C’est dans un contexte bien particulier que sort le sixième album des Auvergnats d’Oubéret. Jörðin (« Terre » en islandais) fait directement suite au troisième EP de trois titres Y a rien qui gêne paru en 2018, sur lequel on pouvait retrouver les deux nouveaux membres du groupe que sont Thomas « Le Fripier » à la basse et Jean-Michel « L’Alchimiste » à la guitare, au bouzouki et à la mandoline. Vous le verrez à l’écoute du nouvel album, le titre de l’EP renvoie à des paroles de l’excellent et entêtant morceau « Ma taverne ».
Excepté l’arrivée récente de Thomas et de Jean-Michel, le line-up du groupe reste inchangé. En plus de ces derniers, Sylvain « Le GPS » (accordéon chromatique) et Nicolas « Le Pirate » (batterie/bodhran) secondent le chanteur, flûtiste et sonneur Jocelyn « Le Roi » aux chœurs.
Jörðin marque un tournant dans la carrière du quintet, avec une tournée en préparation, et surtout une nouvelle mentalité musicale. Oubéret se définissait déjà comme « groupe celtique festif à danser », mais va encore plus loin en proposant une « musique décomplexée », laissant libre cours à ses envies.
Dans son cinquième album But Alors, You Are Celte ?, Oubéret explorait déjà un large panel d’influences musicales, de la musique folk celtique à la pop, en passant par le rock/metal. Avec Jörðin, cette dernière influence est résolument plus marquée, rappelant parfois des groupes comme Boisson Divine, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Grâce aux instruments traditionnels, les douze morceaux qui composent l’album (majoritairement chantés, et en français s’il vous plaît!), d’une durée moyenne de trois-quatre minutes, sont très variés. Par exemple, tandis que l’instrumental festif « Andro trop fait » est basé sur le rythme de la célèbre danse vannetaise, « Larrode Trip », dont le titre fait référence à une commune du Puy-de-Dôme, s’inscrit dans la pure tradition auvergnate et est mené par l’accordéon. Quant au morceau instrumental « Jigateuf Excellent », celui-ci est, comme son titre le suggère, une sympathique gigue irlandaise menée par le whistle, le bouzouki et l’accordéon.
Si l’album est très varié d’un point de vue musical, un facteur commun est à relever : l’humour ! A l’image d’un whistle léger, Oubéret chante avec une certaine désinvolture, quel que soit le thème abordé. Le groupe ne délaisse pas son énergie débordante et sa bonne humeur communicative à travers des morceaux presque tous aussi festifs les uns que les autres (à l’exception de l’instrumental « Dark Mi Maul » et du morceau musette « La Dérive des incontinents », à l’ambiance plus nostalgique, voire mélancolique). Par exemple, le morceau folk rock « Lève ta main », mené par le whistle, est très interactif, on s’imagine aisément participer lors des prochains concerts du groupe. Comme évoqué plus haut, j’apprécie tout particulièrement la chanson « Ma taverne » pour l’ambiance conviviale qu’elle transmet, ainsi que le morceau folk metal « Pierre, feuille, schizo », parfait pour, passez-moi l’expression, se foutre sur la gueule ! Pour finir, Oubéret laisse son côté engagé s’exprimer davantage, notamment dans « Terre ! », morceau sur le thème de la préservation de la planète, et livre des petites morales, comme dans « Ma source de vie » qui véhicule l’importance de se contenter des choses simples de la vie.
Plus efficace que la chloroquine, ce nouvel album d’Oubéret est un excellent remède à écouter sans modération, et sans effets indésirables !
Fée Verte
7/10
Tracklist :
1. Oubéret est là !
2. Pirate
3. Andro trop fait
4. Terre !
5. Ma source de vie
6. Dark Mi Maul
7. Lève ta main
8. Larrode Trip
9. Jigateuf Excellent
10. Ma taverne
11. Pierre, feuille, schizo
12. La dérive des incontinents
Date de sortie : 27 mars 2020
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