Suldusk est le projet solo de la chanteuse et guitariste Emily Highfield qui nous vient d’Australie. Si vous aimez des artistes féminines telles que Myrkur, Chelsea Wolfe ou Aleah Stanbridge, vous serez bien évidemment conquis par l’album Lunar Falls. Concernant le concept de l’album, les thèmes abordés concernent aussi bien la difficulté à vivre hors des sentiers battus, et la souffrance que l’on rencontre dans notre recherche d’identité, que la nature et le monde qui nous entoure. Mais surtout, il faut savoir que cet album est dédié à la très regrettée Aleah Stanbridge, que j’ai citée plus haut, la chanteuse de la formation Trees of Eternity.
Sans plus attendre, lançons-nous dans l’écoute de cet album (le premier opus étant un EP acoustique nommé « To a Vestige of Purest Light »). Nous débutons avec Eleos qui est un court morceau instrumental faisant office d’introduction à l’album. On y entend des chants d’oiseaux, des croassements de corbeaux et une guitare folk accompagnée par de doux murmures chuchotés. Solus Ipse fait directement suite à cette première écoute, les guitares folk sont toujours présentes, la voix d’Emily est d’abord frêle et douce avant d’être criée. On peut retrouver ici une forte influence du projet Myrkur porté par la danoise Amalie Bruun qui utilise elle aussi deux types de chant dans ses compositions. On peut alors s’apercevoir du large répertoire vocal abordé par la chanteuse. L’ambiance de ce morceau est très aérienne. The Elm est un morceau très important. En effet, si vous avez déjà écouté l’album unique de Trees Of Eternity ce titre vous dira forcément quelque chose. Et pour cause : il est une adaptation du morceau Sinking Ships de la formation.
Aphasia est un titre qui me fait énormément penser au travail de Jayn H Wissenberg de Darkher sur son album Realms. Cette piste en particulier me fait furieusement penser aux morceaux Buried Pt.II et Foregone. Je dirais donc que oui, Aphasia est un bon morceau, cependant il n’est pas très original. Three Rivers est une petite ballade au milieu de l’album : on commence par quelques notes de guitare folk et on continue avec un chant tout en douceur. On enchaîne avec Autumnal Resolve qui est un titre atmosphérique entièrement instrumental. Catacombs donne également une impression de déjà-entendu mais ce morceau reste très bon et très joli. On reste dans un registre atmosphérique et aérien au premier abord qui se révèle puissant par la suite. Un titre fort. Nazaré est un morceau tout en douceur, pas forcément mon préféré de l’album. Drogue comme Nazaré fait la part belle aux guitares acoustiques et au chant éthéré. Deux titres très beaux mais pas assez pêchus pour moi. Sovran Shrines est là aussi une production qui ressemble à ce qu’a pu faire Trees of Eternity, mais rien d’étonnant à cela puisque l’album se veut aussi un hommage, comme j’ai pu le mentionner plus haut. On retrouve par contre le chant guttural d’Emily, que l’on n’avait plus entendu sur les précédents morceaux. Celui-ci est vraiment appréciable et gagnerait, à mon sens, à être plus utilisé.
En conclusion, une bonne petite découverte mais qui manque un peu d’originalité. La production est travaillée et il y a de très bonnes idées sur cet album. Cependant, même si il s’agit d’un album hommage, je trouve qu’il ressemble beaucoup au travail des autres artistes que j’ai pu mentionner dans cette chronique. Suldusk signe un album loin d’être désagréable mais qui devrait s’éloigner de ses influences afin de prendre son propre envol.
Taarna
7/10
Tracklist
- Eleos
- Solus Ipse
- The Elm
- Aphasia
- Three Rivers
- Autumnal Resolve
- Catacombs
- Nazaré
- Drogue (featuring Skyggefigurrer)
- Sovran Shrines
A paraître le 12 avril 2019
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