Axoria est retourné prendre la mer sur la péniche du Petit Bain à Paris pour une soirée voyage aux quatre coins du monde avec le concert de quatre groupes ayant pour tête d’affiche Orphaned Land !
Tout d’abord, direction l’Italie, avec le groupe de métal symphonique Aevum qui nous a présenté en grande partie son album « Dysphonia » sorti l’an dernier. Il y a encore très peu de monde dans la salle pour cette première partie qui a débuté avant l’heure annoncée. Dommage car il s’agissait d’une prestation bien dynamique et plutôt d’un bon niveau musical et vocal avec de belles envolées lyriques de la chanteuse, et une alternance de chant clair et de chant black masculin d’un bel effet. Pour le reste, il s’agit d’un métal symphonique plutôt classique avec des parties épiques, quelques sonorités électro assez rythmées, des bons riffs de guitare pour la puissance, et même une danseuse sur scène pour la dernière chanson, un mélange bien sympathique pour une première partie qui nous met bien en appétit pour la suite de la soirée.
Nous rentrons ensuite davantage dans l’ambiance de la soirée avec le groupe israélo-américano-norvégien Subterranean Masquerade dont fait également partie le batteur d’Orphaned Land, d’où la logique que ce groupe intervienne en première partie de la tête d’affiche ! Les morceaux joués sont issus de leurs deux derniers albums sortis respectivement en 2015 et 2017 et s’intitulant « The great bazaar » et « Vagabond ». Comment qualifier ce groupe pour le moins très particulier ? Je dirais qu’il s’agit de psyché-prog-oriental-métal avec un chanteur survolté qui court, saute partout, danse, et se donne vraiment à fond sur scène ! Le public commence à arriver en nombre plus important et semble plutôt bien apprécier les sonorités véritablement orientales de bon nombre de titres qui font vraiment de ce groupe le cousin d’Orphaned Land en version progressive. Une mise en bouche absolument parfaite pour ce qui nous attend ensuite.
Viennent ensuite les norvégiens de In Vain dans un style beaucoup plus brutal, progressive black/death. Adieu immédiatement à l’ambiance orientale, et bienvenue au style froid et nordique des 5 artistes imposants et au look plutôt élégant et sobre qui composent le groupe. Sur les huit titres composant ce set, près de la moitié vient du dernier album « Currents » sorti fin janvier dernier. Belle découverte au demeurant pour moi qui ne connaissait pas encore le dernier album du groupe ! De l’introduction avec « Against the grain » jusqu’au magnifique ending avec « Image of time », on retrouve une certaine lourdeur très agréable dans les rythmes de guitare et de basse qui sont à la fois puissants et insistants par une répétition très marquée. Le chant clair qui alterne à merveille au chant black/death donne également un rendu très agréable tout au long du set. Le public est assez peu dynamique, à mon grand regret pour ce groupe que j’ai apprécié tout particulièrement et qui mérite vraiment selon moi un soutien plus important lors de ses prestations en live. Peut-être que le manque de dynamisme du public était lié au fait que le style dénotait complètement de l’ambiance orientale attendue pour la tête d’affiche. En ce qui me concerne, j’ai été très agréablement surpris par ce groupe qui reste ma belle découverte de la soirée.
Setlist :
Against the grain
Origin
Seekers of the truth
Octobers Monody
Captivating solitude
Blood we shed
Image of time
Et enfin le clou de la soirée, Orphaned Land ! Tout le monde est présent, la salle est bondée et l’ambiance est à son maximum. Les israéliens nous ont préparé un set de plus d’une heure et trente minutes absolument intenses avec des morceaux tirés de plusieurs albums de leur riche discographie entre autres de Mabool (2004), de The never ending way of OrwarriOR (2010) ou encore du dernier album tout juste sorti il y a quelques semaines Unsung Prophets and Dead Messiahs.
Une compilation superbe des meilleurs morceaux grands classiques du groupe avec dès l’introduction, le morceau The cave qui va nous faire voyager au moyen orient… Le chant oriental de Kobi Farhi est juste sublime, les riffs de guitare de Chen Balbus déments et la mise en scène très belle avec en fond la diffusion des clips du groupe permettant ainsi de saisir vraiment toute la portée du message très engagé véhiculé par le groupe dans les textes des morceaux. Le meilleur exemple est le dernier titre en date We do not resist dont les paroles citant Aldous Huxley sont une véritable dénonciation du capitalisme effréné, du marché des armes, des connivences politiques et médiatiques avec toutes les conséquences désastreuses de mort et de désolation pour des millions de personnes à travers le monde. Ajoutons à ce message, celui porté par Like Oprheus et All is one, à savoir l’union dans la paix et dans la musique de toutes les communautés religieuses, et nous apprécions encore davantage toute la portée philosophique et politique qu’implique le groupe.
Le show se poursuit et le public répond parfaitement aux sollicitations, sautant et dansant parfois jusqu’à en faire tanguer le bateau ce qui a même déstabilisé quelque peu le chanteur ! Le morceau Sapari qui a été réclamé par le public depuis le début du concert a ensuite été joué pour le plus grand plaisir des fans ! Malheureusement, le temps passe beaucoup trop vite et cette magnifique soirée s’achève déjà en étant conclue de manière sublime avec les morceaux enchaînés Norra el Norra / Ornaments of gold. Je ne peux que remercier vivement tous les groupes qui m’ont fait passer une très agréable soirée et ne demande qu’à les revoir une nouvelle fois à leur prochain passage dans la région !
Setlist :
The cave
All is one
The kiss of Babylon
Ocean Land
We do not resist
Let the truce be known
Like Orpheus
Yedidi
Propaganda + All knowing eye
Sapari
In thy never ending way
Norra el norra + Ornaments of gold