Certains groupes sont prolifiques, je pense notamment à Mesarthim en écrivant cela. Unreqvited pourrait très bien faire partie de ces groupes puisqu’à peine cinq mois après la sortie de son deuxième album Stars Wept to the Sea, le projet de depressive/atmospheric black metal canadien a annoncé la sortie de son troisième album Mosaic I : L’Amour et l’Ardeur chez Northern Silence Productions pour le 23 novembre prochain.
Lorsqu’Unreqvited a dévoilé le premier extrait de ce troisième album, nous avions été prévenus que celui-ci prendrait une direction différente. Et en effet, peu à peu, Unreqvited délaisse un post-black metal mélancolique et torturé et reste dans la continuité de Stars Wept to the Sea en préférant un post-rock plus lumineux et optimiste teinté d’influences orchestrales et atmosphériques. Cet aspect se remarque d’ailleurs jusque dans les titres des morceaux qui composent ce nouvel album.
Avec le morceau d’ouverture « Sunrise », on s’aperçoit au début et à la fin de celui-ci que la thématique de l’eau demeure importante. Ce morceau surprend de par son aspect plus « ambient », aspect créé par les claviers atmosphériques. On a même l’impression par moments que ces derniers imitent des chœurs. Puis le morceau prend une tournure à la fois orchestrale et épique, avec des claviers qui semblent cette fois imiter les sonorités des violons. La guitare fait son entrée par la suite avec des accords typés post-rock.
Le morceau suivant, « Dreamscape », est l’un de mes préférés de l’album pour la beauté et l’intensité des mélodies. Excepté les quelques vocaux déchirants et tourmentés, on s’aperçoit que les influences black metal sont bien moins présentes comparé aux albums précédents. Les riffs sont épiques et accrocheurs, et le côté orchestral créé par les claviers rend le morceau émouvant et captivant. Là encore, on sent qu’un message d’espoir est livré avec des sonorités plus lumineuses.
Sans transition arrive le morceau suivant, « Radiant ». L’ensemble est plus atmosphérique avec une domination des claviers, et l’on retrouve par la suite les sonorités orchestrales qui rendent le morceau grandiose et épique.
« Balance », premier morceau dévoilé de ce nouvel album, fait également partie de ceux que j’affectionne le plus. Les oiseaux gazouillent, puis les claviers font leur entrée dans une dimension orchestrale émouvante qui ferait presque penser à de la musique classique. Les autres nappes de claviers sont si lumineuses que l’on croirait entendre une harpe. La beauté des riffs post-rock à la limite du blackgaze ajoutent au côté épique et intense.
L’album prend fin avec le plus long morceau, « Permanence ». Celui-ci dénote un peu plus par rapport au reste de l’album et joue davantage sur les contrastes en alternant entre des passages post-rock lumineux et planants et des passages plus « violents » et plus sombres. Les accords de guitare d’un des bridges sont d’ailleurs si hypnotisants et menaçants que l’on a comme l’impression que quelque chose de mauvais nous guette. « Permanence » apparaît finalement comme le morceau le plus pesant de l’album, malgré la présence des sonorités éthérées, comme si la tristesse et le désespoir cherchaient à reprendre le dessus.
Mosaic I peut être considéré comme l’effort le plus ambitieux d’Unreqvited à ce jour. Album après album, le one-man-band canadien gagne en maturité et se démarque avec un post-black laissant plus de place à l’espoir et au bonheur. Au final, Mosaic I est un album que l’on peut définir comme étant grandiose, majestueux et captivant.
Fée Verte
8/10
Tracklist :
- Sunrise
- Dreamscape
- Radiant
- Balance
- Permanence
Sortie le 23 novembre 2018
Liens du groupe :
https://www.unreqvited.com/
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https://unreqvited.bandcamp.com/