Antigone’s Fate – Insomnia

Le groupe dont je vais vous parler aujourd’hui avait déjà fait l’objet d’un article « découverte » il y a quelques semaines. Antigone’s Fate n’avait à ce moment-là dévoilé qu’un morceau extrait de son premier album Insomnia, et « In endlosen Eiswüsten … » à lui seul avait déjà suffi à me séduire. Si le reste de l’album était du même niveau, le groupe pourrait être à coup sûr l’une de mes plus belles découvertes musicales.

Avant d’aller plus loin, il convient de présenter le projet en quelques lignes. Antigone’s Fate est un one-man-band créé en 2015 par l’artiste allemand Ruun. Au départ, Antigone’s Fate n’était qu’un projet secondaire pour le musicien qui faisait partie d’autres formations. Il avait donc composé plusieurs morceaux destinés à celles-ci, mais en raison de différends musicaux, Ruun a décidé de garder ses morceaux pour son projet personnel. Et c’est trois ans plus tard que le premier album voit le jour en collaboration avec le label Northern Silence Productions.

Insomnia comporte quatre morceaux allant de neuf à dix-sept minutes. En regard de leur longueur, on pourrait craindre de se lasser à un certain moment. Antigone’s Fate parvient-il à nous tenir en haleine le long de ces cinquante minutes ?

Pour ma part, l’album commence de la plus belle des manières, puisque le titre d’ouverture n’est autre que « In endlosen Eiswüsten … » que j’ai évoqué plus haut. Après avoir écouté l’album dans son intégralité, je peux maintenant vous confirmer qu’il s’agit sans doute de mon morceau préféré. Rien que l’introduction à la guitare acoustique associée aux claviers atmosphériques suffit à me déposer délicatement sur un petit nuage de douceur. Bien qu’Antigone’s Fate soit qualifié de groupe de black atmosphérique, ce n’est pas la facette que l’on découvre en premier lieu. En effet, dès les premières lignes de chant, l’on a plutôt affaire à un death doom atmosphérique faisant par moments penser à Insomnium, avec toutefois un growl bien plus caverneux. Néanmoins, l’ambiance sombre, mélancolique et épique est bel et bien installée.

Le point fort majeur de l’album, c’est sa richesse musicale. Ruun impose le respect ne serait-ce qu’à sa capacité à moduler sa voix. « Insomnia 32.3 » en est le meilleur exemple puisqu’en l’espace de quelques secondes, Ruun passe d’un chant clair déchirant à la Sólstafir à un growl caverneux, pour finir sur un chant black à la Carach Angren. Dans ce même morceau, on peut entendre pour la première fois des chœurs chamaniques qui instaurent une atmosphère mystique, ainsi que des chœurs plus épiques pouvant rappeler Windir et qui seront repris dans le titre final « Monumente des Verfalls ». C’est d’ailleurs dans ce morceau que nous aurons une dernière surprise au niveau des voix puisque nous entendrons soudainement un cri power qui m’a immédiatement évoqué Ashen Eidolon de Gallowbraid.

Concernant la musique en elle-même, on peut observer également une grande variété. Par exemple, le contraste entre « In endlosen Eiswüsten … » et le morceau suivant « Mauern aus Glas » est assez détonant, tout en s’enchaînant extrêmement bien, puisque l’on passe d’un morceau assez sombre et pesant à un autre redoublant de violence dans une veine black/épique. Toutefois, que ce soit dans les passages mélodiques ou les phases plus agressives, le maître-mot de l’album reste « mélancolie ». Comme évoqué plus tôt, Antigone’s Fate intègre également dans ses compositions des passages folk véhiculés par la guitare acoustique et les claviers imitant les sonorités de la flûte, apportant une certaine légèreté. Certains passages sont plus surprenants, notamment la conclusion de «  »In endlosen Eiswüsten … », qui m’a quelque peu perturbée à la première écoute, ainsi qu’un passage de « Insomnia 32.3 » dans une veine post-black à la manière de The Great Old Ones.

Pour ma part, Insomnia est un coup de maître. Je salue le talent de ce cher Ruun pour avoir composé un premier album doté d’une grande richesse musicale, aux compositions extrêmement bien ficelées, ce qui permet ainsi à l’auditeur de ne jamais se lasser. Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2018 commence bien !

Fée Verte

9/10

Tracklist :

  1. In endlosen Eiswüsten …
  2. Mauern aus Glas
  3. Insomnia 32.3
  4. Monumente des Verfalls

Sortie le 26/01/2018

Liens du groupe :

https://www.facebook.com/Antigonesfate/
https://antigonesfate.bandcamp.com/releases

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