Bonjour tout le monde, ici Auregann, qui a récemment quitté la Bretagne et ses binious pour Berlin et ses nombreux concerts. Autant vous dire que la saison automne-hiver du folk metal est bien dense ici, et je serai aux premières loges pour vous les chroniquer !
J’ai commencé hier par In Extremo, un des piliers du folk allemand qui sont actuellement en tournée pour fêter leurs 20 ans d’existence et leur nouvel album, Quid Pro Quo.
Ça se passait au ColumbiaHalle, une salle de concert assez grande et qui était remplie à ras bord de fans du groupe. On sent que In Extremo jouent à domicile et sont attendus par les fans : la moitié des gens dans le public ont un T-shirt à l’effigie du groupe, et semblent impatients de démarrer la bataille. La salle possédant un balcon, je m’y faufile pour tenter de profiter au mieux de la vue.
La première partie est assurée par Lacrimas Profundere, un groupe de gothic metal dont le seul point commun avec In Extremo semble être le nom en latin. Une voix claire mélancolique, des basses lourdes, c’est sympathique à écouter, mais ce n’est pas pour cela que je suis venue. Le public non plus visiblement, il balance sagement de la tête en attendant la tête d’affiche.
Et soudain, les voilà ! C’est parti pour le show d’In Extremo, et on peut dire qu’ils sont généreux : 2h de concert et pas moins de 24 titres seront interprétés ce soir par les musiciens berlinois. Le décor est révélé, pas très médiéval mais plutôt urbain, avec des éléments en brique rouge et des lampadaires. Dès l’introduction, In Extremo pose l’ambiance : jets de feu, lumières explosives, on est là pour s’en prendre plein la figure.
Sur scène, la plupart du temps, on trouve deux guitares, deux cornemuses (à l’allemande, avec leurs longs bourdons en bois et leur son reconnaissable), une batterie, le frontman « Das letzte Einhorn » et sa voix rauque, mais aussi divers instruments traditionnels de différentes origines, flûte, nyckelharpa, harpe, dulcimer, mandoline… Les musiciens passent d’un instrument à l’autre avec facilité, pour interpréter des morceaux basés sur des mélodies folk avec une solide base rock et des paroles en allemand.
Ils démarrent avec Quid Pro Quo issue de l’album éponyme, avant d’alterner des morceaux de leurs différents CD. Du dernier album, on aura aussi Lieb Vaterland, magst ruhig sein, dont le clip est tout juste sorti la veille.
J’ai beaucoup aimé l’interprétation de Vollmond, qui est accompagnée tout du long par la harpe. J’en profite pour dire que j’ai été épatée par la sonorisation des instruments mélodiques. Moi qui râle souvent parce qu’on ne les entend pas assez, ici le résultat était bluffant : chacun des instruments était clairement distinct des autres, notamment la harpe dont le son cristallin rendait parfaitement par dessus les guitares saturées. Chapeau les techniciens !
Idem pour Gaukler avec le son particulier de la nyckelharpa (qu’on ne confondra pas avec une vielle à roue, comme moi au début, j’ai un peu honte là).
Les morceaux s’enchaînent, les joueurs de cornemuse bondissent partout sur scène. Pour Sängerkrieg, c’est le retour des flammes sur scène dans une mise en scène assez impressionnante. Un peu plus tard, on aura aussi droit à des mini-feux d’artifice, qui ne manqueront pas de faire sursauter et hurler de joie le public.
Public qui sait exactement pourquoi il est là, et connaît parfaitement toutes les chansons. Spielemannfluch est un de ces morceaux où le frontman pourrait tranquillement aller boire une bière dans un coin de la scène : les spectateurs assurent la totalité de la chanson dans un enthousiasme communicatif.
Quand arrive Sternhagelvoll, nous avons droit à une cornemuse irlandaise pour accompagner cette chanson qui parle de boisson et de nostalgie, et à une pluie de confettis qui sont projetés partout dans la salle de concert. Rien que pour ça, la chanson reste un de mes meilleurs souvenirs du concert.
Le concert se termine avec cinq morceaux en rappel. Les musiciens semblent vraiment contents d’être là, à la fin du show ils restent sur scène à se taper dans le dos et blaguer avec le public.
De mon côté je n’ai plus qu’à slalomer au milieu des allemands qui profitent d’une dernière bière pour trouver la sortie, ravie d’avoir enfin vu sur scène ce groupe de folk metal mythique !
Vous pouvez lire aussi la critique de l’album Quid Pro Quo sur Valkyries Webzine.
Setlist :
- Quid pro Quo
- Feuertaufe
- Zigeunerskat
- Vollmond
- Störtebeker
- Gaukler
- Unsichtbar
- Sängerkrieg
- Lieb Vaterland, magst ruhig sein
- Rasend Herz
- Roter Stern
- Frei zu sein
- Spielmannsfluch
- Ave Maria
- Ai Vis Lo Lop
- Sternhagelvoll
- Küss mich
- Black Raven
- Moonshiner
Rappel :
- Himmel und Hölle
- Nur ihr allein
- Liam
- Belladonna
- Pikse Palve