On se réveille le Dimanche avec les jambes qui commencent à sérieusement peser, et oui trois jours de concerts c’est court, pour nos petites gambettes pas tant que ça. Et elles vont être mises à rude épreuves tant cette journée du Dimanche – une fois n’est pas coutume – était surchargée de groupes intéressants à voir.
Report par : Wunjo, Grymauch, IonaStorm, Huginn, Morrigan.
Photos par Guillaume Munin.
Groupes évoqués : Stille Volk, Lecherous Gaze, Skalmold, Municipal Waste, Orphaned Land, Dragonforce, Mgla, Amon Amarth, Kadavar, Ghost, Refused.
____________________________________________________________
STILLE VOLK
Morrigan :
Hmmm Stille Volk. Commençons par une note très positive : il y avait BEAUCOUP de monde sous la Temple pour Stille Volk, cela m’a beaucoup surprise, en bien, évidemment. On n’a pas très souvent l’occasion de voir le groupe, et encore une fois je regrette que ce soit au Hellfest que je les retrouve en général car comme beaucoup d’autres groupes, ce ne sont pas du tout des conditions optimales pour jouer pour un groupe tel que Stille Volk. Le son m’a semblé assez brouillon (j’étais loin, ceci explique peut-être cela, je ne sis pas), de sorte qu’on avait du mal à bien différencier les instruments. C’est bien dommage car l’ambiance si particulière qui est celle des concerts de groupes apparentés au style « medieval » était bien présente. L’ambiance délivrée par le groupe était bien fidèle à eux-mêmes aussi, cette solennité donnant l’impression réelle de se trouver à une célébration païenne, un vrai plaisir à écouter !
LECHEROUS GAZE
Grymauch :
Malheureusement, tout comme la veille, une foule de gens est déjà présent devant la cathédrale et c’est re la queue qui dure trois plombes ! Bon cette fois-ci on n’est pas trop con, on prend les devants et je rate pas le premier groupe que je voulais voir ! Joie ! Et une fois vu, je me dis que j’aurais putain de regretter d’avoir raté ça ! Lecherous Gaze ! Un genre blues punk ultra crado mais doté d’un groove imparable, et surtout dirigé par un chanteur…. et là j’ai toujours pas trouvé d’adjectif qui pourrait le qualifier. C’était à la fois un génie et un looser et il m’a mis la patate et mis mal à l’aise en même temps ! Imaginez des riffs à la Chuck Berry qui aurait été trainés dans la boue et auxquels on aurait ajouté une percu déchainée. Déjà ça met l’ambiance ! Maintenant vous y rajoutez un chanteur intégralement enroulé à la va vite dans du scotch noir qui lui déforme le visage, avec une bosse artificiel sur l’épaule, qui se déplace comme un singe handicapé sous acide. Ah, et son porte micro est pris dans le scotch aussi et rattaché au bonhomme ce qui manque de la faire trébucher toutes les deux secondes ! Pour finir le tableau notre énergumène va picoler durant tout le show et même presque dégueuler sur scène ! Bon, je pense que c’est un rôle qu’il jouait, n’empêche que c’était très impressionnant et puisqu’il faut en parler, musicalement ca dépote. On enchaine les solis graisseux et les roulements de batterie, leur musique est presque tout le temps en perte de contrôle, à l’image du frontman, et après une demi-heure de set on ne sait pas quoi dire. On sait que c’était génial ! Mais dans le détail, que nenni ! A voir absolument !
SKALMOLD
Innrás
Gleipnir
Fenrisúlfur
Að hausti
Með drekum
Miðgarðsormur
Sleipnir
Narfi
Hefnd
Kvaðning
Morrigan :
Les chouchous de Valkyries ! Pourquoi ? Et bien ils sont excellents, ils ont la pêche, et cette bonne humeur ! C’est toujours un plaisir de revoir nos islandais adorés. A peine ils débarquent sur scène qu’ils arborent déjà un sourire jusqu’aux oreilles. Le public ne s’y est pas trompé, il était nombreux, et très motivé pour s’éclater avec le groupe. Skalmold fait partie de ces groupes répertoriés « pagan » qui n’ont aucun instrument traditionnel sur scène (ni sur album), c’est un parti pris depuis toujours, mais vous remplacez ça par une triple dose d’énergie et d’épique, ça compense largement ! Show carré, bon son d’ensemble… Rien à redire sinon que si vous n’y étiez pas, vous avez loupé quelque chose tellement c’était bon, tout simplement !
Huginn :
Une des grosses attentes de ce festival, les islandais de Skalmold m’avaient déjà séduits avec Med Vaettum. Ils nous servent leur fameux mélange de death mélo épique reconnaisable entre tous, et avec le sourire. C’est ce que je retiendrai principalement de leur show, d’ailleurs : leur énergie et le plaisir bien visible de jouer dvant une Temple bondée. La lancinante Narfi ou encore Gleipnir et sa mélodie dansante étaient des inratables, que ce soit au niveau musical ou de l’ambiance, et le concert entier était sous les mêmes auspices. On peut dire que leur enthousiasme n’avait d’égale que leur prestation. Quelle claque !
MUNICIPAL WASTE
Grymauch :
Aller pas le temps de tergiverser on file aux mainstages pour Municipal Waste qu’on arrive a choper en milieux de set ! Pas encore arrivé sur place que ça sent bon, leur thrash sans concessions me chatouille les oreilles et surtout leur sublime bannière représentant un certain D. Trump se tirant une balle en plein poire me caresse la rétine telle un drap de satin. Les américains ne manquent pas de mots doux pour cet illustre personnage, ils lui ont même refait une chanson initialement adressée à un confrère du nom de Bush ! Bref, dans la fosse ça bouge, faut y aller en connaissance de cause hein, moi je me contente de mater de loin sur les écrans comme un gros fragile les moults empoignades et circle pit qui se lancent dans la bonhommie générale ! Une demi-heure aura suffi à Municipale Waste pour foutre un sacré bordel, réveillé tout le monde pour de bon, et jouer une bonne tripoté de titres armé de leur bonne humeur habituelle ! Enfin « aura suffi », c’est vite dit car manifestement ils ont dû trop bavarder entre les titres étant donné qu’on leur refuse de jouer l’excellent Born To Party en raison des horaires à respecter… On se quittera donc sur un bon gros « Municipal Waste is gonna FUCK YOU UP » !
ORPHANED LAND
Ocean Land
All Is One
The Simple Man
Barakah
The Kiss of Babylon
Olat Ha’tamid
Sapari
In Thy Never Ending Way
Norra El Norra (Entering The Ark)
Ornaments of Gold
Morrigan :
Alors, forcément mon objectivité quand on en vient à Orphaned Land est plus que contestable. I faut dire que c’est toujours aussi agréable de voir les israéliens se produire en live avec toute leur bonne humeur, leur énergie, et leur très grande maîtrise. Le Hellfest n’a pas fait exception, je ne soulèverai donc que deux petits points « négatifs » (parce que oui, il y a toujours des choses à améliorer) : le son de la batterie était bien trop fort par rapport au reste, ce qui a nui surtout à la voix de Kobi qui a eu un peu de mal à s’imposer au départ. Bon, les basses dans l’ensemble sur le festival étaient tout le temps trop fortes, on n’en tiendra donc pas rigueur à ce groupe en particulier. Second point : la setlist sans surprises. Ou cette setlist est excellente, mais je trouve cela un peu regrettable d’entendre exactement les mêmes morceaux dans le même ordre que sur les deux fois que je les ai vus en salle cette année avant le festival. Vivement la nouvel album pour renouveler un peu tout ça… Un point très positif par rapport à ce concert en particulier à mon sens, a été la grande curiosité des festivaliers, qui pour beaucoup d’entre eux ne connaissaient pas OL et se sont arrêtés écouter, apprécier la musique dans un superbe esprit bon enfant.
Grymauch :
Pour la suite pas besoin d’aller bien loin, Orphaned Land se produit sur l’autre mainstage ! La fatigue me rattrapant j’ai suivi le concert de loin allongé dans l’herbe, au soleil (merci Evelyne !) et la formation Israélienne m’a offert un agréable moment de repos. Le set débute sur les samples arides et mystiques d’Ocean Land et l’on est immédiatement plongé dans cette atmosphère orientale qui fait la marque du groupe. Les quarante minutes qui suivent se sont écoulées très vite aux sons des cultes All is One ou encore Sapari, et n’étant pas un grand connaisseur du groupe, j’ai vraiment aimé découvrir cet excellent titre qu’est Olat Ha’tamid ! Putain c’te joie de vivre ! Je l’écoute presque quotidiennement depuis ! Ca a contre balancé un peu l’ambiance avec le message de paix qu’a délivré le frontman plus tôt lors d’un petit discours entre deux chansons, sur l’importance de faire fi des différences et surtout des religions, trouver un moyen de tous s’entendre et s’aimer etc… Ce qui nous rappelle qu’ils sont originaires de terres ravagées par la guerre en ce moment même. Bon ça devient trop dramatique pour un live report, je vous invite tous a aller écouter Olat Ha’tamid ! C’est bon ? Aller, pour finir le show, Orphaned Land nous interprète un titre du tout premier album, Ornaments of Gold, ses riffs assez rudimentaires, mais surtout ses chœurs très solennels.
DRAGONFORCE
Holding On
My Spirit Will Go On
Heroes of Our Time
Cry Thunder
Through the Fire and Flames
IonaStorm :
Quoi qu’on en dise Dragon Force fait partie de mes chouchou et ce Hellfest est l’occasion rêvée de les voir en live pour la première fois ! C’est le créneau de 14h qui leur a été attribué et … pardon ?!! Vous avez dit 14 h ? Pour moi le groupe mérite bien plus qu’un set de 30 minutes en début de journée. Quoi qu’il en soit ils sont bien la et le public… bah non en fait. Dès les premières minutes de jeu Marc Hudson rencontre de gros problèmes de retours, et il n’est pas le seul malheureusement… C’est tout le public qui subit les problèmes de sons.
Malgré les talents qui foulent la Mainstage seule la batterie se fait entendre. Oui oui ON A PAS ENTENDU DE GUITARE DANS DRAGONFORCE !
On pense d’abord à un couac, tout le concert ne peut pas se faire sans guitare, ha si ! Je crie au sabotage ! Quelle frustration de voir Herman Li mais de ne pas entendre la moindre note !Heureusement que Frédéric Leclercq apporte sa spontanéité et sa bonne humeur entre les chansons, allant même jusqu’à casser une corde sur scène (chapeau, l’artiste).
Et voilà que 30 minutes sont déjà passées. Je pars énervée contre cet ingé’son mais ce n’est que partie remise, j’ai bien l’intention de retourner les voir, et qu’ils puissent enfin tout déchirer !
MGLA
Morrigan :
Un peu de noirceur dans ce bas monde. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Mgla, il est temps de s’y mettre tellement ils sont devenus réputés dans la « nouvelle » scène black metal. Ce n’est pas du trve, c’est même pas mal mélodique, c’est des musiciens dont on ne voit pas les visages, dissimulés derrière des voiles noirs, c’est une ambiance très malsaine et prenante. Forcément la tente débordait littéralement de monde, on a donc fait le pari de rester loin (et oui le Hellfest et ses trois milliards de personnes, soit tu campes toute la journée devant une scène pour voir un groupe, et tu fais une croix sur plein d’autres, soit tu restes loin mais tu peux voir plus de groupes). En tout cas les polonais ont la palme du meilleur son sur un concert de black que j’ai vu cette année sur le festival.
AMON AMARTH
The Pursuit of Vikings
As Loke Falls
First Kill
Cry of the Black Birds
Death in Fire
Deceiver of the Gods
Runes to My Memory
War of the Gods
Raise Your Horns
Guardians of Asgaard
Twilight of the Thunder God
Morrigan :
A la base le plan c’était : on voit le début d’Amon Amarth, on va voir Empyrium, et on revient pour Ghost. C’était sans compter sur la foule que l’on n’a jamais pu traverser (sinon on aurait loupé quasiment tout). Du coup on a fait le choix de rester devant Amon Amarth, parce que qu’est-ce qu’il est bon et efficace ce groupe en live ! A noter la présence d’un nouveau batteur qui a, semble-t-il, apporté pas mal de fraîcheur au sein du groupe. Ce dernier pouvait jouer assez faux ces derniers mois/années, et au Hellfest rien de tout cela ! C’était bien notre machine de guerre viking, et ses proues de drakkar qui était là pour notre plus grand plaisir.On a beau les avoir déjà vus plein de fois, personnellement je ne m’en lasse pas des flammes, des dragons, d’un Johan Hegg avec toujours autant de présence, des « Guardians. Of. Asgaaaaaaard » (*voix caverneuse*).
KADAVAR
Grymauch :
Direction la valley pour la dernière fois du week end ! On se réjouit vite car c’est pour aller voir les fous furieux de Kadavar ! Bon, absolument rien à redire sur ce show de malade ! Déjà qu’en skeud ça fout la patate, mais la devant une valley bien remplit, le trio allemand a tout déchiré ! Ils ont balancé leur rock psyché avec une ferveur qui ferait pâlir un curé intégriste enchainant les solis de guitare aussi inspirés qu’efficaces, et le riffing plus groovy tu meurs où la basse a pris la pleine mesure de l’expression « poser ses couilles sur la table ». Voilà ce fut 50 minutes d’un show ou tu ne peux que te donner à fond animant ton corps de spasmes rythmiques incontrôlés, payant ta bière à ton voisin sur fond de stoner d’un ancien temps, participant à la liesse commune de tout ton être, poussant jusqu’à ses derniers retranchements un corps qui n’en peux déjà plus depuis la veille. Kadavar a assuré jusqu’aux dernières notes et c’est sous l’ovation générale qu’ils quittent la scène.
GHOST
Spirit
From the Pinnacle to the Pit
Body and Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
Spöksonat
He Is
Absolution
Mummy Dust
Monstrance Clock
Morrigan :
DECEPTION… Je pense avoir été l’une des seules à ne pas du tout aimer ce concert. C’est vrai il y avait des « confettis » (ou plutôt billes de banque à l’effigie de Papa Emeritus), il y avait des flammes et des feux d’artifice, il y avait un gros travail sur les lumières et quelques surprises : les bonnes sœurs, le chorale des enfants, mais manquait au bataillon l’âme même de Ghost. Celle qui faisait que je les aimais à la folie en live. Voix sur-modifiée, trop de communication « à côté de la plaque » (« Coucou Clisson, ça va bien ? » c’est quand même très bizarre quand on célèbre une soi-disant messe noire, ça fait sortir du rituel et du show total dans lequel ils voulaient nous plonger). En bref, plus rien de naturel, et à ce niveau là, je préfère aller voir un vrai show d’un pur artiste de pop. Papa qui ne prend même pas la peine d’avoir un micro sur Monstrance Clock, les choeurs d’enfants en playback, le strict minimum de titres des premiers albums (au cas où les fans de la première heure soient venus quand même), un public assez irrespectueux (et que je regarde mon portable tout le concert, et que je pogotte alors que l’ambiance ne s’y prête pas, et que je filme/prend des photos, et que je m’incruste et te choure ta place 5mins avant le concert). Non seulement le public était pénible, mais ce n’est plus le Ghost que j’aimais tant. Il fallait que mon dernier concert sur cette édition du festival soit ma plus grosse déception de ces 3 jours.
Grymauch :
Après s’être copieusement restauré (indien quand tu nous tiens !) et abreuvé, c’est aux mainstages qu’on se retrouve pour le show de Ghost ! J’aurais tout entendu sur leur performance de ce soir, c’était génial ; oé sympa ; bof ; et le traditionnel « c’était mieux avant » ! Pour ma part c’est la première fois que je les voyais alors je jugerais seulement à partir de ce que j’ai vu ce soir-là et OH MY GOD C’ETAIT TROP BIIIIIIEN ! Nan, sérieusement, c’était vraiment cool ! J’avais écouté les deux albums comme ça sans plus rentrer dedans appréciant l’accessibilité de la musique, et tous mes faibles acquis ont été sublimés par un show retentissant évidemment soutenu par l’acting de Papa Emeritus ! Je ne reviens pas sur la toute-puissance des titres que sont Year Zero, He Is ou Cirice, c’est indéniable qu’ils mettent tout le monde d’accord, et si c’est pas le cas vous êtes dans l’erreur, mais je vais un peu plus m’attarder sur ce personnage qu’est Papa Emeritus. Au sein d’un festival ou chaque groupe vient jouer avec toutes ses tripes, envoyant une purée toujours plus extrême, toujours plus rapide, toujours plus épique ou toujours plus groovy, c’est ultra rafraichissant d’avoir une formation qui prend le temps de poser l’ambiance par de simples interactions avec le public. Et ce jeu de scène tout en mesure développé par Papa Emeritus qui up son score de charisme toujours plus haut au fur et à mesure des prises de paroles, que ce soit pour introduire les Sisters of Sin ou pour nous rappeler que nous les français on aime les baguettes, à chaque fois c’est une intervention qui marque.
Et le summum de la classe, ce final… Notre pape favoris nous explique pieusement qu’assister à un concert c’est un peu comme consommer l’amour, le public et les musiciens se retrouvent ensemble avec un désir brulant de partage et de communion, et c’est ainsi que démarre Monstrance Clock, ode à l’orgasme féminin, soutenue par une chorale d’enfants du plus bel effet ! La tension monte, premier refrain, les corps palpitent, deuxième refrain, les esprits se transcendent et au troisième refrain un feu d’artifice explose en une métaphore peu subtile mais Ô combien légitime d’un orgasme synchronisé. On revient gentiment à nous savourant encore ces émotions vives qui se muent doucement en un souvenir que l’on ne cessera de revivre jusqu’à l’usure. Pas mal pour un dépucelage de Ghost ?
IonaStorm :
Que les minutes sont longues devant la Mainstage en attendant Ghost. Arrivée en avance, j’ai réussi à ne pas boire de bière depuis plusieurs heures histoire de ne pas perdre MA place. Ghost fait partie de mes incontournables sur ce Hellfest et j’ai hâte de voir leur show sur mesure préparé pour le l’occasion.
Nous sommes très nombreux à attendre l’arrivée du Papa et plus le temps passe plus les cris d’impatience se font entendre. Ils arrivent un à un sur scène, et voici le début du voyage. Papa est plus impressionnant que je ne l’avais imaginé, dans sa belle tenue violette. Spirit ouvre ce rituel onirique, accueilli avec ferveur au près du public.
Dès la 3è chanson le spectacle prend un nouveau tournant : des sœurs montent du scène sous le discours de Papa qui les invitent à descendre dans la foule. Body and Blood est lancée et le public doit boire le sang que les bonnes sœurs leur servent. Parce que oui le métaleux boit du sang et sacrifie des vierges pendant les festivals, okay j’arrête le second degré ici. Ghost sont les rois de la provocation et je regarde ce spectacle avec le sourire aux lèvres.
Les bonnes sœurs nous quittent alors que papa a revêtu son plus beau costume civil, sans sa coiffe il paraît presque séduisant. Les titres s’enchaînent et l’apogée vient avec He Is et Absolution joués à la suite. Le public est galvanisé, acclamant Papa dans chacun de ses délires.
Puis vient Monstrance Clock, nous retrouvons nos bonnes sœurs adorées, distribuant des capotes aux premiers rang. Elles reprennent en cœur les paroles mais .. elles ne sont pas seules ! Les enfants de l’école primaire de Clisson montent sur scène pour chanter ce refrain (vous avez dit provocation??). Papa continue son show, jusqu’à l’apothéose, le feu d’artifice qui vient terminer ce spectacle déjà mémorable. À peine nous tournons nous vers celui ci que les artistes ont déjà quittés la scène, dans toute la modestie qui est la leur. Ils n’ont pas attendu la fin du feu d’artifice pour profiter de l’ovation du public (merci!). On repart de ce concert en se disant que c’était vraiment le meilleur de tous, mais avec pour seul regret de ne pas avoir attrapé de dollars 666 à l’effigie de notre très cher Papa. Bref un show spécial pour un groupe spécial dans un festival spécial. MERCI !!
REFUSED
Grymauch :
J’avais déjà évoqué la fatigue tant mentale que physique qui m’assiégeait de plus en plus, et bien à ce moment de la soirée, j’étais au plus bas. Et rien au monde n’aurais pu se mettre en travers de moi et de Refused ! Direction la Warzone, ce Hellfest je le finis en grande pompe, déversant les dernier malheureux PV qu’il me reste sur les barrières juste devant la scène ! J’ai découvert le groupe récemment avec le dernier album et quand j’ai vu le petit break qu’ils ont pris entre 1997 et 2015 j’avais un peu peur que ce soit le genre de groupe qui revient pour le flouz… Que nenni, déjà ce dernier album est une véritable tuerie, et ce concert était au-delà de mes espérances ! Les suédois débarquent en toute simplicité, sauf le frontman en costard rouge et chemise noir, pourquoi pas, et balance le premier titre du dernier album, Elektra. A ce moment je ne réponds plus de rien, je dédie mes dernières forces à hurler les refrains avec autant de rage que le chanteur ! Ce dernier, totalement survolté, se retrouve pour le deuxième ou troisième titre, je sais plus trop, debout sur le public, oui debout, proférant son couplet comme si de rien était avant de se laisser tomber en slam pour laisser le loisir au musiciens d’envoyer toute la puissance d’une instru ravageuse ! On le retrouve bien vite sur scène jouant son petit numéro de yoyo avec son micro, le tout en rythme avec la musique, putain ce mec est un dieu.
La setlist est plutôt bien équilibrée entre chaque album ce qui permet d’aérer un peu le show en contrebalançant la hargne des anciens titres bien punk tel The Deadly Rythme avec les nouveaux morceaux qui sont un poil plus léger niveau rage, comme Servants of Death ou Dawkins Christ. Cela étant dit au premier rang ça a été un véritable enfer, que j’ai certes parcouru avec joie, mais un enfer quand même. J’en profite au passage pour adresser un grand merci aux ramasseurs de slammeurs qui étant pourtant aux premiers rangs exercent un sacré boulot qui passe finalement inaperçu ! Nan parce que quand le mec saute sur la barrière pour ramasser un gros sac à vin qui slamme on n’sait comment, se remet en position esquivant un jet de broc vide pour illico secourir son collègue en galère avec une rangers dans la gueule, moi j’dis qu’il faut du courage, chapeau les gars.
Bref, avant le dernier morceau, le frontman entame son laïus remerciant l’assemblé d’esquiver Black Sabbath pour venir les voir si nombreux, rappelant que le Hellfest est un festival formidable etc… Et embrayant direct sur une verve féministe proprement émouvante. Parce que le coup du « Ce festival est vraiment génial, vraiment ! 160 groupes ! Et seulement 5 femmes ! C’est intolérable… etc », je serais incapable de retranscrire la justesse de ses propos, n’empêche qu’il a soulevé le respect de l’assemblé ! Et finalement il clos son discours avec un sobre « On a écrit une chanson qui parle de ça. » Et là, bim ! Le cultissime New Noise pour finir ! Finir un concert fabuleux, finir un festival riche en expérience musicale, mais surtout finir d’achever mon corps meurtri ! Aller je donne tout ce que j’ai, encore, et je crois que tout le monde s’est passé le mot tellement c’est le bordel, et aussi subitement qu’elle a commencée, elle se termine sous une ovation puissante et sincère.
LE HELLFEST VU PAR…
Morrigan
Les tops :
-
Rammstein / Dark Fortress / Mgla
-
Les toilettes nombreuses et relativement propres
-
Très belle organisation dans l’ensemble, comme d’habitude
Les Flops :
-
Beaucoup, mais alors beaucoup trop de monde : être obligés de faire des croix sur des concerts parce qu’on ne peut juste pas traverser le site, c’est une honte.
-
Les files d’attente monstrueuses
-
Son fort et avec énormément de basses (je doute que les 105db étaient respectés tout le temps)
-
Heidevolk / Gutterdammerung / Ghost
Wunjo
Les Tops :
-
The Offspring, Inquisition, Archgoat, Taake, Black Sabbath
-
Le déplacement du skate park qui libère la place devant les tentes et le réaménagement de la warzone qui fluidifie les déplacements
-
La météo ! A part un peu de pluie le vendredi, la température était tout à fait adaptée aux longues marches Hellfestiennes
Les Flops :
-
Rammstein
-
L’attente à l’entrée (cathédrale) et l’espace devant les Mainstage pas du tout adapté – ou alors trop de monde pour le site ?
-
La programmation étonnante de la Temple et de la Altar : un samedi fade et un dimanche trop chargé
-
Les coquins qui volent les chaises sur le camping : dans quel monde on prive un festivalier du repos qu’impose son séant épuisé ?
Huginn
Les tops :
-
Korpiklaani, Solefad, Myrkur
Les Flops :
-
La foule
-
L’attente
-
La Kro
Grymauch
Les Tops :
-
Refused, Jambinaï, Ghost, Kvelertak
-
Orga mieux huilée, j’ai personnellement jamais attendu plus de 10 min pour une bière et les chiottes ont toujours été propres quand j’y étais
-
Cadre soigné, particulièrement avec les dernières installations
Les Flops :
-
Trop de monde. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de monde, c’est vraiment le ressentit qui m’a le plus marqué cette année, et pourtant je fuis les grosses têtes d’affiches.
Iona Storm
Les Tops :
-
Shinedown, Ghost, Sixx Am, Within Temptation, Rammstein.
Les Flops :
- Dragonforce, The Amity Affliction, Tarja, Ludwig Von 88.