La reprise des concerts se poursuit tranquillement pour moi. Hier soir, je me suis rendue pour la première fois à La Clef à Saint-Germain-en-Laye, unique étape francilienne de l’Ascension Tour – Act I de Regarde Les Hommes Tomber. L’ouverture des portes s’est faite à 20h, et dès mon entrée dans le bâtiment, je me dirige directement vers l’espace merchandising pour me procurer ne serait-ce qu’un vinyle du groupe. Mission accomplie, mon vinyle d’Ascension a même été signé par trois des musiciens en prime ! Mon verre de cidre en main, me voilà parée pour retrouver les trois groupes programmés à l’affiche. La salle se divise en deux parties, l’une assise avec les gradins, l’autre debout dans la fosse. On ne perd pas les bonnes habitudes, je me place au premier rang.
Une demi-heure plus tard, Demande à la Poussière entame son set devant un public encore clairsemé. Le groupe, prenant la forme d’un quartet pour les lives, est composé d’un chanteur/guitariste, d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur. Depuis que j’ai découvert DALP aux côtés de White Ward, Borgne et Æthĕrĭa Conscĭentĭa il y a deux ans, la formation parisienne a sorti en ce début d’année son deuxième album intitulé Quiétude Hostile chez My Kingdom Music.
Ma première rencontre avec le groupe s’était révélée mitigée, j’avais eu du mal à me laisser apprivoiser par ce black metal pesant et torturé agrémenté de sonorités doom, sludge et hardcore. Maintenant que je savais à peu près à quoi m’attendre, j’ai un peu plus apprécié le set, mais pour ceux qui voyaient le groupe pour la première fois, un quart d’heure de plus n’aurait pas été de trop pour parvenir à appréhender ce mélange de styles assez particulier. Pour le dernier morceau, le chanteur s’est permis une extravagance scénique en actionnant à l’aide d’une manivelle une alarme. Après ses remerciements, celui-ci quitte la scène sur une conclusion instrumentale.
Une heure plus tard, place aux Niçois de Svart Crown que je revois trois ans après leur passage au Trabendo en première partie de Carach Angren et Rotting Christ. Le quartet promeut actuellement son cinquième album Wolves Among the Ashes paru l’an dernier chez Century Media Records.
Sur une intro à l’atmosphère rituelle, le batteur est le premier à entrer en scène et semble se recueillir. Le chanteur/guitariste JB Le Bail, connu également pour ses apparitions vocales pour le projet loufoque Igorrr, débarque ensuite aux côtés du guitariste, qui assure également les chœurs en chant hurlé, et du bassiste. J’avais gardé le souvenir d’un black/death bien brutal à la Behemoth lors du concert à Paris, et c’est effectivement ce que le groupe nous a délivré ce soir. Les spectateurs sont maintenant plus nombreux dans la salle, et ça headbanguait sec. Quelques pogos ont également pointé le bout de leur nez. Le chanteur prend la parole pour annoncer un nouveau morceau qui sera issu du prochain album. Décidément, le groupe ne chôme pas et est déjà de retour en studio, on a déjà hâte d’en entendre plus sur la prochaine tournée !
L’atmosphère s’alourdit, un rituel se prépare, des bougies et de l’encens sont disposés de part et d’autre de la scène. Peu avant 23h, les Nantais de Regarde Les Hommes Tomber entament leur « Ascension ». Le chanteur, encapuchonné, et les gratteux se présentent dos au public. Je n’avais pas revu le quintet depuis le Motocultor en 2016, et comme en festival et en concert en intérieur, on ne profite pas tout à fait de la même façon, cela m’a fait plaisir de retrouver le groupe dans des conditions différentes. RLHT officie dans un post-black metal abyssal, solennel, introspectif, teinté d’influences sludge, et n’est pas sans rappeler d’autres formations françaises du genre comme The Great Old Ones, Deluge et Celeste. Le chanteur est loin d’être dénué de charisme et ne fait pas dans la dentelle, surtout quand il s’agit de dégager un spectateur légèrement alcoolisé de la scène à coup de pied… de micro ! Pour la fin du set, le son gagne en intensité, nous attire « au bord du gouffre », et la fumée se propage, tandis que les torches sont allumées. Le groupe salue le public en toute humilité, presque sans un mot, et éteint les flammes avant de quitter la scène.
SETLIST : L’Ascension / A New Order / The Renegade Son / The Crowning / Stellar Cross / The Incandescent March / Au bord du gouffre