Nidhögg :
Il fait chaud, même très chaud en ce samedi 6 juillet en direction de la périphérie de Lyon, à Colombier-Saugnieu plus exactement, mais également nommé le hameau de Montcul, pour le plus grand plaisir des esprits coquins que nous sommes. Nous arrivons donc en milieu d’après-midi car j’ai la mauvaise idée d’avoir un travail qui occupe mes samedis. Première constatation, le lieu est très chouette, le festival à taille humaine, et avec une seule scène, des éléments qu’avec l’âge, on apprécie de plus en plus (si si, vous verrez). Les organisateurs et les bénévoles sont tous très sympas et contribuent à l’ambiance conviviale de ce petit festival qui est vraiment très bien organisé. Même des douches permanentes ont été prévues, ce qui, en cette journée caniculaire, est une véritable bénédiction !
Thårinkü :
Le 6 juillet je me dirigeais vers Montcul pour le Plane’R’Fest, première édition à laquelle je participais. J’ai décidé de ne faire que le samedi, simplement car la veille il n’y avait qu’un seul groupe qui m’intéressait, à savoir Benighted. En revanche l’affiche du samedi m’a donné l’eau à la bouche ; Acod, Dark Tranquillity et Finntroll, c’était suffisant pour me motiver à y aller.
J’ai donc pris la route afin d’arriver à temps pour le premier concert que je voulais voir. Timing impeccable, j’arrive sur les lieux un petit quart d’heure avant, ce qui me laisse le temps de découvrir le site, d’acheter quelques jetons et de me remplir une pinte.
Parlons tout d’abord du site du festival. Celui-ci est très bien aménagé et relativement grand, je ne m’attendais pas à autant d’espace. Jetons à l’entrée, rangée dédiée aux stands de nourriture (plutôt un bon choix d’ailleurs : pizza, burger, hot-dog et j’en passe), les stands de merchandising, en face la buvette accessible depuis trois côtés différents, et un peu plus loin, bien sûr, la scène. Bref l’espace est bien agencé. La bière est également bien bonne, ce qui est rare en festival, et c’est d’autant plus agréable car ce jour-là il faisait chaud, très chaud même. Au vu des t-shirts et des styles des spectateurs, on a vraiment une faune très variée, à l’image de l’affiche.
Je vais ensuite me placer devant la scène au premier rang (à cette heure-ci encore très facile d’accès) pour voir Acod. Enfin, c’est la deuxième fois cette année que je les vois, si vous vous souvenez de mon live-report de leur concert à Seurre. Cela étant, avoir écouté leur dernier opus The Divine Triumph entre temps m’a confirmé que je devais aller reprendre mon bottage de fesses. Vu que c’était le deuxième groupe de la journée, le public est encore timide mais se met dedans avec du headbanging et quelques petits pogos. Le style du groupe n’est pas ce qu’il y a de plus accessible de prime abord, mais son black death mystique fait toujours mouche sur scène ; ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils ont pu tourner avec Decapitated, Cannibal Corpse, Arch Enemy ou encore Cradle of Filth. C’est dommage que le son n’était pas encore au point, trop fort et assez mal réglé. En dehors de cela, la performance du groupe est bien propre, un groupe qui vaut vraiment le coup d’oeil (ou d’oreille si vous n’avez pas l’occasion de les voir en concert). Petit bonus pour le staff du fest qui nous arrosait avec des lances à eau, rendant la canicule plus supportable et les headbangs bien agréables.
Les prochains groupes ne m’intéressant pas, je fais mon tour du merch, et vais remplir mon godet. Je me place un peu à l’écart pour voir ce qu’il en est de Horskh, le groupe suivant. C’était une sorte d’indus metal bizarre, ça m’a fait saigner les oreilles, et j’ai trouvé ça sans aucun intérêt. Il en va de même pour Aqme, que je n’avais nullement envie de voir. Ceci dit, ces deux groupes ont l’air de plaire au public vu ce que j’aperçois de loin. Voila le plus gros point négatif du fest je pense, même si l’espace est très grand, tout est axé en direction de la scène, donc quand un groupe ne nous plait pas ou ne nous intéresse pas, si on reste sur le site du festival, on est obligé de l’entendre.
Nidhögg :
Comme je le disais précédemment, notre arrivée en milieu d’après-midi nous a fait rater une partie de la prestation d’Aqme, ce qui ne me porte personnellement pas préjudice. J’ai beau apprécier l’énergie déployée par le groupe avec cette chaleur et surtout pour cette tournée d’adieu, je n’accroche définitivement pas à son répertoire. De même, sans faire injure à Vincent, le chanteur, qui assure vraiment le show, je préférais sans doute la formation avec son ancien frontman, Thomas.
Premier morceau de choix de la journée pour moi, et raison principale de mon déplacement dans le Rhône, la venue de Dark Tranquillity est toujours un événement inratable, et les Suédois vont encore une fois me donner raison, Mikael Stanne étant comme à son habitude très souriant, communicatif, proche de ses fans, et ne se privant jamais de chanter dans le public. Le groupe est au diapason, et se donne à fond, malgré la chaleur très lourde. D’ailleurs, je me demande comment Mikael a pu supporter son blouson durant tout le set. L’orage menaçant durant tout le concert aura donné une atmosphère particulière, Mikael ironisant « nous ça va, on est à l’abri, mais pas vous, regardez ce ciel, wow ! ». J’ai par contre personnellement trouvé le batteur Anders Jivarp un peu fatigué, mais peut-on réellement lui en vouloir, jouer du melodeath par 38° n’étant clairement pas idéal. Le groupe enchaîne les titres du dernier album en date Atoma et les hits indémodables « ThereIn », « Lost To Apathy », « The Wonders At Your Feet »… Une prestation une fois de plus carrée et tout de même relativement courte, une petite heure, mais c’est le lot des festivals. Une très bonne mise en bouche cela dit pour la suite de la soirée !
Thårinkü :
Arrive alors le tour du deuxième groupe que j’étais venu voir, les Suédois de Dark Tranquillity. A ce moment-là, le temps alternait entre grand soleil et petites averses, anecdote certes, mais ayant un résultat sur la suite des événements. C’était la deuxième fois que je voyais le groupe sur scène, et cette fois-ci, j’ai pu rentrer vraiment dedans. Il n’y avait que les morceaux provenant d’Atoma où il était difficile pour moi de me mettre dedans. En dehors de cela, la setlist était très cool, les membres du groupe arboraient un grand et franc sourire montrant qu’ils étaient heureux d’être ici. Durant le set, un arc-en-ciel s’est formé derrière la scène, alors que les éclairs se déchaînaient de l’autre côté, ce genre de détail qui laisse un souvenir inoubliable, que ce soit au public ou au groupe. C’était un plaisir de revoir le groupe, surtout dans ces conditions, et je remercie la formation pour son authenticité envers le public.
SETLIST : Encircled / Monochromatic Stains / Clearing Skies / The Treason Wall / The Science Of Noise / Forward Momentum / Atoma / Terminus (Where Death Is Most Alive) / The Wonders At Your Feet / ThereIn / Lost To Apathy / Misery’s Crown
Comme vous l’avez peut-être deviné, Rise of the Northstar n’étant absolument pas ma tasse de thé, je me suis simplement posé dans l’herbe et j’ai attendu que ça passe. Le public avait l’air très enthousiaste en revanche. Quand je disais que l’affiche était très variée, ce n’étaient pas des paroles en l’air, il n’y en a pas pour tous les goûts, mais presque !
A la seconde où ROTNS finissent de jouer, je me précipite au premier rang pour le groupe principal de ma venue, qui fait aussi largement partie de mes groupes favoris, Finntroll. La pluie battante ne me décourage pas, bien que j’espère intérieurement que cela ne s’aggrave pas, car je ne voulais pas que le concert soit annulé. Les réglages mettent un peu de temps à se faire, mais bingo, le groupe arrive finalement sur scène, et la pluie se dissipe assez rapidement. Dès les premières notes, le public est en folie, pogos, sautillements, slams, la musique des Finlandais se prête vraiment au live, c’est efficace, pêchu et festif. En revanche, déception sur le fait que le show ait dû être écourté car les réglages ont pris trop de temps, une chanson a sauté du coup, c’est bien dommage. Quoiqu’il en soit, la performance est nickelle, la setlist taillée pour la scène avec un condensé de tubes tels que « Trollhammaren », « Solsagan », « Under Bergets Rot », ou encore « Blodsvept », qui mettent une ambiance de dingue. Définitivement un groupe à voir et à revoir.
Nidhögg :
Deuxième excellente raison de venir pour moi, les Finlandais de Finntroll vont livrer une prestation incroyablement fun et énergique, là aussi, on pourrait dire comme d’habitude, mais ce n’est jamais partie gagnée d’avance, car ils tournent tout de même depuis 2013 sans nouvel album (Finntroll, si vous me lisez, dépêchez-vous un peu !). Eux par contre ne semblent pas souffrir de la chaleur, même si il faut le dire, l’orage était passé par là entre temps, permettant de nous rafraîchir quelque peu. Le groupe joue toujours avec autant d’enthousiasme, et les titres de Blodsvept sont vraiment taillés pour la scène (bon ok, comme un peu tout le répertoire du groupe), « Trollhammaren » étant toujours le titre qui remporte la plus forte adhésion. Ambiance énorme dans la fosse donc, mais votre serviteur, vu son âge avancé, s’était mis plus en retrait pour mieux apprécier le show. Seule fausse note de la prestation, le groupe a dû écourter son set d’une chanson en raison du retard de la programmation, à la grande surprise de Vreth qui lâcha un gros « What the fuck ? ». Personnellement je n’avais pas suivi mais il semblerait que le groupe précédent ait été responsable de ce retard (Rise Of The Northstar). A confirmer, ou infirmer, mais cela n’altère en rien la qualité du show de Finntroll, un groupe toujours au top de sa forme !
SETLIST : Blodsvept / Slaget Vid Blodsälv / Nattfödd / Trollhammaren / Ett Norrskensdåd / När Jättar Marshera / Skogsdotter / Häxbrygd / Mordminnen / Solsagan / Under Bergets Rot
Le festival tire à sa fin avec les Brésiliens de Soulfly, groupe, pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore, du grand Max Cavalera, et donc institution pour moi qui ai débuté ma vie metallique avec le Sepultura de la grande époque. Malgré l’heure tardive, les festivaliers sont toujours au taquet, et le groupe aussi, proposant une setlist très virulente, agrémentée de passages tribaux comme Max les affectionne grandement depuis l’époque Roots, déjà plus de vingt ans ! Soulfly, depuis quelques albums, s’est remis à composer des titres plus violents, parfois proches du death metal, comme le surpuissant « Under Rapture », ce qui n’est pas pour me déplaire personnellement, ça me tient bien éveillé à cette heure avancée de la nuit ! Max, très en voix et en grande forme, électrise le public sans problème, et son fiston Zyon a la batterie est un fou furieux, tabassant ses fûts comme si sa vie en dépendait. Bref là encore, le concert est une vraie partie de plaisir, et passe à une vitesse folle, ce qui a fait de cette journée de festival une vraie grosse réussite !
Thårinkü :
Je me pose dans l’herbe à nouveau pour Soulfly car absolument pas intéressé par le groupe. Autant je suis content de les avoir vus une fois car c’est quand même un groupe « légendaire », autant je ne suis pas du tout convaincu, et j’aurais largement préféré voir Finntroll en tête d’affiche.
SETLIST : The Summoning / Under Rapture / Fire / Porrada / Bleed / Plata O Plomo / Prophecy / Babylon / No Hope = No Fear / I And I / Ritual / Dead Behind The Eye / Back To The Primitive / You Suffer / Jumpdafuckup / Eye For An Eye / Crazy Train
Nidhögg :
En résumé, un excellent festival, dans une ambiance très sympa et conviviale, un prix d’entrée plus que raisonnable, des groupes renommés … Bravo à l’organisation, je reviendrai l’an prochain si j’en ai l’occasion, et sans aucune hésitation !
Thårinkü :
C’est ainsi que je suis reparti du festival, globalement très satisfait de ma journée, entre les groupes que je voulais voir qui ont assuré, la bière et la bouffe qui étaient très bonnes, et le fait d’avoir pu revoir quelques amis sur place, j’ai passé un bon moment. Ce petit fest ne paie a priori pas de mine, mais il vaut le détour, pour peu qu’il y ait quelques groupes qui vous intéressent, ou que vous ayez une énorme ouverture d’esprit. En plus de ce que j’ai dit précédemment, le cadre est chouette, l’organisation est satisfaisante, si vous restez les deux jours, le camping est vraiment juste à côté de l’entrée. N’hésitez pas ! Et Plane’R, nous nous voyons peut-être en 2020, selon l’affiche.
La touche de sel très utile de Fée Verte :
Je n’étais pas là, mais petits cœurs partout pour Dark Tranquillity et Finntroll, parce que c’est toujours excellent !
Et le mot de la fin par l’Elfe Noire :
Je tiens vraiment à remercier Nidhögg et Thårinkü pour la rédaction du live-report !