On ne peut pas dire que Seyminhol en soit à son premier essai ! Créée en 1990, la formation a dû batailler après plusieurs démos pour sortir sa première œuvre, Northern Recital, en 2002. Jusqu’à dérouler tranquillement et poursuivre avec sérénité son bonhomme de chemin avec trois autres opus en 2005, 2009 et 2014. Officiant dans le registre Metal Symphonique, Seyminhol est enfin prêt à dégainer ses claviers et ses chœurs pour son prochain spectacle : The Wayward Son.
Dès la première écoute, l’auditeur s’apercevra très vite que la tracklist de ce The Wayward Son sera constituée d’une alternance entre interludes et véritables titres, les petites pauses instrumentales étant bien entendu destinées à introduire en douceur les plus long morceaux qui les suivent.
Et c’est avec deux titres instrumentaux et fort inquiétants que nous débuterons cet album, avant que « The Spectre’s Confidence » ne fasse résonner ses symphonies et ses guitares. Le chant clair de Kevin Kazek nous fera penser au vocaliste de Serenity, contrastant agréablement avec des instruments plus sombres. Ce premier morceau manquera cependant de pêche dans son ensemble malgré une deuxième partie de chanson plus énergique.
« The Oath Of The Sword » et « Mantle Of Madness » démarreront pour de bon cet album, avec des symphonies beaucoup plus mises en avant, nous laissant percevoir par moments l’ombre de Kamelot. Les guitares et la double pédale se feront plus agressives et le groupe arrivera enfin à convaincre grâce à un titre plus intense. Le solo de « Mantle Of Madness » sera aussi du plus bel effet. De la même manière, « The Conspiracy » et « The Duellist » feront partie des chansons les plus rapides de The Wayward Son, avec des solos ébouriffants et des riffs efficaces, surfant sur des ambiances symphoniques épiques que ne renierait pas un Epica (« The Duellist »).
Les interludes apportent indéniablement une bouffée de fraîcheur à l’ensemble et amplifient les atmosphères des morceaux d’une plus longue durée. En veut pour preuve le magnifique « The Great Hall of the Castle », introduisant de par ses folles symphonies la violence du titre suivant, « The Duellist ». De même, le mélange de mélancolie et de majesté de « To Die, To Sleep » sera le parfait avant-goût du meilleur morceau de la galette : « Into The Black Chamber ». Au bord de la folie dans son ensemble mais néanmoins empli d’espoir sur le pont, la chanson oppose lumière et obscurité avec brio. Les ambiances s’assombriront sur les couplets et ce magnifique refrain constitué de chœurs féminins, transportant l’auditeur dans un monde auquel Seyminhol ne nous avait pas habitué : un monde sinistre et lugubre.
« Theatre Of The Dream » et « A Disguised Corpse » auront pour eux des instruments très atmosphériques et planants, avec des nappes de claviers moins agressives et des guitares plus mesurées. La seule ballade de l’album, « Shadows Of Death », aura l’avantage d’être sympathique sans être cependant transcendante dans ses mélodies.
Seyminhol nous sort donc un album de bonne facture, ayant toutes les qualités pour séduire les fans de Metal Symphonique. Fort bien produit et aux guitares tranchantes, The Wayward Son est une histoire qui s’écoute d’un seul trait, chaque morceau s’enchaînant avec le suivant, nous faisant voyager à travers une multitude d’ambiances et de mondes différents. Varié et très accrocheur, cet opus fait assurément partie des belles sorties symphoniques françaises de cette année.
Thrall
NOTE : 8/10
Tracklist :
- A Night at Elseneur
- Marcellus’s Ascertaining
- The Spectre’s Confidence
- The Oath of the Sword
- Mantle of Madness
- The Comedian’s Parade
- Theatre of the Dream
- The Agony of a King
- To Die, to Sleep
- Into the Black Chamber
- The Death of Polonius
- Shadows of Death
- Poem for a Maid
- The Conspiracy
- Into the Cemetery
- A Disguised Corpse
- The Great Hall of the Castle
- The Duellist
- The Last March of a Prince
Sortie : 27 avril 2015
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