Que serait un fest sans ses bons et ses mauvais côtés, sans ses moments de pure jouissance et ses impondérables ?
Passons sur les quelques déboires qui ont précédé le coup d’envoi de la seconde édition du Ragnard Rock Fest. A chaque jour suffit sa peine !
Déboires d’ailleurs bien vite oubliés lorsque l’on découvre, bouche bée, l’étendue du nouveau site implanté dans la majestueuse vallée suranaise, que les montagnes verdoyantes protègent avec bienveillance.
Une fois entrés dans cet univers, le festivalier fait un bond dans un autre continuum espace-temps, et n’en ressort qu’après avoir vu disparaître dans l’ombre de l’Odin Stage les musiciens de Nargaroth, et que le silence, tel la brume présente ce soir-là, commence à envelopper doucement la vallée.
Récit de ces trois jours d’immersion dans ce vortex musical, culturel et fraternel.
Warm up :
(Grymauch)
Ah ! Que j’avais hâte de retrouver les Ukrainiens préférés du Ragnard Rock ! Déjà l’an dernier ça a été une sacrée prouesse de les faire venir, les revoir cette année montre à quel point ce pari fut un succès complet. Malheureusement, tout n’a pas été aussi bien huilé que l’an passé et c’est avec un retard non négligeable que Nokturnal entre en scène. L’effet est palpable, les musiciens grimés comme à l’accoutumée prennent place sous l’ovation générale, puis le chanteur, posant un pied sur le retour lance un riff étrangement faiblard et au moment de chanter quelques secondes plus tard aucun son ne sort du micro, en fait aucun son ne sort tout court, le riff que l’on peinait à entendre venait des retours sur scène… Bon l’entrée est un peu ratée, les musiciens repartent comme ils sont arrivés en attendant que les problèmes techniques soient réparés. Il aura fallu un sacré bout de temps pour que tout revienne à la normale, et même si le public retrouve sa ferveur, ça n’a pas l’air d’être le cas pour Nokturnal qui a « fait l’taff » sans plus de commodités. Et c’est bien dommage d’autant plus que le show a été écourté au bout d’une quarantaine de minute, laissant tout de même le loisir aux Ukrainiens de nous jouer leur célèbre hymne Ukraine !
Cela dit ces quarante minutes auront soulevé une audience conquise répondant allègrement aux rares appels à lever le poing du chanteur et c’est l’avantage d’un groupe comme celui-ci, le show plutôt statique de ses membres n’enlève rien à la qualité et la puissance de leurs compostions !
(Elfe Noire)
La file d’attente à l’ouverture du festival ayant eu raison de ma patience, je ne pourrai vous narrer que le dernier concert de la soirée Warm Up, à savoir les très attendus Nokturnal Mortum.
Pour l’anecdote, histoire de commencer ce fest sous les meilleurs auspices, …ou pas, voilà qu’un ampli fait faux bond au groupe précédent en plein milieu de sa prestation. On s’en amuse, allez, ce sont des choses qui arrivent !.. Hum. On s’inquiète quand même pour la suite du fest…
Puis le public fébrile trépigne, Nokturnal Mortum va faire son entrée !!!
…préparation de la scène avec ses fameux micros finement décorés, tests sono ok… le groupe s’absente pour se préparer.
On attend.
On attend.
Thor nous offre le spectacle inquiétant des éclairs au loin. Ambiance.
On attend… bon…
On att….. Pfffff mais qu’est-ce qu’ils foutent ???
On ne connaîtra pas les raisons de cette longue attente (j’ai ouïe dire des problèmes techniques). Quoi qu’il en soit, le groupe fait enfin son entrée alors que le public commençait à exprimer son impatience. Haaaaaa !!! Enfin !!! Nokturnal !! Nokturnal !! Nokturnal !! Tel Odin embrassant son peuple de sa bienveillance, Varggoth ouvre les bras, le public crie, les bras se lèvent… et là… rien. Le fiasco !! Allez, vaut mieux en rire…
Un set un peu différent de leur première prestation en 2015 (3 titres en commun), pour ma part j’ai trouvé l’ensemble un tout petit poil décevant, globalement plus dark et moins dynamique. Mais tout est relatif, l’ensemble était stimulant et puissant, l’énergie était au rendez-vous.
Ukraine était sans conteste le meilleur choix pour terminer le set en beauté, suite auquel le chanteur le gratifie le public d’un mignon »you’re the best ! ». Merci m’sieur !
Setlist :
Weltanschauung
Voice of Steel
In the Fire of the Wooden Churches
In Shackles of Time
Hailed Be the Heroes
Ukraine
Vendredi 22 juillet, 15 heures, Heim Stage. Tout le monde est prêt à giguer sous un soleil qui commence à se faire de plomb, mais peu importe.
Ils sont là, les 4 artistes du groupe Acus Vacuum et dès les premières notes, qui s’envolent en douces mélopées, c’est la folie qui s’empare du public !
Bien qu’acoustique, le groupe reste fidèle à lui-même et à sa réputation de troubadours qui savent mettre l’ambiance avec ses morceaux médiévaux dansants à souhait !
Et puis, difficile de rester de marbre face à un groupe à la bonne humeur communicative !
Un peu plus calme que d’habitude (c’est l’effet acoustique), la setlist a tenu ses promesses de bonnes danses des pieds et de mouvements de foules !
Même si la chaleur était au rendez-vous en ce bel après-midi, le public n’est pas resté mollasson et le groupe n’a pas flanché et, au contraire, a tenu la cadence !
Et les fans, et les moins fans, ont repris en rythme les morceaux phares !
Il s’agissait du deuxième groupe à tester cette nouvelle scène mise en place par le Ragnard Rock, alors faisons grâce des retards, décalages, problèmes techniques.
Comme un échauffement, le public repart certes pas rassasié mais pas sur sa faim non plus, près à s’agiter de nouveau sur Acus Vacuum dès le lendemain, sur la Main Stage.
Vous chantiez ? Et bien giguez maintenant !
Setlist :
Intro
Draconis
Sansonette
Bransle de Michaut
Game of Thrones: Main Title
Barbraton
Ordene Oro
In Taberna
Dulcima
Platterspiel
Rota Infernalis
(Grymauch)
Des claques, des claques, des claques. Je ne le sais pas encore mais ce concert de Boisson Divine sera le premier d’une longue série de claques auditives que je prendrai avec joie tout le week end ! Cette, relativement jeune, formation (déjà deux album à leur actif !) nous vient du Gers apportant avec eux un heavy metal ultra punchy d’où vibre un fort amour de la Gascogne et de ses traditions. L’on est directement baigné de cette chaleureuse atmosphère du sud-ouest dès l’intro avec l’air de Joan petit que dança, puis Boisson Divine enchaine sans préambule avec un morceau de leur premier album Que Me’n Tornaréi. Ca y est le ton est donné, celui d’une musique énergique qui t’entraîne dans la danse, quelle qu’elle soit, au rythme de ses chœurs pleins de fierté, au son si évocateur du sud de la Boha (sorte de cornemuse) ou encore par le simple entrain et plaisir qu’ont les musiciens à jouer sur scène ! Par deux fois le chanteur nous informe que c’est leur premier concert devant un public de musiques extrêmes et là on s’dit « Mais pourquoi ? Ils y ont carrément leur place ! C’est trop bien ! » Et effectivement le pit se donne gaiement dans un ballet de poussière formant une alchimie sincère avec une formation tout sourire devant le remue-ménage qu’ils provoquent ! Tu m’étonnes que jouer devant des retraités ça doit moins swinger ! En même temps avec des titres comme Quin Braguèr nous on n’a pas l’choix ! Comment veux-tu faire autrement que de reprendre le refrain en hurlant comme tu peux un gascon plus qu’approximatif et en levant le poing au rythme des ohOh ! ? C’est tout bonnement impossible alors voilà, on fait de l’air guitare sur le solo de Que de Melhor, on reprend en hurlant les « lay la la la lay » de Los Tilholèrs et on s’extasie devant la toute-puissance de la composition du dernier titre du concert (issu du dernier album Volentat sorti seulement quelques mois auparavant !) j’ai nommé Dauna de Brassempoi.
Le concert se finit sous l’ovation générale et l’on en redemande encore ! Ah ! Le groupe hésite et manifestement non ils n’ont pas le temps… Dommage j’aurais bien aimé entendre encore un peu de cet étrange instrument qu’est la Flabuta !
(Wolpertinger)
Quand on parle de patriotisme, on sous-entend revendiquer son appartenance à son pays. Pour moi, c’est revendiquer l’appartenance au Sud-Ouest de ce dernier, cette terre où l’on est tout espanté d’entendre des expressions qu’on ne comprend pas, où l’on se caille quand il pèle, où l’on bougne les talanquères quand on est hart, et surtout, où l’on dit chocolatine. C’est donc tout naturellement que, drapé de l’écarlate drapeau de mon Occitanie adorée, je suis allé soutenir les Gersois de Boisson Divine, qui sont la preuve vivante que des rugbymen sont tout à fait capables de jouer du folk metal avec de la flûte, de la cornemuse, et un joli acceng chantang !
La bonne humeur s’installe avec en ouverture le joyeux Que Me’n Tornarèi où nos Gascons scandent leur amour pour leur contrée, « Gasconha !», même si personnellement, durant tout le live et même des écoutes ultérieures, j’entendais « Casse couilles ! ». C’est ça de traîner dans ces lieux de débauche et de mauvais goût que sont les festivals… Et le concert se passe finalement comme on l’attendrait de tout bon concert de folk, avec de la joie, des rires, un bon p’tit pit, des gigues, et bien sûr une danse gasconne très simple, le « cercle circatien, mais en langage metalleux, on dit circle pit ». Comme de juste, les sudistes nous servent la classique Danse de l’Ours revisitée à la sauce folk metal, et quelques titres assez attendus par ceux qui les connaissent, comme l’énergique Troisième Mi-Temps, et le génial Qué De Melhor, qui vient clôturer ce set plein de candeur et de joie.
Pour une «première fois officielle devant des metalleux », les Occitans ont envoyé du très lourd, et instillé une ambiance rarement égalée durant le fest. Pour un groupe habitué à jouer « devant des personnes âgées et des écoles primaires », Boisson Divine ont vraiment dû s’éclater. On ne pouvait espérer meilleurs porte-étendards pour la terre de la chocolatine que cette équipe de rugby, et leurs collègues de Stille Volk. Chapeau, et Adishatz les mecs !
Setlist :
intro (Joan petit que dança)
Que me’n tornarei
Los tilholèrs
Que de melhor
Coquin de pire
Quin Braguèr
Saumon (Nadau cover)
Rondèu
Dauna de Brassempoi
(Brynhildr)
En position de départ pour une gigue, les voilà sur scène, les premières notes s’élèvent et …pas de gigue.. !!
Le son n’est pas à déplorer cette fois mais la setlist parait bien calme, le public ne se démène pas outre mesure.
Cela n’ôte rien au charme et à la qualité du « Peuple Silencieux », qui se dévoile petit à petit à travers ses morceaux aux sonorités occitanes et médiévales.
Avec des instruments originaux, comme la mandoline, le groupe parvient à s’exprimer face à un public qui commence à bouger, à faire tournoyer de longues jupes, à hocher la tête de haut en bas et de bas en haut.
Quelques trentaines de minutes de jeu passent bien vite mais qui ouvrent la première soirée officielle du festival en beauté et douceur, après un Warm Up détonant !
Stille Volk n’a pas manqué de nous faire transpirer sur la traditionnelle et incontournable Danse de la Corne !
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, le groupe, de moins en moins timide, s’ouvre à son public qui est de plus en plus réceptif parmi les novices !
Un set qui laisse un peu sur sa faim, au point qu’on en redemanderait encore pour se donner une bonne raison de bouger et se dandiner.
Stille Volk : Still loving you malgré tout !
Setlist :
Foret Gorgogne
Joglar
Dementis Maudicon
Le Sayre Cornu
Le Réveil de Pan
Selena Koronna
Dans les Confins
Ai Vist Lo Lop
Maudat
La Danse de la Corne
Banquet
Le Roi des Animaux
(Grymauch)
Voir les Compagnons du Gras Jambon en live, c’est s’assurer de passer un bon moment. Parce que les mecs (et la nana) ne sont pas là pour rigoler ! Enfin, musicalement j’entends, parce que pour ce qui est du show ils ne sont pas les derniers pour la poilade ! Les interventions avec le public sont sincères, et ce malgré le fait que quand on doit introduire une chanson, on doit toujours un peu dire la même chose mais au moins dans leurs cas ça ressemble pas à un discours rituel et ça c’est bien ! Bon et puis musicalement, bah c’est l’éclate hein ! Entre Bergatrollets Friari la sombre ballade, le célèbre In Taberna qui remue bien la poussière dans l’pit ou encore Bonsoir Maitre de Maison pour chanter faux entre ami, il y en a pour tous les goûts ! On est entrainés pendant plus d’une heure dans une danse incontrôlée aux sons si authentiques de divers instruments traditionnels tel que la Nyckelharpa, la Gaïta, la cistre et autres tambours et tambourins ! Et puis comme manifestement on n’sait pas danser, ils ont même pris la peine de nous préparer une petite chorégraphie de camping du plus bel effet une fois dansée par toute une foule en délire ! Non y’a pas à chier, les gus savent mettre l’ambiance, et puis pour reprendre leur fameuse devise, je finirai avec « Les compagnons du Gras Jambons, la compagnie qui rend les gens bons ! »
Setlist :
Herr Mannelig
Bonsoir Maître de Maison
Plinn
In Taberna
Ecce Mundi Gaudium
Poc Vecem
Ræven, Rotten & Grisen
J’aime la Galette, Savez-vous Comment
(Wolpertinger)
C’est en compagnie d’Elfe Noire que je vais voir ce groupe dont je ne connais alors que le nom. « C’est super » m’a-t-on dit, « Ça rappelle beaucoup Bathory » ajoute-t-on, « En plus Nidhögg en est une grosse groupie »… Pourquoi pas dans ce cas, je suis venu pour avoir de bonnes surprises, après tout ! On peut dire que je n’ai pas été déçu du voyage…
Voir quatre monstres en corpse paint et couverts de sang s’avancer, l’air menaçant, on a beau avoir l’habitude, ça impressionne toujours. On se dit alors : « Oulah… Ça va faire très mal. » Et pourtant, le black frénétique qui s’annonçait au vu de ces terreurs ne viendra jamais. Ereb Altor distillent un black metal atmosphérique et médiéval tout simplement envoûtant, beau sans jamais être pompeux, puissant sans tomber dans la violence gratuite, et leur point fort est sans contexte la voix du charismatique chanteur, qui officie majoritairement en voix claire ! Et oui ! L’influence Bathory est effectivement très palpable, et confirmée par la magistrale reprise de A Fine Day To Die. J’ai un peu de mal au départ à m’investir dans la musique, à cause du mixage de la voix, qui est bien trop faible, et peut-être un peu fausse aussi… Il faut dire que commencer le set par Midsommarblot, qui a tendance à s’envoler vers les aigus lors du refrain, c’était sans doute un peu extrême comme échauffement. Mais sitôt le problème réglé, c’est un magnifique voyage en drakkar qui commence, et plusieurs fois ai-je senti au coin de mes yeux perler quelques larmes, retenues malgré moi par une arrogance qui me perdra.
Inutile de me demander le titre d’un seul des chefs-d’œuvre des Suédois (sauf pour le coup Midsommarblot), puisqu’ayant découvert le groupe sur le moment, j’y suis allé en parfait néophyte. J’en suis ressorti complètement retourné, et conquis. Magnifique claque que celle que m’ont donné ces géants couverts de sang, et j’espère les revoir au plus vite, armé d’une connaissance parfaite de leur discographie, que j’entends me susurrer d’une voix éthérée « Ecoute-moi… ».
Setlist :
The Son of Vindsvalr
Midsommarblot
Nattramn
Fire Meets Ice
The Gathering of Witches
By Honour
A Fine Day to Die (Bathory cover)
Nifelheim
Myrding
(Brynhildr)
Après l’inauguration du Ragnard Rock, CELTIBEERIAN est de retour pour l’inauguration de la Heim Stage, nouveauté de cette deuxième édition !
Animés de souvenirs émus et fous de la précédente prestation, parsemée de parties de « peluches » au prisonnier, d’un public déjanté, d’un groupe déchaîné et d’une setlist endiablée ou juste pour découvrir, il semblait que la majeure partie du Ragnard Rock s’amassait devant la petite scène du Village Viking.
2016, un vendredi 22 juillet, aux alentours de 20 heures 45, le premier larsen retentit et donne le signal de départ du concert.
Le groupe reste fidèle à lui-même et entraîne son public dans la folie de ses compositions vivantes et colorées, à l’image de l’Espagne, leur pays d’origine et ce, dès les premières notes et a tenu la cadence à travers une setlist percutante !
Même le Bagpiper de Skiltron se joint à eux et a fait giguer la fosse !
Le public s’est alors envolé, à travers des nuages de poussières et de pogos, jusqu’à la scène, jusque dans l’aire de jeu des Celtes Ibériques !
Malgré la présence de larsen intempestifs (mais compréhensibles puisque la Heim Stage est une scène acoustique), les Celtibeerian ont assuré un show démentiel, quoi que plus calme que l’an passé, et n’ont pas hésité à partager avec le public (notamment pour le faire patienter entre deux réglages de sono), voire même donner de leur personne (difficile de refuser un câlin au fan qui s’est hissé sur scène!).
The Booze Song récapitule à lui seul toute l’ambiance, l’énergie et l’esprit du groupe et ne pouvait pas mieux clôturer une telle prestation !
Une belle découverte pour certains, une réalité fidèle aux souvenirs pour d’autres, un bon concert pour tous !
Celtibeerian win another battle !
(Thrall)
Certainement l’un des meilleurs concerts que j’ai eu l’occasion de passer au festival ! Tout y était pour que le show des espagnols de Celtibeerian ne devienne une véritable soirée festive, où chaque note était l’occasion de danser, de sauter et de chanter, sans oublier les joyeuses bousculades dans le pit.
Celtibeerian donnaient vraiment envie d’être là, le groupe étant très communicatif et blagueur avec le public, n’arrêtant de haranguer la foule que pour jouer de leurs instruments. Profitant en plus d’un son très correct pour la Heim Stage, le groupe a vraiment su partager aux fans présents son univers et son goût des musiques folkloriques à la sauce hispanique. Comme dit plus haut, le public était en ébullition sur chaque chanson, et chaque accélération du rythme des morceaux était suivie de pogos bon enfant et joueurs. Un très bon moment, conclu en beauté par des reprises bien célèbres de groupes tout aussi célèbres, dont Motörhead.
Setlist :
Singing To Our Land
Keltorevolution
Unbury the Horn
Praise to The Vineyards
Fields of Celtiberia
Under Lug’s Sight
Kladimoi
AnDro
Win another Battle
The Path
The Booze Song
(Elfe Noire)
Pour la novice du live que je suis, une excellente surprise, tant sur le plan scénique qu’esthétique et olfactif : en effet, la présence du personnage incarnant le prêtre sataniste, dans un contrejour enfumé, glauque et écarlate, bénissant de son encensoir le public en adoration, m’a beaucoup plu. Et surtout, le plus surprenant : il s’agissait de véritable encens. Un régal pour les papilles olfactives des chanceux des premiers rangs ! (du moins, ceux qui aiment l’encens…)
Ceci dit, je n’ai pas été transportée comme avec Ereb Altor précédemment (difficile de passer après un tel enchantement), mais ça reste du bon black comme j’aime, et du bon live.
(Grymauch)
C’est plus par curiosité que je me dirige vers la Odin Stage pour le concert de Faun qui va clôturer cette première journée. En effet j’ai eu l’occasion de les voir l’an dernier au Castlefest et j’en ai un souvenir mitigé, c’était sympa de loin comme ça mais pas transcendant. Je dois surement ce ressenti à la setlist de l’époque ou mon état de fatigue du moment parce que bordel ce concert au Ragnard Rock était immanquable ! Après une journée entière de Black et/ou Pagan, assister au show aussi lyrique que mystique de Faun est un vrai délice ! Pour les quelques-uns qui ne connaissent pas, les allemands officient dans un folk pagan plus ou moins ésotérique teinté de discrètes touches électros. Et c’est donc plus d’une heure où l’on est promené de bosquets enchantés en sombres forêts, dansant parmi les dryades et les satyres en une douce transe contrôlée. Musicalement Faun dispose d’un son riche fort de ses quelques multi instrumentistes, l’on passe aussi bien d’ambiances festives et joyeuses aux sons du bouzouki, de la flute, de la vielle, de la darbuka et autres percussions, a des atmosphères bien plus sombres et vaporeuses comme pour l’excellent titre qu’est Lyansa et dont je ne croyais bien jamais le voir en live ! On balance un peu de fumée qu’on arrose d’une faible lumière bleutée, on sort le gros tambour et la Nyckelharpa, un petit beat sourd et profond, et surtout on fait entrer dans la danse ce merveilleux instrument qu’est la Fujara. Et c’est partit pour 6 minutes d’une atmosphère pesante, totalement cabalistique, nous faisant dériver dans les limbes, mené par le son fuyant et insidieux de la Fujara ! J’en ai des frissons ! Heureusement Faun sachant varier les plaisirs fait basculer l’atmosphère avec des titres comme Iduna qui te prennent aux tripes et te font danser sans aucune retenue au son enjoué de la vielle ! Tiens parlons-en de la vielle ! Si je vous dis vielle + pédale wawa vous me dites ? Probablement rien parce que c’est beaucoup trop bizarre pour être imaginé ! Et bien Faun l’a fait et c’est pendant l’intro de je n’sais plus quelle chanson que le joueur de vielle s’est éclaté à sortir des sons aussi improbables qu’efficaces de son instrument plus si traditionnel ! Les musiciens quant à eux étaient rudement contents d’être là, toujours tout sourire (d’un sourire sincère j’entends), prompt à la rigolade, à la danse et à communiquer avec le public, Oliver S. Tyr, l’iconique frontman, avec l’aide de Niel Mitra, l’homme en charge de la partie électro, nous ont fait chanter sur le dernier titre du concert, le « tube » de leur dernier album, Walpurgisnacht ! Et quelle manière plus efficace que de finir sur ce titre, un hymne au sabbat marquant la fin de l’hiver, le début de la floraison et le retour de la lumière, l’atmosphère du Ragnard Rock se charge en allégresse et l’audience reprend haut, fort et avec joie les « eh-yO » de la chanson ! C’est l’acclamation générale et Faun rejoint les backstages devant un public qui en veut encore !
Voilà comment on clôture correctement une journée de concert !
Setlist :
Andro
Wind und Geige
Alba
Iyansa
Iduna
Walpurgisnacht
Pearl
Drehleier Intro
Blaue Stunde
Zeitgeist
Rhiannon
Rappel:
Hymn to Pan