Voici un album que j’attendais avec une certaine impatience cette année. Je veux parler de Ruinen, quatrième album des Munichois de Waldgeflüster (« La forêt chuchote »). Le groupe a été formé en 2005 et compte en son sein cinq membres que sont Winterherz au chant, Domi et Markus aux guitares, Arvagr à la basse, et Tom à la batterie.Une fois n’est pas coutume, Ruinen sort comme son prédécesseur Meine Fesseln via le label américain Bindrune Recordings, en collaboration avec son homologue suédois Nordvis Produktion.
Là encore, le quintette s’est entouré d’invités de marque sur cette nouvelle galette. On y retrouve des habitués, à savoir Austin Lunn de Panopticon aux percussions finlandaises, ainsi que Johann Becker d’Austaras au violon. Les deux musiciens apparaissaient déjà effectivement sur l’album précédent. Mais il y a également des petits nouveaux, Helge Stang (l’ex-chanteur d’Equilibrium, rien que cela !), prêtant sa voix sur « …Und immer wieder Schnee », et Seuche de Faulnis, apparaissant sur « Graustufen Novembertage ».
Waldgeflüster se revendique comme un groupe officiant dans le black metal, mais à l’écoute de Ruinen, il s’avère que leur style semblerait plus complexe que sur le papier. Je m’explique ! Pour commencer, même si l’allemand et moi ça fait deux (au moins …), j’ai cru comprendre que le groupe abordait essentiellement des thèmes chers à des formations pagan, à savoir la nature et évidemment, le paganisme. Au-delà des paroles, Waldgeflüster prend un virage folk, notamment dans les passages acoustiques (« Trümmerfestung » par exemple), et de par l’intervention du violon (« Ruinenfelder » et « Susitaival ») et des percus tribales (« Und immer wieder Schnee »). Bien que l’ambiance générale qui se dégage de Ruinen soit très mélancolique, le groupe n’oublie pas pour autant de nous offrir notre dose d’agressivité. Waldgeflüster alterne donc avec brio entre phases black atmo et phases plus énergiques, où les riffs frénétiques et les blasts sont rois. Avis aux amateurs, le post-black n’est pas loin … Les voix jouent également un rôle primordial dans l’identité du groupe. Celles-ci se révèlent être d’une grande diversité puisque l’on peut entendre tout au long de l’album une voix narrative (« Die Ruine als Schmuck »), des chuchotements (« Trümmerfestung »), le chant black, et des chœurs. Et lorsque les deux derniers s’associent, le résultat en devient tout simplement intense et épique. J’en veux pour preuves « Ruinenfelder » et le final de « Aschephönix ». Chaque morceau de cet album a sa petite touche personnelle, mais je retiendrais plus particulièrement « Trümmerfestung », bijou de douze minutes résumant à la perfection le style de Waldgeflüster : un black metal tantôt déchirant, tantôt vindicatif, voire absolument épique.
A découvrir d’urgence pour les amateurs de Panopticon, Falls of Rauros, Der Weg Einer Freiheit, Imperium Dekadenz, et j’en passe et des meilleures !
Fée Verte
8/10
Tracklist :
- Die Ruine als Schmuck
- Weltenwanderer
- Trümmerfestung
- Und immer wieder Schnee
- Ruinenfelder
- Graustufen Novembertage
- Aschephönix
- Susitaival
Sortie le 14/10/2016
Liens du groupe :
http://www.waldgefluester.com/
https://www.facebook.com/BlackMetalWaldgefluester/?fref=ts
https://blackmetalwaldgefluester.bandcamp.com/