SeeD – Portal To Elfland

SeeD - Portal To ElflandÊtes-vous bien installés ? Mettez-vous à l’aise. Ca y est ? Bien, car un voyage nous attend aujourd’hui. La destination ? Elfland. Une contrée pas si lointaine, faite de forêts luxuriantes, sombres et mystérieuses aux sentiers foulés par de petites créatures aussi légères que le vent, de nymphes se fondant aussi bien dans les lacs que dans les feuilles des arbres, une contrée où les champignons sortent de terre pour danser aux sons de la nature qui vit. Cet endroit est à votre portée, et c’est Seed qui nous y conduit, à travers le Portal To Elfland.

Le voile est à portée de vue, une légère mélodie se diffuse dans l’air presque imperceptible et une voix se fait entendre, éthérée, un garde-fou nous prévient que l’on s’apprête à quitter notre monde et que celui qui nous attend requière notre attention, il faudra s’ouvrir à lui ou l’on ne le percevra tout simplement pas. Sur cette courte introduction, un bruit de porte qui grince et l’on entre enfin dans Elfland. L’accueil est inquiétant, l’atmosphère est presque tendue, et les premiers pas se font aux sonorités d’êtres qui n’ont pas encore une totale confiance en nous, nous invectivant de ci de là par des « regarde », « écoute » soutenus d’un duo de guitare et de bouzouki rythmé d’une percussion profonde. Mais le doute se disperse en même temps que l’on avance plus profondément dans Elfland, notre route croisant par cinq fois le chemin d’une troupe de lutins jouant avec nos émotions aux sons de diverses flûtes, tambourins et instruments à corde. Ils nous musicalisent habilement le concept de crépuscule sur Twilight accompagnant le coucher du soleil d’un low whistle à la douceur inégalée suivi de près de quelques arpèges rêveurs de guitare rythmés d’une lourde et profonde percussion. Puis ce rythme s’accélère en même temps que la lune monte dans le ciel, et la ferveur de la nuit prend le dessus sur la quiétude de fin de journée en une seconde partie plus énergique. On continue plus loin dans cette configuration troquant seulement le gros tambour pour une darbuka exotique donnant le rythme effréné d’une chasse aux nymphes qui s’amuse à nous échapper et à nous narguer de leurs rires candides.

Au détour d’un virage, l’euphorie nous quitte et la voix du début revient, plus tangible que jamais nous parlant de batailles et nous exhortant à la bravoure, toujours en musique qui pour le coup se fait plus agressive aux sons secs de la guitare et du bouzouki eux aussi toujours rythmés de cette lourde percussion un poil plus martial. Sain et sauf l’on poursuit inexorablement notre chemin avide des mystères d’Elfland et l’on tombe vite sur Green Man, l’entité qui hante la forêt au son d’un Xaphoon diffusant ses notes grésillantes accompagné d’un duo de voix éthérées masculine et féminine toujours, presque fatalement, rythmés d’une percussion lourde qui fait désormais partie du décor forestier.

Cette rencontre furtive et un peu inquiétante est aussitôt dissipée par celle de Lady of Laughter, qui se déroule dans une atmosphère bien plus allègre menée par une harpe et un whistle plein de vie et l’on imagine parfaitement cette fameuse Lady virevoltant au milieu des feuilles, frappée par le soleil, riant et courant ne se souciant seulement d’être heureuse. Mais la route continue et cette demoiselle n’est pas la seule à croiser notre chemin qui s’allonge encore. Un petit sentier s’écarte et au bout, une nymphe chante son amitié pour ses amis champignons qui pour l’occasion sont sortis de terre et frappent plein de vigueur leurs bodrhans et davuls accompagnant sa voix claire et enchantée qui marquera ma mémoire de sa douce naïveté.

Mais voilà, le chemin arrive à sa fin et l’on perçoit le portail qui nous ramènera vers notre monde. Mais les habitants d’Elfland ne nous laisseront pas partir de la sorte, et avant la fin qui approche toutes les créatures de cette mystérieuse contrée organisent une bonne grosse fête de départ ! Crazy Pagan Party Song finalise notre voyage et l’on piétine dans la joie cette terre que l’on s’apprête à quitter. La danse est enivrante, le whistle se déchaine, et tous nos joyeux amis chantent d’un chœur un peu ivre un lalalaï lalaï lalaï d’adieu !

 

Voilà plus ou moins ce que propose Seed. Ce n’est pas parfait, leur musique est parfois un peu formelle, surtout les arpèges de guitare qui font souvent trop académique et diable ce que j’ai du mal avec la voix de Koen ! Mais cet album respire le frais malgré le côté un peu cliché du concept, et l’on s’y perd facilement pourvu qu’on y mette du sien. Le quatuor nous offre donc un premier album (eh oui !) bien vivant animé d’une personnalité propre que tout fan de folk pagan se doit d’avoir dans sa disco !

Alors toi aussi à ton tour, approche du portail et laisse toi happer ! Encore quelques surprises t’attendent !

 

Grymauch

NOTE : 7.5/10

Tracklist :

  1. The Veil
  2. Portal To Elfland
  3. Twilight
  4. May’sJigue of Lunacy
  5. Hunting Nymphs
  6. Tor c
  7. Aerie
  8. Brave
  9. Green Man
  10. Lady of Laughter
  11. Land Of Melancholy
  12. Gathering Mushrooms
  13. Merrymaking
  14. Crazy Pagan Party Song

Sortie : 01 aout 2015

Lien du groupe : Facebook, Site Officiel, Bandcamp.

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