Sivyj Yar – Burial Shrouds

syvij yar

Il y a des moments où l’on éprouve une envie de changement. Changement de style musical notamment. Pour moi, le changement c’est maintenant. A l’heure où je commence à avoir fait le tour du folk metal dit festif, je ressens désormais le besoin de me tourner vers un folk metal plus « terre-à-terre » si l’on peut dire.

La rencontre avec le groupe russe Sivyj Yar fut l’élément de perturbation (au bon sens du terme comprenez-le). Aux commandes, uniquement Vladimir, qui prend donc en charge l’intégralité des parties vocales et instrumentales. Le projet a débuté en 2006, avec la sortie d’une démo initulée T’ma Zimnego Bezvremenya (merci le copier-coller). Puis plus rien jusqu’au premier album en 2009. Mais depuis, aucun temps mort, et Vladimir nous livre cette année son cinquième album.

L’artwork nous balance tout droit sur les terres de Sivyj Yar, à l’époque qui semble être celle de la Grande Famine qui a frappé la Russie au début du XXe siècle. Un sombre épisode de l’histoire du Géant russe que Vladimir semble aborder dans son album.

Un premier morceau instrumental pour se mettre dans l’ambiance et imaginer des terres désolées, et c’est parti, nous voici traînant les pieds sur les plaines arides et enneigées de l’ex-URSS. Durant quarante-minutes, l’on se laisse transporter par le black pagan un tantinet dépressif (dans la voix) de Sivyj Yar. Pour ceux qui connaîtraient le groupe depuis sa genèse, on peut remarquer d’emblée que la production s’est beaucoup affinée par rapport aux opus précédents (rien à voir avec le premier album The Night datant de 2010).

La menace arrive progressivement au début de « Burial Shrouds » par fade in (fondu d’ouverture). S’ensuit alors une alternance entre passages post-black, pagan et atmosphériques. Comme pour la majorité des morceaux de la galette, « Burial Shrouds » est une longue piste (huit minutes environ), dans laquelle l’on observe des changements d’ambiance. Le contraste entre l’énergie de la guitare, la souffrance dans la voix et la mélancolie du violon est de toute beauté. A certains moments, on croirait presque voir roder l’ombre d’Agalloch.

Le court morceau (pour un long titre) « In Gray Izbas Ancient Rus’ Endures » sera l’un des rares moments de repos. Intégralement instrumental, ses doux arpèges vous transporteront hors du temps et de l’espace.

J’ai honnêtement du mal à trouver les mots pour vous décrire plus précisément la musique de Sivyj Yar. Je crois que l’on en arrive au stade où les mots ne suffisent plus, tant la beauté des mélodies est indicible et incommensurable. « C’est beau », voilà tout ce que l’on a envie de dire.

Un univers. C’est cela Burial Shrouds. Celui de la mythologie et de la poésie slave, celui qui fait revivre ceux qui sont tombés dans l’oubli et leurs souvenirs.

Fée Verte

10/10

Tracklist

  1. Famine
  2. Burial Shrouds
  3. The Earth breathes Sorrow
  4. Like a Sparkle We will Vanish into the Darkness
  5. In Gray Izbas Ancient Rus’ Endures
  6. The Snow shall fall a long while

Sortie le 07/09/2015

Liens du groupe

http://sivyjyar.bandcamp.com/

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