Axoria, le 13/01 au In Theatrum Denonium (Denain) :
Axoria a été pour vous à la 3e édition du festival In Theatrum Denonium dans les locaux majestueux du Théâtre Municipal de Denain, près de Valenciennes, et vous font part de leur avis sur cette soirée très qualitative autant musicalement que dans une organisation absolument irréprochable.
L’introduction d’une dizaine de minutes très particulière du groupe NKRT a plongé le public immédiatement dans une ambiance assez glauque et malaisante. A vrai dire, personne n’a vraiment su quoi penser de la prestation de ce groupe tant la mise en scène d’un vampirisme entre deux jeunes femmes capées et masquées, rythmée par des incantations mystiques, avait de quoi être déroutante. A titre personnel, bien qu’ayant trouvé l’initiative intéressante, je m’attendais à un univers plus finement exploité et à un véritable dénouement à la fin de la cérémonie qui n’est jamais arrivé.
Une fois cette introduction pour le moins originale passée, c’est au tour des Égyptiens d’Odious d’ouvrir véritablement le festival In Theatrum Denonium 2018. Et je vous avouerai que ce groupe a été à mon sens, LA grosse découverte de la soirée. Bien que le set soit particulièrement court (30 minutes à mon plus grand regret d’ailleurs) et composé de 6 titres issus en totalité du dernier album « Skin age », c’est une plongée dans un black metal oriental épique et symphonique du plus bel effet que nous propose Odious. Les fans de ce genre de groupes (à l’instar d’Orphaned Land ou de Shokran par exemple) y trouveront sûrement leur bonheur ! Dans l’intégralité du set, on retrouve une recette sublime, avec le growl de Basem le chanteur (y compris pour s’adresser au public entre les morceaux !), qui crée une ambiance black assez agressive, une batterie puissante qui insuffle une véritable intensité au cœur des morceaux, une basse et des claviers omniprésents ainsi que des sonorités orientales vraiment marquées avec la présence de tous les instruments traditionnels (flûtes, percussions, guitares, trompettes, violons entre autres). Ces derniers sont malheureusement enregistrés et non joués directement sur scène, ce qui aurait apporté une véritable plus-value musicale et une immersion visuelle plus marquée. C’est vraiment le seul reproche que je pourrais faire au groupe, qui est toutefois pardonné entièrement lorsque l’on sait qu’ils ne sont que 2 permanents (Basem le chanteur et George le batteur), les autres membres n’étant que des invités ! On peut ainsi retrouver régulièrement au sein d’un même morceau des parties particulièrement enjouées qui inviteraient presque à la danse orientale, (comme dans le morceau « Alzar ») et d’autres moments très agressifs et puissants quant à eux qui donnent plutôt l’envie de pogotter (« New Mystery » par exemple) ! Ce mélange des genres peut sembler déroutant pour certains, mais personnellement, j’ai trouvé l’équilibre et l’harmonie si parfaits que les 30 minutes imparties m’ont vraiment paru infiniment trop courtes !! We want more !!
Setlist : Dungeon keys / A picture of dead art / New mystery / Crystal Clear / Alzar / Hot Blood Fumes
S’ensuit le groupe polonais de Black metal Furia que nous avions bien failli ne pas pouvoir voir jouer ce soir. En effet, après de nombreux déboires de voyages (annulation de vol, location de camion en urgence puis arrestation et fouille à la frontière !), le groupe est arrivé complètement épuisé sur les lieux à peine quelques heures avant le début de leur passage sur scène ! Et malheureusement, bien que la prestation musicale était vraiment à la hauteur, notamment sur le titre Opetaniec que j’ai particulièrement apprécié par son dynamisme, le reste de la prestation était assez statique, aucun membre n’étant suffisamment en forme pour se démener physiquement sur scène. Le guitariste a bien tenté quelques mouvements, jouant parfois de caresses que les filles qualifieront de « sensuelles » sur sa guitare, mais l’ensemble est resté un peu plat. Dommage vraiment, je suis sûr qu’en d’autres circonstances, et au vu de l’ambiance particulièrement dépressive et agressive qu’inspire le groupe (autant par la qualité musicale irréprochable, que par leur tenue et maquillage), il aurait été vraiment possible de profiter et d’apprécier le plein potentiel de ce groupe.
Setlist : Zabieraj Lapska / Opetaniec / I Spokoj / Cisza / Za Cma W Dym / Grzej / Sa to kola / Zwykle Czary / Wieja
Je laisse maintenant Fée Verte nous parler d’Inquisition et de Septicflesh qui a pu y assister, non pas sur la date de Denain, mais à Paris, sur la scène du Trabendo.
Fée Verte, le 20/01 à Paris :
2018 commence très fort pour ma part puisque mon premier concert de l’année est celui de Septicflesh. La formation athénienne est en tournée européenne en ce début d’année pour promouvoir leur nouvel album Codex Omega sorti en septembre dernier. Elle est accompagnée des Américains d’Inquisition et d’Odious, groupe de black/death symphonique originaire d’Egypte.
Les trois groupes terminent leur mini-tournée française ce samedi 20 janvier à Paris. Le concert devait initialement avoir lieu à la Machine du Moulin Rouge, mais suite à des débordements devant la salle, celle-ci doit rester fermée pendant deux semaines. Le concert a donc été transféré au Trabendo. J’avoue ne pas avoir été enchantée en apprenant la nouvelle, car le Trabendo est loin d’être ma salle préférée de la capitale. Tant pis, on fera avec !
A 18h45, Odious commence à jouer, devant une fosse encore peu remplie. Le groupe est composé de Bassem Fakhri au chant et de Tzortzis Boulos à la batterie, accompagnés des musiciens live Alfi Hayati à la basse et Amr Medhat à la guitare. Je ne connaissais pas le groupe, qui a pourtant déjà deux albums à son actif. J’avais donc écouté un ou deux morceaux juste avant le concert pour me faire une idée de ce qui m’attendait.
Comme je l’ai mentionné plus haut, Odious officie dans le black/death symphonique aux sonorités orientales. Sur le papier, cela me paraissait intéressant, et le peu que j’avais écouté plus tôt m’avait plutôt convaincue. A mon grand regret, il n’en a pas été de même en live. Je pense que la musique du groupe manquait de puissance à cause de l’acoustique de la salle que je n’ai jamais trouvée exceptionnelle (vous comprenez maintenant ma hantise du Trabendo). C’était bien dommage, car Odious aurait pu être une bonne entrée en matière avec ses influences à situer entre Melechesh et Septicflesh. En général, seuls les passages symphoniques ont su retenir mon attention.
Quasiment une heure plus tard, nous retrouvons bien plus nombreux pour accueillir les cousins américains d’Immortal : Inquisition. La première et dernière fois que j’ai vu le groupe, c’était aux côtés de Behemoth il y a deux ans à la Cigale. Et encore, « vu » est un bien grand mot puisque j’étais au fond de la salle. Bien que les souvenirs ne soient plus très frais, ce que j’avais entendu m’avait plutôt plu.
Je me trouve dans de meilleures dispositions ce soir pour apprécier le set d’Inquisition puisque cette fois, je suis placée au premier rang. Je découvre ainsi avec surprise que le groupe ne compte que deux musiciens, Dagon au chant et à la guitare, et Incubus à la batterie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à deux qu’ils sont, ils envoient autant que des groupes qui comptent plus de membres ! Malgré cela, au bout d’une demi-heure, je commence à décrocher. Est-ce parce que le black, au bout d’un moment, c’est toujours un peu pareil, ou parce que j’avais hâte de voir Septicflesh … Un peu des deux je dirais.
Il est maintenant 21h et je vais enfin revoir Septicflesh, deux ans après leur dernier passage à Paris (oui, le Fall of Summer ça compte pas, c’est en banlieue). Je me souviens comme leur set était passé à la vitesse de l’éclair, et il en sera de même ce soir. Une heure de set, mais c’est bien trop court !
Fort heureusement, le groupe nous a préparé une setlist parfaite. J’étais déjà ravie que celui-ci ait commencé son set par « Portrait of a Headless Man », mon morceau préféré du dernier album. En plus des titres emblématiques des trois albums précédents (mon préféré, « Communion », n’y a pas échappé), les Grecs nous ont également interprété cinq titres issus de Codex Omega, et qui sont aussi bien partis pour devenir des morceaux phares de leur discographie. Lors de « Enemy of Truth », Seth nous incitait à nous imprégner des orchestrations (« Feel the orchestra »). Il est vrai que sur ce morceau, celles-ci sont particulièrement grandioses et envoûtantes. C’était aussi très sympa de voir son frère guitariste Christos fouetter l’air de ses dreadlocks pendant qu’il jouait.
Comme à chacun de leurs passages en France, le public était chaud bouillant. Le set touche presque à sa fin, et Seth nous explique que c’est un jour spécial pour le groupe, et particulièrement pour lui. C’est alors que certains ont naïvement commencé à chanter « Happy birthday », mais non, ce n’est pas son anniversaire ! En réalité, c’est en France que Seth a reçu sa basse, qu’il qualifie d’arme, et ce, grâce à un certain Patrice. Et bien Patrice, on ne sait pas qui tu es, mais on te remercie ! Puis le frontman annonce le morceau « Anubis », dont la mélodie des refrains seront repris en chœur par le public.
SETLIST : Portrait of a Headless Man / The Vampire From Nazareth / Martyr / Prototype / Pyramid God / Enemy of Truth / Communion / Prometheus / Dante’s Inferno / Anubis / Dark Art