Le 23 Janvier, dans la bourgade d’Angoulême, les féroces guerriers du nord sont remontés par la Charente à bord de leurs navire draconiens. Ayant débarqués dans la ville, ils ont fait halte au bar Le Mars afin de savourer une bonne bière et partager leur musique avec la population locale. C’est ainsi que la soirée viking s’annonçait comme une bouffée d’air frais à la scène metal angoumoisine, jusqu’alors peu fournie en folk et pagan. Ajoutons qu’elle a été organisée par la formation de black/ pagan franque Wergeld, qui nous a gratifié d’un EP très prometteur en 2015, Warriors From The Black Forest, retraçant l’Histoire des francs des invasions barbares à la période carolingienne. Deux autres groupes ont été invités lors de cette soirée, l’un venant des lointaines contrées bretonnes, Dur Dabla, et l’autre de la glorieuse ville de Bordeaux ayant pour nom imprononçable Aequinoctium Sanguinis. C’est donc muni d’une bière à la main, entouré d’une foule de personnes en tenue viking, que j’assiste à l’arrivée des drakkars avec le premier concert de la soirée.
Dur Dabla :
C’est donc avec la formation de folk metal bretonne, nous comptant les histoires et les légendes de leurs ancêtres insulaires, que la soirée débute. Venant tout droit du Finistère nord, les membres du groupe sont pour la plupart vêtus de kilts, le bassiste nous prouvera d’ailleurs en fin de scène que la tradition a été respectée… Ils nous mettent directement dans l’ambiance avec un folk metal festif, très influencé par le black, mais renforcé par une flûte à bec. Mention spéciale au flûtiste d’ailleurs qui nous a gratifié d’une belle prestation tout au long du set. De leurs aveux, le groupe a été également très influencé par Finntroll dans la composition de leurs morceaux. Pour revenir au concert même, l’agressivité du chanteur en kilt est à remarquer. Il nous invitait d’ailleurs à nous rapprocher après chaque morceau et de danser au rythme de la batterie. Je vous invite également, chers lecteurs, à avoir une petite pensée pour le batteur qui a galéré à jouer sur la batterie dédiée à Wergeld. Tous les musiciens savent qu’il est difficile de jouer sur un instrument qui n’est pas le sien. Le fait de les avoir placé en premier au cours de cette soirée était un choix judicieux car ils ont bien chauffé le public tout au long de leur concert malgré le faible taux d’alcoolémie des personnes présentes en ce début de soirée. On ne pouvait que remarquer la joie du groupe d’être là, même en tenant compte du trajet qu’ils avaient fait juste avant pour venir à Angoulême. La prestation de Dur Dabla se termine à mon grand dam. Bien qu’ayant assisté à une bon concert, je trouve que le groupe manque d’originalité au niveau musicale. Très proche de formations comme Drenaï, il ne révolutionne pas le genre et j’espère qu’il innovera sur ses prochaines compositions. Bref, il est temps d’aller chercher une autre boisson et d’attendre le prochain groupe.
Set-List : 1 :
1. Intro / 2. Tallu Med / 3. Ar Chennerezed Noz / 4. Andro Du / 5. Ys / 6. On the Wailing Sea /7. Job and Laur / 8. Omen / 9. Scots / 10. To Defend Our Celtic Lands
Aequinoctium Sanguinis :
La formation bordelaise fait son entrée sur scène, j’arrive un peu après le début du premier morceau équipé de l’obligatoire liquidité salvatrice qu’est la bière. Le groupe se compose de deux guitaristes, un bassiste, un batteur et une chanteuse qui officie également en tant que claviériste et propose un black symphonique très influencé par le paganisme et la nature. Cela se voit d’ailleurs à leur prestation scénique, où leurs micros étaient ornés de lierre. C’était très dommage que le son ne mette pas en avant la voix de la demoiselle qui devait être fort agréable à entendre, mais était malheureusement étouffée par les guitares. Tout comme son clavier d’ailleurs. Cependant, étant devant la scène, je n’ai peut être pas été dans les meilleures conditions pour avoir un son convenable. Mais passons ces détails, les deux guitaristes venaient parfois accompagner la chanteuse au chant et proposaient tout deux un growl participant à l’atmosphère musicale que créait la formation. Le groupe délaisse le côté festif qu’avait Dur Dabla pour se concentrer plutôt sur une ambiance axée sur les mélodies orchestrées par la claviériste, dont on devinait le talent malgré le son. Les cheveux du public n’en ont pas moins virevolté au gré des compositions des cinq musiciens bordelais. Une bonne prestation, qui ne sera cependant pas la plus mémorable de la soirée.
Set-List : :
1. Rebirth of Pagan Time / 2. Stone Warriors / 3. Le Chaudron de Daghdha / 4. The Revenge of a Pagan Priestress / 5. Epona’s Wrath / 6. Rite / 7. Les Runes de Sang / 8. Forgotten Gods / 9. Coming from the Stars
Wergeld :
Ma bouteille est vide, par Odin ! Retournons au bar assiégé par des dizaines de nordiques tel Paris en 845 ! Le temps de prendre une bière et de sortir prendre l’air, je suis de suite rappelé à l’intérieur par le doux son des corps de guerre francs. Les guerriers de Clovis sortent des sombres forêts de Germanie afin de déferler sur les terres gallo-romaines de Charente. Il est temps de venir assister au fracas des francisques et des boucliers et bien sûr, à l’entrée en scène des angoumoisins de Wergeld déjà vus à Bordeaux et à Saintes. Vêtus de tenues franques, les membres du groupe commencent leur set par l’excellent Ouer Fona Rhin mené par le growl de Guillaume également au clavier, frère du fondateur et principal compositeur Gregory à la guitare. Ce dernier était d’ailleurs affublé d’un casque mérovingien. A voir les deux frères sur scène, nous ne pouvons douter plus du bien fondé de la loi du partage salique. Mais rendons néanmoins hommage aux autres membres du groupe, particulièrement le batteur. Le public était très enthousiaste à l’écoute du black pagan agressif de wergeld en live. La présence du clavier rappelant très fortement Emperor, une de leurs principales influences. Pensons également à Moonsorrow. Mais passons, il ne s’agit que de mon jugement personnel. Le groupe concentré dans sa musique montrait néanmoins sa satisfaction d’être là à l’écoute des acclamations du public. Les pogos ont d’ailleurs commencé à se déclarer dès le début du concert, rappelant à quel point les francs étaient des guerriers exceptionnels. Wergeld nous a gratifié d’une bonne prestation malgré un son trop faible pour le clavier, problème qui a été réglé en milieu de set. Celui-ci se termine sur une reprise du groupe légendaire Venom qui met fin à la soirée. Wergeld est donc un groupe prometteur et j’ai hâte de voir ce qu’il fera à l’avenir.
Brennos
Set-List : :
1. Ouer Fona Rhin / 2. Antrusion / 3. Freyja / 4. 40 Years of War / 5. The Loss of the World Tree / 6. The Blood of the Beheaded Priest / 7. Nibelungenlied / 8. Witching Hour (Venom Cover)