Depuis l’explosion de leur succès au début des années 2000, les finlandais sont désormais l’un des groupes les plus populaires de la scène du Metal à registre symphonique. En veut encore pour preuve l’inspiration une nouvelle fois exceptionnelle de Tuomas Holopainen sur leur dernier effort en date, Imaginaerum, paru en 2011. A croire que rien ne pourra arrêter le bonhomme dans sa quête de magie et de création, malgré le départ mouvementé d’Anette Olzon après la sortie d’Imaginaerum et l’arrivée de Floor Jansen au poste de vocaliste. Ah, qu’entends-je ? Un nouvel album de Nightwish qui doit sortir aujourd’hui ? Voici enfin venue l’occasion pour le groupe de ressortir ses orchestrations majestueuses mais également de nous faire découvrir sa nouvelle chanteuse !
La pochette de ce Endless Forms Most Beautiful ne nous fera déjà pas le même effet que la précédente : moins magique et qui plus est en noir et blanc, elle demeure plus sobre et ne retient pas plus notre attention. Autant se concentrer sur le contenu de l’album, autrement plus palpitant !
D’ailleurs, Nightwish ne s’embarrasse pas de la moindre introduction dans le voyage qui s’annonce. « Shudder Before The Beautiful » commence sur les chapeaux de roues, entamant cet opus sur des guitares agressives et des symphonies épiques pour un début en fanfare. Le titre nous maintient en haleine tout du long, enchaînant couplets enchanteurs, refrains grandioses, solos efficaces et breaks destructeurs. Car Nightwish est loin d’être avare en rapidité et en combativité dans ce Endless Forms Most Beautiful.
Les amateurs de grosses guitares se feront plaisir sur « Yours Is An Empty Hope » et « Endless Forms Most Beautiful », où la vitesse des riffs et la violence des orchestrations seront de mise, notamment sur la fin du premier titre cité. Nous apprécierons également la hargne d’un morceau tel que « Weak Fantasy », dont les choeurs énigmatiques nous feront frissonner, mais également les mélodies surchauffées d’un « Alpenglow » et d’un « Edema Ruh », compositions étant à la fois douces et énergiques.
Le manieur d’instruments traditionnels du groupe, Troy Donockley, nous avait déjà fait montre de son talent sur Imaginaerum. Il a tenu à réitérer sur ce nouvel opus, poussant Nightwish dans une nouvelle forme de musique et de mélodie. « Elan » sera la touche de légèreté de cet album grâce à sa flûte enchanteresse tandis que les airs celtiques de « My Walden » nous surprendront jusqu’à nous donner envie de danser une fois arrivée la deuxième partie de chanson.
Une nouvelle fois, Nightwish nous éblouira de par une composition instrumentale, « Eyes Of Sharbat Gula », démontrant que la formation est aussi capable de calmer le jeu et de nous bercer tendrement grâce à la magie combinée de nombreux instruments : piano, flûte, claviers… Les six minutes du titre passeront à vitesse grand V tant l’auditeur se sentira comme plongé dans un autre univers. Un morceau tout juste sublime ! « Our Decades In The Sun » a également son petit charme grâce à une guitare maîtrisée et un rythme parfaitement dosé, en faisant l’unique ballade de l’opus même si celle-ci n’a clairement pas la même aura que celles présentes sur la galette précédente des finlandais.
Comptabilisant 24 minutes de pur Metal Symphonique, une première pour Tuomas et ses compères, « The Greatest Show On Earth » sera le titre ultime de Nightwish, résumant tout ce que le groupe a pu composer de meilleur dans cet album. Mêlant passages narratifs sur fond de cornemuses, accélérations symphoniques, guitares et percussions tapageuses ainsi que moments reposants au piano et à la flûte, ce morceau conclura avec brio ce périple.
Avant de refermer cette chronique, il me faut bien évidemment parler du chant de la belle Floor Jansen : est-il à la hauteur de nos attentes ? Et bien, au vu de ses capacités vocales plus lyriques dans son ancien groupe After Forever, force est de constater que sa performance se rapproche au final plus d’Anette que de Tarja. La miss n’allant que très peu dans les aigus, cela aura de quoi surprendre mais également décevoir, comme cela a été mon cas. Je me serais en effet attendu à un chant plus envolé et plus majestueux que celui plus classique employé dans ce Endless Forms Most Beautiful. Dommage.
En somme, Nightwish signe un très beau retour en 2015, confirmant une nouvelle fois sa très grande forme et sa très grande inspiration. Toujours plus épique et merveilleux, les finlandais comptent nous faire rêver pour encore plusieurs années !
Thrall
NOTE : 9/10
Tracklist :
- Shudder Before The Beautiful
- Weak Fantasy
- Elan
- Yours Is An Empty Hope
- Our Decades In The Sun
- My Walden
- Endless Forms Most Beautiful
- Edema Ruh
- Alpenglow
- Eyes Of Sharbat Gula
- The Greatest Show On Earth
Sortie : 27 mars 2015
Lien du groupe : Site Officiel, Facebook