SuidAkrA – Realms of Odoric

Et de onze ! suidakra-realms-of-odoric-300x300

Trois ans après « Eternal Defiance », le groupe allemand mené par Arkadius Antonik revient avec son onzième album « Realms of Odoric », avec cette fois-ci un concept bien particulier…

Quelques mots sur le groupe :

SuidAkrA est un groupe de death mélodique originaire de Düsseldorf (Allemagne) et formé en 1994. Le nom du groupe est en fait 487_photol’anagramme du prénom du fondateur Arkadius à l’envers, et sans touche « MAJ » malencontreusement actionnée (Ce qui au passage est plutôt stylé ! ;D).

On ne présente plus ce groupe, tant sa longue présence sur la scène folk metal le qualifie désormais de « poids lourd ». Après dix albums tous sortis sous différents labels (Last Episode, Century Media Records…), c’est sous AFM Records que le groupe nous propose ce nouvel opus « Realms of Odoric » sorti en mai dernier et que nous allons étudier maintenant.

L’album :

suidakra-realms-of-odoric-300x300Avant toute chose, je remercie Morrigan et Fée Verte pour l’interview d’Arkadius qui m’a permis d’en savoir un peu plus sur cet album (et aussi un peu sur le groupe…Hum bon passons ! x) ). « Realms of Odoric » est le fruit d’une nouvelle collaboration (qui dure depuis près de 17 ans) entre SuidAkrA et l’artiste belge Kris Verwimp, ce dernier étant un peu la « tête artistique » du groupe, puisque c’est lui qui est à l’origine des « artworks » des albums, ainsi que des textes et pleins d’autres choses. On peut dire que c’est grâce à Kris que cet album a vu le jour : « Realms of Odoric » est basée sur une vieille histoire de fantasy, « The Wall of Doom », qu’il a écrite, illustrée et publiée en 1996. Il a eu soudain cette envie, vingt ans après, de refaire ses dessins et mettre tout ça en musique, donc avec des chansons. Il propose ainsi ce projet à Arkadius et lui demande s’il est partant : vous pouvez deviner sa réponse…

Alors, qu’est-ce que ça dit ? L’album ouvre sur « Into The Realm », dont le titre hyper explicite nous invite à rentrer dans ce « monde d’Odoric ». Cela se fait bien sûr en douceur et en crescendo, avec la guitare acoustique, les percussions et cette atmosphère mystique accentuée par les chœurs et cette sorte de vent sifflant. Un réveil se fait au milieu du morceau avec le gros son de guitare, la cornemuse et la voix off marmonnant des paroles incantatoires.  Et nous voilà rentrés dans le monde d’Odoric !

C’est là que ça démarre avec « The Serpent Within », qui est un bon moyen de « démarrer tranquille pépère ». Les riffs de guitare sont efficaces, la voix gutturale est correcte, mais la voix claire reste trop en retrait et peut manquer d’un certain « punch ». Peut-être est-ce un choix de la part du groupe, mais c’est ce qui peut être ressenti…Un autre élément clé fait la force de ce morceau, mais surtout de tout l’album : l’arrangement orchestral. Il est tel qu’il a l’avantage de nous immerger totalement dans ce monde imaginaire et de ne pas nous en sortir. C’est le cas notamment de « The Hunter’s Horde » (un des singles du groupe) dont le début nous emmène chez une tribu d’autochtones, puisque la voix chuchotée, le rythme martial des percussions, ainsi que ce banjo (dont le son est ici proche du shamisen) nous donnent tout de suite le ton. ça en devient même presque flippant, comme avec « Creeping Blood », qui nous fait vérifier notre armoire à fringues pour voir si des trolls ne s’y cachent pas…On peut même presque qualifier ces arrangements de « symphoniques », tant l’illusion est là (comme pour les titres « Lion of Darcania » ou bien « On Roads to Ruin »). Tout ça alors qu’on catégorise le groupe dans le folk metal…Oh really ?

Si l’on se réfère à l’interview ci-dessus, le groupe ne s’est jamais considéré comme un groupe de « folk metal », mais plutôt comme un groupe de « death mélodique, avec des influences folk ». Et ça s’entend dans tout l’album : la cornemuse reste relativement discrète (on l’entend surtout chez « Undaunted »), mais ce sont les mélodies teintées d’éléments folk qui font la « folk attitude ». On pourrait presque se dire : « Bon ben voilà c’est fini pour aujourd’hui ». Mais que nenni ! SuidAkrA réussit à nous emmener là où on ne l’attend pas et à carrément nous sortir de ce monde imaginaire. C’est le cas pour « Pictish Pride », avec ce début au piano relativement doux et agréable qui casse presque l’image du « monde peuplé de toutes créatures ». Mais c’est bien le titre « Braving the End » qui remporte la palme : là, on sort du contexte et on va carrément chez les Celtes, avec ce duo acoustique entre Tina Stabel (chanteuse « guest » du groupe, mais ce depuis plus de 10 ans…) et un homme (dont j’avoue ne pas savoir qui c’est….Peut-être Arkadius…) à la voix très grave. L’ensemble reste cependant plaisant à écouter.  On pourrait critiquer ce choix de proposer un titre acoustique qui ne soit pas en phase avec les autres chansons de l’album, mais nous n’allons pas faire de chichis ! 🙂

En conclusion, que retenir ? SuidAkrA réussit son pari de nous raconter une histoire de fantasy à leur sauce, avec un son de qualité, des instruments maîtrisés (chant, guitare…) mais sans pour autant révolutionner leur carrière et le « death mélodique » en général. Il est clair qu’Arkadius avait flairé le bon filon, lorsque Kris est venu lui proposer ce projet : encore faut-il que cet odorat reste développé pour les prochaines années…

Note : 7.5/10

Tracklist :

  1. Into the Realm
  2. The Serpent Within
  3. The Hunter’s Horde
  4. Creeping Blood
  5. Undaunted
  6. Lion of Darcania
  7. Pictish Pride
  8. On Roads to Ruin
  9. Dark Revelations
  10. Braving the End
  11. One Against the Tide
  12. Cimbric Requiem
  13. Remembrance

Extrait de l’album :

 

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