On avait quitté la jeune et talentueuse danoise Amalie Bruun et son projet personnel Myrkur sur l’excellent M, sorti en 2015 et nous ayant clairement envoûté de par son aspect sombre, atmosphérique et propre à distiller des passages Black Metal du plus bel effet. Mareridt signifiant « cauchemar » en danois, nous voilà partis en plein coeur des rêves les plus noirs de la belle avec onze nouveaux morceaux. Que le voyage commence !
Amalie Bruun l’avait énoncé en interview : les cauchemars récurrents qu’elle connaît depuis maintenant deux ans l’ont véritablement inspirée pour cet album. L’ambiance s’en ressent, c’est sûr, et chaque titre de ce Mareridt vous plongera dans un monde froid, étrange et mélancolique.
Le premier titre éponyme transportera l’auditeur au milieu des paysages scandinaves, battus par les vents glacés et teintés de blanc par la neige, grâce à un chant des plus magiques et nous faisant vraiment oublier la durée d’environ 3 minutes 30 du morceau. Les guitares viendront ouvrir le bal sur le deuxième titre « Maneblot » avec un riff saturé et très sombre, porté par le chant hurlé de la sirène danoise. Cette dernière maniera d’ailleurs très bien cette partie en alternant ténèbres et lumières selon l’intensité des passages.
Une parfaite mise en situation, c’est certain ! Mais la différence avec le précédent opus se montrera très vite, avec un degré d’agressivité globale clairement bien en dessous sur Mareridt. Très peu de riffs typés Black finalement, mais plutôt des guitares assez lentes dans l’ensemble. Quand « Maneblot » s’occupera de rendre hystérique Amalie, « The Serpent » et « Funeral » sonneront très Doom dans l’esprit, avec un rythme très lent mais pour le coup parfait dans l’optique de créer une ambiance suffocante et presque dérangeante. À la manière des premiers albums de Leaves’ Eyes, « Elleskudt » sera un morceau très mélodique, aérien et complètement envoûtant.
Ainsi, Amalie Bruun semble s’être calmée sur ce nouvel album, ne proposant qu’un titre résolument rentre-dedans. Mais côté atmosphère, on est servi ! La belle saura nous convaincre sur des morceaux comme les très planants « Crown » et « De Tre Piker », où le piano, le violon et les claviers feront des miracles. Au vu de la beauté de ses vocalises, on regrettera presque que notre chère demoiselle ne chante pas sur le très folklorique « Kaetteren ».
Finissons enfin par mon morceau préféré, « Ulvinde ». Guitares froides comme la glace, choeurs et chant aériens… Tout est réuni pour vous transporter droit dans les contrées nordiques de la danoise. Le clip parlera de lui-même.
Amalie Bruun sait y faire en termes d’ambiance, et de ce point de vue-là, on ne sera pas déçu tant les compositions ont été faites avec sincérité et selon ses expériences personnelles. On aurait simplement voulu un peu plus de hargne dans Mareridt, avec plus de passages Black qui faisaient véritablement la magie du précédent album.
Thrall
NOTE : 8,5/10
Tracklist :
- Mareridt
- Maneblot
- The Serpent
- Crown
- Elleskudt
- De Tre Piker
- Funeral
- Ulvinde
- Gladiatrix
- Kaetteren
- Bornehjem
Sortie : 15 septembre 2017
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