Mesarthim – Pillars

Une alchimie complexe entre musique électronique et black metal, entre atmosphère pesante et une sensation de planer dans l’espace, aujourd’hui nous allons parler de Mesarthim.

Groupe d’origine australienne, Mesarthim s’est montré plutôt prolifique depuis sa création en 2015. Fier de 3 albums et 6 EPs, le duo s’est montré de suite unique dans son genre, de par l’utilisation de boite à rythme, et empruntant beaucoup à la musique électronique. La thématique commune à tous leurs albums est claire : l’univers. Beaucoup de leurs titres rappellent sans conteste d’ailleurs des objets célestes. Partons alors à la découverte des piliers de l’univers, avec cet album paru en 2016, Pillars.

L’ouverture de l’album annonce de suite la couleur, et débute par une explosion d’où ressort une mélodie aux claviers, tandis que la batterie/ boite à rythme impose une sensation de lourdeur. Puis la voix, ultra saturée, vient se rajouter sur cet ensemble, dominant le tout. Les paroles sont indiscernables, ce qui rajoute une touche de mystère. La chanson éponyme de l’album, « Pillars », reste somme toute très répétitive, mais après de longues minutes, le calme revient. Le clavier occupe alors tout l’espace, et donne la sensation d’arriver au point culminant : la boite à rythme se rajoute, puis de nouveau, une explosion. Il se dégage de ce morceau le sentiment de planer dans l’espace, de se laisser porter au gré du vent solaire. On pourrait presque voir les étoiles autour de nous. On se sent à la fois lourd, mais pourtant léger dans cette immensité qui nous entoure. Sentiment accentué par la fin de la chanson … Mais le répit est de faible durée, car, sur un rythme plus rapide débute « Orbiting ». Toujours avec la même voix saturée, lente et imperturbable. Le rendu est dense, on a du mal à discerner les instruments traditionnels des ajouts électroniques. Tout comme pour la première piste, « Orbiting » réserve quelque place pour des moments plus légers … Cette fois, on se sent ralenti, lourd … Puis on repart de plus belle, propulsé par la batterie et les riffs saturés. Vient la troisième chanson, sobrement intitulée « 11 ».  Le groupe applique toujours le même schéma, alternant phases complexes où les instruments se mélangent, créant parfois un chaos, avant des passages sereins. Un grand passage est consacré à la musique seule, sans voix. A ce moment-là, nous ne sommes plus que les témoins de quelque phénomène spatial, spectateur impuissant face au déchaînement des astres. Puis, comme si rien n’était, nous continuons le voyage, alors que la voix revient, fidèle à elle-même. La mélodie jouée aux claviers, rentre dans la tête et retient l’auditeur. La fin est abrupte, sans préavis. Nous atteignons alors les confins de l’univers. La fin majestueuse de l’album. « Constellation » est la dernière musique. Sans paroles, elle est constituée d’une mélodie unique. Du genre de celles qui vous touchent, personnellement. Elle entre en résonance avec vous, votre intérieur. Vous n’êtes plus. Vous flottez, observant la majesté de l’univers vous entourant.

Cet album rompt complètement avec les traditions du black metal classique, mais offre une ouverture sur un potentiel qui est vraiment exploité au cours de ces 40 minutes.

Note: 9/10

Tracklist:

  1. Pillars
  2. Orbiting
  3. 11
  4. Constellation

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