Ce dimanche 12 septembre 2021 fut pour moi un grand jour : celui où je retournais en concert pour la première fois depuis quasiment un an. Mieux qu’un concert, une journée de festival parfaite pour se remettre dans le bain. Je me suis en effet rendue au Mennecy Metal Fest en Essonne, mais uniquement pour la troisième et dernière journée du festival qui m’intéressait tout particulièrement. Jusqu’au bout, j’ai craint une annulation de dernière minute vu que cela était arrivé l’an dernier à deux jours des hostilités. Cette fois-ci, presque tous les groupes conviés l’an dernier ont répondu présent pour cette nouvelle édition, et quelques surprises se sont même ajoutées à l’affiche. Seul Napalm Death a dû annuler sa venue à cause de problèmes de visa.
Un covoit et trois-quarts d’heure de route plus tard, nous arrivons sur le site aux alentours de 13h30, juste à temps pour le premier concert de la journée. Aucun souci pour se garer et pour trouver le site du festival, malgré le peu d’indications. Il n’y avait qu’à suivre les collègues metalleux et cette douce mélopée qui parvenait à nos oreilles. Une fois le bracelet récupéré et le contrôle sanitaire effectué, nous entrons dans le joli parc de Villeroy. Nous découvrons de nombreux stands d’exposants (mais un seul de restauration), ainsi que deux scènes : une « mainstage » et la « Eye Stage » sur laquelle se succèdent des groupes promus par MusikÖ_Eye.
Le premier groupe à fouler les planches de la scène principale est Lonewolf, formation francilienne de heavy metal. Le quatuor se compose d’un chanteur/guitariste, d’un guitariste et d’un bassiste assurant également les chœurs, ainsi que d’un batteur. Habituellement, je ne suis pas particulièrement friande du style, mais le heavy metal délivré par le groupe me paraissait fortement influencé par le hard rock à l’ancienne à la manière de Deep Purple et de ZZ Top, ce qui n’était pas pour me déplaire. Le guitariste me faisait d’ailleurs pas mal penser à un membre de la formation blues rock américaine avec sa longue barbe blanche. Par ailleurs, débuter une journée de festival par ce style musical était parfait pour se remettre doucement dans le bain, surtout quand on n’a pas eu de concerts depuis un bon bout de temps. Le chanteur occupait bien l’espace scénique et interagissait régulièrement avec le public, en nous encourageant par exemple à chanter les paroles du refrain de « Hellfire » : « Comme dans les refrains on répète toujours le titre du morceau, vous devriez pouvoir chanter avec nous ». Même si nous n’étions pas encore très nombreux devant la scène, nous avons joué le jeu avec grand plaisir.
Le temps de nous restaurer, nous nous sommes posés devant Negative Concept qui jouait sur la Eye Stage. Si le groupe définit son style comme du sludge black blues doom stoner, je simplifierais la chose en disant qu’on a affaire à du grunge teinté de doom, ce qui était assez intéressant.
NZGL
Place ensuite à NZGL sur la grande scène. Les choses sérieuses commencent avec un black metal bien brutal dont l’originalité première réside en la présence d’une chanteuse (en plus du chanteur principal) qui assurait aussi bien au growl qu’au chant lyrique, ce qui m’évoquait ainsi des groupes comme Fleshgod Apocalypse.
ACOD
J’étais très curieuse de découvrir ACOD vu que les deux live reports rédigés sur nos pages par mon collègue Thårinkü me paraissaient fort élogieux. Autant vous dire d’emblée que je ne fus absolument pas déçue, j’ai même pris une sacrée claque. Le quintet entre en scène sur une intro épique. Les tridents servant de décors de scène nous laissent effectivement deviner dans quel univers trempent les Marseillais. Concrètement, ACOD propose un black/thrash teinté de death mélodique et enrichi d’ambiances épiques. Toutefois, celles-ci auraient mérité d’être davantage mises en valeur car après avoir écouté leur dernier album The Divine Triumph, les claviers me semblaient pas mal en retrait. Mis à part cela, rien à redire, le groupe déployait une sacrée bonne énergie, à tel point que les premiers pogos de la journée se sont déclenchés. En somme, une très bonne découverte, bravo ACOD !
Le temps de retourner chercher du carburant pour les prochains concerts, nous avons entendu rapidement Unnamed Season dont nous vous avions déjà parlé puisque le duo folk s’était produit au Cernunnos Pagan Fest l’an dernier. Étant passée en coup de vent devant la Eye Stage, je vous invite à relire le live report en question si vous souhaitez en savoir plus sur le groupe.
FRACTAL UNIVERSE
Retour sur la grande scène pour découvrir le quatuor nancéien Fractal Universe qui officie dans le death technique. Les quelques parties en chant clair ajoutent à la musique une dimension progressive. C’était plutôt bien fichu, et j’ai adoré le dernier morceau lors duquel le chanteur a joué du saxo, c’était un sacré coup de maître !
NIGHTMARE
Vu ce qui allait arriver après Nightmare, il était temps pour moi de rester cramponnée à mon premier rang pour les derniers concerts. J’appréhendais quand même le prochain set car quand j’ai vu sur Metal Archives que la formation grenobloise officiait dans le heavy/power metal, j’ai eu peur que le temps passe très lentement. Finalement, sans avoir non plus adoré, j’ai largement survécu, et ce, grâce au fait qu’il y avait une chanteuse, et non pas un chanteur à la voix suraiguë, assez typique du style et qui a tendance à fortement m’agacer.
Avant d’enchaîner avec le concert suivant, le résultat de la tombola est tombé sur les coups de 19h. Une très belle guitare LAG était mise en jeu, et c’est le maire de Mennecy en personne qui a remis le gain à l’heureux gagnant.
SETLIST : Intro / Aeternam / Divine Nemesis / karus / Eternal Winter / Crystal Lake / Downfall / Red Marble & Gold / Lights On
DARK TRANQUILLITY
Attention, instant groupie.
Je n’avais plus revu mes chouchous de DT depuis leur tournée de 2018 aux côtés d’Equilibrium, autant dire qu’ils m’avaient terriblement manqué. D’autant plus que je n’avais pas encore eu l’occasion d’entendre les nouveaux morceaux en live, alors que le dernier album Moment est sorti il y a déjà bientôt un an. Depuis, une ombre a noirci le tableau puisqu’un des membres fondateurs du groupe, Anders Jivarp (batterie), ainsi qu’Anders Iwerp (basse) ont annoncé récemment leur départ du groupe. Ce sont donc les musiciens Joakim Strandberg Nilsson et Christian Jansson qui les remplacent depuis un mois.
Dès l’entrée du groupe sur scène, j’ai bien du mal à retenir mon émotion (doublée d’une certaine hystérie, je vous l’accorde), surtout dès que le seul, l’unique Mikael Stanne apparaît. Toujours autant de charisme, toujours aussi souriant, quel frontman incroyable ! Que ce soit dans la fosse ou sur scène, tout le monde s’éclate et semble ravi de retrouver les concerts. Pogos, slams et circle pits ne connaissent plus aucune limite. Côté setlist, le groupe met bien sûr à l’honneur ses deux derniers albums, et interprète également ses grands classiques sur lesquels je me suis plu à chanter. Je crois même avoir rarement aussi bien growlé ! Pendant le concert, Mikael nous a annoncé en avant-première que le groupe reviendrait nous voir au printemps prochain ! Au bout d’une heure qui est passée à la vitesse de l’éclair, le set prend fin, et je me suis bien battue pour récupérer le médiator de Chris Amott et la setlist, sans oublier d’aller dire quelques mots à Mikael et de prendre une photo souvenir avec lui !
SETLIST : Phantom Days / Transcient / Monochromatic Stains / Forward Momentum / Terminus / The Dark Unbroken / Identical to None / Atoma / Encircled / ThereIn / Lost to Apathy / Misery’s Crown
ENSIFERUM
J’appréhendais légèrement le set d’Ensiferum car plus le temps passe, plus les albums du groupe baissent en qualité depuis Unsung Heroes. J’avoue avoir écouté le dernier album une seule fois, au moment de sa sortie, et je n’y suis plus revenue depuis. Il faut dire que la direction « power metal » prise sur Thalassic avec l’arrivée du claviériste Pekka Montin n’était pas du tout à mon goût. Et lorsque j’ai visionné les derniers concerts en ligne des Finlandais, je m’étais royalement ennuyée, car la setlist était composée aux trois-quarts de morceaux du dernier album.
Finalement, malgré mes craintes, j’ai passé un très bon concert ! Je suis rassurée de voir que les nouveaux morceaux passent plutôt bien l’épreuve du live, et ils n’étaient en plus pas si nombreux que cela. Les titres plus anciens, comme « From Afar », « Treacherous Gods », avaient de quoi me refiler un sacré coup de nostalgie… Je me suis aussi bien amusée à danser sur « Two of Spades » avec un ami ! Je ne sais plus sur quel morceau cela s’est passé, mais entre les innombrables pogos et slams, certains metalleux se sont assis et faisaient mine de ramer.
SETLIST : Andromeda / Rum, Women, Victory / For Sirens / From Afar / One More Magic Potion / Run from the Crushing Tide / In My Sword I Trust / Treacherous Gods / Cold Northland (Väinämöinen Part III) / Two of Spades / Token of Time / Into Battle
Le festival touche déjà à sa fin ! Un immense merci à tous les groupes, à l’équipe du festival et à la mairie de Mennecy pour nous avoir rappelé l’exquise existence des concerts ! L’organisation était au top, je reviendrai avec grand plaisir !
Les tops :
- Très bonne organisation
- Nombreux emplacements de stationnement aux abords du parc
- Le cadre, le parc de Villeroy est très mignon !
- Toilettes propres (du côté filles en tout cas)
- Très bon son
- Festival à taille humaine
- Excellent rapport qualité/prix
- Prix des consos raisonnable, malgré un choix limité
- La deuxième scène, pour patienter entre deux concerts
Les flops :
- Je n’en vois qu’un, peut-être travailler un peu plus sur le côté « communication ».