Le dimanche 29 octobre 2017, nous nous retrouvons au Petit Bain à Paris pour un concert à l’affiche hétéroclite au niveau des styles musicaux. Toutefois, la soirée met la scène metal scandinave à l’honneur puisque deux formations finlandaises et une islandaise s’apprêtent à retourner la salle.
Skálmöld et Omnium Gatherum sont en effet en tournée européenne, et sont soutenus par Stam1na. On peut dire que bien du chemin a été parcouru depuis ces trois dernières années pour les deux groupes premièrement cités : lorsque j’ai découvert Skálmöld, ils assuraient la première partie d’Eluveitie et d’Arkona en 2014. Quant à Omnium Gatherum, ceux-ci endossaient également le rôle de première partie jusqu’à il y a encore six mois, lors d’une tournée aux côtés de Dark Tranquillity et d’Amon Amarth. Et les voici maintenant en co-headlining, pour mon plus grand bonheur, car cela faisait un bon moment que j’attendais d’assister à un plus long set d’Omnium Gatherum.
J’arrive sur place une demi-heure avant l’ouverture des portes, et il y a déjà pas mal de monde sur les lieux. Les premiers spectateurs pénètrent dans la salle à 19H, et je profite que la plupart se rue vers l’espace merch’ ou le bar pour bien me placer. Premier rang, pile au milieu, parfait !
Trente minutes plus tard, les membres de Stam1na entrent en scène. Bien que le groupe se soit formé en 1996, j’avoue ne jamais en avoir entendu parler jusqu’à le découvrir à l’affiche du concert. Peut-être parce que le thrash ne fait pas partie de mes styles de prédilection. Je choisis de ne pas écouter la musique du groupe avant le concert pour que la surprise soit totale, et c’est donc dénuée de tout a priori que j’assiste à sa prestation. Comme souvent, j’ai besoin d’un certain temps d’adaptation lorsque je ne connais pas le groupe. Peut-être celui-ci a été un peu plus long que d’habitude puisque je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler une friande du style à la base. J’ai finalement été agréablement surprise, car comme le suggère l’appellation « thrash progressif », il y avait une certaine variété dans la musique du groupe, notamment au niveau des voix, tantôt claires, tantôt thrash, tantôt caverneuses. Une autre particularité de Stam1na réside dans le fait que les paroles sont en finnois, ce qui est assez étonnant pour un style privilégiant l’anglais. Et lorsque les musiciens chantaient en chœur, cela apportait un côté presque épique. Musicalement, c’est lourd, efficace, et les compositions sont enrichies par les sonorités du clavier (pas toujours très audible cependant). Je ne saurais retrouver le titre du morceau, mais son introduction au clavier créait une ambiance presque occulte. Pour ce qui est de l’ambiance, elle était bien au rendez-vous, les premiers pogos se sont déclarés dès le premier titre. Il faut croire que les fans tenaient à faire bon accueil au groupe qui n’était plus revenu à Paris depuis 2014 lors de leur tournée aux côtés d’Insomnium. En tout cas, pour ma part, ce fut une découverte sympathique !
SETLIST : Viisi laukausta päähän / Pienet vihreät miehet / Panzerfaust / Pala palalta / Valtiaan uudet vaateet / Paha arkkitehti / Meidänkaltaisillemme / Rikkipää / Kuuddet raamit
Etant amatrice de death mélodique, Omnium Gatherum était ma principale motivation de ce soir. Moi qui espérais assister à un set conséquent de leur part après les avoir vus pour la dernière fois en avril dernier à Toulouse, mon vœu est désormais exaucé. En effet, les Finlandais ne vont plus jouer trente petites minutes mais une bonne heure !
Le set débute sur l’introduction de Beyond, avant-dernier album du groupe. Les six musiciens enchaînent avec deux de leurs titres phares issus du dernier album Grey Heavens, « The Pit » et « Skyline ». Les Finlandais interpréteront même leur single fraîchement sorti, « Blade Reflections ». Bien que ce soit essentiellement les trois derniers albums qui aient été représentés, le groupe a tout de même joué « Nail » issu de The Redshift. Un petit « Everfields » n’aurait cependant pas été de refus.
Je n’aurais pas grand chose de négatif à redire sur ce concert. Excepté lors des rares passages en chant clair qui, à mon grand regret, n’étaient pas suffisamment mis en valeur, le son était de qualité et aussi limpide que sur CD. Pour ce qui est du chanteur du groupe, il est vrai que le growl de celui-ci est particulier, on aime ou on déteste. Mais on ne pourra en aucun cas lui ôter ses talents de frontman. Comme lui, les musiciens sont très investis et prennent un malin plaisir à narguer l’objectif des photographes. Ce n’était d’ailleurs pas une mince affaire pour moi de les photographier, déjà parce que je n’ai pas la chance d’avoir un appareil photo digne de ce nom, et surtout, parce qu’ils ne tenaient absolument pas en place. Enfin, on ne va pas leur reprocher d’être énergiques, bien au contraire ! En tout cas, le groupe semble très soudé et extrêmement proche de son public, et cela faisait bien plaisir à voir !
SETLIST : The Pit / Skyline / New Dynamic / Blade Reflections / Nightwalkers / Frontiers / Formidable / Nail / The Unknowing / Sonic Sign / New World Shadows / Ego / Storm Front
J’avoue avoir perdu de mon enthousiasme gagné lors du set d’Omnium Gatherum avec celui des Islandais. Pourtant, Skálmöld est l’un des premiers groupes que j’ai écouté et approuvé, ce qui est bien la preuve que les goûts évoluent. Je reconnais que c’est un groupe assez unique en son genre, je ne vois pas de formation plus renommée à laquelle on pourrait le comparer. Il est vrai que les groupes islandais, ça ne court pas les rues. Le chant dans leur langue maternelle donne ainsi un côté exotique et une petite touche d’originalité. Ce qui fait également la force de Skálmöld, ce sont les passages où tous les membres du groupe chantent en choeur. Malheureusement, je ne saurais trop expliquer pourquoi, mais la magie de ces instants n’a pas opéré en live. Bien que le groupe ait le mérite de ne pas tomber dans le stéréotype du folk metal « pouet pouet », j’ai trouvé les morceaux assez redondants dans l’ensemble, que ce soit musicalement, ou au niveau du chant de Björgvin Sigurðsson qui manquait de nuance selon moi. Seul le dernier morceau joué , « Kvaðning », a su retenir mon attention pour sa mélodie plus folk et plus festive. Malgré cela, il régnait tout de même une bonne ambiance, ce qui m’a aidée à ne pas complètement décrocher. Il valait mieux, car les slammeurs se sont réveillés une fois le concert fini, et il fallait rester vigilant pour les réceptionner (ou pas …).
SETLIST : Árás / Gleipnir / Múspell / Niflheimur / Narfi / Höndin sem veggina klórar / Miðgarðsormur / Með drekum / Útgarður / Niðavellir / Að vetri / Kvaðning
Bref, vous aurez deviné pour quel groupe mon cœur a penché ce soir. En tout cas, merci aux trois groupes pour leur énergie, et merci à Garmonbozia pour l’accréditation !
Fée Verte
Le lendemain au Ferrailleur à Nantes par Morrigan :
Arrivée une vingtaine de minutes avant le concert le lendemain à Nantes, je m’aperçois qu’il y a déjà pas mal de monde devant la salle du Ferrailleur à faire la queue pour rentrer. Un petit détour par le bar puis nous entrons, il n’est pas question de louper une seule miette de Stam1na, LE groupe qui m’intéressait le plus sur cette soirée. Ouf, on respire dans le Ferrailleur, certes pas plein, mais je suis assez étonnée de voir tant de monde devant Stam1na quand même, le groupe étant à mon sens pas très connu. Tant mieux, ça va mettre de l’ambiance !
Les Finlandais sont relativement inclassables et leur musique assez déjantée, ce qui faisait que j’étais très curieuse de voir ce que ça donnerait en live. Et bien cette bonne humeur et cette énergie sont toujours bien présentes, et quand le groupe annonce qu’il est très content de jouer en France pour la toute première fois malgré ses nombreuses années d’existence, on les croit bien volontiers! Et on lance des pogos à tout va, leur style orienté thrash / death se prêtant plus que bien à ce genre d’exercice.
La maîtrise des Finlandais est assez impressionnante, ils occupent la scène de la plus belle des manières, et ils jouent très bien et surtout très efficacement, le tout avec un grand sourire, et un clavier qui accompagne parfaitement les mélodies un peu speeds et apporte une touche de douceur dans ce monde de brutes (et une bonne dose de déjanté).
On l’aura compris, ce fut un concert fort agréable, avec un son et des lumières maîtrisés, et l’on voyait bien que plusieurs publics étaient présents au Ferrailleur ce soir là, les fans de Stam1na, ceux d’Omnium, et ceux de Skalmold.
Autant être honnête, Omnium Gatherum n’est pas franchement le genre de groupe que j’écoute et apprécie beaucoup. Mais je ne les avais jamais vus, c’était donc l’occasion rêvée de me faire une opinion plus juste. Loupé ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas… Leur musique ne m’a absolument pas parlé, contrairement à une bonne partie du public du Ferrailleur visiblement. Non pas que le groupe était mauvais ! J’ai eu là le cas typique du “je vois bien qu’ils jouent bien et en place, mais je n’aime simplement pas”. Mention moins bien au chant toutefois, poussif et assez forcé, il ne servait pas bien les mélodies du groupe malheureusement. Un concert à oublier pour ma part donc, et je ne m’appesantirai pas sur le sujet puisqu’il s’agit de goûts personnels, je laisse la part belle au report de Fée Verte!
Il y avait Stam1na… Il y avait aussi Skalmold quand même! J’avais gardé un excellent souvenir des Islandais de leurs prestations précédentes auxquelles j’avais assisté. Et bien ils ont toujours la pêche en live ! Efficacité, bonne humeur, et surtout public survolté qui était clairement plus nombreux et motivé pour Skalmold, heureusement qu’ils étaient finalement en tête d’affiche !
Loin des clichés du folk pagan, le groupe n’est viking que par ses thèmes, certaines personnes sont sorties assez déçues du concert donc. Ce qui est agréable , c’est plutôt leur originalité dans les choeurs et dans le chant lead. Le groupe commence d’ailleurs sur les chapeaux de roue en enchaînant “Aras” et “Gleipnir”, ça y est, le Ferrailleur se réveille , et, faute de pouvoir faire les chœurs (toujours aussi merveilleux et bien faits dans Skalmold) en islandais, on se console en offrant un beau pit au groupe et une bonne quantité de joie de les voir enfin à Nantes ! Il semblerait que le groupe (je n’ai pas écouté le dernier album, peut-être que ceci explique cela du coup) se soit assagi également, la setlist était plus calme, moins “folk” que d’autres que j’ai pu voir, hormis le traditionnel “Kvaðning” de fin de set. Enfin ça restait sacrément bien exécuté et toujours aussi agréable à regarder ! Leur son est toujours aussi bon, ainsi que leurs lumières, et que c’est agréable de pouvoir profiter d’un concert dans ces conditions !