La claque. Voici l’effet que m’a inspiré le dernier album en date de Lustre, Blossom. Depuis 2008, Nachtzeit ne cesse de nous enchanter de par son black metal atmosphérique et ambiant. En un rien de temps, la discographie de ce projet unipersonnel suédois s’est montrée florissante, avec pas moins de quatre EP, trois splits, une démo, un single, une compilation, et enfin cinq full-lengths à son actif.
A l’image de l’artwork, ce cinquième album se révèlera de couleur bleutée et hivernale, de par des claviers scintillants faisant l’effet d’étoiles brillant au-dessus de nos têtes. Pendant une demi-heure, l’on peut visualiser les aurores boréales traversant les cieux des terres scandinaves, tant la musique délivrée est une ode à la nature. N’attendez pas de pouvoir headbanger à n’en plus finir, car ce n’est en aucun cas la volonté de Lustre. Au contraire, c’est une musique spirituelle et mystique dont il est question. Une musique apaisante que l’on écouterait davantage le soir, pour méditer, se poser, mais qui ne perd jamais en intensité grâce à la guitare et à la batterie. Point de voix, du moins très peu, mais cela ne manque pas, vu la beauté des mélodies. L’unique semblant de chant que l’on entend relève plus de la lamentation, semblable à celui de Coldworld, ou bien encore proche de celui de Saor dans Aura. Ainsi, au milieu des sonorités lumineuses des claviers vient s’intégrer une dimension paradoxalement torturée et dépressive.
L’on pourrait émettre plusieurs reproches à Blossom. Le premier concernant l’aspect redondant et minimaliste des compositions. Pourtant, si l’on reste attentif, on notera un épanouissement certain, à l’image d’une fleur (traduction de « blossom »), la troisième partie représentant sans nul doute le climax de l’album. De plus, Blossom dure juste le temps qu’il faut, évitant ainsi de devenir lassant. Minimaliste aussi disais-je, mais ne dit-on pas que les choses les plus simples sont les meilleures ? La musique de Lustre n’en demeure pas moins épurée, et sait frapper là où il faut, procurant les émotions que l’on attend d’un album atmosphérique et ambiant. Quiconque saura se laisser séduire par cet univers en ressortira tout chamboulé, tant Blossom fait son petit effet.
Ce que l’on pourrait également pointer du doigt, c’est cet aspect artificiel, que l’on ressent d’ailleurs souvent dans les « one-man-bands ». Néanmoins, cette impression d’irréel ne fait que renforcer la dimension onirique. Ce n’est pas pour rien que l’on dit aussi « trop beau pour être vrai ».
La dernière chose qui reste à critiquer serait le manque d’originalité et de prise de risque. En effet, beaucoup d’autres noms pourraient nous venir à l’esprit à l’écoute de Blossom : Basarabian Hills, Elderwind, Caladan Brood, ou encore Burzum et Summoning, la liste est longue. Cependant, les friands du genre y trouveront assurément leur compte.
J’avoue avoir découvert Lustre avec cet album, et je m’en suis retrouvée absolument bouleversée. Je me suis efforcée d’être aussi objective que possible, mais je ne pourrais vous cacher que pour ma part, Lustre s’est révélé être un coup de cœur. J’écoute bien trop peu de musique atmosphérique et ambiante comparé à d’autres styles, et Blossom m’a donné envie d’y remédier au plus vite.
Fée Verte
7.5/10
Tracklist
1. Part I
2. Part II
3. Part III
4. Part IV
Sortie : 24/04/2015 chez Nordvis Produktion
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/lustresweden?fref=ts
https://nordvis.bandcamp.com/album/blossom