur « Offerrök » que débute le concert, un très vieux morceau, du tout premier album. La playlist est d’ailleurs assez complète sur ce point : le tour des 4 albums est fait. N’étant pas spécialement fan de Storm (1er album du groupe) je trouve qu’en live, ça passe bien mieux. Mes morceaux préférés tels que « Den Skimrande », « Drängen och Kråkan », « Härjaren » et « Trolldom » font partie du set. Ce concert est un pur bijou, l’absence de pogo ou slam m’importe peu, du moment que je puisse apprécier pleinement ce que joue le groupe.

Le set passe vite, bien trop vite à mes yeux et lorsque le groupe annonce qu’il sera présent au merch pour une signing session je me réjouis de me dire que la fête n’est pas finie. Je me précipite pour récupérer une playlist afin d’avoir quelque chose d’autre à faire signer qu’un CD, et surtout d’avoir un souvenir supplémentaire d’un groupe qui passe rarement en France et que je n’avais pas encore eu l’occasion de voir. Je classe ce groupe dans la catégorie « mythique et à ne pas rater ».

Il est 21h passées et Grimner va jouer, mais j’ai préalablement décidé d’aller rapidement voir Fejd sur leur merch pour obtenir une petite signature et remercier les gars du super concert. Hélas… Ce qu’annonce le groupe ne concorde pas du tout avec ce que l’organisation du Cernunnos Pagan Fest a prévu, c’est à dire, fermer le merch et vider la salle du Caravansérail où se tenait le marché médiéval, à 21h. Je me heurte à un gardien bénévole assez froid qui nous affirme que le merch se trouve du côté des concerts. Assez dubitative, je fais demi tour, et cherche désespérément ce fameux « merch fantôme » du côté des scènes. Je cherche également un bénévole qui pourrait me confirmer ce qui m’a été affirmé quelques minutes plutôt. Et visiblement, les avis divergent : il n’a jamais été question de déplacer le merch, et celui-ci n’a aucune raison de se trouver encore ouvert puisqu’il avait clairement été dit (oui, mais quand et où?) qu’il fermait à 21h. Je me débrouille donc toute seule pour rencontrer les différents membres de Fejd, certains sont au bar, d’autre rangent leur matériel. C’est donc avec une pointe de tristesse et de frustration que je termine la soirée : c’est l’incompréhension totale pour le groupe également qui ne semble pas avoir été mis au courant des horaires du merch et de l’impossibilité de donner une signing session « officielle ». Et ma déception est d’autant plus grande car en passant mon temps à essayer de comprendre le problème, j’ai raté la totalité du concert de Grimner. Il me reste bien entendu la possibilité d’aller voir Tyr, la tête d’affiche, mais le cœur n’est plus là. Je décide donc de rentrer chez moi, j’aurais au moins pu rencontrer 2 membres de Fejd avant de partir.

SETLIST : Offerrök / Gryning / Den Skimrande / Hednaland / Storm / Trolldom / Härjaren / Drängen & Kråkan / Yggdrasil

GRIMNER [21H15-22H], par Fée Verte

Pour ma part, l’événement de la journée, ce fut à ce moment-là. Pour la première fois, un de mes groupes préférés allait jouer en France, et ça, je ne l’aurais loupé pour rien au monde ! J’avais vu la formation suédoise il y a bientôt un an au Ragnarök Festival, et cette pauvre petite demi-heure de set m’avait frustrée. Quelle ne fut donc pas ma joie de découvrir qu’un quart d’heure de plus lui serait accordée ! Et voir autant de monde attroupé devant la scène, cela m’a fait chaud au cœur pour eux ! Le concert était festif à souhait, et l’envie de danser irrépressible. Lorsque deux metalleux sont montés sur scène le temps de quelques secondes aux côtés du groupe, je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ! ». C’est comme ça que je me suis également retrouvée face au public, à headbanguer de bonheur avec mes Vikings préférés ! Ça serait donc cela la magie « Grimner » ? Dommage que les larsens indésirables aient porté préjudice à leur prestation, car en dehors de cela, le son était de bonne qualité, les claviers et les flûtiaux bien mis en valeur. C’est avec Grimner que le Cernunnos se finira pour ma part, et en beauté !

SETLIST : Res er mina soner / Hinn heidinn sidr / Fard / Nordmannens Raseri / Midgard Brinner / Forna Dagar / Morkrets Hem / Eldhjarta

TYR [22H-23H], par Brynhildr & 

 

Ayant le dos en compote après Fejd et voulant m’assurer d’assister au concert de Týr aux premières loges, je me pose patiemment dans la grande Halle. Celle-ci se remplissant très vite, je scrute les deux entrées en attendant de voir Brynhildr’s arriver, sans qui le concert ne serait pas complet. C’est entourées de dames toutes aussi passionnées du groupe que nous que « Gandvaedi Trondar » commence à envahir la salle. Le groupe entame son set, toujours fidèle à lui-même concernant sa présence sur scène : la dynamique froide et contrôlée de Heri Joensen (qui fait la gueule), le charme intense de Terji Skibenaes (forcément avec des pseudo débardeurs, ça aide…Ha non c’est un vrai là) et Mr Funny Man, ou l’homme le plus heureux du monde également connu sous le nom de Gunnar Thomsen. Le groupe est une fois accompagné par l’excellent Tadeusz Rieckmann, batteur de Dalriada. Týr étant un groupe sous apprécié en France, j’étais content de les voir en tête d’affiche et qu’ils aient satisfait une bonne partie du public. Ceci dit, le set a beau être bon, je n’ai pas réussi à apprécier le concert pour de nombreuses raisons concernant l’absence de sécurité et d’encadrement, la sur-présence pas toujours justifiée de photographes ainsi que les slammeurs et autres faunes néfastes qui ont composé le public ce soir-là. Pour ce qui est de la setlist, je dois avouer que ce n’est pas ma préférée. Cela s’explique sans doute très facilement par leur super prestation à l’Iberian Warriors l’automne dernier qui a mis la barre très haut. Cependant, la différence avec leur show au Cernunnos est qu’ils n’ont eu aucun problème technique (et donc pas de « Panthère rose »). Gageons que la setlist saura plaire au plus grand nombre ! De « Sinklars Visa » en passant par « Hold the Heathen Hammer High », Tyr a su réveiller le Viking sauvage qui sommeillait en chacun de nous. D’un autre côté, il faut avouer que l’alcool a bien aidé à exprimer cette part guerrière et le public a transformé le Cernunnos en champs de bataille ! Les corps des slammeurs pleuvaient, les pogos remuaient ! Bref ! Difficile de sortir indemne de ce concert, surtout dans les premiers rangs ! Le groupe finit par se détendre à la vue de ce chaos et ça devient un Ragnarök de poils, de musique, de bière ! Près d’une heure de concert, les grands classiques se sont enchaînés, laissant toutefois la place au dernier album Valkyria. Un concert qui n’a pas déçu dans l’ensemble, le public venu les découvrir ou les redécouvrir ! Le festival s’est éteint sur les dernières notes féringiennes du quatuor, nous laissant transpirant ou dégoulinant de bière, les crinières emmêlées, les corps courbaturés.

SETLIST : Gandkvæði Tróndar / Sinklars Vísa / Blood Of Heroes / Grindavísan / Hold The Heathen Hammer High / By The Sword In My Hand / Turið Torkilsdóttir / Wings Of Time / Lady Of The Slain / Tróndur í Gøtu / Mare Of My Night / Hall Of Freedom

TOPS/FLOPS DU FESTIVAL :

Fée Verte :

Tops :

  •  Qualité/prix de la nourriture et des boissons, meilleure et plus abordable qu’en 2015 (notamment pour les bières)
  • Merch et marché médiéval plus grands
  • Proximité entre les deux salles

Flops :

  • Fermeture de l’espace tout public à 21h et rupture de stock « nourriture » en début de soirée
  • Salle de l’Abreuvoir trop petite
  • Temps de battement entre les groupes trop court, dix minutes minimum auraient été plus adaptées
  • Problèmes de communication concernant la conférence

Nidhögg :

Tops :

  • Aucun problème pour se garer
  • Le site en lui-même, malgré la 2ème scène un peu petite
  • La bonne ambiance générale

Flops :

  • L’espace merch / restauration fermé à 21h
  • Mauvaise communication sur place (la conférence ?)
  • Seulement 5 min entre chaque concert, donc si un groupe débordait, on loupait le début du suivant, et impossible de bien se placer si on arrivait pas 25 min avant le début d’un show.
  • Plus de nourriture à 19h.
  • L’attente 1h dans le froid après l’ouverture des portes.

Huginn :

Tops :

  • Le site
  • Le running order hyper carré
  • Le marché et les animations
  • L’affiche
  • L’accessibilité

Flops :

  • Manque de communication sur certaines animations
  • Manque de nourriture (à 19h30 j’étais un des derniers à me faire servir)
  • Les conditions de la conférence

Brynhildr :

Tops :

  • Marché médiéval couvert et bars
  • Gobelet souvenir sans caution
  • Transports en commun accessibles à la fin du festival
  • Vestiaires et toilettes
  • Chauffeuses à l’extérieur

Flops :

  • Restauration: fin de service trop tôt – quantités insuffisantes
  • Ouverture des salles un peu just avant le premier concert
  • Entracte entre concerts très (trop) court
  • Un peu plus d’abri, notamment au niveau des bars ?
  • Trajet entre l’espace restauration et marché avec les scènes un peu long

Heronmaiden :

Tops :

  • la sonorisation dans la globalité (si on met à part l’incident sur Dalriada)
  • le site (spacieux)
  • les bracelets (donc possibilité de rentrer-sortir à volonté, pour aller récupérer de l’argent, c’est pratique)
  • l’affiche (diverse, variée, intéressante)
  • le marché médiéval (le fait de le situer en dehors de la zone concert permet de pouvoir converser à un volume sonore raisonnable)

Flops :

  • le manque de communication sur place (pas de fléchage, pas d’infos concernant les animations)
  • le running order (pas de pause, tout s’enchaîne trop vite, impossibilité de faire les éventuelles animations ou encore se promener sur le marché médiéval)
  • la coordination entre les bénévoles/orgas (pourquoi les infos sont radicalement différentes d’une personne à l’autre?)
  • la fermeture du merch anticipée (21h c’est définitivement trop tôt, c’est impossible d’acheter du merch des groupes qui passent après 21h)
  • les places de stationnement (rien de planifié, pour un événement d’une telle ampleur, c’est un peu léger)

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