Aaah Windir … Avouez, ce groupe vous manque à vous aussi. Heureusement, une part de lui survit sous les traits de la formation black metal norvégienne Vreid (« Colère » en norvégien).
Le quatuor nous livre cette année son septième album, et une question nous brûle les lèvres : « saura-t-il encore nous surprendre ? ». D’autant plus que ce Sólverv est l’album le plus long de sa discographie (environ cinquante minutes), suivi de près par V. Il ne s’agit donc pas de nous perdre en cours de route, et le groupe se doit de redoubler d’astuces afin de capter notre attention. Les morceaux sont également d’une longueur conséquente. On s’attend ainsi à une dimension progressive qui devra nous permettre d’apprécier cet album de bout en bout.
Dès le premier morceau, « Haust », on reconnait d’emblée la marque de fabrique de Vreid. Bien que défini comme groupe de black metal, la formation norvégienne intègre à sa musique divers éléments qui lui permettent de se démarquer. Au-delà des paroles en norvégien préservant la touche viking présente dans Windir, il y a chez Vreid un sens évident de la composition. Les changements de rythme et d’ambiance que l’on observe au sein-même d’un seul morceau y sont pour beaucoup.
L’ensemble de l’album se révèle à la fois froid et entraînant, de par un chant déchirant qui pourrait nous évoquer celui d’Ereb Altor, des riffs tranchants, et le côté « black’n’roll », faisant en grande partie l’identité du groupe. « Geitaskadl » en est sans doute le meilleur exemple, débutant sur une véritable déferlante de notes, avant un combo guitare/batterie presque groovy (oui, vraiment, pour avoir vu le groupe en concert, je peux vous assurer que ça donne limite envie de danser – à sa manière, certes, mais quand même !).
Ce qui fait également la singularité des morceaux de cet album, outre les soli souvent dans une veine heavy, ce sont les incursions aux claviers qui renforcent le côté atmosphérique. J’en veux notamment pour preuve le bridge de « Fridom Med Daudens Lang », si planant que l’on semblerait presque entendre des chœurs féminins. On retrouve aussi par moments une dimension orchestrale menaçante, dans l’introduction du morceau cité à l’instant, puis dans celle de « Når Byane Brenn ».
S’il fallait retenir un morceau qui sortirait davantage du lot, je vous parlerais sans l’ombre d’une hésitation de « Ætti Sitt Fjedl ». Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit de la seule chanson de l’album dans laquelle l’heure est plus à la mélancolie, chose plus surprenante de la part du groupe. Les choeurs clairs font leur unique apparition sur cet album, et ajoutent une part de mysticisme et rappellent les influences « viking » de Windir.
Sans être un album révolutionnaire pour autant, il n’en demeure pas moins que Sólverv est empreint d’une identité forte. Ce septième album peut avoir le mérite de faire partie des incontournables de la discographie du groupe.
Fée Verte
9/10
Tracklist
1. Haust
2. Sólverv
3. Geitaskadl
4. Ætti Sitt Fjedl
5. Når Byane Brenn
6. Storm Frå Vest
7. Fridom Med Daudens Lang
Sortie le 09/10/2015 (via Indie Recordings)
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/vreidofficial/?fref=ts