Warhorns Festival – Journée du 22/09/2018

Me voici de retour au Warhorns Festival pour la troisième et dernière journée. Aujourd’hui, hors de question de passer à côté d’une éventuelle bonne découverte, et après une petite promenade dans Selby, je retourne sur place dès midi.

Abbaye de Selby

La journée commence en douceur avec un projet original nous venant du comté de Cumbrie : Stonebearer. Le groupe a en effet pour particularité de jouer du black/pagan metal acoustique (et oui, ça existe !), et reprend notamment des morceaux de Moonsorrow. « Stonebearer » est d’ailleurs la traduction anglaise de « Kivenkantaja », troisième album de Moonsorrow. Etant particulièrement fan de la formation finlandaise, j’étais très curieuse de voir comment Stonebearer allait revisiter ses morceaux.

Le groupe est composé de trois musiciens : un chanteur/guitariste, un percussionniste/choriste et un violoniste. Le chanteur présente le projet et explique que ce serait un peu l’instant-détente du festival. Le set commence donc avec « Huuto ». Je me demandais si les paroles en finnois seraient préservées, et ce fut effectivement le cas. Cela peut paraître bête, mais j’ai trouve cela honorable pour un non-finnophone de chanter dans la langue originale. La démarche de faire des reprises acoustiques peut paraître audacieuse mais produit finalement son petit effet car cela permet de redécouvrir les morceaux de Moonsorrow sous un autre angle et de mettre le côté folk davantage en valeur. Lorsque le chanteur a annoncé le morceau suivant, je n’ai pu retenir un « yes ! » de satisfaction, puisqu’il s’agissait de « Pimeä », mon morceau préféré de Moonsorrow. Forcément, avec une demi-heure de set, quand on reprend du Moonsorrow, on risque de ne pas en jouer beaucoup. Le chanteur plaisantera justement à ce sujet lorsqu’il annoncera le dernier morceau, « Kaiku », en disant « Nous allons finir avec une chanson courte … Oui Moonsorrow en a quelques unes ! ». Le set prend alors fin dans une ambiance solennelle et mélancolique.

SETLIST : Huuto / Pimeä / Kaiku

Nous restons dans un registre calme, cette fois-ci avec YYLVA (signifiant « she-wolf »), jeune chanteuse et harpiste originaire de Cheltenham dans le Gloucestershire. La demoiselle présente en exclusivité des morceaux extraits de son premier album qui paraîtra très prochainement. Elle nous explique qu’elle devait être accompagnée d’un autre musicien (un pianiste si j’ai bien retenu), mais ce dernier n’a pas pu venir car il a dû être transporté d’urgence à l’hôpital. On lui souhaite donc un bon rétablissement !

Mais revenons-en au concert. Yylva instaure une ambiance apaisante et sylvestre grâce à sa jolie voix lyrique et aux mélodies de la harpe. La musicienne s’inspire essentiellement de la nature, du folklore, et également d’écrivains, comme Tolkien. Curieusement, sa voix m’a fait penser à celle d’Amy Lee, chanteuse d’Evanescence, et les musiques m’ont rappelé ce que l’on pourrait entendre dans des animés japonais ou dans des jeux comme Final Fantasy. Il y a eu cependant quelques détails qui ont noirci le tableau, notamment un peu trop de réverb’ par moments, et j’avais l’impression qu’Yylva avait parfois du mal à coordonner chant et instrument. Malgré cela, le public semble avoir apprécié la prestation. Un calme religieux régnait dans la salle, puis des applaudissements chaleureux retentissaient à la fin de chaque morceau.

SETLIST : A Foreshadowing / Waterwings / Sunwheel / Nienor / The Libra Well

Changement total de registre avec Opus Mortis qui officie dans le black/death metal. Le groupe est originaire de Coventry dans le comté des West Midlands et est composé de cinq membres : un chanteur, deux guitaristes, un bassiste et un batteur. C’est le premier festival auquel participe le groupe !

Je craignais un manque d’originalité vu le style du groupe, et finalement, le set s’est révélé être intéressant et efficace. J’ai apprécié les passages davantage typés doom qui apportaient une touche d’originalité, ainsi que les solos de guitare. Malgré un chant parfois un peu trop en retrait, les musiciens dégageaient une bonne énergie. Le chanteur vivait vraiment ce qu’il chantait et s’agenouillait tel un esprit torturé. Le groupe instaurait une ambiance malsaine et menaçante.

SETLIST : Blood Drenched Redemption / Seed of the Inferior / Martyrdom / Defilement / Stillborn Psychosis

Un peu de promotion, ça ne peut pas faire de mal ! Nous accueillons maintenant Ravenage, groupe de Glyn Beasley, l’un des organisateurs du festival. Une épée est posée sur scène, ce qui laisse présager un set épique ! Le groupe est composé d’un chanteur, de deux guitaristes, d’un bassiste, d’un batteur et d’un claviériste. Les membres arrivent sur scène, warpaints au visage, et certains membres sont vêtus de costume, ce qui m’a fait penser à Finsterforst.

Le groupe propose un death/folk mélodique épique à la croisée entre Ensiferum, Amon Amarth et Kalmah. Je n’accroche pas trop au growl du chanteur, mais musicalement, cela reste sympa. Le public est réceptif et reprend un air en chœur dès les premières notes de claviers. Outre des morceaux extraits de son EP et de son album, le groupe interprétera en exclusivité « This Is Yorkshire ! », un morceau qui n’a pas encore été enregistré. Lors du dernier morceau, le chanteur est descendu dans la fosse, et certaines personnes du public se sont mises à danser à ce moment-là. Le chanteur remonte ensuite sur scène, et un festivalier lui tend sa corne à boire. Le chanteur boit puis la passe à ses acolytes. La légende raconte que le festivalier attend toujours sa corne à boire !

SETLIST : Shield Walls Collide / Fresh From Fields Of Victory / Hardrada’s Fall / This Is Yorkshire! / Drunken Sailor / More Beer!

Place maintenant à Wyrdstaef qui nous offre aujourd’hui son tout premier live ! Ne serait-ce que pendant les balances, je me dis que ce concert risque d’être le meilleur du festival niveau costumes et mise en scène : bougies, peaux et crânes de bête, cors de chasse, encens … Quant aux musiciens, ceux-ci sont encapuchonnés, et certains d’entre eux sont pied nu et sont maquillés façon warpaints.

Le groupe compte six membres : un chanteur, un batteur, un bassiste, deux guitaristes (dont un se chargeant également des effets sonores), et un joueur de nyckelharpa. Le concert commence avec une introduction « dark ambient/ritual » sur le croassement des corbeaux, et deux des musiciens tapent sur des tambours. Cela m’a fait penser au morceau d’ouverture de l’album Nattramn d’Ereb Altor, ou bien encore à Wardruna.

Avec le morceau suivant, Wyrdstaef dévoile son côté extrême, pour ne pas dire terriblement chaotique d’un point de vue musical. Cela me rappelle Belphegor, le côté « ritual » en plus. Je suis assez perturbée, je ne saurais dire si j’aime ou pas. En revanche, visuellement, c’est une grosse claque. Lors des passages tribaux, les musiciens sont comme en transe, et le chanteur laisse tomber des ossements. Petit à petit, je me laisse apprivoiser, et j’apprécie finalement de plus en plus la musique du groupe, extrêmement riche et originale. Les incantations m’ont beaucoup rappelé Rotting Christ.

Le dernier morceau se démarque fortement des précédents. Il s’agit en effet d’un très beau morceau instrumental mené par des guitares aux riffs mélancoliques, on dirait presque du DSBM. Les musiciens qui ne jouent pas restent inertes, jusqu’à une reprise des percussions.

SETLIST : White Spring / Great Migrations / The Glacial Pathway / Hyperborean / Primordial Bloodlines

Je commence à être triste car il ne me reste plus que trois groupes à voir avant la fin du festival. Il y a eu beaucoup de retard accumulé sur le running order, mais je prends les choses avec philosophie et optimisme : au moins le festival finira un peu plus tard !

En revanche, quelque chose m’intrigue : c’est maintenant Aephanemer qui est censé jouer, mais vu la blondeur des musiciens actuellement sur scène, on dirait plutôt Kalmah … ou alors ils sont bien blonds pour des Toulousains … L’un des organisateurs nous explique finalement que Kalmah doit faire un soundcheck maintenant puisqu’ils sont arrivés sur le site il y a peu et n’ont donc pas pu le faire avant.

Après plus d’une heure de patience, Aephanemer peut enfin commencer à jouer. Les musiciens entrent en scène sur une introduction épique, et je suis agréablement surprise de voir que le groupe compte en plus d’un guitariste et d’un batteur une chanteuse/guitariste et une bassiste ! Au moins la parité est respectée !

Dès le premier morceau, le jeune groupe toulousain s’impose. Je comprends très vite qu’Aephanemer n’a absolument rien à envier aux grands groupes de death mélodique. Ces jeunes gens ont absolument tout compris à l’art de la scène, tous et toutes sont super souriants, ont une excellente cohésion de groupe, et savent vraiment mettre l’ambiance ! Ils se montrent extrêmement dynamiques et profitent de tout l’espace scénique. Même le batteur headbangue ! Les deux demoiselles sont bluffantes, notamment la chanteuse qui maîtrise le growl à la perfection. Aephanemer est l’un des rares groupes de ce festival qui a bénéficié d’un son excellent. Malheureusement, un souci technique va interrompre momentanément le show. La chanteuse tente de nous distraire comme elle le peut, et après quelques minutes, la fête reprend de plus belle. Le public se montre très enthousiaste et ça fait bien plaisir ! Je n’ai moi-même pas pu m’empêcher de crier « CHOCOLATIIIIIIIINE !!! » à la fin d’un morceau. Le set prendra fin avec « Resilience », morceau intégralement instrumental. Bravo à Aephanemer pour cet excellent set « putaing cong » !!!

SETLIST : Unstoppable / Sisyphus’ Bliss / The Call of the Wild / Rage and Forgiveness / Memento Mori / Path of the Wolf / Resilience

Alors Dark Forest, qu’est-ce donc … Ah du power, bon, je crois qu’il est temps d’aller manger !

Il est maintenant temps d’accueillir les Amon Amarth allemands, je veux parler d’Obscurity ! Sur une introduction épique et guerrière, les cinq membres du groupe entrent en scène. Là encore, le son est très bon, ce qui mettra parfaitement en valeur le death mélodique épique teinté de touches black du groupe. Les thématiques sont adéquates avec la musique, le deuxième morceau parlera par exemple des vikings. Le groupe en impose vraiment sur scène, même le batteur est complètement déchaîné. Le public est survolté, et certains festivaliers headbanguent en cercle. Pour le dernier morceau, le chanteur descend de scène pour nous serrer la main, et invite ceux qui le souhaitent à monter sur scène aux côtés du groupe. Etant au premier rang, autant dire que je ne me suis pas privée, et je me suis ainsi retrouvée sur scène avec une dizaine de festivaliers à headbanguer. Merci Obscurity, voilà un concert dont je risque de me souvenir encore longtemps !

SETLIST : Fate of the Gods / Naglfar / Forces BL / Blood and Fire / The End of Days / 793 / Vintar / To Asgard We Ride / All That Remains / Bergischer Hammer / Northmen

Kalmah fait partie de ces groupes que je n’ai encore jamais vus et que j’espérais voir depuis longtemps. Grâce au Warhorns Festival, c’est maintenant chose faite ! Dès leur entrée sur scène, c’est une standing ovation de la part du public, qui n’aura jamais autant pogoté et headbangué que pendant ce concert. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Kalmah allie à la perfection sens de la mélodie, technicité et puissance. Le son est une fois de plus très bon, et les claviers sont bien mis en valeur. Les introductions des différents morceaux sont épiques à souhait. Le set est réglé au millimètre, mais le groupe est tout de même proche du public et extrêmement humble. Les musiciens sont très souriants et paraissent soudés. Le chanteur plaisante avec nous et avoue ne pas se rappeler quand le groupe est venu pour la dernière fois en Angleterre tant cela faisait longtemps (si je ne m’abuse, cela doit remonter à 2007). A un moment, celui-ci fait mine de nous lancer une casquette à l’effigie du groupe, et la repose sur sa tête. Ascenseur émotif … Finalement, il la jette dans le public. A la fin du set, voyant ma déception de ne pas avoir pu récupérer de setlist, le guitariste, torse nu, me consolera en me donnant son médiator. Je sais ce qu’il me reste à faire maintenant : me procurer tous les albums de Kalmah !

SETLIST : Hook the Monster / Seventh Swamphony / Swamphell / Pikemaster / The Evil Kin / The Groan of Wind / Hollow Heart / Moon of my Nights / 12 Gauge / Take Me Away / Blood Ran Cold / Heroes to Us / The Black Waltz / Hades

Le festival est à présent terminé, je ressens comme un léger pincement au cœur, mais je suis tout de même heureuse d’avoir participé à cet événement. Malgré les problèmes de retard, je salue le travail de titan fourni par les organisateurs et les bénévoles. Un grand merci évidemment à tous les groupes à l’affiche, pour ma part, il y a eu des grosses claques et des très bonnes découvertes. Enfin, merci aux festivaliers que j’ai rencontrés ce week-end pour leur infime gentillesse ! Croyez-moi, si je le peux, je reviendrai !

Les + du festival :

  • Le line-up : très bonnes têtes d’affiche et petits groupes locaux, parfait pour faire des découvertes
  • Le coin salon pour manger tranquillement et se détendre
  • La nourriture et les boissons, tarif raisonnable et carte variée
  • La gentillesse des bénévoles et des festivaliers
  • Festival à taille humaine et convivial. Même si le festival était complet, on ne se marchait pas dessus.

Les – :

  • Problèmes techniques, retard sur le running order
  • Deux toilettes sur quatre hors-service chez les filles
  • Le son, pas toujours bon

Fée Verte

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