[Report] Folklore Invasion, au Blackland à Berlin

C’est l’été à Berlin. Les métalleux allemands ont migré vers les festivals incontournables tels que Wacken, Rockharz ou Summerbreeze. Tous ? Eh bien non ! Il y avait du monde au Blackland pour une sympathique soirée folk metal.

Le Blackland est un des bars metal bien connus de Berlin,  qui organise des concerts, des scènes ouvertes et aussi des karaokés (metal, évidemment). Déco à base de démons et d’orcs à l’intérieur, sympathique terrasse avec barbecue à l’extérieur, tout était en place pour la troisième édition de la soirée Folklore Invasion. Quatre groupes de différentes origines s’apprêtent à nous remplir les oreilles de grattes agressives et de gentils flutiaux (ou l’inverse).

On commence par Fenya, les locaux de l’étape : ayant raté le groupe berlinois plusieurs fois de suite, j’étais ravie de les voir enfin à l’œuvre. Ils sont huit, autant dire que la scène est un peu petite pour eux, et il y a tout ce qu’il faut dedans : deux guitares, un violon, une flûte, un accordéon-piano. La chanteuse alterne entre différents styles, voix claire haute, puis grave, puis growl, et elle s’en sort plutôt bien. On est sur un folk metal plutôt conventionnel, avec des mélodies bien marquées. Entre deux compos, ils nous feront une reprise d’Inis Mona d’Eluveitie, ce qui nous confirme quelles sont les inspirations du groupe. Il y a de l’énergie et de la bonne humeur, que demander de plus ?

Fenya

Vient ensuite Goats of Mendes, un groupe allemand qui se définit comme wiccan metal. Après les petits jeunes de Fenya, la moyenne d’âge augmente sensiblement sur scène, et le lineup se réduit au strict minimum : deux guitares, basse, batterie. Le chanteur est assez impressionnant. Deux têtes de plus que tout le monde, barbe et cheveux conséquents. Imaginez que Hagrid part faire du pagan metal dans la Forêt Interdite avec les centaures et les araignées. Voilà un peu l’ambiance qu’il y avait sur scène. J’aime beaucoup son growl, pas trop crié, il a une voix naturellement grave et caverneuse qui nous raconte sabbats, sacrifices et autres rituels. Mention spéciale pour la dernière chanson de leur set, Duende, aux accents espagnols.

On enchaîne avec un groupe bien connu chez Valkyries Webzine : Hypocras ! Pour ma part, c’était la première fois que je les voyais en live, mais mes collègues m’en avaient dit beaucoup de bien.  Hypocras c’est du death, avec une petite flûte qui n’a l’air de rien, comme ça, mais dont les mélodies affirmées vont mener tous les morceaux avec assurance. Le reste est tout aussi efficace, que ce soit les guitares, la batterie, tout le monde est au top, pour une chouette démonstration de folk metal. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le dynamisme du groupe sur scène, les grands sourires et la complicité évidente des membres du groupe. Là où d’autres gardent une figure de marbre et des moues sinistres, pas de ça chez Hypocras. Et c’est communicatif puisqu’ils ont réussi à faire bouger un public jusqu’ici plutôt statique.

Bref, un très bon moment en leur compagnie. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à aller lire les chroniques de mes collègues, ici, ou encore !

Ymyrgar

Enfin, la tête d’affiche s’installe. C’est Ymyrgar, un groupe tunisien qui propose un mélange détonnant : des influences pagan metal plutôt nordiques avec références aux vikings, aux dieux nordiques, et tout ce qui va avec, et accents orientaux tout en finesse. Ça vaut vraiment le détour. Malheureusement, comme pour les groupes précédents, le son n’était pas au top, et le groupe a dû subir des problèmes avec le violon et la flûte. Sans se démonter, ils enchaînent les morceaux. Ça commence souvent calmement, par une intro envoûtante à la harpe ou à la flûte, avant de balancer du lourd à l’aide de leurs trois guitares et une batterie percutante. J’ai particulièrement aimé les voix, car le chanteur s’entoure souvent de deux autres musiciens dans les refrains, et leurs voix graves à l’unisson donnent soudain une ambiance plus profonde, spirituelle, à l’ensemble. Une vraie belle découverte que je vous conseille si vous ne connaissez pas encore.

Photos : Frank Reding

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