Korpiklaani / Turisas / Trollfest (09/03/2019, Z7 de Pratteln)

Quand les 2 géants du folk metal finlandais s’associent en co-headline tour, cela donne forcément des étincelles…ou pas. Même si j’ai émis quelques réserves à l’égard d’un groupe en particulier, je me suis tout de même laissé tenter, puisque un des groupes valait le déplacement. Lequel ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant !

J’arrive à 17h30 comme une fleur et c’est là que je découvre les portes grandes ouvertes. Surpris, je regarde mon billet qui indique un début à 19h, donc une ouverture des portes à 18h30. Et c’est là que je suis souvenu que le Z7 avait indiqué un changement dans les horaires (dans un message écrit en rouge et tout en bas de page…:/) et que les portes ouvraient plus tôt que prévu. Pour la première fois, j’avais raté l’ouverture des portes ! A ma grande joie, il restait une place tout devant que j’ai prise sans réfléchir.

Trollfest

Il est donc 18h30 lorsque débarque le premier groupe de la soirée, Trollfest. Pour vous donner une idée du visuel, vous prenez de bons metalleux chevelus et barbus, vous leur mettez des robes de princesses Disney et Dreamworks, un peu de maquillage (voire des faux seins en taille 95C) et tadaa ! Vous obtenez Trollfest ! 😀

C’est sur « Fjøsnissens fjaseri » que le groupe le plus barge de la soirée (voire le plus barge tout court) débarque dans une ambiance très carnavalesque. En effet, la scène était jonchée de ballons de baudruches que le groupe nous balançait durant tout le set. Originaire de Norvège, Trollfest officie dans un folk metal très parodique où les paroles sont un mélange entre du norvégien et de l’allemand ! Le groupe n’a jamais aussi bien porté son nom…

Dans une ambiance volontairement rose bonbon, les chansons se révèlent être très efficaces, voire très violentes, puisque le public semble déjà se déchaîner. Le chanteur Trollmannen (très impérial dans sa couronne de ballons et sa cape rouge) s’adonnait au scream pour donner un côté très brutal, ce qui créait forcément un décalage avec leur image.

Nouvel album oblige, des nouveaux titres sont interprétés, comme
« Deildegasten », « Kjettaren mot strømmen », « De tre Bukkene Berusa », mais également d’anciens titres, comme « Illsint » (dans un style black metal, donc très bourrin), « Kaptein Kaos », « Professor Otto », etc. Il y a même une chanson qui me dit curieusement quelque chose. Après des recherches, je me rends compte que c’était en fait « Toxic », de Britney Spears. Oui, dans un style folk metal, ça détonne…:D

Dans cette ambiance méga survoltée, le chanteur nous invite à « mettre le chaos », donc à sautiller partout, à faire des « wall of hug » (donc des wall of death, mais en faisant un câlin à quelqu’un que tu ne connais pas) et surtout…surtout…à faire Wouf Wouf ! Bref, un bon gros moment de rigolade, au son de l’accordéon, du saxophone et des rythmes effrénés, sans aucun temps mort !

Un des meilleurs moments reste sans conteste le moment où le bassiste est allé dans la foule pour faire une « chenille congolaise ». Le principe est tout bête : au rythme de la musique congolaise (pour la chanson « Solskinnsmedisin »), on se met à la queue leu leu, on avance et voilà. Pourquoi chercher compliqué ? 🙂 Le même bassiste a également eu le privilège de se faire porter par la foule, guitare à la main, jusqu’aux toilettes ! Tout ça guidé par les instructions du chanteur (« Allez dépêchez vous ! Il doit pisser ! Plus à droite ! A gauche… »)

C’est sur « Helvetes hunden garm » que Trollfest nous quitte, nous laissant le sourire aux lèvres tant la folie qui les habite est sincère et sans prise de tête. Je regrette cependant qu’à certains moments, les micros des guitaristes chantant en voix claire soient inaudibles, ce qui a un peu cassé la magie. Mais qu’importe, pour une première partie, on peut dire que Trollfest a largement rempli son contrat !

Un conseil : si vous cherchez des costumes de scène pour votre groupe de metal, ne vous cassez pas la tête ! Allez chez Gifi ! (Gifi des idées de génie…)

Turisas

Ouh là là…Il est 19h45 et c’est maintenant au tour du groupe au nom ressemblant à une maladie intestinale (qui doit être je pense assez ch****) de rentrer sur la piste. J’ai nommé : Turisas !

Il était difficile de ne pas résister à la tentation de venir voir mon groupe préféré, passant près de chez moi et qui en plus partage la tête d’affiche ! Bref, il ne fallait pas louper ça !

C’est sur les notes symphoniques et épiques de « Rauta-aika (The Iron Age) Suite, Op. 55: VII. Lemminki ja Saaren neidot » du compositeur finlandais Aulis Sallinen que le groupe entre en scène en enchaînant avec « As Torches Rises ». On peut déjà noter la présence d’une violoniste qui fait une entrée remarquée. En effet, le célèbre Olli Vänskä a dû pour cette fois-ci prendre une petite pause (officiellement « pour des raisons familiales »), donc c’est au tour de Caitlin de Ville (venue directement de Zambie) de le remplacer.

Le groupe avait prévenu que la setlist serait assez spéciale, et effectivement elle l’était ! Sous l’impulsion de l’ultra charismatique Mathias Nygard (que j’admire d’ailleurs beaucoup :} ), tous les titres des 4 albums de Turisas s’enchaînent. On peut notamment écouter « A Portage to the Unknown », « To Holmgard & Beyond », « Hunting Pirates », « Battle Metal », « Stand Up & Fight »…beaucoup de mes titres préférés (en fait, je dirai même tous mes titres préférés) ! Et avec des chœurs certes moins percutants qu’en studio, mais extrêmement beaux à entendre ! Mon Dieu, vont-ils m’achever ?

L’alchimie semble parfaite entre les musiciens, tant ceux-ci semblent contents de jouer devant nous ! On voit qu’il n’y a clairement aucun favoritisme de l’un ou l’autre.

Dans cette setlist, il y a même des titres beaucoup plus rares que Turisas a du coup prévu pour l’occasion, comme « Five Hundred and One », dont les notes au piano du claviériste Robert Engstrand (revenu d’ailleurs dans le groupe en tant que membre live) résonnent encore dans ma tête. Mais il y a également eu d’autres chansons issues du dernier album « Turisas 2013 » (que je n’arrive d’ailleurs toujours pas à aimer…), comme « We Ride Together », Greek Fire »…

Ce qui détonne, c’est le soin particulier accordé à la mise en scène. Les arrangements diffèrent un peu de la version studio, les jeux de lumière donnent des instants magiques, voire surnaturels. Clairement, on n’avait l’impression que ce n’était pas un concert, mais un spectacle. Un des moments les plus beaux était certainement quand la violoniste Caitlin, vêtue d’une robe spéciale pour l’occasion, a joué du violon en solo, accompagnée par Robert aux claviers, pour introduire justement « Five Hundred and One ». Un moment inoubliable ! D’ailleurs, pour anecdote, elle fêtait son trentième anniversaire ce jour-là ! Bel anniversaire hein ?

Pour rajouter une touche un peu originale, lors de « In the Court of Jarisleif », Mathias est entré dans une sorte de transe en tombant par terre et à chaque nouvelle note, il se relevait tout doucement en faisant « Oh Oh » et on devait répondre. Au début déroutant, voire marrant, mais au final ça a bien fonctionné !

C’est après leur fameuse reprise de « Rasputin » de Boney M que le groupe range ses guitares électriques pour s’installer sur des petits tabourets. On a donc eu droit à un set acoustique, ce qui est encore plus inattendu ! D’abord on commence avec « One More » où c’est le bassiste Jesper avec son baglama (instrument à cordes grec) et Robert avec un mélodica qui interprète la chanson entière en instrumental. Puis le groupe enchaîne avec « The March of the Varangian Guard » et « For Your Own Good », cette dernière étant la dernière piste de la soirée.

Je m’attendais à ce qu’ils enfoncent le clou avec un nouveau titre metal, mais il n’en est rien, puisque Turisas nous quitte dans la douceur et la sérénité. Personnellement, je trouve cela particulièrement audacieux de terminer par une fin calme, alors que beaucoup de groupes préfèrent terminer en apothéose. Mais venant de Turisas, il faut s’attendre à tout !

C’est sur « Conquest of Paradise » de Vangelis (un de mes compositeurs favoris ! Décidément…*-*) que Turisas décide de raccrocher pour laisser sa place au groupe suivant. Une chose est sûre : ces gaillards me reverront, puisque c’était clairement un des meilleurs moments de la soirée ! C’était même un des meilleurs concerts auquel j’ai pu assister jusqu’à présent ! Alors Turisas, see you soon ! Lorsque le 5ème album paraîtra ? (dans un futur on espère proche…)

Korpiklaani

Vous l’aurez compris : c’est bien Korpiklaani qui m’a fait hésiter quant à savoir si je prenais mon billet ou non. Malgré tout, n’ayant jamais vu Korpiklaani en live, je me suis dit, par curiosité, pourquoi pas tenter le coup pour voir ce que ça donne ! Et puis, on ne va pas se mentir : si vous demandez à n’importe quel metalleux aguerri de citer un groupe de folk metal finlandais, Korpiklaani reviendra très souvent en premier ! C’est tout dire de leur renommée internationale…

C’est avec « Neito », issu du dernier album « Kulkija », que débarquent les trublions finlandais. Déjà, je remarque une chose tout à fait étonnante : la qualité du son. Personnellement, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi bon, parce que tous les instruments étaient bien dosés, sans qu’il y ait de micro inaudible, de batterie trop forte…On peut dire que c’est un sacré point positif !

Sortie d’album oblige, l’essentiel de la setlist est basée sur des chansons de « Kulkija » (qui signifie « voyageur » en finnois), comme c’est le cas avec « Aallon Alla », « Henkselipoika », etc. Ce que je trouve bien, c’est que les 99% des chansons sont chantées en finnois, ce qui n’est pas très courant. Non pas parce que c’est ma langue paternelle, mais surtout parce que cela permet d’avoir de la diversité dans le metal. Qu’on évite donc d’avoir de l’anglais partout…

C’est bien beau tout ça, mais qu’en est-il des autres chansons ? Quelques succès du groupe sont également passés en revue, comme « A Man with a plan », « Lempo », « You Looked Into my Eyes », « Wooden Pints », etc. L’ambiance est au beau fixe, puisque comme je m’y attendais, les pogos s’enchaînent les uns après les autres entre ceux qui te poussent et ceux qui te renversent leur bière sur ton T-shirt. J’avais même un gars à moitié bourré qui des fois me tenait par l’épaule pour chanter en chœur avec le groupe et danser. C’était rigolo. Mais ça l’était moins quand il fumait de la beuh à 50 cm de moi, de quoi faire réagir la sécurité qui l’a rappelé à l’ordre, sans pour autant l’expulser…

Après quelques chansons, je sens en moi monter ce sentiment qui n’arrive pas très souvent : la lassitude. Sachant que c’est souvent la même chose, je suis toujours au point de me demander quand est ce que ça se finit ! Ce qui prouve que Korpiklaani est certes un groupe sympathique, mais dont je ne peux pas dire que je suis fan.

Tout comme Turisas, le frontman Jonne se révèle cependant être quelqu’un de très charismatique. Tour à tour joyeux et émotionnel, Jonne arrive à faire bouger les foules, aidé par ses fidèles compagnons, avec sa voix très caractéristique et son déhanché de folie.

Un des moments marquants était sans conteste lors de « Beer Beer » que le guitariste de Trollfest (celui en robe rose) vient interpréter la chanson…en allemand ! Et ça marche du feu de Dieu ! Rappelons que dans l’édition limitée de leur dernier album, Korpiklaani a réenregistré « Beer Beer » en près de onze langues différentes. Sachant que nous étions en Suisse alémanique, le fait de chanter en allemand était logique !

Et c’est sur « Vodka » (seule chanson que j’attendais de pied ferme) que le set se conclut dans le chaos, dans la bière et dans…le chaos !

Si je résume en quelques mots, je dirai que cette soirée folk metal a tenu ses promesses. Néanmoins, je dirai que c’est Turisas qui a fait ma soirée. Trollfest m’a beaucoup fait rire par leur style décalé, mais c’est Korpiklaani pour lequel j’ai le moins accroché. Ils sont certes sympathiques, souriants et très bons en live, mais ce sont peut-être leurs chansons pour lesquelles je n’accroche pas trop ! Et en plus (là c’est le pompon), ils n’ont même pas repris « Ievan Polkka » qui est un de leurs meilleurs titres ! Tout ça pour dire que c’était une expérience, mais je ne sais pas si ça se renouvellera…Ne jamais dire jamais !

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