A peine revenue d’Angleterre, je m’offre un petit after-Warhorns Festival avec une sympathique affiche folk/pagan qui se déroule au Klub à Paris. J’arrive pile à l’heure pour le début du concert et parviens à me faufiler au premier rang.
Il est 19h30 et ce sont les Rouennais de Drenaï qui foulent la petite scène du Klub. Cela rappelle des bons souvenirs, puisque c’est précisément dans cette salle que j’avais vu le groupe pour la première fois, à l’occasion du tremplin du Cernunnos Pagan Fest en 2015. Et quelque chose m’intrigue, puisque trois des sept membres originels manquent à l’appel. L’un des musiciens nous explique que certains ont eu des empêchements, « plus ou moins justifiables ». Adelia attend par exemple un bébé (ça fait partie des empêchements moins justifiables ou pas ?). Par conséquent, le groupe a dû s’adapter et nous a donc préparé dans l’urgence un set totalement inédit. En effet, pour la première fois, nous avons eu la chance d’assister à un set folk acoustique avec des arrangements de morceaux de l’EP Nadirs et du prochain album qui a été « folkisé » pour l’occasion. Comme à leur habitude, les membres du groupe intègrent des scénettes pour nous conter ce soir l’ascension du chaman Nosta Khan, personnage qui apparaît dans le roman La Légende de Marche-Mort de David Gemmel. Sur fond de percussions, de guitares sèches, de mandoline et de flûte, Drenaï instaure une atmosphère à la fois mystique, mélancolique et apaisante. D’un morceau à l’autre, le groupe nous fait voyager. Tandis que certains passages évoquent les terres celtiques, d’autres sonnent plus orientaux. Entre deux morceaux, les musiciens ne manquent pas de faire un peu d’humour, notamment lorsque ces derniers nous encouragent à acheter leurs albums : « s’il vous plait, nous pas argent ! ». Il y avait de l’amour dans l’air aussi, notamment lorsque deux des musiciens jouaient en se regardant tendrement. Au bout de trois-quarts d’heure, le set touche déjà à sa fin. Merci Drenaï pour ce set « inoui », comme quoi, l’improvisation ça paye !
SETLIST : Gods of stone and water / Nadirs at the crossroad of death / The prophecy / Beyond the gates / Chaman / Tools of a prophet / Five tribes
Changement de registre avec les pirates de Toter Fisch qui ont remonté la Loire puis la Seine dans le seul but de mettre le Klub sans dessus dessous ! De l’eau a coulé sous les ponts depuis la dernière fois que j’ai vu la formation tourangelle au Cernunnos Pagan Fest l’an dernier, puisque celle-ci a sorti son premier album Yemaya en mars 2017. Les sacripants en profitent donc pour nous le présenter. Malgré l’espace scénique fort limité, le groupe ne lésine pas sur la mise en scène et les costumes, avec évidemment une imagerie de la piraterie fort présente. Les musiciens font également preuve de beaucoup d’énergie, et malgré leur petite expérience de la scène, on peut dire qu’ils savent mettre l’ambiance ! Le chanteur n’a manifestement pas peur de se cogner au plafond puisqu’il se jettera dans la fosse pour slammer. Le public est lui aussi au taquet, pogos, wall of death, circle pit, tout y passe ! Au taquet, un peu trop d’ailleurs, j’ai manqué plus d’une fois d’atterrir sur scène. Excepté ce léger incident, je dois admettre que Toter Fisch m’a fait changer d’avis sur le pirate metal, et ça n’était pas une mince affaire. En effet, en plus de proposer des morceaux aux ambiances variées (de l’épique au sombre, en passant par du festif à la Finntroll), le groupe propose un pirate metal original en intégrant des passages black et death. Tout comme Drenaï, un petit trait d’humour rendra le set plus attrayant en nous incitant à dévaliser le merch’, car les pauvres se sont pris une amende tout à l’heure. « Bienvenus à Paris ! ». Après également trois-quarts d’heure, le groupe interprète la traditionnelle chanson à boire qui clôturera le set à merveille.
SETLIST : Prologue / Rise the Black Flag / Another Sunset / Back to Nassau / Maelstrum / The Legend / Cursed / Mami Wata / Kings of the Sea / Abyssal Beast / Everyday I’m Drinking / Dancing in the Fog
Voici le moment de la soirée que j’attendais avec le plus d’impatience. Cinq mois après leur passage au Ragnarök Festival, j’ai le plaisir de retrouver mes petits chouchous suédois Grimner, et pour la première fois en tête d’affiche ! Voilà qui annonce un set plus long qu’à l’accoutumée. Dès leur entrée sur scène, le public les accueille chaleureusement, et cela me fait bien plaisir pour eux, bien que j’aurais aimé avoir plus d’espace pour pouvoir bouger à ma convenance lors des morceaux les plus festifs. Comme pour les deux groupes précédents, Grimner bénéficie d’un son convenable, et c’est important de le mentionner dans la mesure où c’est loin d’être toujours le cas au Klub. Aucun élément n’empiète sur l’autre, les claviers et la flûte sont bien mis en valeur. A mon sens, la setlist a été parfaite, beaucoup de mes morceaux préférés ont été joués. Ayant trois albums à leur actif, je craignais qu’aucun morceau de leur premier opus Blodshymner ne soit interprété. Le chanteur Ted nous a rassurés en annonçant « an oldie but goodie song » : l’épique « Forna Dagar ». Malgré l’absence d’Erik Grawsiö, chanteur de Månegarm, le groupe interprétera ensuite « Fafnersbane ». Après le festif « Eldhjärta », les musiciens quittent la scène. Le public réclame un dernier titre, et Grimner revient finalement sur scène pour jouer l’un de mes préférés : l’entraînant « Dödens Dans ». A la fin du set, le bassiste arrache les cordes de son instrument, que j’aurai la chance de récupérer par la suite. Mon cœur a failli lâcher, j’ai bien cru qu’il casserait sa basse ! Je suis lessivée, mais heureuse d’avoir pu voir plusieurs de mes groupes préférés en l’espace de quelques jours. Je ressors de la salle et ne manque pas de faire une petite photo-souvenir avec le groupe avant de rentrer chez moi.
SETLIST : Vanadrottning / En Fallen jätte / Nordmännens raseri / Kvällningssang / Freja Vakar / Avundas Hennes Ungdom / Midgård Brinner / Mörkrets Hem / Forna Dagar / Fafnersbane / Eldhjärta / Dödens Dans
Fée Verte