Report : HBZ Midgard – Rennes

Ce weekend, c’est Rennes la capitale du pagan. Hellbreizher est de retour pour la seconde édition de leur Midgard, ou soirée pagan. Malgré l’annulation des espagnols de Celtibeerian, le plateau proposé est de qualité, la nuit risque d’être belle! Ni une ni deux, on prend la voiture et on se met en route et après une grosse heure de route on arrive sur Rennes et on se rue vers la salle du 4 Bis où les hostilités ont déjà débuté.

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SKARN

Auregann :

Première partie de cette date orientée folk/pagan metal, Skarn était aussi le groupe le plus local : ses membres gravitent autour de Rennes et son style est résolument ancré en Bretagne. Le groupe est plutôt habitué à jouer en fest-noz, et chacun de leurs morceaux sont en réalité des danses bretonnes que les connaisseurs auront sans doute repérées. Mais cela n’empêche pas leur musique d’être tout à fait dans le ton de la soirée avec deux guitares saturées, une basse au son bien lourd et une batterie encadrant deux instruments mélodiques, violon et cornemuse. Quant à la voix, c’est au chant clair que Moran balance en breton des paroles énervées traitant autant de politique, de rites anciens que de colère et vengeance.

Durant leur set de huit morceaux, les rennais donnent toute leur énergie et le public de folkeux réagit au quart de tour en secouant vigoureusement les cheveux. Leurs mélodies sont directement inspirées de morceaux traditionnels bretons, revisités de façon bien bourrine mais sans jamais oublier le violon et la cornemuse qui se relaient tout au long du set. Le son lourd des guitares accompagne le rythme soutenu de chaque morceau et donnent une furieuse envie de sauter en l’air. D’ailleurs les musiciens ne se privent pas d’en jouer sur scène et bougent dans tous les sens.

Suivant Skarn depuis un bon moment, je ne suis pas vraiment objective, mais je pense que le groupe a donné un bon aperçu de son répertoire folk metal et bien défendu sa place au milieu des autres groupes de la soirée !

Pour découvrir Skarn, allez faire un tour du côté de leurs vidéos ou de leur nouvel EP.

Morrigan :

Il ne se passe pas une fois où il ne nous arrive des aventures en allant voir des concerts à Rennes à partir de Nantes. On avait prévu d’arriver un peu avant le début de Skarn, dont Auregann m’avait vanté les mérites et avec qui m’avait-elle dit elle allait chanter. C’était sans compter les travaux sur la route. Résultat on a raté la moitié du set et la première apparition de ma collègue sur scène.

Sacrément motivés les bretons ! Quelle belle énergie sur scène (avec même une petite descente dans le public), et quelle belle communion avec le public rennais (il faut dire qu’il en voulait sur toute la soirée le public, mais là tout particulièrement). Quelques petits soucis au niveau du son par contre, avec une basse tellement en retrait qu’elle aurait tout autant pu ne pas être présente du tout, et un violon qui passait vraiment par dessus tout (c’est bien, pour une fois qu’on entend bien un violon, mais c’était trop cette fois-ci), à tel point qu’on n’entendait parfois pas la voix, et même la cornemuse ! Enfin bref, je chipote puisque le fest-noz n’est vraiment pas mon genre de prédilection à la base, ce qui compte c’est que la fête a été belle ! A noter aussi et bien évidemment la belle voix d’Auregann, surtout quand elle évoluait dans des aigus.

Setlist :

Plin ardant

Ravi daonet

Kernitron al Landeda

Reel

Kevit ur plac’hig

Un hunvre hepken

Vae Victis

Ar C’hastiz

 

***Interlude breuvage***

« Bon, on boit ? Mais y a pas de bière au bar ! Y a quoi comme bar dans le coin ? On y va ? OK ! »

 

LAPPALAINEN

Morrigan

La dernière fois que j’ai vu Lappalainen en live c’était à l’Amarok, non loin de Nantes, en Mars dernier, et ils m’avaient laissé un excellent souvenir. J’avais donc grande hâte de les revoir afin de pouvoir constater si j’étais tombée sur la bonne fois, ou si toutes les fois étaient des bonnes. C’est la seconde solution qui l’a emporté. Lappalainen c’est solide, brutal, efficace bien qu’un peu plus brouillon ce soir là. LE point fort de Lappalainen à mon sens, c’est leur flûtiste, excellent, dynamique, et très audible sur scène. Je suis très partagée pour leur prestation au Midgard par rapport à la flûte car une fois on l’entendait très bien (ahhhhhhhh!), une fois pas du tout (ohhhhhh…), c’est bien dommage surtout quand on sait à quoi le son pourrait ressembler. Le second point fort de Lappalainen, c’est leur énergie scénique, leur volonté d’en découdre, et la présence de leur chanteur, cette fois-ci ça n’a pas manqué et la salle en a même tremblé. Le set était intelligemment composé à la fois de titres déjà connus de leurs fans, mais aussi de nouveaux titres du futur album du groupe qu’on a désormais bien hâte d’entendre ! Lappalainen restent définitivement un des groupes français qui s’imposent parmi les meilleurs, et la fête continue !

Auregann

C’était un plaisir de revoir l’équipe de Lappalainen sur scène, après une prestation qui m’avait bien plu à l’Amarok. Leur instrument mélodique, la flûte, est encore une fois très bien gérée au niveau du jeu comme de la sonorisation. Le chanteur est en pleine forme et son growl lourd fait trembler les murs du 4bis. Le set est propre et les musiciens sont à l’aise, on sent que le groupe s’est imposé sans faiblir dans le petit monde des groupes de pagan metal français.

 

***Interlude températures***

S’il y a un public de pagan qui est bien toujours déchaîné, c’est bien à Rennes qu’il se trouve. En résultent environ 15,000°C dans la salle et trois millions de coups de froid le lendemain à cause du vent glacé breton.

YUGAL

Auregann :

Yugal était le seul groupe de la soirée que je n’avais pas encore vu en live. Originaire de Vannes, le groupe de thrash vient défendre son album, Enter the madness, ainsi que le prochain qui sort en décembre.

Je craignais que ça ne me plaise pas car ce n’est pas mon genre de prédilection, j’ai néanmoins apprécié les sonorités orientales de la guitare solo, j’aurais d’ailleurs apprécié d’en avoir plus, et l’énergie redoutable du chanteur qui nous déverse sa rage et ne ménage pas sa sueur pour nous jeter à la figure chaque morceau. Le public réagit en pogotant bien comme il faut et il commence à faire très, très chaud dans la petite salle du 4bis.

Au final, une bonne surprise car je ne pensais pas passer un moment agréable en écoutant du thrash !

Morrigan :

Tout comme Auregann, le thrash et moi ça fait quinze. Ceux qui me connaissent savent que les sonorités orientales, j’adore ça. C’est donc tout naturellement que Yugal, même si c’est du thrash à la base, je les aime. Les ayant déjà vus pas mal de fois, je savais à quoi m’attendre (sauf à la chaleur étouffante de la salle). C’est qu’ils sont efficaces et hargneux les vannetais, et c’est sacrément bon ! Ils obtiennent la palme du meilleur son sur la soirée également (oui pas s’instrus folk, ça aide, certes!), surtout sur la guitare qui distillait les sonorités folk alors que ça peut souvent être trop sonorisé avec des effets à outrance dans tous les sens. Un bien bon moment en compagnie de Yugal.

DRAKWALD

Morrigan :

Drakwald je les ai vus encore, et encore, et encore. J’étais un peu restée sur ma faim à l’Amarok, la faute à un son très plat (ils avaient joué tard, la fatigue avait sans doute sa petite part de responsabilités aussi), qui ne faisant pas ressortir la flûte ou la cornemuse, et avait du coup fait paraître le set assez monotone. Et on a bien fait de persévérer ! Même si on a appris que leur ingé son n’a pas pu être là ce soir-là, celui de la soirée a fait un très bon travail, faisant bien ressortir tous les éléments. Le set était composé aussi bien de morceaux du dernier album que le groupe défend en ce moment sur la route, et de morceaux plus anciens (et le traditionnel « Let the Slaughter Begin » en début de set). Toujours la même motivation du groupe, un peu d’interaction avec le public et quelques piques humoristiques lancées aux bretons. C’est un peu dommage que le groupe ait joué tard et qu’il fasse aussi chaud dans la salle, car celle-ci a eu tendance à se vider au fur et à mesure que le set avançait.

Setlist :

Doomsday Argument

Let the Slaughter Begin

Primal Dawn

Echo of Memories

Inhale the Ashes of Honor

Rebirth

Chasm of Ignorance

Blood and Glory

Despair of the Last Men

Erase by Fire

Et en effet, la soirée fut belle, la route du retour beaucoup plus difficile. Encore un grand merci à Alexis et toute l’asso Hellbreizher pour tout, à quand la prochaine? On reviendra c’est certain!

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