Nokturnal Mortum – Verity

Tu veux du pagan ? Tu veux du black ? Tu veux secouer frénétiquement ton abondante et soyeuse chevelure sous l’empire de riffs puissants  à souhait ?
Alors accroche-toi à ton slip l’ami, ça va secouer sa mémé. Je t’aurai prévenu.

Sorti en mai 2017, le dernier album de ces Ukrainiens survoltés se révèle un geiser de blasts et de riffs un brin conventionnels mais toujours efficaces.

I’ll Meet you in Ancient Darkness : malgré un titre qui évoquerait plutôt celui d’une outro, genre « allez, bye-bye et rendez-vous en enfer », cette intro propose poliment à tout curieux non initié à aller gentiment se faire voir : sur fond de cor de chasse, la voix de la sirène et des animaux sauvages accompagnent l’intrus vers son époque trop aveuglante pour nous.
Voilà, nous sommes désormais entre nous, seules quelques bougies nous éclairent dans la pénombre. Nous pouvons commencer.

Molfa : la claque. Un délicieux combo de folk, de riffs darks et de blasts, le tout fort bien équilibré et diablement énergisant, entrecoupé de quelques minutes plus languissantes, mélodiques et folk à souhait, assortis de chœurs empreints de testostérone. Mais… qu’entends-je à la fin du morceau ? Du synthé ?… Bon, on fera comme si je n’avais rien entendu. Puis ça ralentit encore, avant de repartir de plus belle. Une entrée en matière alléchante.

With Chort in my Bosom : le ton est toujours folk, mélancolique, les chœurs narrent l’histoire des racines et de la fraternité, avec quelques passages qui ne sont pas sans m’évoquer un titre du dernier album de Sangdragon.

S’enchaîne un Spruce Elder plus dark, suivi de Song of the Snowstorm : une intro sympathique qui mélange sonorités dark et flûtiot, avant de révéler un son et un rythme à prédominance black. Riffs languissants entrecoupés de passages plus monocordes accompagnés par la flûte. Un bon kiff.

Wolfish Berries  : le morceau débute dans une atmosphère brumeuse, le cri du loup appelle l’auditoire à se rassembler autour du feu. Une voix rauque et sombre nous entraîne dans la nuit, au plus profond de la forêt, où la faune nous procure les ingrédients hallucinogènes. Les rythmes accompagnés des chœurs se veulent lourds, mystérieux, frissonnants. Quelques blasts nous plongent finalement dans les ténèbres…

On fait ensuite le plein de testostérone avec le refrain de Wild Weregild où les chœurs des mâles expriment avec fierté l’esprit fraternel qui les unit. Un titre aux sonorités très folks, conviviales et festives. Mais on n’est pas ici dans un registre « folk à boire » : on est convié, par le cri de l’aigle, à nous enivrer et accompagner les instruments à une envolée vers une réflexion post-guerrière à la gloire de l’Ukraine.

Dans Lira, on retient surtout le refrain, mélodique à souhait, où comme pour le titre précédent, le mâle saoul chante  sa joie, accompagné de son fidèle flûtiot.

On enchaîne sur une dominance black avec Night of the Gods. Cette fois, le ton nous fait ressentir une certaine souffrance du guerrier, las de combattre.

L’aventure se termine sur Where do the Wreaths Float Down the River ?, un morceau instrumental. Ses notes sont empreintes d’une atmosphère mystérieuse et inquiétante. Les  ténèbres s’ouvrent à nouveau sous nos pieds fatigués de danser. On commence à décuver. Qu’est-ce qui nous attend là-dessous ?…

L’album se termine donc par un point d’interrogation. J’aime ça. Cela nous invite à ouvrir la réflexion vers de prochaines aventures.

Alors, tu as vu le loup ?

Tracklist :

  1. I’ll Meet you in Ancient Darkness
  2. Molfa
  3. With Chort in my Bosom
  4. Spruce Elder
  5. Song of the Snowstorm
  6.  Wolfish Berries
  7. In the Boat with Fools
  8. Wild Weregild
  9. Lira
  10. Black Honey
  11. Night of the Gods
  12. Where do the Wreaths Float Down the River ?

Note : 8/10

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