JEUDI
Dès les premières heures du matin, quelques milliers de vikings étaient fin prêts à mettre les voiles en direction de leur terre promise répondant au nom de Simandre-sur-Suran, petite bourgade de l’Ain située à une vingtaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse.
Grymauch et moi-même avons levé l’ancre aux alentours de 9h. Plus les heures passent, plus la chaleur se fait écrasante. Bien que le séjour ait été agrémenté de fort plaisantes surprises, il semble que la prophétie du Ragnarök se soit bel et bien réalisée, quelques premiers déboires semblant présager un cataclysme imminent. Les vikings n’étant pas habitués aux fortes chaleurs, nous nous sommes sans plus attendre rafraîchis dans l’onde salvatrice du Suran. Lorsque soudain, l’appel du ventre et du gorgeon déshydraté se fait entendre. De ce fait, réunion au sommet pour un apéro dînatoire. Les festivités ont malheureusement dû être écourtées car la nuit tombant, nous constatons qu’il n’y a aucun éclairage sur le camping. Ça m’apprendra à ne pas prévoir de loupiote … Chacun rejoint donc sa hutte, histoire d’être d’attaque pour le lendemain.
VENDREDI
Le premier concert étant annoncé à 14h, nous avions ainsi tout notre temps pour faire un état des lieux. Nouveaux constats : un seul malheureux robinet faisant office de point d’eau pour tout le festival, des douches qui étaient censées être payantes mais dont l’entrée n’est finalement pas surveillée … Pas grave, on a la rivière à quelques mètres, comme quoi, pas besoin d’aller jusqu’en Slovénie …
Le pire reste à venir, à 14h passées, les balances du premier groupe résonnent encore sur le site. Après un bon moment à rester dans l’ignorance, on nous apprend enfin que l’une des deux scènes (d’ailleurs, on ne saurait dire si c’était la Thor ou l’Odin, quitte à les baptiser, autant que cela apparaisse dans le décor, non?) subit une panne de générateur … Peut-être qu’en prévoir un de secours aurait été judicieux … Chacun tue le temps comme il le peut, et en milieu d’après-midi, ô rage, ô désespoir, j’entends au loin que le concert de Bran Barr a enfin commencé. Merci à l’orga de nous avoir tenus au courant du running order … Je n’ai donc vu que la fin du show, à mon grand désarroi, raison de plus pour profiter au maximum des deux dernières chansons.
Nidhögg nous rejoignant …
Arrivé en début de vendredi après-midi avec la ferme intention de passer un excellent fest’, j’ai été rapidement confronté à quelques désagréments. D’abord on m’annonce qu’il y a déjà deux heures de retard sur le running order suite à la panne de générateur d’une des deux scènes, bon soit, mais n’aurait-on pas pu prévoir du matériel de remplacement ? Ensuite, faire la queue pendant trente minutes sous une chaleur étouffante pour acheter des « runes », des tickets quoi, avec une seule personne qui prend les espèces (l’autre prenant uniquement les CB s’ennuyait ferme), tout ça ne m’a pas mis dans les meilleures dispositions pour apprécier le festival. Arrivé au stand de boissons pas fraîches et un premier tour sur le site, je me suis tout de suite demandé quelle était la Odin Stage et quelle était la Thor Stage. Et oui, c’est bien beau de baptiser les scènes, encore faut-il afficher les noms. Et pareil, aucun running order en vue, mis à part à la caisse à l’entrée, ça aussi pour se repérer dans le timing, c’est loin d’être idéal. Bref, cette chaleur insupportable ou presque et le manque de repères m’ont incité en cette première journée à vite aller faire un plongeon dans la rivière salvatrice !
De retour sur le site pour apprendre d’une des organisatrices au micro qu’ils sont « comme les vikings, on prend la mer et on ne sait pas où on va », ce qui est vraiment rassurant, j’aurai tout de même la satisfaction d’apprendre que Wardruna jouera bien sur la scène enfin fonctionnelle ! En attendant il y aura Arkona, mais n’étant pas disposé à laisser ma place au premier rang, je me contente d’entendre le concert, très carré et très énergique comme d’habitude pour nos Russes préférés, mais avec une setlist sans surprise.
Arkona (Fée Verte)
Le souci de générateur de l’Odin n’étant toujours pas réglé, les Russes d’Arkona se sont finalement produits sur la Thor stage.
Au programme ce soir, une setlist parfaitement identique à celle de la dernière édition du Hellfest. Bien que Yav ne soit pas l’album que je préfère, il n’empêche que les musiciens ont toujours autant la pêche, que Masha est toujours aussi charismatique et en voix. Comme au Hellfest, l’ambiance fut à la fête en fin de set, sur les morceaux dansants et sautillants que sont « Stenka Na Stenku » et « Yarilo ». Et comme au Hellfest, Masha demande « Are you ready for a wall-of-death ? » et nous fait signe de nous séparer. Les amateurs furent nombreux, bien entendu, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’avec ces quelques similitudes, on sent vraiment que le coup a été calculé, ce qui me paraît dommage car le show y perd légèrement en naturel et en spontanéité. Malgré cela, on ne pourra pas reprocher au groupe de nous avoir offert un très bon concert !
SETLIST : Yav / Goi, Rode, Goi / Serbia / Zakliatie / Na Strazhe Novyh Let / Slavsya Rus ! / Stenka na Stenku / Yarilo
Wardruna (Grymauch)
Dans la vie il faut faire des choix. En cette première soirée de concert au Ragnard Rock Fest, j’ai choisi de louper Arkona pour me placer tout devant pour le concert O combien attendu de Wardruna. Et j’ai tellement eu raison ! Ce fut une expérience que je n’oublierai pas de sitôt ! La nuit commence à tomber et l’ambiance se charge en excitation, quand une troupe de vikings en tenue de combat se place entre les barrières de sécu et la scène nous fixant d’un regard belliqueux. Le chef de la troupe hurle un ordre et voilà que s’élève le fracas des haches sur les boucliers, la tension monte, le rythme est effréné, puis tout s’arrête et Wardruna entre en scène. Ovation du tonnerre, le bonheur est palpable dans l’air et mon corps tremble de contentement. Les membres s’installent chacun à leur place et le premier titre débute, « Hagal ». Et maintenant les mots vont manquer pour décrire cette atmosphère si envoûtante que distillent les sonorités propres à la formation. Le temps d’un set et nous voilà transportés vers d’autres horizons en d’autres époques par le biais de mélodies aussi brutes qu’intenses faisant resurgir des sentiments aussi divers que la furie guerrière ou l’appel de la nature. Plus que cette excellente prestation, ce qui m’a surpris a été l’aura de respect que dégage Einar Selvik. Pas une personne pour perturber l’envoûtement ambiant, et l’ovation se déclenche uniquement quelques secondes après la toute fin des morceaux laissant encore planer des traces de mysticisme dans l’air. Mysticisme que l’on doit bien sûr à l’alchimie de chaque instrument mais surtout à la percussion. Cet énorme tambour qui a fait vibrer jusqu’à mes yeux tellement le son était profond et qui m’a plus d’une fois amené à un état de transe. Et ce chant féminin…. Aussi brut et sauvage que doux et rêveur, quelle performance ! Après environ 1h de set Einar annonce le dernier titre, « Helvegen » et ce furent sept dernières minutes de pur ravissement accompagnées de cette mélodie solennelle qui transporte nos pensées vers les êtres perdus au rude combat de la vie. L’émotion est à son comble et ce live se finit dans un déluge d’applaudissements et d’ovations qui dureront bien 10 à 15 minutes suppliant un rappel qui malheureusement ne viendra pas. J’erre ensuite jusqu’au camping la tête et l’âme emplies d’allégresse.
Appréciation de Nidhögg : Arrive enfin LE point fort du festival selon moi, Wardruna. La présence du groupe étant un véritable événement et la principale raison de ma venue (avec Skálmöld mais j’y reviendrai). Avec la nuit tombée qui fait un bien fou, et le show débute par une horde de guerriers vikings venant s’attrouper devant la scène et frapper leurs boucliers, très bonne idée de mise en scène ! La musique envoûtante des Norvégiens me prendra aux tripes pendant plus d’une heure, les voix magnifiques de Lindy-Fay Hella et de Einar Selvik, ajoutés à une interprétation sans faille (je reste bluffé par le percussionniste) des morceaux comme « Hagal », la fameuse trilogie « Løyndomriss », « Heimta Thurs », « Thurs », ou encore « AnsuR » font des merveilles et le concert passe à une vitesse folle. Je crois que Wardruna restera à jamais dans mes souvenirs comme l’un des meilleurs concerts que j’aie vécus, tant l’intensité, la magie, et la beauté étaient présentes. A revoir très vite à la moindre occasion !
SAMEDI
Celtibeerian (Fée Verte)
Je ne vais pas vous mentir, ce samedi fut la journée que j’attendais avec le plus d’impatience. Car j’allais enfin voir pour la première fois un de mes groupes chouchous pour lequel j’avais eu un énorme coup de cœur il y a sept mois de cela. J’appréhendais toutefois ce concert : la musique de Celtibeerian enverra-t-elle aussi bien en live que sur CD ? Le groupe n’étant pas encore très connu, parviendra-t-il à rallier de nouveaux adeptes à leur cause et à créer cette ambiance festive que j’espérais ? Aujourd’hui encore, j’ai dû prendre mon mal en patience, le matériel faisant une fois de plus des siennes suite à une nuit lors de laquelle le dieu Thor s’en est donné à cœur joie.
Les premières notes de l’introduction « Singing to our Land » retentissent, et nous sommes nombreux pour découvrir les cinq Celtibères sur scène. Et les voilà, démarrant plein pot sur « Keltorevolution ». Dès ce premier titre, on sent d’ores et déjà que les Espagnols comptent bien marquer les esprits. Chaque membre du groupe évolue sur l’Odin avec une aisance incroyable, comme si cela faisait des années qu’ils faisaient des concerts. Qu’il est agréable de voir un groupe prendre du plaisir à jouer, qu’il est agréable d’entendre la violoniste Patricia faire l’effort de présenter une chanson en français avec son chaleureux accent, relayée par le chanteur et bassiste Gustavio expliquant avant chaque morceau leur signification. Mais celui qui amusera le plus la galerie sera assurément David, à la cornemuse. Apparemment, il parle trop, ses acolytes le lui font bien comprendre, mais le musicien n’en a que faire et rétorque un gentil « Shut up ! This is MY moment ! ». Ce dernier aura son véritable moment de gloire lorsqu’il viendra parmi nous en slamant dans la fosse pendant mon morceau préféré qui clôturera le show en beauté, « The Booze Song ». Qu’est-ce-qu’on a bien dansé sur cette chanson, tout comme sur le morceau instrumental « Under Lug’s Sight » !
Bref, je suis ressortie de ce concert conquise, et ce fut pour ma part le meilleur auquel j’ai assisté ce week-end. J’ai été tout aussi ravie de voir le public se laisser prendre au jeu et de voir beaucoup de personnes se ruer sur le merch après le concert. Celtibeerian a fait l’unanimité, j’espère avoir le plaisir de les revoir bientôt.
SETLIST : Singing to our Land / Keltorevolution / Unbury the Horn / Praise the Vineyards / Fields of Celtiberia / Under Lug’s Sight / Kladinoi / An Dro/ Win Another Battle / The Path / The Booze Song
Skálmöld (Nidhögg)
Pour ce 2ème jour, j’arrive à peu près à la même heure que la veille, et je constate encore une fois que l’organisation n’est pas au top (et les boissons « soft » toujours pas fraîches). Le temps étant encore bien chaud malgré l’orage de la nuit, je ne profiterai que partiellement de groupes comme Helroth ou Celtibeerian, mes préoccupations étant plutôt de me rafraîchir et de manger. Il est tout de même à noter qu’on pouvait boire gratuitement des verres d’eau et ça c’était fort appréciable. Mais j’étais principalement venu ce samedi pour Skálmöld, et la prestation des Islandais m’a donné raison. Tout d’abord je dois dire que j’ai rarement vu des musiciens aussi complices et souriants, se faisant des blagues durant les balances, posant pour les festivaliers qui sortaient les appareils photos… Et ils ne se départiront pas de leurs sourires durant tout le set, ce qui est pour ma part amusant de voir le guitariste Baldur faire de grands sourires entre 2 « screams » .
Le show en lui-même fut tout bonnement excellent, malgré un son un peu trop fort au début qui a fait qu’on entendait pas parfaitement le chanteur Björgvin, un comble vu la puissance de sa voix. Le souci vite réglé a laissé place à un enchaînement de titres tout aussi excellent les uns que les autres, je cite pêle-mêle « Narfi », « Með fuglum », « Hefnd », « Miðgarðsormur », « Að vetri »… Là encore un show qui passera bien trop vite, c’est l’inconvénient des festivals, mais un groupe vraiment génial, irréprochable dans l’attitude, et à revoir très vite là aussi !
DIMANCHE
Cerevisia (Fée Verte)
Dernier jour de concerts, et les balances interminables ainsi que les retards accumulés nous paraissent désormais tellement habituels que l’on n’y prête quasiment plus attention. Pour Cerevisia, j’ai vraiment eu très peur en début de set. Les cinq musiciens entrent en scène sur l’intro « Brace Yourself », prêts à en découdre, et je constate tout de suite avec effroi que l’on n’entend absolument pas la voix de Stéphane sur le morceau suivant, « The Walker ». Pas de chance car c’était la première fois que le groupe le jouait en live. Heureusement, l’ingé son a rectifié le tir assez rapidement. En revanche, les mélodies du clavier demeuraient encore bien trop discrètes. Quant au public, celui-ci s’est montré plutôt sage, se contentant simplement de headbanguer et de lever le poing (c’est déjà pas mal remarque). Pourtant, le groupe a fait preuve d’un dynamisme à toute épreuve, et son chanteur Stéphane est toujours aussi charismatique, adoptant une attitude et une gestuelle quasi théâtrales. Mais c’est là que j’éprouve un brin de nostalgie en repensant au festival De Chair et d’Acier en mai dernier, durant lequel le groupe avait bénéficié d’un son irréprochable, et surtout, lors duquel le public avait littéralement retourné la Cave à Musique. Qu’importe, cela ne m’aura pas empêchée de danser sur « Sword’s Dance ». Et encore une fois, je suis gâtée, le set s’achève sur mon morceau préféré du groupe, le finntrollien « Summon the Nightbringer ».
A la fin du show, Stéphane remercie leur batteur originel Aurélien d’avoir dépanné le groupe, lorsque soudain, le bassiste Maxime est pris d’un coup de folie, et brise en plusieurs morceaux son instrument, puis balance le cadavre dans la fosse. On a bien ri lorsque le claviériste Johan a fait mine de lancer son clavier vers nous. Allez savoir, ça sera peut-être leur prochain pétage de plomb pendant leur tournée avec Ensiferum en octobre prochain !
SETLIST : Brace Yourself / The Walker / Ancient Gods / Diviciacos / Sword’s Dance / Flight of the Crows / Heroic Charge / Summon the Nightbringer
Aktarum (Fée Verte)
Tandis que j’étais en train de me rassasier et de me rafraîchir au bord de la rivière, j’entends au loin l’intro du set d’Aktarum. Un point positif au Ragnard (oui, il y en avait quelques uns …), c’est que l’accès entre les différentes parties du site se faisait assez facilement et rapidement. En quasiment moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, la fée la plus rapide de l’ouest prend son envol et atterrit devant la scène. J’ai une fois de plus été agréablement surprise de l’enthousiasme que manifestait le public à l’égard de ce groupe belge dont je n’avais jamais entendu parler avant de les découvrir sur l’affiche du Ragnard. Mais Aktarum, qu’est-ce-que c’est ? Si l’on s’aventure sur leur page Facebook, on peut lire dans la description : « troll metal ». Tout est dit, Aktarum est à la croisée d’Ensiferum et de Finntroll (quand on fait du troll metal, cela paraît inévitable). D’ailleurs, qu’on se le dise, si les références au genre sont encore trop subtiles pour vous, allez donc jeter un œil aux titres de leurs morceaux, les trolls sont partout ! « Rock’n’troll » par ci, « Gang of Trolls » par là, et j’en passe, avec autant de « troll », le message est clair ! Pour ce qui est de l’ambiance, on a assisté à un magnifique n’importe quoi. On a dansé, on s’est suivi à la queue leu-leu, on s’est défoulé lors des pogos et d’un wall-of-death (le premier auquel j’ai participé, je suis fière!), et surtout, on a joué au baseball avec nos cornes d’abondance et des peluches que l’on lançait en l’air !
Bref, c’était tout bonnement énorme, médaille d’argent dans le classement de mes meilleurs concerts au Ragnard ! Au plaisir de revoir nos cousins wallons très bientôt sur nos terres !
SETLIST : Opening Game / Game of Trolls / Rock’n’Troll / Light up the Torches / Gang of Trolls / Troll in the Forest / Trollforever / Imperial Troll / Enchanted Forest / Trolls will be back / Trollfest
Din Brad (Grymauch)
Din Brad sont les grands perdants de ce festival. Ils ont subi les déboires de l’organisation chaotique du vendredi. Initialement prévus vendredi en fin de soirée, ils ont été décalés (sans aucune annonce) dimanche en plein après-midi. Et c’est bien dommage étant donné le style de leur musique. Din Brad est un trio de folk traditionnel minimaliste roumain. Oui, minimaliste. Un tambour, une chanteuse et un chanteur / platine pour les sons d’ambiance chelou.
En pleine nuit je suis à peu près certain que ça aurait été mémorable, mais là s’en était presque gênant par moments. Entre la percussion qui n’avait quasiment pas de son, le chant masculin beaucoup trop élevé par rapport à celui féminin et les nombreux bruits parasites de la platine, le trio s’est acharné à nous faire découvrir des chansons roumaines toutes plus introspectives les unes que les autres. Le chant est plus psalmodié que chanté, la rythmique est lancinante et les sons chelous de la platine sont ce qu’ils sont, chelous. Le tout diffuse une atmosphère brute et incertaine qui, encore une fois, aurait été ultra immersive de nuit. Malgré des conditions déplorables, les membres ont gardé le sourire et la chanteuse s’est évertuée à nous parler dans un français plus que correct ! Ce fut finalement une très bonne découverte que j’ai hâte de ré-expérimenter ! De nuit !
The Moon And The Nightspirit (Grymauch)
Ah ce que je les attendais ceux-là ! Après les avoir vus au Cernnunos Pagan fest plus tôt dans l’année je savais à quoi m’attendre et j’étais bien impatient de les revoir ! Je m’imaginais déjà me laisser envahir par leur douce musique allongé dans l’herbe le soleil me réchauffant le visage (cuisant en vrai…). Et bien non ! Adieu la setlist rêveuse et mystique, bonjour la setlist déchaînée et pleine de vie ! C’que j’ai pu me bouger l’train en ce dimanche après-midi ! Le concert démarre et l’intro du dernier album propage ses sons d’ambiances de sombres forêts accompagnés de kalimba pour une atmosphère bien sombre malgré le plein soleil ! L’intro finie on embraye directement sur « Egnyito » et ça y est c’est la folie ! Non pas que le rythme soit sensationnel mais le batteur met déjà le feu ! C’était sûrement que moi mais le gus était tellement à fond et tout sourire qu’il m’a transmis tout au long des chansons une patate extraordinaire. Percussion à la main sur un duo de tambour et darbuka plus cette énergie démesurée et il m’en faut pas plus ! Le set se poursuit dans un medley de tous leurs albums nous entraînant toujours plus loin dans les forêts hongroises où les lutins dansent autour des champignons dans un concert d’éclats de rire ! Je suis toujours scotché par le jeu de violon d’Agnes Toth, ses fins doigts se baladant sur le manche tels des pattes d’araignées, c’est diablement envoûtant et impressionnant à la fois ! La formation nous joue tout de même des morceaux plus calmes apportant un repos lyrique bien mérité sur ce festival. L’ambiance est à la détente, les membres du groupe aspirés dans leur prestation, s’appliquant à nous pousser toujours plus loin dans leur univers mystérieux, prennent un plaisir indéniable à jouer, un sourire par ci un clin d’œil par là, ça crée une alchimie entre le public et le groupe tout à fait délicieuse ! Je tiens à féliciter le batteur pour ce fantastique solo de percussion totalement fou ! Pauvres tambours qui ont subi une véhémence rythmique qui a remué la foule entière sous un soleil de plomb ! Le set touche à sa fin et The Moon and The Nightspirit tire sa révérence, non sans un rappel bien mérité qui fera résonner une dernière fois une Hongrie pleine de mystères !
Himinbjørg (Fée Verte)
Voici un autre concert que j’attendais avec beaucoup d’impatience. J’ai découvert Himinbjørg au moment de la sortie de leur dernier album, Wyrd, pour lequel j’avais eu un gros coup de cœur. Une fois n’est pas coutume, les balances n’en finissent pas.
Le concert commence enfin sur l’apaisante intro « Call to the Being », sur le ruissellement de l’eau, avant que les riffs dévastateurs de « The Sword of Dignity » ne fassent leur entrée. Très vite, je ressens une certaine distance entre les musiciens et le public. Je peux concevoir que le style d’Himinbjørg soit solennel, mais tout de même. C’était presque à se demander si le groupe n’était pas venu jouer sous la torture … Le seul musicien prenant un semblant de plaisir à jouer était Baptiste Labenne, membre de Boisson Divine, à la cornemuse et à la guitare. J’espérais que les choses s’améliorent avec « The World of Men without Virtue », mon morceau préféré du groupe. Mais arrivés au début du prodigieux solo censé le clôturer, le groupe passe directement au morceau suivant, « The Inerted Dimension ». A ce moment-là, ils m’ont définitivement perdue. Moi qui aime profondément ce solo, ma déception fut grande. À quoi cela sert de composer un morceau si ce n’est pas pour le jouer dans son intégralité ?
Bref, je suis ressortie de ce concert avec une pointe d’amertume, et cela me fait mal de l’écrire. Comme quoi, il vaut peut-être mieux écouter Himinbjørg sur CD …
SETLIST : Call to the Being / The Sword of Dignity / The World of Men without Virtue / The Inverted Dimension / The Circle of Warriors / Initiation / Destin de Sang / Rising / The Horny and the Horned (Impaled Nazarene Cover)
Nokturnal Mortum (Grymauch)
Le grand rendez-vous de ce week-end ! Nokturnal Mortum en France ! Je dois avouer que je n’avais jamais écouté avant de les voir programmés au Ragnard Rock, j’ai donc décidé de me laisser la surprise en live (non sans écouter quelques morceaux sur le net.) Et ba putain ! Déjà de un, c’est un des rares groupes à « jouer » avec le public lors des balances. Balancer deux trois fions, faire chanter l’audience tout en checkant le son du micro, voilà ! Ça, ça met en joie ! Le concert en lui-même était juste fabuleux. Ils ont enchaîné des titres pleins de pêche, tel que le célèbre « Ukraina » qui a littéralement soulevé la foule ! Étant l’un des seuls que je connaissais bien, je dois avouer que je me suis secoué la couenne comme pas permis ! Quelle énergie elle transmet entre ses parties trad sautillantes et son refrain si fédérateur ! La nostalgie du moment m’envahit tiens donc ! L’un des seuls regrets que je pourrais avoir c’est l’absence de musiciens pour les instruments traditionnels. Mais pour le coup on dira tant pis, l’entrain des membres se baladant de droite à gauche de la scène ou appelant l’audience à lever le poing m’aura amplement contenté ! Le temps est passé bien vite pour ce concert qui a bien fait au moins une heure et déjà le groupe quitte la scène sous les vivats déchaînés du public. On espère donc les revoir bientôt en France pour chanter à tue-tête ce putain de refrain dans « Ukrainia » !
Enslaved + Clôture du festival (Neko Sand)
Alors que vers 20h je m’apprêtais à faire un saut chez moi pour me préparer aux concerts du soir, mes chastes oreilles ont été irrépressiblement attirées par de puissantes mélodies provenant du fond. Bon, je m’absenterai plus tard, voyons ce qui s’y passe.
Un public clairsemé et tout mou peinait à agiter ses poings engourdis devant un groupe pourtant bien sympatoche : Virgin Snatch. Mes vieilles esgourdes dépourvues de protections n’ayant pas tenu jusqu’au bout de ce concert pourtant fort vaillant, je file au pas de course au village voisin où j’habite, me parer de mes plus belles vêtures, et surtout me munir de quoi protéger mes frêles tympans pour la suite. ‘Toute façon je suis venue pour Enslaved.
C’est donc devant ce public apathique, que même Nokturnal Mortum qui avait pris le relais entre-temps, a eu bien du mal à réveiller – c’est dire – , harassé par trois jours de canicule, de concerts déchaînés, d’hypocras et autres délices spiritueux, et débarrassé des derniers trouble-fête, qu’Enslaved fit son entrée en scène.
Un p’tit coup de « Thurisaz Dreaming », le public commence à lever quelques paupières… (moi je suis déjà comme une folle). S’enchaîne une seconde charge, le public qui était affalé par terre en train de cuver sa dernière rasade de bière commence à se lever pour la première fois de la journée. Une troisième, une quatrième… Le miracle a opéré !
On peut le dire, le groupe norvégien a mis une sacrée rouste aux critiques quelque peu mitigées sur leurs derniers albums, qualifiés de mollassons par les connaisseurs (dont je ne fais pas encore partie, je vous laisse donc juges).
Certes mollassons sur CD ou autres MP3, mais alors sur scène, mes aïeux, sur scène !!!! Des dieux, que dis-je, des furies, des génies du Mal venus sonner le branle-bas de combat dans une vallée du Suran devenue Walhalla, secouée par l’écho entendu jusqu’à des kilomètres (véridique), l’enfer sur Terre – au sens littéral, en ces jours de canicule historique –, bref je pourrais vous trouver des centaines de qualificatifs pour décrire ce moment de transe endiablée, qui s’achève avec les acclamations interminables du public ressuscité.
On peut le dire, les organisateurs ont choisi le meilleur pour la fin, conclure cette première édition du RagnardRock Fest en une grandiose apocalypse. Bien joué l’Edoras team, le Ragnarök, le vrai, venait bel et bien de se produire !
Le comité d’organisation nous a ensuite gratifiés d’un émouvant discours de clôture.
Après une telle apothéose, on lui pardonne ses failles lors de cette première édition, dont la sono poussée à excès pour Enslaved, un détail qui a un chouilla abîmé la qualité musicale.
On nous annonce que les têtes d’affiche sont déjà prévues pour l’édition 2016, on nous demande des suggestions de groupe, on entend alors hurler dans le public « Amon Amarth !!! », ce à quoi j’ai acquiescé sans retenue ! (j’ajouterais volontiers un bon p’tit Finntroll).
Chanceux sois-tu, toi qui as pu rester sur le fest jusqu’au bout, contrairement à beaucoup d’autres contraints de regagner leur territoire pour espérer être à peu près d’attaque le lendemain.
Ovation générale, sincère, émue… c’en est fini du RagnardRock Fest 2015.
A l’année prochaine !
Le festival vu par …
Fée Verte
Tops :
* Le Suran, cette rivière salvatrice qui nous aura évités de finir carbonisés …
* Le cadre du fest, les concerts au milieu des monts verdoyants, dépaysement total.
* Facilité d’accès entre les différents points du site
* La tartiflette !
* Côté groupes : 1/ Celtibeerian ; 2/ Aktarum ; 3/ Nokturnal Mortum
Flops :
* Pas d’éclairage sur le camping
* Soucis techniques et balances interminables
* Un seul point d’eau
* Nourriture trop chère, les boissons quasiment au même prix qu’un plat de résistance, normal …
* Photographes parasites sur scène
* Pas de sacs poubelles
* Pas de décors dans le thème viking pour une meilleure immersion
* Certaines incohérences au niveau de l’affiche (que fichait un groupe de deathcore dans un festival viking ?! …)
Grymauch
Tops :
* La programmation
* Les bénévoles qui ont assuré un travail remarquable malgré leur sous-nombre.
* Le petit grillon, ses salades et ses VRAIES frites fraîches ! Et qui prend les tickets restaurants !
* Wardruna ; The Moon and The Nightspirit ; Nokturnal Mortum.
* Possibilité de retirer de l’argent à la banque des runes !
Flops :
* L’organisation du site : Un seul point d’eau (plus gênant pour les exposants qui ne peuvent pas aller toutes les deux sec à la buvette.), absence de sac poubelle sur le site le premier jour.
* L’organisation des concerts : Énorme retard qui impacte sur certaines prestations clef (Din Brad), absence de Running Order, son pas toujours au top (Din Brad, serait-ce de l’acharnement ? (humour))
* Ce système de Runes absolument infâme !
* Les coups de soleil…
* Les putains de guêpes !
Un grand merci tout de même aux organisateurs qui ont pu nous proposer une affiche mémorable malgré certains déboires ce fut une très bonne expérience ! Espérons de l’amélioration l’an prochain !
Nidhögg
Tops :
1) Wardruna
2) Skálmöld
3) La rivière
Flops :
– Les boissons fraîches seulement le 2ème soir
– Running order affiché nulle part
– Les noms des scènes pas affichés
– La 2ème scène en panne quasiment toute la 1ère journée.
– Les animations viking jamais annoncées.
– Certains stands trop éloignés du chemin principal du site
– Le système des « runes » peu cohérent. Soit on l’utilise pour les boissons ET la bouffe, soit on ne l’utilise pas du tout.
– Pas de signing sessions des groupes.
En résumé un festival qui a sans doute vu trop gros pour une 1ère édition, et s’est pris les pieds dans le tapis. Je leur souhaite tout de même une meilleure réussite pour la seconde édition, mais personnellement, seules les prestations de Wardruna et Skálmöld seront parvenues à me laisser un bon souvenir.
Et un grand merci au viking en herbe Baptiste pour ces excellents clichés !
Si je peux me permettre, Arkona ont aussi joué « Pamiat » 🙂
Merci pour ce beau live report.
et Negura Bunget et Primordial ils puent des pieds ?
l’équipe n’était pas assez nombreuse pour tout couvrir malheureusement donc on a fait des choix en fonction des goûts de chacun!
Si jamais, le retard du deuxième jour ne fut pas causé par des problèmes techniques mais par l’alerte orange canicule qui a empêché d’ouvrir avant 12h. Et dimanche, quasi pas de retard (20min, ça va ^^)
Sinon, je vous trouve un peu trop sévères. A part le problème technique sur l’Odin vendredi, le manque d’eau et (à moitié) les runes, c’était nickel. La nourriture était excellente et franchement vraiment pas cher surtout vu la quantité
Bon report sinon, cool d’avoir parlé de Celtibeerian et d’Aktarum. Dommage qu’il manque Primordial et Enslaved, deux excellents concerts, ainsi que Helroth et Merkfolk (très très bons).
J’ai trouvé cool les groupes de styles différents par contre, notamment Triops qui a envoyé une bonne claque matinale
le report Enslaved arrive!
Le retard du second jour à été causé par la pluie. La comission de sécurité est venue à 9h du matin et est restée 40 minutes (pas évident de faire jouer un groupes dès 10h du coup)
Pour Din Brad c’est le groupe lui-même qui as décidé de jouer le dimanche suite à un remaniement du Running Order le vendredi. Ils étaient là sur 3 jours ce sont eux qui ont pris la décision de décaler leur prestation plutôt que de jouer trop tard le vendredi soir.
Arkona proposent un Wall Of Death sur Stenka Na Stenku depuis des années donc effectivement oui ça semble calculé…