Le plus français des groupes vikings est de retour ! 3 ans après Vikings Memories (dont vous pouvez toujours lire ma chronique en cliquant ici), Skàld est de retour avec Huldufólk.
Grande particularité de celui-ci : il s’agit du premier sans ses trois chanteurs historiques (Mattjö Haussy, Justine Galmiche et Pierrick Valence). Cela signifie t-il un naufrage en vue ? C’est ce que nous allons vérifier maintenant !
On démarre avec « Troll Kalla Mik », sur fond de grosses percussions et de talharpa, l’instrument à cordes frottées scandinave. Un homme chante de sa voix grave, quasi saturée, aussitôt suivi d’un chœur d’hommes.
L’ambiance est très mystique : on a l’illusion d’être dans une forêt, s’attendant presque à ce que des créatures viennent nous dire bonjour. C’est justement la thématique de l’album, à savoir les légendes nordiques autour de la forêt et ses créatures qui l’habitent.
Dans cet album, les chœurs masculins (bien qu’un peu en retrait dans Vikings Memories) sont remis au premier plan pour donner une ambiance plus guerrière. Le chant est quasi guttural et agressif comme pour Ríðum, Ríðum. Mais il est également plus mélodieux, comme pour Då Månen Sken.
Les chansons sont également plus rentre-dedans, plus « directes ». Cela prouve à quel point la forêt est un lieu qui certes semble être un lieu d’apaisement mais c’est surtout un endroit où tout peut arriver. C’est un lieu de tous les dangers.
Mais c’est aussi un lieu mystérieux où des événements surnaturels peuvent se produire. C’est ainsi qu’on peut évoquer le chant féminin qui amène cette touche mystérieuse. Pour la première fois, on a deux chanteuses aux timbres bien différenciés, mais qui se complètent bien. Comme pour les hommes, le chant est des fois agressif comme pour « Ljósálfur », mais il est également doux comme avec la reprise de « Herr Mannelig » ou bien avec « Hinn Mikli Dreki », ce dernier chanté en solo par Laetitia Marcangeli.
L’autre chanteuse du groupe n’est autre que Lily Jung, qu’on a récemment aperçue dans le célèbre télécrochet The Voice. Et on peut le dire : c’est une très bonne chose qu’elle ait été recrutée, surtout lorsqu’on entend son chant belté dans « Rauður Loginn Brann » et dans tout l’album. Tout simplement impressionnant !
Même si on connaît bien le style de Skàld, il arrive qu’on assiste à de grands moments qui laissent pantois, surtout lorsqu’ils reprennent les chansons des autres. Et justement, celle qu’on peut aisément qualifier d’OVNI est « Du Hast », le grand standard de Rammstein. Le groupe propose une relecture de la chanson dans le style viking, et c’est tout simplement surprenant !
En bref, Skàld arrive à rester dans la constance et à se renouveler encore une fois. Malgré le départ des chanteurs historiques, on a le sentiment qu’il n’y a pas eu de coupure, tout simplement parce que le « cerveau » du groupe Christophe Voisin-Boisvinet est toujours derrière la manœuvre. C’est à nouveau une réussite et il me tarde d’écouter tout cela en live !
Note : 8/10
Tracklist :
- Troll Kalla Mik
- Ljósálfur
- Mánin Ríður
- Ríðum, Ríðum
- Hinn Mikli Dreki
- Då Månen Sken
- Elverhøy
- Herr Mannelig
- Rauður Loginn Brann
- Trollslaget
- Du Hast (Rammstein Cover)
- A Forest (The Cure Cover)
Extrait de l’album :