Ah la Suisse ! Quand on pense que ce pays a donné naissance à l’un des groupes les plus renommés de la scène Folk Metal (vous aviez tous pensé à Eluveitie, j’imagine), on se permettrait volontiers d’affirmer que cette petite zone géographique coincée entre l’Italie, la France, le Liechtenstein, l’Autriche et l’Allemagne est tout à fait capable de faire émerger d’autres talents encore méconnus mais impatients de suivre la trace de leurs aînés. Et c’est bel et bien le cas avec CastleWay, jeune formation de Pagan Metal créée en 2007. Composé de six membres, CastleWay est désormais fin prêt à payer sa tournée et à festoyer sur les airs de son tout premier album, Tales From The Old Times, sorti le 30 mars 2013.
Mais avant de partir à l’assaut du tavernier et de ses réserves infinies d’alcools en tous genres, CastleWay nous plongera d’abord en pleine bataille avec le premier morceau « The First Battle ». Ce titre démarrera l’album sur les chapeaux de roues, où les cavalcades rythmiques des guitares et des percussions vogueront sur les airs enjoués du violon, retranscrivant sans peine à l’auditeur la lutte sanglante et sans merci entre deux immenses armées. Les leads et le violon se partageront les mélodies de la chanson, rendant la musique très entraînante tandis que les vocaux gutturaux du chanteur nous exhorteront à tenir bon dans la mêlée. Un début bien prometteur !
Dans la même veine, CastleWay nous ressortira d’autres titres guerriers et épiques. L’épée à la main, nous pourrons profiter de la vitesse d’un « Fenrir’s Revenge » ou bien du musclé « The Herald », où le violon sera encore de la partie, ensorcelant les compositions de ses mélodies. « Deep Down In Hel » saura nous surprendre de par ses changements de rythmes, même si les airs n’auront pas la chance de nous toucher avec autant de magie que sur les titres précédemment cités. Dans un registre tout aussi féroce, « Witness » aura enfin la particularité d’être le seul morceau dénué de violon, et où les guitares pourront s’en donner à cœur joie : les riffs incisifs et tranchants du groupe seront présents, accompagnés par une double pédale hystérique.
« Shaman » révélera un côté plus calme, plus pesant de ce Tales From The Old Times. Les rythmiques lourdes du morceau, notamment en fin de chanson, en seront la preuve. « The Young Man I Was », un autre titre plus mid-tempo de cette galette, introduira pour notre plus grand plaisir une cornemuse, dont la mélopée s’envolera dans l’air glacé de la montagne. CastleWay montre bien son envie de diversifier ses sonorités, malgré le fait que cet instrument n’apparaisse qu’une seule fois, ce qui est bien dommage au vu de cette magnifique introduction. Le reste du morceau ne sera pas si transcendant que cela, mais aura le mérite d’être touchant, encore une fois grâce à la magie d’un violon omniprésent.
L’alcool et autres bagarres de tavernes seront (enfin !) les bienvenus sur des titres comme « Korobeinïki » et ses rythmiques dansantes à la manière d’un Korpiklaani ou encore « Lai Lai Lai Lai Hey ». Le titre parle finalement de lui-même : nous apprécierons tous ce refrain scandé par toute une salle en furie, tapant des pieds et trinquant à tout va, tandis que le violon se permettra une dernière folie sous les vivats et les encouragements. CastleWay nous offrira d’ailleurs une fin de spectacle furieusement jouissive, où hurlements et fracas des instruments prédomineront dans un bordel des plus déments.
CastleWay nous propose donc un Tales From The Old Times fort sympathique. Possédant son lot de chansons vite mémorables par l’auditeur, l’album revendique haut et fort l’amour du groupe pour le combat et la boisson alcoolisée, et ce par l’intermédiaire de différentes ambiances développées dans les titres. La production reste correcte pour un premier effort et les instruments s’en sortent bien : le chant, certes classique pour du Folk Metal, fait bonne impression, les guitares sont tranchantes et le violon joue avec brio son rôle. Enfin, on ne pourra qu’encourager à l’avenir la formation quant à sa décision de vouloir diversifier au mieux sa musique, comme les chœurs sur plusieurs morceaux (« Shaman », « Korobeinïki », « Lai Lai Lai Lai Hey ») ou l’apparition d’une cornemuse sur « The Young Man I Was ». CastleWay est sur la bonne voie !
Thrall
8,5/10
Tracklist :
01. The First Battle
02. Valkyrior
03. Deep Down In Hel
04. Fenrir’s Revenge
05. Korobeinïki
06. Witness
07. Shaman
08. The Herald
09. The Young Man I Was
10. Lai Lai Lai Lai Hey
Sortie : 30 mars 2013
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