Je n’avais jusqu’alors jamais eu l’occasion de voir Dropkick Murphys en concert. Le plus irlandais des groupes américains était justement de passage à Paris pour deux dates au Zénith. J’ai assisté à la première, à savoir vendredi dernier. Après avoir retrouvé des amis sur place, nous nous installons dans les gradins.
Si le concert semblait loin d’afficher complet, il y avait tout de même pas mal de monde, notamment dans la fosse pour les premières parties. The Rumjacks entre en scène à 19h20. Pour ma part, la découverte était totale, et ma foi, elle fut bien bonne ! La formation, originaire d’Australie, compte six membres sur scène : un chanteur/flûtiste, un guitariste, un bassiste, un batteur, un accordéoniste et un joueur de banjo et de mandoline. Les musiciens secondent le chanteur aux chœurs.
La cohérence avec la tête d’affiche était tout à fait pertinente puisque The Rumjacks officie dans un punk/rock celtique dans la veine de Dropkick Murphys. Les morceaux, tous aussi festifs les uns que les autres, sont plus ou moins rapides, mais toujours efficaces, si bien que l’on a pu assister aux premiers mouvements de foule de la soirée. Le set fut un peu court puisqu’il a duré un peu plus d’une demi-heure, et aurait bien mérité dix minutes supplémentaires.
SETLIST : One for the Road / Bounding Main / A Fistful O’ Roses / Bullhead / Through These Iron Sights / Sainted Millions / Light in My Shadow / Hestia / An Irish Pub Song (Pinchgut Outro)
A 20h15, Pennywise, que je découvre également, débute son set. Le cinéma d’horreur n’étant absolument pas mon genre de prédilection, j’apprends en rédigeant ce report que la formation américaine tire son nom du clown antagoniste du fameux roman de Stephen King Ça (originellement It). La composition du groupe de punk rock est tout ce qu’il y a de plus classique puisqu’on peut compter un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur. Comme The Rumjacks, les musiciens assuraient les chœurs.
Bien que la thématique punk de l’affiche soit préservée, Pennywise se démarque davantage de The Rumjacks et Dropkick Murphys pour offrir un punk somme toute plus traditionnel et très fortement influencé par la scène punk rock des années 90. Les morceaux, très courts (pléonasme quand on parle de punk), m’ont effectivement fait penser à des groupes comme Sum 41 et Green Day.
Passer après The Rumjacks n’était peut-être pas un choix des plus stratégiques car Pennywise m’a paru plus fade. Il faut dire que la présence d’instruments traditionnels chez The Rumjacks participait à une plus grande variété dans les compositions. Je regrette également qu’il y ait eu un peu trop de blablas. Être proche de son public, c’est une chose, casser le rythme en parlant trop, c’en est une autre. En contrepartie, Pennywise a capté l’attention du public en interprétant deux reprises, l’une très en phase avec son style puisqu’il s’agissait de « (You Gotta) Fight for Your Rights (To Party!) des Beastie Boys, et l’autre plus inattendue du classique rhythm and blues « Stand By Me » de Ben E. King.
SETLIST : Fight Till You Die / My Own Country / Violence Never Ending / Same Old Story / Society / (You Gotta) Fight for Your Rights (To Party!) (Beastie Boys cover) / Pennywise / Fuck Authority / Stand By Me (Ben E. King cover) / Bro Hymn
Il n’est pas loin de 21h30, le grand moment est enfin arrivé. Les lumières s’éteignent, laissant place à une quasi pénombre, la scène étant éclairée par des bougies. Le set débute sur l’enregistrement de la très belle ballade irlandaise « Foggy Dew », ici interprétée par une chanteuse.
J’avoue mal connaître la discographie de Dropkick Murphys, excepté l’album Turn Up That Dial paru il y a deux ans. Qu’importe, je m’attendais à ce que le groupe soit une valeur sûre en live, et qu’il n’était pas nécessaire de connaître tous les morceaux pour passer un bon moment. L’appel de la fosse n’a effectivement pas été bien long à se faire entendre, et j’ai réussi à me frayer un chemin jusqu’aux premiers rangs. Je me suis cependant très rapidement aperçue que j’étais beaucoup plus libre de mes mouvements dans les gradins, et je ne me suis donc pas éternisée.
En plus de ses propres compositions, le septette a interprété plusieurs reprises issues des répertoires punk et folk/traditionnels celtiques, plus précisément irlandais et écossais. Le punk celtique du groupe est dynamisé par la présence de nombreux instruments traditionnels tels que l’accordéon, la guitare acoustique, l’harmonica, la flûte et la cornemuse. Dropkick Murphys nous offre un véritable show à l’américaine, animé par des projections sur écran géant et par des jets de confettis. Le chanteur se montre proche du public en se plaçant de temps à autre sur les plate-formes en bout de scène.
Pour ma part, les temps forts de ce concert furent l’interprétation des incontournables « Johnny, I Hardly Knew Ya », ainsi que « Rose Tatoo », qui a initié le rappel. On retiendra également l’intervention du chanteur de The Rumjacks, Mike Rivkees, sur le titre « Barroom Hero », et l’interprétation de « Skinhead on the MBTA » dans une version acoustique.
Comme je m’y attendais, Dropkick Murphys a tenu toutes ses promesses en restant fidèle à sa réputation de groupe festif, et je suis très contente d’avoir enfin vu le groupe en live !
SETLIST : Foggy Dew (Charles O’Neill) / The State of Massachusetts / The Boys Are Back / Mick Jones Nicked My Pudding / Middle Finger / Barroom Hero / Ten Times More / In the Streets of Boston / Blood / Turn Up That Dial / The Black Velvet Band / The Last One / Skinhead on the MBTA / God Willing / All You Fonies / Prisoner’s Song / Know How It Feels / The Bonny (Gerry Cinnamon cover) / The Fields of Athenry (Pete St. John cover) / Johnny, I Hardly Knew Ya / The Body of an American (The Pogues cover) / Going Out in Style / I’m Shipping Up to Boston / Rose Tatoo / Kiss Me, I’m Shitfaced