Saor – Forgotten Paths

Les Écossais de Saor reviennent le 15 février avec leur quatrième album « Forgotten Paths » tout en signant au passage avec le label Avantgarde Music. Pour cet opus ils ont opté pour un format réduit. En effet la durée de leurs 3 autres albums s’approche d’une heure, alors que « Forgotten Paths » en revanche ne dure que 39 minutes. Il est seulement composé de 4 titres, enfin 3 titres et une outro si l’on veut être précis.

La première piste, « Forgotten Paths » éponyme de l’album démarre en trombe, pas le temps de s’échauffer. Quelques roulements de tomes et on attaque avec un blast soutenu saupoudré de riffs et mélodies qui nous font bouger la tête naturellement. Après une minute le batteur décide de nous laisser respirer un peu pour laisser place à une belle atmosphère que le violon et la flûte apportent, l’envoûtement commence à ce moment là. Très facile d’imaginer les sublimes paysages écossais, bien que ceux-ci semblent teintés d’une certaine mélancolie. La partie suivante à la guitare sèche laisse présager le calme avant la tempête. On peut déjà remarquer un bel effort sur la variété des ambiances comme Saor savent bien le faire. C’est désormais l’heure de déclencher la tornade, les instruments reprennent à pleine puissance, accompagnés de la voix tantôt criée, tantôt murmurée. De douces mélodies arrivent toujours à ressortir et c’est plutôt agréable . Nouvelle pause, des notes de pianos viennent s’immiscer dans nos oreilles, avec des bruits de vent en fond, on s’imagine dans un paysage aride et désert, évoquant la solitude. Regardez la pochette en écoutant ce passage, tout prendra son sens. Une voix masculine vient ensuite se greffer au reste, tel un écho venant du plus profond de nous. Ce passage s’intensifie par le retour des guitares et de la flûte qui nous absorbent totalement . Le chant crié revient alors, d’une sonorité plus black metal que d’habitude, accompagnant parfaitement ce passage mid-tempo. Jusqu’à la fin du morceau un thème mélancolique et captivant s’installe.

La deuxième chanson s’intitule « Monadh » ce qui signifie « landes » en gaélique. Dès les premières notes on s’imagine que cette piste sera un voyage vers un monde rempli à la fois d’amertume et d’une grandeur absolue. On retrouve ce thème très lent pendant près d’une minute trente. Cette mélodie répétitive est renforcée à l’arrivée des autres instruments, tous accentuant le côté hypnotisant de cette ambiance. Un nouveau riff s’installe, au début accompagné par de judicieux coups de charlet et de cymbale, puis doublé d’un blast beat efficace. La voix se joint également à la partie apportant une certaine sensation d’étouffement volontaire au milieu de cette impression de liberté, comme si tout n’était qu’illusion. Les blasts cessent alors, remplacés par un tempo ralenti et des chœurs apaisants qui, eux même finissent par laisser place à la simple beauté de la musique, toujours très douce et lancinante . La mélodie qui suit au violon et qui se répète jusqu’à la fin donne un aspect très aérien à la chanson. Si on ferme les yeux on peut presque sentir le vent sur notre peau ainsi qu’une profonde libération.


Voici ensuite la plus longue chanson de l’album « Bròn » (qui signifie « tristesse » en gaélique). Certains d’entre vous la connaissent peut-être déjà, le groupe a récemment sorti leur premier clip vidéo sur cette chanson. Ceci dit, la version clip est bien plus courte que la version album. La piste débute sur une ambiance de tension, on ne sait pas ce qui nous attend à ce moment là. Puis le thème principal commence, effréné et mélancolique, le groupe nous enferme dans un environnement où l’on se sent perdus et désemparés. Puis une mélodie plus positive, laissant entrevoir une once d’espoir pointe le bout de son nez .Arrive alors le premier refrain, une voix féminine enchanteresse nous livre superbe complainte qui va libérer toute l’émotion jusque là retenue en nous. Celle-ci est accompagnée d’un bel air de flûte, le tout sur un passage au tempo relativement lent, c’est de toute beauté. Un long passage plus calme survient alors, tel un repos après ces bouleversements émotionnels. Le calme avant la tempête une fois encore. En effet un thème plus violent rempli de détresse reprend le dessus, avant un nouveau refrain pour nous achever. La conclusion de la chanson nous envoie directement dans les paysages désolés d’Écosse, on peut se sentir dévastés intérieurement, tout en étant étrangement apaisés.

Le dernier morceau « Exile » est une outro. Une douce mélopée remplie d’introspection nous attend ici, accompagnée par le bruit des vagues tout le long de la musique. On peut facilement s’imaginer proche d’une falaise rocheuse à regarder la mer.

En résumé cet album de Saor est une excellente offrande qui nous entraîne dans divers états émotionnels, le tout toujours fait avec une certaine habilité, et surtout avec une certaine grâce. On regrettera cependant la durée de l’album, très court, trop court à mon sens. Une longue chanson supplémentaire aurait été la bienvenue afin de continuer ce doux voyage.

Favourite track : Monadh

Thårinkü

9,5/10


Tracklist :

1) Forgotten Paths (11:04)
2) Monadh (10:21)
3) Bròn (12:22)
4) Exile (4:51)

Date de sortie : 15 Février 2019

Liens du groupe :

Bandcamp
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Avantgarde Music

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