Percival Schuttenbach / Vreid – 13/06/2020

Deux concerts en ligne étaient à mon programme d’hier soir : tout d’abord celui de Percival Schuttenbach, suivi de celui de Vreid. Le concert de ces premiers ayant légèrement débordé sur celui de Vreid, j’ai visionné la prestation en deux fois afin de ne pas manquer le début du set des Norvégiens.

Le premier rendez-vous est donc donné à 19h50 sur YouTube. Après la traditionnelle présentation du merch et une démonstration de The Witcher sur Twitch, le concert commence. La désignation « Percival Schuttenbach » sous-entend que la formation polonaise s’apprête cette fois-ci à donner un set folk metal.

On retrouve sur la scène du U Bazyla de Poznań le chanteur Mikołaj Rybacki (balafré et à l’œil blanc), également à la guitare, la chanteuse et violoncelliste Katarzyna Bromirska, la chanteuse Ewa Potura (couronne de fleurs sur la tête) et le batteur Michał Lange, accompagnés par un second guitariste et un bassiste. Excepté Michał, tous les membres sont debout. Sur le devant de la scène sont disposées des poupées goules. Afin de retranscrire autant que possible l’ambiance des concerts, le groupe encourage à scander des « Hey ! » sous des jets de fumée et l’on peut de nouveau entendre des samples de public acclamant le groupe.

C’était la première fois que j’assistais à un set folk metal de la formation, et je dois avouer avoir été moins réceptive que lors des sets folk traditionnel. La musique, plus expérimentale/progressive, faisait naître en moi un sentiment d’éparpillement. Par ailleurs, je trouvais que l’ensemble vocal manquait d’harmonie lorsque le growl de Mikołaj, ou celui du bassiste, était combiné au chant clair de Katarzyna et d’Ewa. En revanche, le contraste entre les chuchotements chamaniques et le growl d’Ewa était intéressant. Autre temps fort du set pour ma part : l’interprétation de « Steel for Humans ». « Banana Tiger, Banana Tiger… » (pardon, c’était plus fort que moi). Au bout d’une heure et quart de concert, tous les membres du groupes se retrouvent côte à côte au centre de la scène pour un final explosif, puis saluent. Le concert était suivi d’un « Meet and Greet ».

Le second rendez-vous de la soirée était fixé à 21h sur Facebook. Vreid donnait un concert dans un cadre exceptionnel, au milieu des montagnes enneigées du Sognefjord (deuxième plus grand fjord de Norvège) dans la « kommune » de Sogndal, devant la ferme familiale du bassiste et compositeur Jarle Hváll Kvåle.

Avant le début du concert, le producteur Håvard Nesbø présente les lieux ainsi que l’histoire de Vreid, plus qu’étroitement liée à celle de Windir. Tout commença en 1183 à la ferme Kvåle, datant de l’Age de fer, lorsque Arntor tua le gouverneur du roi en signe de protestation contre les fortes taxes sur les fermes de la région, ce qui mena un an plus tard à l’une des plus grandes batailles navales de l’Histoire norvégienne : la bataille de Fimreite. Au milieu des années 1990, des musiciens de Sogndal, passionnés d’Histoire, formèrent Windir pour créer un style à part entière : le « Sognametal ». Malheureusement, en 2004, dix ans après la création du groupe, le chanteur Terje Bakken, connu sous le nom de Valfar, périt à seulement vingt-cinq ans d’une hypothermie lors d’une tempête de neige. Suite à cela, les membres restants de Windir ont formé un autre groupe : Vreid.

La formation black’n’roll norvégienne se tient fièrement sur les rochers à côté de la ferme. Un feu de camp se consume. La prestation est filmée par une équipe de tournage et par un drone survolant le Sognefjord, l’immersion est totale. On retrouve le chanteur/guitariste Sture, le guitariste Strom, le bassiste Hváll et le batteur Steingrim, accompagnés d’un claviériste. Tandis que le son saturé des guitares et les claviers créent une atmosphère glaciale, les chœurs épiques assurés par Strom, Hváll et le claviériste rappellent inexorablement Windir (« guerrier » en vieux norrois). Ce concert rend directement hommage au regretté Valfar. Lors du lugubre « Empty » (qui n’avait jamais été joué auparavant) et de « Arntor, ein Windir », son frère, Vegard Bakken, se joint au reste du groupe comme chanteur guest. Tandis que la nuit tombe progressivement, des hommes brandissent des torches derrière le groupe, qui décidément nous gâte avec une autre reprise de Windir, « Dauden », morceau également joué pour la première fois en live. Que ce soit avec Vreid ou Windir, l’importance de l’Histoire est indéniable, la preuve en est par exemple avec « Milorg », rendant hommage aux Norvégiens qui se sont battus contre l’armée allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après un peu plus d’une heure, le concert prend fin sur le titre à la fois épique et menaçant « Når Byane Brenn ». Lors des coupures qui rythmaient le morceau, je ne pouvais m’empêcher de scander des « Hey ! ». Un grand merci à Vreid pour ce concert unique que je ne devrais pas oublier de sitôt !

SETLIST : One Hundred Years / Sólverv / Lifehunger / Millom hav og fjell / Eldast, utan å gro / The Sound of the River / Empty / Arntor, ein Windir (Windir cover) / Dauden (Windir cover) / Milorg / Når Byane Brenn

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