Vanaheim – Lid Ar Morrigan IV [FR]

Avant que le Lid Ar Morrigan IV ne commence, j’ai eu la chance d’interviewer Zino et Bram, respectivement chanteur et batteur de Vanaheim !

  • Salut les gars ! Comment allez-vous depuis la dernière fois que nous nous sommes vus à Gand ?

Zino : Nous allons bien, nous avons été plutôt occupés ! Nous nous concentrons sur la planification de pas mal de concerts puisque notre album est maintenant sortis. Nous avons aussi pris une petite pause.

Bram : Beaucoup de choses se passent car lorsque nous avons terminé l’album, nous avons tout de suite commencé la promotion pour le présenter au reste du monde, et nous sommes vraiment contents du résultat. Nous avons quelques concerts de prévus.

Zino : Et les réactions sur Internet ont été envahissantes. Au départ nous faisons la musique que nous aimons mais nous avons eu un retour tellement incroyable de la part du public et des chouettes chroniques…

Bram : Dont la tienne oui !

  • Vous avez eu votre premier concert en France hier depuis le Cernunnos Pagan Fest en 2019, j’imagine que vous êtes contents de retrouver le public français !

Zino : Oui ! Nous aimons toujours aller à l’étranger car nous savons que quand nous prenons la route ensemble et que nous passons la frontière, nous allons passer un super moment ! Parce que nous formons une super équipe et c’est toujours cool de discuter ensemble pendant le trajet. Mais quand on vient en France, les gens sont vraiment chouettes pendant nos concerts, ils sont vraiment actifs et nous soutiennent ! Et bien sûr, le fromage ! Hier nous avons mangé le meilleur camembert, on nous en a mis un dans notre van et il était super fondant, et on l’a mangé sur du pain.

Bram : On l’a fait chauffer, il était flambé. Ouais c’était génial ! On a juste envie d’être sur la route autant que possible. Je ne sais pas si nous avons beaucoup de fans en France mais c’est toujours chouette d’être en connexion avec les gens après avoir investi autant de notre temps pour l’album, et ouais, ici les gens sont supers !

  • Et aujourd’hui, après deux reports nous vous voyons enfin au Lid Ar Morrigan IV aux côtés de plein de chouettes groupes ! Avez-vous prévu d’assister à quelques concerts ?

Zino : Personnellement, mon préféré est Svartsot. Je les aime vraiment beaucoup, j’ai déjà écouté leur nouvel album plusieurs fois et je n’ai encore jamais eu la chance de les voir en concert car ils ne passaient jamais dans les alentours quand j’étais disponible. Et aussi Trollfest, nous les avons vus il y a quelques semaines et nous savons que ça va être délirant. Mais nous les manquerons malheureusement car nous devrons partir tôt, nous avons dix heures de route qui nous attendent demain pour rentrer, donc nous ne pourrons pas rester trop longtemps. Mais nous essaierons !

Bram : Et pour moi aussi Svartsot, je crois que c’est la première fois que je les verrai ! Mais je déambulerai pour essayer de voir tous les groupes, de m’amuser, nous aimons découvrir des groupes, l’ambiance des festivals.

  • Vous faîtes actuellement la promotion de votre premier album Een Verloren Verhaal qui est sorti en début d’année. C’était vraiment ambitieux d’écrire un album concept, cela représentait-il un défi pour vous ?

Zino : Oui ! Nous avons travaillé très dur, quand on se lance dans un tel projet, on ne travaille pas dans son coin mais avec tout le groupe, on est tous impliqués. Nous avons donc commencé par écrire les chansons et nous avons su très vite que nos chansons représenteraient un défi. En plus de cela, nous avons décidé d’inclure des orchestrations, sur lesquelles j’ai passé beaucoup de temps. Ça a pris plusieurs années, au total nous avons travaillé sur l’album pendant quatre ou cinq ans, et ce n’était pas du non stop puisque nous avons tous à côté un travail ou des études, c’est donc assez difficile de mettre autant d’énergie dans un tel projet.

Bram : L’autre point à ajouter c’est que le projet a évolué au fur et à mesure, nous n’attendions pas tous la même chose en termes de production, de la qualité, certaines chansons étaient déjà composées avant que nous décidions du lieu d’enregistrement. Nous avons été enthousiastes dès le départ et c’est devenu un gros projet, et nous voulions tous atteindre un certain niveau à un certain moment parce qu’à cause de ces décisions, nous disions « ok, nous voulons faire un album qu’on peut mettre après un album par exemple d’Ensiferum, Wintersun, Equilibrium, ou au moins la forme originelle de ces groupes. Et c’était vraiment un défi, nous nous sommes inspirés de ces groupes qui ont évolué album après album, ce qui a occasionné pas mal de retard. C’est pourquoi nous avons été discrets ces derniers temps car nous travaillions sur un projet vraiment détaillé. Mais nous savons qu’à cause de cela nous devons franchir cette étape quand les gens nous écoutent, ils remuent la tête parce qu’ils aiment la musique et si tu sors quelque chose, tout le monde l’attend, tu dois vraiment les convaincre en fournissant un travail de qualité, et c’est ce que nous essayons de faire.

Zino : Je pense que tu dois montrer que tu veux travailler dur pour cela car il y a beaucoup de groupes qui ont fait de même, nous y avons mis tellement de temps et d’énergie… C’était une longue réponse !

Bram : Pour revenir à la question, c’était un gros défi, c’était au-delà du défi…

Zino : C’est devenu un défi !

Bram : Si nous regardons quatre années en arrière, nous n’y aurions jamais cru !

  • C’était aussi audacieux de chanter en néerlandais, mine de rien ce n’est pas commun !

Zino : C’est une langue très répandue aux Pays-Bas !

  • Haha non vraiment ? Mais vous parlez tous anglais aux Pays-Bas !

Zino : En fait cela faisait partie du défi car au départ nous n’avions pas encore l’idée d’écrire dans notre propre langue, l’idée a mûri en lisant tous ces contes folkloriques, nous avons commencé à plonger dans l’ancienne littérature néerlandaise et à travailler sur différentes manières de s’exprimer en littérature. Et je me disais « Ok on peut de nouveau écrire les chansons en anglais, d’ailleurs pour l’EP Mike a écrit les paroles en anglais. Mais pour ma part, j’ai souvent une vision complexe de comment je vois les choses, mais je n’ai pas en anglais le vocabulaire pour m’exprimer. Mon anglais est suffisamment bon pour les interviews, ou pour demander du fromage et des croissants. Mon néerlandais est plus maîtrisé, je peux écrire des textes plus profonds et plus poétiques.

Bram : Finalement la décision est venue par elle-même mais nous voulions que Zino puisse s’exprimer car c’est un esprit très créatif, au moins l’un des plus créatifs au sein du groupe.

Zino : Nous en avons parlé de plus en plus, nous avons enregistré certaines idées, pour certaines nous avons abandonné et pour d’autres on les a trouvées super chouettes, et Bram a aussi écrit deux chansons qui se sont avérées être incroyablement cool !

Bram : Je pense qu’on veut vraiment ressentir de l’expression car c’est de la narration, on n’a pas envie d’entendre un narrateur ennuyeux, et en anglais, Zino aurait été un narrateur plus ennuyeux qu’en néerlandais. Et je pense que même si on ne comprend pas les paroles, on peut saisir l’émotion qui s’en dégage davantage que si Zino avait chanté en anglais. C’était pour nous un élément clé. Bien sûr nous savons que la plupart de nos fans sont en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, aussi aux Pays-Bas. C’est pourquoi nous avons proposé une traduction pour que les gens puissent vraiment vivre l’histoire de manière plus profonde.

  • Le processus d’écriture a-t-il été différent entre le premier EP The House Spirit et l’album ?

Zino : Oui on peut dire cela car pour l’EP certains membres étaient encore dans le groupe et nous avons maintenant d’autres ambitions, une autre approche du travail de composition. Nous avons déjà beaucoup appris de l’EP.

Bram : Nous avons aussi beaucoup expérimenté.

Zino : Et nous avons tous grandi en tant que musiciens et en tant que personnes.

  • Officiellement Vanaheim est un groupe néerlandais mais vous êtes éparpillés aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique. Ce n’est pas trop difficile pour les répétitions et les sessions d’enregistrement ? En plus la pandémie n’a pas dû faciliter les choses !

Bram : Oui ça a tout à fait eu une influence car quand nous repensons aux deux dernières années qui ont été particulièrement intenses pour chacun de nous, on ne s’est quasiment pas vus pendant cette période. Nous avons donc travaillé sur les orchestrations, les structures des morceaux. Nous nous sommes revus quelques fois mais nous n’avions pas vu Mike pendant deux ans. Nous avons vraiment tardé à enregistrer, surtout pour les chansons folk. Donc oui, comment nous nous en sommes sortis… Je ne sais pas mais on l’a fait !

Zino : Je pense qu’on peut dire qu’il y avait des avantages et des inconvénients, l’avantage c’est que ça nous a laissé beaucoup de temps puisque nous ne pouvions plus donner de concerts. Mes études me prenaient aussi beaucoup de temps. Habituellement nous ne nous voyons pas toutes les semaines car nous habitons loin les uns des autres. Nous ne répétons pas vraiment, seulement avant chaque concert et on fait un petit point tous les mardis en ligne et on discute pendant deux heures.

  • Vous avez fait appel à plusieurs invités pour votre premier album, comment les connaissez-vous ?

Zino : Il y a Sandra de Storm Seeker. Nous avons Rikke du groupe Pyrolysis, nous avons fait notre premier concert avec Pyrolysis. Et nous sommes restés en contact avec Rikke parce qu’elle est super sympa et talentueuse ! Michael Gorjacev a fait le sound design de l’intro de « Gevallen In De Nacht », c’est un de mes amis. Creia est la petite amie de Mike. Martin a fait les chœurs masculins, et Micky Huijsmans les chœurs féminins.

  • Vous avez sorti votre premier clip pour la chanson « Reuzenspraak ». Pourquoi avoir choisi ce morceau en particulier pour promouvoir l’album ?

Bram : Nous avons tendance à aimer les longs morceaux, nous avons donc vérifié quel était le plus court et finalement « Reuzenspraak » s’est avéré être une chanson vraiment romantique, émotionnelle, touchante, parfaite pour la promotion. Elle a aussi une histoire très forte, émotionnelle sur un père qui lit un livre à sa fille qui se retrouve la nuit à voir des géants qui ont surgi du livre. C’est tout simplement parfait pour un clip. C’est une chanson qui parle de travailler dur, d’honorer sa famille, ça peut définir le sens de notre clip.

Zino : Je pense que cela correspond aussi à notre vision que nous ne nous focalisons pas sur des actes héroïques mais sur les personnages, nous leur donnons une vraie personnalité. C’est de la narration, simple et épique à la fois !

  • Je me demande aussi qui est cette petite fille qui apparaît dans le clip !

Zino : La petite fille s’appelle Rosalie, le père est joué par Richard et c’est en fait son père. C’est une jeune actrice. Elle est ambitieuse car aux Pays-Bas elle a aussi joué dans quelques courts métrages. Elle est arrivée sur le lieu du tournage et au départ il fallait s’habituer aux éléments effrayants et elle a adoré ça !

Bram : C’était une très longue journée car nous avons commencé à 7h40 le matin et nous sommes partis à 21h30. C’était donc très long mais une fois qu’elle était lancée, elle ne voulait plus s’arrêter !

Zino : Elle était tellement professionnelle parce que pour une jeune enfant c’est intéressant de voir comment elle pouvait rester concentrée aussi longtemps !

Bram : J’avais vraiment peur que ce serait difficile au bout de quatre heures parce qu’elle n’a que dix ans, nous étions très inquiets mais finalement elle a réussi !

  • C’est impossible d’interviewer un groupe de folk metal sans parler de boisson ! Il y a beaucoup de bières artisanales sur le festival, avez-vous fait une sélection de celles que vous comptez goûter ?

Bram : En vérité nous allons être décevants pour cette question car nous ne buvons pas beaucoup, voire pas du tout…

Zino : Oui, je ne bois pas du tout.

Bram : Peut-être que j’en testerai une ce soir mais je ne sais pas ce qu’ils ont.

Zino : Le fromage nous intéresse bien plus !

  • Mais vous avez aussi du vin médiéval, l’hypocras, et du vin blanc, le Muscadet, c’est un vin local. C’est un vin sucré.

Bram : Je préfère de loin la bière !

Zino : Mais quand nous sommes en tournée nous nous mettons d’accord pour ne pas boire beaucoup.

  • Quel sérieux !

Zino : Je peux t’assurer quand même sans boire, certains jours on peut avoir la tête lourde. Puis ça ne nous faciliterait pas les choses.

Bram : Puis il faut conduire aussi, mais c’est une belle journée, je préférerais une bière légère… ou du fromage !

  • On peut faire une bière au fromage si tu veux, ça existe peut-être !
[Rires]
  • Et quelle est votre chanson à boire préférée ?

Zino : « Man with a plan » de Korpiklaani !

  • Le folklore néerlandais reste encore assez méconnu, pouvez-vous nous raconter une histoire typique de votre pays ?

Bram : Villa Volta est située dans un parc d’attraction aux Pays-Bas, je crois qu’il y a même pas mal de groupes qui s’en sont inspirés dans leur musique. C’est une maison, pas vraiment un manoir hanté, elle est maudite dans le sens néerlandais du terme et cette attraction est sur le thème des Bokkenrijders qui allaient dans les églises.

Zino : Ils ont vraiment existé d’ailleurs !

Bram : Oui ils ont existé et il y a même un film qui est sorti à ce sujet. Le réalisateur en question a aussi enregistré un clip. Ils avaient pour habitude de vandaliser les églises jusqu’au jour où un gars disait avoir vu dans la maison une chimère blanche, comme le fantôme d’une femme, et elle lui a dit qu’elle l’avait maudit et sa seule manière de s’en sortir était d’avoir un nouveau-né et qu’il devait faire en sorte de s’éloigner de sa vie de malfaiteur et revenir à une vie normale.

Zino : Il devait revenir du bon côté.

Bram : Mais il a échoué et est resté éternellement maudit.

Zino : Et je crois qu’il a eu une vie incroyablement longue.

  • Comme vous l’avez dit plus tôt, vous avez quelques concerts en préparation, où avez-vous prévu de jouer prochainement ?

Zino : Dans deux semaines nous donnerons deux concerts aux Pays-Bas, ce sera la première fois que nous présenterons notre nouvel album dans notre pays. En juillet nous serons au Mahlstrom Festival en Allemagne avec Finsterforst, Black Messiah, Bloody Tyrant, Gernotshagen, et aussi des groupes internationaux. Ensuite nous retournerons au Royaume-Uni pour trois dates, une à un festival, et deux concerts à Leicester et à Londres. Sinon nous programmons d’autres dates, une en septembre aux Pays-Bas, et une autre en octobre autre part. Pour l’an prochain nous prévoyons de revenir pour quelques festivals, un en France du côté de Lille et Paris. Ce sera bon de retrouver le public !

  • Un grand merci pour cette interview très intéressante ! Voulez-vous ajouter quelque chose ?

Zino : Pour finir je suis vraiment content d’être là au festival et je suis prêt à passer un super moment sur scène et de faire la fête avec tout le monde !

Bram : Si vous nous lisez jusqu’au bout, merci pour l’intérêt que vous portez à Vanaheim, et bien sûr nous espérons que vous aimez nos nouvelles chansons et notre musique, si vous voulez la partager avec vos amis cela nous aiderait ! Et nous espérons retrouver chacun d’entre vous à l’avenir, mais en attendant nous profitons d’être ici parce qu’il y a plein de groupes supers qui s’apprêtent à jouer !

  • Merci encore, profitez bien du festival !

Bram et Zino : Merci à toi pour l’interview avec nous !

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