Hellfest 2017 : Jour 2

Report par IonaStrom / Thrall / Morrigan

Photos par IonaStorm

Groupes évoqués : Ereb Altor / Decapitated / Turisas / Airbourne / Alcest / WARDRUNA.

La poussière, la poussière, la chaleur, le soleil qui tape, les (excellents) concerts à voir. Les gambettes commencent déjà à tirer, on fait le concours de qui a les plus gros coups de soleil, on bénit celui qui a eu l’idée d’installer un brumisateur géant sur le site.

  • EREB ALTOR

Morrigan :

Un groupe viking que je n’avais encore jamais vu ! On m’en avait pourtant énormément parlé alors c’est naturellement que je suis allée les découvrir. Une musique avec beaucoup d’âme, jouée avec beaucoup de conviction et une efficacité redoutable, après la déception Tyr, ça faisait plaisir ! Le tout était plutôt bien mis en valeur par un son correct (en fait, bon mais pour le Hellfest), et on se laissait emmener dans les fjords avec nos fiers vikings dans cette ambiance tantôt atmosphérique et planante, tantôt pleine d’énergie. Très bon concert, j’espère les revoir prochainement en salle en France !

  • DECAPITATED

1. The Blasphemous Psalm To The Dummy God Creation

2. Blood Mantra

3. Never

4. Day 69

5. Post (?) Organic

6. Mother War

7. Spheres Of Madness

8. Homo Sum

9. Nest

10. Instinct

Thrall :

Decapitated a ce don de tout déboîter en live grâce à une énergie hors du commun et des morceaux tous plus surpuissants les uns que les autres. Et ce fut immédiatement démontré dès le morceau d’ouverture “The Blasphemous Psalm To The Dummy God Creation” et ses riffs totalement fous. L’excellent album Organic Hallucinosis sera mis à l’honneur avec les redoutables “Day 69” et “Post (?) Organic” tandis que les saccades de “Homo Sum” ne laisseront personne vivant dans une fosse des plus énervées. Le vocaliste, toujours aussi impressionnant de par sa stature et son growl, fait vraiment le boulot, bougeant assez vivement sur la scène ou posant allègrement son pied sur les retours tout en hurlant en direction de la foule. On pourra également apprécier l’un de leurs nouveaux morceaux, “Never”, encore une fois synonyme de très bonne forme pour le groupe avec un prochain album qui risque de dépoter ! Quelle énergie !

  • TURISAS

1. To Holmgard And Beyond

2. A Portage To The Unknown

3. Cursed Be Iron

4. Fields Of Gold

5. In The Court Of Jarisleif

6. Five Hundred And One

7. The Dnieper Rapids

8. Miklagard Overture

9. Stand Up And Fight

Morrigan :

Retour aux premiers amours… Vous le connaissez ce sentiment qui vous dit que « non, non, ce groupe est fini, ne vas pas les voir, tu vas te faire du mal », mais que ce petit démon sur votre épaule vous dit « allez, c’était un des premiers groupes de folk que tu as écoutés, tu les as vénérés… ». Ok démon, tu as gagné, allons prendre des risques.

Il faut toujours écouter son cœur… Oh combien ai-je bien fait de l’écouter ! Comme pour tout concert de pagan sous la Temple au Hellfest, tente bondée au début et on attaque sur un bon « Holmgard and Beyond », tout à fait habituel sauf que… suivent « A Portage to the Unknown » et « Cursed be Iron ». Stupéfaction dans les regards des fins connaisseurs de Turisas, uniquement des chansons de « The Varangian Way » sont jouées, et dans l’ordre ! Le public néophyte se retire, la tente se vide, cet album étant, à mon sens, le plus difficile d’accès pour un public non initié. Il faudra attendre le dernier quart du concert pour que Matthias nous adresse un « si vous connaissez bien Turisas, vous avez remarqué ce qui se passe ici, maintenant : ce sont les 10 ans de The Varangian Way, et on est venus célébrer ça ici, avec vous ! ». Ce fut un moment intense, beau, et qu’on n’espérait absolument pas ! Dommage pour le « Stand Up And Fight » de la fin, relevant pour moi du fan service et faisant tâche avec le reste. Ce groupe n’a pas fini de nous surprendre !

Thrall :

Il faut dire que ce concert de Turisas était quelque peu spécial. En effet, les Finlandais avaient prévu de jouer en intégralité leur deuxième album, The Varangian Way, et ce afin de fêter ses 10 ans ! Inévitablement, au vu du rythme plus lourd et plus lent de cet album situé entre les tornades Battle Metal et Stand Up And Fight, le show allait être beaucoup moins musclé que d’habitude. Et oui, point de « Battle Metal » et son refrain fédérateur ou encore du bon « As Torches Rise » disposant d’un couplet destructeur : pour ce concert, les Turisas allaient se montrer beaucoup plus calmes. N’empêche, le groupe sait toujours y faire sur scène et n’hésitera pas à faire bouger tout le public sur l’ensemble de ses titres, du plus festif avec  » In The Court Of Jarisleif  » au plus épique avec « Fields Of Gold », en passant par du plus bourrin avec « Cursed Be Iron ». Finalement, on se laissera volontiers entraîné par l’enchaînement des morceaux, la foule autour de moi sautant sur place, brandissant leurs cornes à boire et autres faux gourdins. La setlist fut ma seule déception mais on ne va pas à l’encontre d’un groupe qui souhaite fêter l’anniversaire d’un de ses albums ! Nous avons quand même eu droit au hit ultra efficace « Stand Up And Fight » ! Tout de même !

  • ALCEST

1. Kodama

2. Je Suis D’ailleurs

3. Autre Temps

4. Oiseaux De Proie

5. Eclosion

6. Percées De Lumières

7. Délivrance

Morrigan :

On avait un temps mort, on s’est dit qu’Alcest comme musique de fond pour se poser un peu à l’ombre sous une tente c’était toujours agréable, je laisse donc Thrall faire le report plus approfondi.

Thrall :

Il était temps d’un peu de douceur dans ce monde de brutes, et Alcest et sa musique atmosphérique allaient être le parfait moyen pour se reposer un peu l’esprit et le laisser vagabonder quelque peu dans l’air. De douces mélodies, un tempo assez lent dans l’ensemble, un chant hurlé plus que torturé… Alcest joue clairement la carte de la mélancolie dans sa musique, et un morceau reflétait par-dessus tout l’univers d’Alcest : “Percées De Lumière”, avec son fameux air qui ne pourra que rester dans votre tête longtemps après le concert. Le public écoutait attentivement la formation française, cette dernière ayant disposé d’un son plus que correct durant toute la prestation. Seulement 5 titres joués durant cette heure, mais des titres qui passèrent à la vitesse de l’éclair tant la magie était totale. Il suffisait simplement de fermer les yeux pour se laisser envoûter.

  • AIRBOURNE

IonaStorm :

1 Ready to Rock

2 Too Much, Too Young, Too Fast

3 Down on You

4 Rivalry

5 Girls in Black

6 Breakin’ Outta Hell

7 Live It Up

8 Runnin’ Wild


Changement de registre puisque c’est à Airbourne de s’emparer de la Mainstage. Ayant déjà eu affaire aux fous australiens j’attends leur arrivée avec impatience. Pour commencer sur de bonnes bases le groupe ENFLAMME le Hellfest dès la première chanson : Ready to Rock ! La formidable avancée de scène installée pour Aérosmith a pour seule conséquence de déplacer le pogo loin, très loin de la scène, au cœur de la foule. Les slams arrivent de très loin et nous assistons à notre 1ère tempête de poussière. Le carton Too Much, Too Young, Too Fast galvanise encore un peu plus le public tandis que je perds ma raison dans le pit. Ils ne changent pas, Joel O’keeffe est toujours aussi fou, rien ne peut arrêter la cabri. Il sprinte entre scène et avancée dans un ballet sans fin.Avant de tester une nouvelle fois les nerfs de la sécurité en escaladant une des structures de la Mainstage pour aller jouer son solo les pieds dans le vide. Satisfait de l’effet créée sur le public il nous rejoint finalement pour entamer un dernier Runnin’ Wild. Joel s’adonne alors à son sport préféré : l’ouverture de bières avec le crâne. Il est possible, au vu de l’ambiance que le public soit devenu aussi fou que lui ! Bref encore un superbe moment avec mes « fous australiens », si vous avez l’occasion je ne peux que vous encourager à aller applaudir ce groupe !

  • WARDRUNA

Morrigan :

Groupes que j’aime d’un amour vrai et véritable n°1 (et unique pour cette année).

Wardruna, ah Wardruna… Je les avais déjà vus une fois à Rennes et ç’avait définitivement été l’un des meilleurs et plus forts concerts de ma vie. J’ai donc trépigné d’impatience toute la journée avant qu’ils ne montent sur scène avec des étoiles dans les yeux et de l’émotion plein la voix, la barrière s’imposait pour ce concert pour moi.

Ils arrivent, des brasiers s’allument sur la scène, ils déclineront à mesure que le set avance pour s’éteindre sur Helvegen, le tout dans un silence quasi-religieux parmi le public, des frissons parcourent mon échine. Silence très important à noter car c’était ma grande peur à l’idée que Wardruna se produisent au Hellfest, et je ne peux être la seule. Le respect et l’admiration à l’état brut, que c’était beau… Comme d’habitude, la setlist était parfaite, une petite mention spéciale pour Heimta Thurs dans les premiers titres joués, les nouveaux titres s’harmonisaient parfaitement avec ceux des albums précédents, un son qui montre que oui, avoir un son superbe au Hellfest sous la Temple, c’est possible. La fin du set arrive beaucoup trop vite, les brasiers s’éteignent progressivement, on communie avec le groupe, puis arrive l’ovation. Mon report ne serait pas complet si je ne parlais pas de ce final. Je n’ai, de mémoire, JAMAIS vu une telle ovation pour quelque groupe que ce soit au Hellfest. On sent l’émotion du public, celle du groupe qui ne sait trop quoi dire face à de tels applaudissements, le tout pendant 5 bonnes minutes. Superbe, merci Wardruna pour ces moments inoubliables.

Morrigan :

Wardruna étant ce qu’ils sont, ma soirée s’arrêtait après le concert, une honte me direz-vous, mais quand Wardruna viennent de vous faire passer par toutes les émotions possibles et imaginables, je savais bien que quel que soit le concert que j’aurais essayé d’aller voir après, il aurait été insipide pour moi tellement Wardruna et moi, c’est à la vie à la mort. (éventuellement aussi, quand il fait 40°C la journée, faut bien se reposer à un moment aussi si on ne veut pas mourir…)

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