[LIVE REPORT] HELLFEST 2025 – VENDREDI

Nouvelle édition d’un festival dont peu d’entre vous doivent se soucier j’imagine, beaucoup d’amateurs d’extrême constatant avec tristesse la disparition progressive de leur branche favorite au profit du mainstream… Cependant, la particularité de cette année a été la répartition très précise des genres sur chaque journée et chaque scène (à quelques exceptions près), ce qui m’a poussé à consacrer ma journée du Vendredi 20 Juin à vous apporter un peu de satisfaction!
Je suis donc resté dès 10H30 sous la Temple pour vous proposer cette année un live report centré sur le Folk, tout en me permettant de profiter aussi d’une belle sélection heavy/thrash programmée en alternance sur la Altar (le sacrifice est donc moindre^^).

Nous n’attaquons malheureusement pas la journée sous les meilleurs augures, puisque MORGARTEN semble avoir subi les inconvénients de l’écrasante chaleur qui frappe Clisson ce WE : le PC devant gérer les samples de leur set aura tellement surchauffé qu’il sera incapable de mener à terme la moindre bande sonore. Après une demi-douzaine de tentatives sur vingt bonnes minutes, les Suisses décident à contre-coeur de déposer les armes… Bravo à eux d’avoir su garder leur sourire jusqu’au bout malgré ce coup du sort!
BELORE, que j’ai eu le plaisir de découvrir au Lid Ar Morrigan l’année dernière, aura plus de chance et pourra délivrer son set dans les meilleures conditions: public présent malgré l’heure précoce, un son tout à fait correct [ce qui sera globalement le cas sous la Temple aujourd’hui, si on passe les basses beaucoup trop poussées au global], et bien sûr des musiciens rôdés qui connaissent leur sujet. On pourra juste regretter le manque d’intimité et d’obscurité qui siéent mieux à ce genre de prestation, mais il faut savoir s’adapter!
Cette fois, c’est une découverte du Cernunnos Pagan Fest 2019 que je retrouve avec plaisir, puisque SKILTRON vient à présent envoyer son heavy metal celtique histoire de remuer un peu la fosse! Bien entendu, le groupe qui ne joue que très rarement en France laisse Pereg, notre sonneur national, s’occuper des mondanités (exercice pour lequel il manque encore d’aisance) et parviendra sans trop de mal à lancer quelques circle pit au sein d’un public qui semblait bien connaître le combo! Sans être révolutionnaire, leur heavy metal reste efficace et se marie bien avec la cornemuse (et parfois la flûte), justifiant ainsi leur présence dans cette sélection particulière. Encore des retrouvailles réussies!
Dans une ambiance complètement différente, le Rochelais LUC ARBOGAST propose à présent le premier set acoustique de la journée, à tel point que les rares interventions d’une guitare électrique semblent totalement superflues! On fera peut-être face à notre premier gros souci de balance, les deux accompagnants de Luc étant souvent sous-mixés derrière le jeu du frontman, ce qui est dommage dans une musique qui demande de la précision au niveau du rendu de chaque instrument. En revanche, l’intervention de Necurat (BLISS OF FLESH) apporte sur trois morceaux un supplément de nervosité bien adapté, en plus de la présence charismatique d’un chanteur visiblement habitué à occuper l’espace. Ce voyage à l’époque médiévale fut bien agréable!
J’aurais imaginé MANEGARM bien plus tard dans la journée, mais puisqu’ils sont là dès 16H50, ne nous faisons pas prier! Là aussi nous aurons droit à un set aussi classique que travaillé, les Suédois envahissant les scènes de toute l’Europe depuis maintenant trente longues années! Ceux qui lisent ceux-ci n’auront pas grand-chose à apprendre d’eux j’imagine, sachez seulement que leur bonne humeur et leur style entraînant n’ont pas encore faibli comme ils l’ont démontré ici une fois de plus.
Retour à l’acoustique avec une musique que j’entends pour la première fois, celle de SOWULO. Les grands moyens sont de sortie pour ce collectif hollandais qui ont décidé de se pencher davantage vers des sonorités orientales plutôt que de suivre la mode du viking, ce dont on les remercie! Le résultat en live n’en est que plus accrocheur car rafraîchissant: instruments traditionnels bien sûr, deux sets de percussions très énergiques, et un jeu de voix qui nous emporte facilement vers des contrées étrangères. Une fois passée la surprise de la mise en scène, on peut fermer les yeux et se laisser porter par le dépaysement.
Encore une formation que les habitués du Lid Ar Morrigan connaissent bien, puisqu’ils sont venus nous enjailler à l’édition 2022: j’ai nommé TROLLFEST! Ce que va nous démontrer ce show, c’est qu’ils ne se laissent démonter sur aucune scène: qu’elle soit modeste et fermée, ou spacieuse et ouverte comme ici, rien ne leur fait peur! Le but est toujours de faire le pitre déguisé en flamant rose (malgré la chaleur écrasante rappelons-le), et de tenter la chenille la plus étendue possible: celle-ci ira embarquer les spectateurs de la Altar avant de sortir faire le tour du bar pour se démenteler dans la précipitation et la joie! Ce qui a surpris plus d’une personne du public à en entendre les réactions n’est finalement qu’un show (le terme est de mise) parmi tant d’autres dans la journée de ces Norvégiens un peu barrés.
Puisqu’il y aura beaucoup plus d’intérêt à voir sur la Mainstage 2 qu’IN EXTREMO pour le final, c’est avec WIND ROSE que va se clôturer ma journée dans le sauna qu’est devenu le Temple! Ne connaissant que leur fameux classique « Diggy Diggy Hole », j’avoue ne pas en avoir attendu grand-chose sans non plus avoir d’a priori à leur sujet. Ce qui m’a permis d’être en fait bien surpris par leur spectacle arrivant parfois à la hauteur d’un POWERWOLF, ce qui n’est pas rien! Instrumentalement aussi, leur power metal s’en rapproche, la différence se faisant surtout au niveau d’un chant bien plus grave chez le frontman italien jouant le rôle d’un chef de guerre nain tout en armure [mention spéciale à son costume très bien réalisé, qui a dû lui faire suer plus d’une goutte vu l’épaisseur de sa fourrure!]. L’aspect très conventionnel de leur musique est contrebalancé par l’incroyable énergie dont chaque membre fait preuve tout le long du set, le but étant là aussi d’haranguer un maximum une foule ne demandant que ça! D’ailleurs, la fan base équipée de pioches gonflables est présente en masse, et le choix de laisser la majorité des lignes de chant aux samples pour permettre au frontman de jouer les maîtres de cérémonie davantage que de vraiment chanter est un parti pris qui semble avoir largement trouvé ses adeptes! Bref, une bonne surprise en ce qui me concerne!

Puisque nous sommes sur Valkyries Webzine, existait-il une meilleure manière de finir cette journée qu’avec un spectacle intégral dépassant la simple limite d’une prestation musicale? Vous les connaissez tous ici: nous allons parler de HEILUNG. Les vikings danois se sont vus offrir la grande scène cette année pour pouvoir déballer tout leur arsenal au service d’une véritable représentation théâtrale: sur fond de verdure forestière faisant ressembler la scène à une clairière, ossements, peaux de bête et bien sûr une multitude d’instruments traditionnels sont entreposés sur toute la largeur, alors que les nombreux membres de la troupe font une prière avant que ne commence le rituel.
Car il s’agit bien de ça ici et je vais vous retranscrire la réaction du couple à côté de moi dans la fosse qui résume bien ma pensée: « je n’ai jamais vu un spectacle comme celui-là dans un festival! » La mise en scène est tout simplement impressionnante tant elle est millimétrée dans la chorégraphie, tout en transpirant le naturel et la relâche dans les mouvements de ses membres. Chaque guerrier (une dizaine), percussionniste (au nombre de trois, complètement déchainés pendant 1H30 sans montrer une once de fatigue), prêtre et prêtresse étant autant de nouvelles voix dans les choeurs que de nouveaux danseurs, les possibilités sont riches et bien exploitées, rendant encore plus difficile la cohésion d’un tel ensemble. C’est compliqué de retranscrire une scène aussi chargée et métamorphe que celle-ci avec de simples mots; mais à ceux qui n’ont jamais vu de show de HEILUNG comme c’était mon cas avant ce soir, je leur conseillerai simplement de sauter sur l’occasion si elle se présente, ne serait-ce que pour leur culture personnelle (car bien sûr, toute cette mise en scène est minutieusement documentée historiquement), sans compter les frissons que ces chants folkloriques intenses sauront déclencher chez tous les amoureux de belles voix comme moi!

C’est donc sur une note plus que positive que s’achève cette journée dédiée au Folk dans ses grandes largeurs! Mon festival a évidemment commencé hier et est loin d’être terminé, mais pour les lecteurs de ce webzine dédié, l’essentiel a été dit. On se retrouve l’année prochaine, en espérant des découvertes aussi surprenantes au milieu des classiques incontournables qu’il ne faut pas oublier.

Un grand merci à Yroenn, désormais guest chroniqueur attitré de Valkyries pour le Hellfest !

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