HeronMaiden et Auregann ont assisté, non pas à un, mais à deux concerts de Van Canto en quelques jours ! Retour sur la performance du groupe de metal vocal épique, de Paris à Berlin.
Heron Maiden
Paris – Le Petit Bain, dimanche 27 mars 2016
Ce soir, ma passion pour la musique et plus particulièrement le metal m’a guidée jusqu’à Paris, seule date française du groupe Van Canto. Quelle est donc leur particularité ? Celle de faire du metal, oui, mais à capella, c’est à dire avec seule la voix, sans instrument. En effet, excepté la batterie, tous les membres sont vocalistes. Si certains s’occupent de jouer la guitare à la voix, d’autre font la basse, ou les chœurs, ou tout simplement le chant principal.
Voilà, c’est donc au petit bain que j’ai rendez vous ce soir, avec un concert épique ! La première partie, End of dream m’a laissé assez indifférente. Il s’agit de metal symphonique avec une chanteuse. La seconde partie, Grailknights était hilarante ! Le quintuor d’Hanovre a sorti ses supers muscles, les supers capes, les supers pouvoirs, bref, vous l’aurez compris: ils nous jouent du super metal de super héros !
Quand vient le tour de Van Canto, je suis impatiente… Les musiciens-vocalistes entrent en scène, le dos tourné au public, avant de faire volte face sur «Clashing on armour plates» un morceau à eux du dernier album !! C’est parfait pour commencer la bataille, et ça met d’entrain pour chanter. Il y a ceux qui connaissent déjà le premier album, et ceux qui comme moi, se sont laissé la surprise de le découvrir en live !!! Et quelle surprise, mes amis… Le premier tiers du concert y est entièrement consacré. Nous partons à la chasse au dragon, tels des chevaliers tout droit sortis d’un livre héroic-fantasy… Et ce n’est pas un hasard, car l’album «Voices of Fire» a été écrit en même temps que le roman du même nom, par Christoph Hardebusch.
La soirée se poursuit, et Pathfinder annonce le second tiers du concert: c’est le retour aux classiques ! Parmi ceux-ci, nous avons «The Wishmaster» (cover de Nightwish), «Kings of metal» (cover de Manowar), «Rebellion» (cover de Grave Digger) et… «The Bard’s song» (cover de Blind guardian). Ce dernier morceau semble annoncer la fin du concert… mais non, revenez ! On en a pas eu assez !! On en re-demande ! Encore, encore !
C’est d’accord, le public a convaincu Van Canto de revenir ! Ils nous offrent «The bardcall» un des morceaux phares du dernier album, qui compte bon nombre de centaines de milliers de vues sur Youtube. Celui ci, je le connais, pour le coup, et je m’amuse à chanter le refrain haut et fort, comme le reste de la foule. Van Canto nous chante ensuite «The Mission» : cette mission, ils l’ont accompli, nous sommes comblés par leur spectacle ! Et puis… les lumières s’éteignent, l’ambiance devient froide et sombre… Sly nous souhaite d’avoir passé une bonne soirée, et surtout de ne pas avoir peur… du noir !! Et oui, enfin, le morceau le plus attendu (pour ma part), «Fear of the dark» ! L’accueil qui lui est réservé est tout spécial: si certains chantent, d’autres slamment, d’autres font de gentils pogo dans la foule, bref, tout va bien, nous sommes dans un concert de metal !
Berlin – Le Lido, dimanche 10 avril 2016
Parce que voir Van Canto une fois n’est pas suffisant et parce qu’un groupe est toujours plus sympathique à voir quand ils sont «à la maison» je suis également allée au concert à Berlin. Certes, il n’était pas sold out (ce qui était le cas à Paris, à priori), oui, la setlist était identique… Mais le public, bien différent !
La première partie, je l’ai manqué par faute de temps, je l’admets, et le regrette, car pour le coup, Sinbreed me paraissait intéressant à découvrir, de ce que j’en avais écouté avant de venir. Il s’agit d’un groupe de heavy-power. Quant à Grailknight, je me suis fait une joie de rejouer les super-héros avec eux, de partager la bière offerte par leur jument blanche « Beer Beauty », de participer à leur «battlechoir» encore une fois.
Vient le tour de Van Canto : quelles seront les petites différences par rapport au concert parisien ? La première, c’est le large fauteuil installé sur scène et éclairé d’une simple lumière blanche. Va-t-on avoir une animation? Oui !!! Christoph Hardebusch, l’auteur du livre «Voices of fire» vient nous lire l’introduction du concert, en allemand. A Paris, elle était en anglais, bien entendu, et c’était un sample. Je suppose donc que ce qu’il nous lit doit être une partie de son livre, probablement les premières lignes du premier chapitre…
Enfin, le fauteuil et l’auteur disparaissent pour laisser place à Van Canto que la foule accueille en scandant «RAKKA TAKKA MOTHA FUCKA».
Les titres sont les mêmes, ce n’est pas une surprise. La performance est identique: ni moins bonne, ni meilleure. Le public lui, est déchainé et semble bien connaître le dernier album, contrairement au public français. Mais le plus impressionnant est sur «The Bard’s song» : Sly (vocaliste principal) a tendu le micro à la foule, voyant que celle ci était partie pour chanter intégralement cette reprise de Blind Guardian. Cet instant était purement magique et magnifique, vraiment.
Il y a également eu un morceau supplémentaire qui s’est glissé dans la setlist et qui a été interprété en allemand, il s’agit de «Neuer Wind», sorti de l’album Break the silence paru 2011. Comme je l’ai dit plus haut: ils sont à la maison, donc il fallait s’attendre à entendre de l’allemand pendant le concert.
A l’annonce du rappel, nous avons encore une foule déchaînée dont une parti qui scande «RAKKA TAKKA MOTHA FUCKA» tandis que l’autre moitié scande «ZUGABE» (qui signifie « encore » en allemand). Le retour de Van Canto sur scène se fait au son de « The bardcall », qui encore une fois est bien accueilli par le public. Il en est de même pour « Fear of the dark » mais ce coup ci, pas de pogo ou de slam: les allemands préfèrent chanter.
Auregann
Ceux qui me connaissent savent que je suis une fan d’harmonies vocales et une grande admiratrice de Van Canto. Le travail de composition est remarquable, la performance est impressionnante au niveau technique, et ils donnent à leur public autant d’énergie qu’un groupe avec des instruments. Après les avoir vus en live une première fois l’an dernier, j’attendais avec impatience ces deux concerts – et encore, c’est un euphémisme.
Auparavant, j’avais écouté en boucle leur dernier album, Voices of Fire. Après plusieurs albums mêlant reprises et compositions originales, celui-ci a vraiment été conçu par et pour le groupe, reprenant les codes de la comédie musicale, mais à la sauce épique : cet album nous raconte une histoire. J’ai donc été ravie que les cinq premières chansons reprennent, dans l’ordre, le début de l’album. De « Clashing on armour plates » à « Battleday’s dawn » où Stefan fait chanter le public, j’étais ravie d’entendre « All my life », une de mes préférées de l’album qui met en avant la voix toujours aussi puissante d’Inga.
A Paris, nous n’étions pas nombreux dans le public à connaître déjà par cœur toutes ces nouvelles chansons, mais la foule réagit bien, saute et applaudit, le bateau tangue ! A Berlin, en revanche, bon nombre de fans chantaient en choeur les morceaux de Voices of Fire. Il faut dire que les membres de Van Canto sont à la maison. De nombreuses dates de leurs tournées s’arrêteront en Allemagne pour le plus grand bonheur de leur public.
Durant les deux soirées, je passe tout le concert sur un petit nuage, les oreilles grandes ouvertes pour entendre chaque note chantée par Sly et Inga qui assurent les voix principales, Ross et Stefan qui assurent les sons de guitare et Jan à la voix basse, dont c’est la première tournée au sein de Van Canto. Je suis systématiquement bluffée par leur performance vocale, la justesse quasi-impeccable de chaque note, et l’énergie qui transpire (au sens propre) de chacun des musiciens. Bastian à la batterie n’est pas en reste, et il vient se joindre aux chanteurs pour « The bard’s song ».
A Berlin, la présence de nombreux fans et amis du groupe dans l’assistance donne une résonance particulière à ce concert. Mon moment préféré est sans conteste l’arrivée de « Fear of the dark », où avec mes voisines, on entonne le refrain tous ensemble.
Bref, ces deux concerts étaient d’une qualité égale, et si j’ai mieux apprécié celui de Berlin car j’étais mieux placée dans la salle, j’ai beaucoup aimé l’ambiance à Paris où les nombreux fans français ont accueilli le groupe avec beaucoup d’enthousiasme.
Photos : HeronMaiden