(Elfe Noire)
Ce dimanche après-midi, l’Elfe Noire était en mode groupie. Au taquet !!
Tellement au taquet que j’ai trouvé le public naze, mou, soporifique… Public typique du black, m’a-t-on dit… bon. Je me sentais quand même un peu seule, là au premier rang, à hurler, sauter et gesticuler aux pieds mes idoles… C’est finalement à la demande expresse des agents de sécurité exaltés que l’on entama enfin pogos et slams. Ouf !! Merci collègue Wolpertinger d’avoir réveillé ce public apathique !
Ce n’était pourtant pas faute, de la part du groupe, de se donner à fond, comme à son habitude. De toutes leurs tripes, Vincent, Will et leurs comparses communiquent leur indéfectible ardeur dès les premières notes de Waterborn. Ils en veulent, ils en donnent, un échange comme je les aime !
J’ai été ravie de retrouver la prestation du jongleur de feu, suivie de la fameuse sword battle entre Vincent et Thibaut, lors du set Winged Blade. Moi j’aime quand il se passe des trucs lors des concerts ! Ca ponctue le déroulement de la prestation, ça raconte une histoire…
Autre ingrédient indissociable du groupe : les chœurs, sans qui Sangdragon ne serait pas Sangdragon. Ils ont toujours une place privilégiée sur scène, bien visibles par le public, et nous gratifiant de quelques solos.
Louons leur talent, leur fraîcheur et leur panache, parce que vraiment ils le méritent !
Le temps passe tellement vite… Mais que serait un concert de Sangdragon sans sa Final Battle (créée du temps d’Akhenaton), celle qui clôt en apothéose un set à la hauteur du fest.
Un groupe qui mérite amplement la tête d’affiche pour l’édition 2017 !
Setlist :
Waterborn
Front of Steel
Deep Dark
Krakenfyr
Winged Blade
Back to Dust
The Silent Plague
Father of all Kings
Final Battle (Against your Dark Side)
Nous y voilà ! Quelle ne fut pas ma surprise (encore !) quand j’ai appris que Percival Schuttenbach n’était autre que le Percival de la veille agrémenté d’un bassiste et d’un batteur pour environ 1h de « folk » metal ! Et donc comme je l’avais vaguement abordé dans le report du samedi, la chanteuse principale de la formation polonaise n’est pas présente ce week-end, des suites d’un accident… C’est donc Christina, qui s’en tirait déjà admirablement bien avec les chœurs de la veille, qui s’attèle au chant ! Mais attention, comme ce groupe est génial, elle ne fait pas les choses à moitié ! Car en temps normal, elle s’occupe déjà des chœurs, mais en plus elle prend en charge le chant aussi bien death que black que clair durant l’intégralité du show, une sacrée performance !
Ensuite on retrouve Mikolaj, habillé de haillons tout droits sortis d’un snuff movie, à la guitare, Katarzyna dans une robe traditionnelle du futur à la contrebasse électrique, Andrzej à la batterie et Marcin tout en sobriété à la basse. Mais musicalement qu’est-ce que c’est ? Eh bien c’est assez étrange… Les compositions peuvent se rapprocher du metal prog, mais avec de la contrebasse et des chœurs à la Arkona ! Une chose est sure, les musiciens s’éclatent ! En même temps avec l’impression qu’ils ont fait la veille je suppose qu’ils avaient hâte de remonter sur scène et ça se voyait ! Ils n’ont pas non plus lésiné sur la mise en scène, les thèmes abordés dans leurs chansons me paraissent plus sombre voir malsain, lors d’un des titres une demoiselle en robe traditionnelle blanche avec couronne de fleurs sur la tête et, chose non négligeable, le visage intégralement recouvert de gaze et imbibé de « sang » (me semble-t-il…) au niveau des yeux, débarque sur scène tenant une pomme dans la main droite et ne bougera pas d’un iota tout le temps de la chanson pour jeter la pomme dans le public à la fin… C’était bizarre mais pas dénué d’effet ! Tout comme le moment ou Christina berce un nouveau-né bien caché dans des draps d’un geste maternel tout ce qu’il y a de plus convaincant, pour ensuite faire tourner le tout à bout de bras envoyant un nuage de plume un peu partout, le tout coordonné avec une bonne phase de break bien heavy ! Et malgré ça, l’humeur qui s’en dégage est globalement joyeuse avec un pit déchainé qui se fout allègrement sur la gueule entre deux circle pit, sans oublier les fameux « Slams recommandés J » de l’équipe de sécu qui déclenche une nouvelle fois des raz de marée de slammeurs ! D’ailleurs je ne m’en prive pas et me fait aisément porter sur fond de solos endiablé de Mikolaj qui ferait presque saigner ses doigts vu sa tronche en plein tapping ! Et puis cette adaptation metal de Lazare, à la base une musique trad bulgare qu’ils jouent dans leur répertoire acoustique brillant par sa furie guerrière, se retrouve maintenant animée de l’agressivité propre aux sonorités électriques et magnifiée par une contrebasse déjantée ! Et c’est sans mentionner la voix de Katarzyna, aussi puissante et solennel que la veille, et de Christina qui forme un chœur vibrant d’une force démesurée.
Mais chaque chose a une fin et les Polonais quittent la scène sous les acclamations et les « PER-CI-VAL » hurlé par le public ! Je n’serais pas triste, assister a deux concerts de ce groupe dans le même week end c’est assez génial comme ça ! Aller j’balance un point négatif parce que personne n’est parfait, ce groupe est tellement génial qu’une fois au merch on me dit qu’ils ont tout vendu avant le concert…. Tant pis pour moi, tant mieux pour eux !
Selon le degré de kiff, la notion du temps se transforme de manière ahurissante. Il n’y a pas de demi-mesure. Soit il y a les concerts où on s’emmerde : le temps devient long, si looooong… Soit il y a les concerts qu’on déifie, où l’on est en transe, plus rien n’existe autour de nous… et ceux-là, on a l’impression qu’ils ne durent qu’une minute.
Si je vous dis que le set de Rotting Christ m’a semblé durer trente malheureuses petites secondes…
Comme je l’ai dit précédemment à propos d’Ereb Altor, on kiffe tellement que les mots manquent pour exprimer nos sensations et nos ressentis. C’est encore le cas concernant ce concert de Rotting Christ. Frissons, extase, je n’avais d’yeux que pour le beau George <3
Ils auraient tellement mérité une meilleure place dans le running order ! Un tel show en pleine journée ? Une ambiance nocturne aurait été tellement plus appropriée !
Un petit bémol toutefois, je déplore le manque d’interaction des musiciens avec le public pourtant en adoration devant les charismatiques grecs.
Un enchaînement quasi continu, une certaine froideur apparente des musiciens… Leur jeu scénique supposé-je. Quelques mises en scènes eussent été opportunes, notamment lors des sets plus dark tels que Grandis Spiritus Diavolos, Apage Satana et surtout 666. Dommage !
Setlist :
Ze Nigmar
Kata Ton Daimona Eaytoy
In Yumen-Xibalba
666
King of a Stellar War
Grandis Spiritus Diavolos
Noctis Era
Nemecic
Athanati Este
The Sign of Evil Existence
Elthe Kyrie
Apage Satana
The Forest of N’Gai
Societas Satanas
Debout au premier rang, juste en face d’une rune en bois d’un mètre de haut soutenant un micro, je trépigne d’impatience, d’excitation, et de bonheur. Rotting Christ, juste à côté, en ont encore pour une bonne demi-heure, et j’aimerais vraiment aller y jeter un œil, mais tant pis. De toute façon, je verrai ces brutes au Motocultor. Månegarm, voilà un groupe pour lequel j’aurais pris un billet pour un festival sans même attendre le reste de la programmation. Ce que j’ai d’ailleurs fait… Mais comment m’en blâmer ? La réputation en studio des Suédois n’est plus à faire, mais les voir en France étant une toute autre histoire, je me suis autorisé l’activation du mode groupie.
Dès le début du concert, le public, venu en masse, est déchaîné, et à aucun moment les slams ne cesseront durant une heure entière. Månegarm ont réussi dès les premières secondes à faire bouger un public black metal, public statique s’il en est. Nous avons bien entendu eu le droit à quelques nouveaux titres, dont le fédérateur Odin Owes Ye All, et à une tripotée de chansons transpirant l’énergie implacable d’une horde de valeureux Vikings venus ravager les verdoyantes contrées de Simandre-Sur-Suran, citons en pagaille Hordes Of Hel, Sons Of War, et ma petite chouchoute Nattsjal, Dromsjal, qui aura réussi l’exploit de briser mes cordes vocales pourtant bien entraînées à hurler mon allégresse (et dont j’ignorais semble-t-il la prononciation). Le concert se termine, comme de juste, sur l’hymne ultime du groupe, Hemfärd, et pas un seul membre du public n’aura omis de scander le thème principal de ce chant mastodontesque. Saluons de plus un son impeccable, une présence et une énergie à faire pâlir une pile électrique, et un sans-faute au niveau des instrumentaux et du chant, hallucinant de justesse.
J’ai fait le voyage pour ce concert là uniquement, et le résultat fut au-delà de toutes mes attentes. Je m’attendais à un raid Viking en bonne et due forme et ce fut une véritable invasion. Je m’attendais à prendre une énorme claque, et c’est la Suède entière qui a déferlé sur mes esgourdes qui n’en demandaient pas tant (ou peut-être que si en fait). Je me suis senti à mi-chemin entre un gamin qui voit l’un de ses rêves devenir sous ses yeux réalité, et un moine anglais se prenant en 793 son premier Scandinave sur le coin de la gueule… En bref, en clair, en résumé, chaque occasion de voir ces monstres sera saisie sans une seconde d’hésitation.
(Nidhögg)
En ce dernier jour de festival, je veux profiter pour dire à quel point je suis satisfait de l’organisation du RRF, en très nets progrès par rapport à l’édition précédente, nombreux points d’eau, site très bien agencé, les groupes apparemment ravis de jouer ici, et la sympathie des bénévoles ! Pour moi voir Månegarm veut dire se mettre au 1er rang, afin de profiter au maximum des trop rares visites en France de cet excellent groupe. Avec déjà 8 albums au compteur, les suédois ont de quoi nous concocter une setlist très variée. Et ce sera bien le cas ce soir, même si le groupe a tendance à se focaliser sur sa 2ème période, et oublier ses débuts black metal. Pas de mini-set acoustique cette fois comme ça avait été le cas au festival Ragnarök en Allemagne plus tôt dans l’année, mais des hymnes vikings, comment se lasser de la jubilatoire « Hemfärd », de « Nattsjäl, Drömsjäl » et autre « Sons of War » ? Un excellent concert, un excellent public, et des mecs de la sécurité qui incitent au slam, tout pour passer un très bon moment. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, il fallut que je regagne mes pénates après ce concert, les festivals français ayant la mauvaise habitude de se terminer le dimanche. Prenez exemple sur nos voisins allemands les amis, et que les fests se terminent le samedi ! Pour ma part un fest quasi parfait en tous points, et rien ne s’oppose à y revenir l’an prochain.
Setlist :
Blodörn
Tagen av daga
Hordes Of He
l Nattsjäl, drömsjäl
Vedergällningens
Tid
Sons of War
Odin Owns Ye All
Hemfärd
(Brynhildr)
Quand Aq Bure monte, pour la première fois en FRANCE, sur la Heim Stage, c’est pour la clôture du festival, tout du moins, pour cette scène : une première pour une dernière !
Après s’être fait désirer et malgré la mélancolie naissante du public, le groupe se fait sa place sur la scène acoustique du Ragnard Rock.
Sur scène, on ressent les premiers pas balbutiants d’un jeune groupe (2013) qui toutefois, parvient à faire ses preuves de par sa présence sur scène et par ses tentatives de communication avec son public .
Mais c’était sans compter la barrière des langues ! Boaf, on s’en fiche, le sourire est universel!
Le quatuor compte un seul album à son actif , pour le moment, album qui a servi de support principal à la setlist : c’était le Izge Monnar Setlist !
Un set toutefois, bien mené en dépit d’irréductibles larsens et du temps très court dont a bénéficié le groupe pour prendre ses repères avant de jouer ses nombreuses ballades, inspirées du folklore chamanique, particulièrement efficaces pour transporter un public présent en masse devant la petite scène.
Ce sera avec mélancolie que le groupe quittera la Heim Stage, que le public regnagnera les scènes principales pour les derniers concerts, que les lumières s’éteindront jusqu’à l’année prochaine !
Parce qu’un fest qui commence avec la poisse ne peut pas se terminer sans la poisse !
Lors du discours de clôture d’Edoras précédant le tout dernier concert de cette édition, où l’on nous annonce pour notre plus grand soulagement que l’édition 2017 aura bien lieu (ô joie !!!), l’anecdote finale sera pour Nargaroth et ses déboires avec la compagnie aérienne, laquelle a égaré une partie des équipement du groupe.
Déco, instruments et costumes ne seront que partiellement arrivés jusqu’à Simandre. Qu’importe, Rotting Christ et d’autres bons samaritains s’empressent de leur prêter les pièces manquantes, et roulez jeunesse. C’est quand même pas un malheureux impondérable qui va les empêcher de faire leur concert, nom d’une corne à binouse !
C’est donc dans ces ‘fucking clothes’, dixit le leader, que celui-ci dirigera le show, ponctué, malgré les équipements égarés, de crachages de feu et des frénésies d’un Ash au top de sa forme (et un peu barré), qui court partout, se contorsionne, se roule par terre, parle beaucoup à son public en se tripotant convulsivement les parties.
Il annonce le départ de son guitariste.
Dans son discours d’intro de Seven tears are flowing to the river, il nous invite à éteindre nos fucking tablettes et smartphones, descendre dans la fucking rue et nous battre pour défendre nos fucking valeurs.
(Nota : il m’a semblé que le fucking leader avait un fucking tic de langage. Vous avez remarqué aussi ?)
C’est un concert un peu fou, intense et chargé en émotion qui clôt l’édition Ragnard Rock Fest 2016. Bon choix pour le running order, et belle découverte pour ma part !
Je ne serais guère étonnée, et encore moins déçue, de les revoir au warm up 2017.
Setlist :
Black Metal ist Krieg
Karmageddon
Agonizer
Sommer
The Day Burzum Killed Mayhem
Abschiedsbrief des Prometheus
Semper Fidelis
Seven Tears are Flowing to the River
Possessed by Black Fucking Metal
Les points forts du festival
– Les points d’eau
– L’agencement du site
– La sympathie des bénévoles
– Pouvoir acheter des runes à l’unité
– La Heim Stage
– Un terrain sans pléthore de ruche
– Le Petit Grillon
– Les toilettes
– Le tri sélectif sur le site
– La sécurité
– Le village Viking et ses annexes
– Le petit déjeuner au camping !
– Les stands de merch
Les points à améliorer
– L’accessibilité du site (peu de pancartes indiquant la direction du site)
– Point d’eau camping à améliorer
– Pas assez de communication sur le fest
– L’attente à l’ouverture
– Mauvaise indication à l’accueil
– La gestion du camping
– La tente de secourisme : alors, l’année prochaine, merci de fermer la tente histoire de respecter l’intimité des gens, et d’être réactifs aussi la nuit
– La queue monstrueuse aux toilettes et aux douches du camping
CONCLUSION
Une qualité sonore globalement meilleure qu’en 2015, des éclairages pas dégueu pour la plupart des concerts, une déco enrichie, un agencement du site bien réparti.
Des bénévoles au taquet, toujours le sourire aux lèvres, toujours de bonne humeur jusqu’à la fin, malgré la fatigue et les difficultés.
Tenter de dénigrer le RRF comme l’ont fait certaines mauvaises langues bien mal avisées, c’est bien mal connaître la compagnie Edoras, qui en sort plus forte et plus motivée que jamais !
Notre équipe est unanime sur les énormes progrès constatés entre ces deux premières éditions, et nous les encourageons de toutes nos tripes à continuer sur cette lancée.
Le Ragnard Rock Fest, qui attire déjà un public outre-Européen (notamment le Brésil et le Canada, parmi nos voisins d’Espagne, d’Angleterre, de Suisse, de Belgique, d’Allemagne…) mérite vraiment de devenir l’un des plus grands fests de notre génération. Avec notre soutien, rendez-vous en 2017 !