Ce mercredi 30 mai 2018 sera un jour à jamais gravé dans ma mémoire pour avoir vu pour la première fois l’un des groupes qui ont bercé mon enfance et mon adolescence, j’ai nommé les Sparks ! Et comme c’est une histoire de famille, c’est accompagnée de mon père, de mon frère et d’un ami de longue date que je me rends dans l’excellente salle du Bikini en périphérie de Toulouse. En arrivant devant la salle, je ressens la même sensation que quand j’étais allée voir Mark Knopfler en 2015 à Paris : je me suis sentie soudainement extrêmement jeune par rapport à une grande partie du public dont la moyenne d’âge devait plus se situer dans la cinquantaine.
Les portes ouvrent à 20h, et une demi-heure plus tard, nous découvrons le groupe local Katcross. Tandis que Mat est tantôt à la guitare, tantôt au synthé, Kat assure les parties vocales et les divers effets sonores au synthé également. Et ce qui est impressionnant, c’est que même assise sur son fauteuil roulant, Kat a autant de prestance que son acolyte guitariste. Musicalement, ce fut une très bonne surprise. Leur synthpop teintée de sonorités électroniques à la Bjork n’était pas si éloignée de l’univers farfelu des Sparks, et l’on pouvait ainsi trouver difficilement mieux comme entrée en matière. Le côté frais et entraînant m’a aussi rappelé par moments Superbus, mais en plus décalé ! Le public a semblé apprécié cette prestation d’une demi-heure pleine d’originalité ! Je tiens à remercier la bookeuse du duo qui a eu l’extrême gentillesse de m’offrir son dernier album, que j’ai ainsi pu faire dédicacer par la suite.
Plus qu’une demi-heure à patienter avant que les Sparks ne commencent à jouer. Puis à 21h30, la fratrie californienne entre en scène accompagnée de deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un claviériste sur une introduction on ne peut plus épique. Après vérification, les musiciens portaient une veste rose sur les dates précédentes de la tournée, mais c’était marrant de se dire que cette couleur était de circonstance pour la « ville rôôôôôôse ». A leur arrivée sur scène, les frères Russell et Ron Mael sont accueillis sous un tonnerre d’applaudissements. Puis Russell commence à chanter, et là, je suis bluffée. J’avais l’impression en l’entendant qu’il n’avait pas vieilli d’un poil tant sa voix était maîtrisée malgré ses 69 ans. Je pense me rappeler longtemps de ce moment où je me suis retournée vers mon père, complètement scotchée, lorsque Russell est monté très haut dans les aigus. Et quelle énergie incroyable, il ne tenait vraiment pas en place ! C’était aussi très touchant qu’il fasse l’effort de nous parler dans un français quasi-parfait. Ce qui était également très drôle, c’était le décalage dans le comportement avec son grand frère Ron, absolument imperturbable, sans aucun sourire, derrière son clavier … sauf à cet instant où celui-ci s’est levé pour jeter sa cravate dans le public, avant de se mettre à danser de façon robotique et de lancer son premier sourire terrifiant tel un masque ! Et se dire que ce grand monsieur de 72 ans a toujours autant la pêche, c’est juste impressionnant.
Ce qui était également incroyable, c’est que même si l’on retrouvait dans chaque morceau la touche des Sparks, il y avait à chaque fois un côté innovant et incroyablement moderne. En quelques mots, leur pop music est unique et intemporelle, grâce à de nombreuses influences musicales comme entre autres le glam, le disco, la new wave et l’art rock.
Evidemment, l’un des temps forts du concert, pour moi comme pour le reste du public, ce fut lorsque le groupe a joué son classique « This Town Ain’t Big Enough », extrait du troisième album Kimono My House, soit celui grâce auquel j’avais découvert et aimé la formation américaine avant mes dix ans. La reprise de « My Way » en guise d’interlude était également très sympa.
Ma seule petite déception, c’est de ne pas avoir entendu « Falling In Love With Myself Again », mais vu la discographie impressionnante des Sparks, c’était difficile de satisfaire tout le monde. J’aurai au moins eu comme lot de consolation « Amateur Hour » en guise de rappel, ainsi que la setlist (que voici) !
SETLIST : What the Hell Is It This Time / Hasta Manana Monsieur / Unaware / Propaganda/At Home, At Work, At Play / Tryouts For The Human Race / Probably Nothing / Missionary Position / Hippopotamus / BC / Rhythm Thief / Edith Piaf (Said It Better Than Me) / Never Turn Your Back On Mother Earth / When Do I Get To Sing My Way / No.1 Song In Heaven / This Town Ain’t Big Enough / My Baby’s Taking Me Home / Change / Amateur Hour / Suburban Homeboy
Fée Verte
parfait, cet article. C’est exactement le feeling que j’ai eu et merci à KatKross pour cette voix et cette patate rythmique.
je veux être une machine à présent