Médiévales de Provins

Il y a des événements que je n’ai encore jamais eus l’occasion de faire et qui me font de l’œil depuis des années, notamment les Interceltiques de Lorient et les Médiévales de Provins. Pour la première, il faudra encore attendre (peut-être pour l’an prochain, qui sait), mais pour la seconde, cette fois, c’est la bonne ! La chance m’a souri puisque trois semaines avant le jour J, j’apprends que j’ai remporté trois invitations grâce à un concours organisé par la chaîne de télévision Histoire. J’en fais donc profiter mon cher et tendre ainsi qu’un très bon ami.

Samedi 15 juin 2019, deux heures et demi de transports plus tard, nous arrivons enfin à destination, peu après midi, dans nos plus beaux apparats (enfin surtout pour moi) pour ces trente-sixièmes Médiévales de Provins. Des navettes gratuites étaient à la disposition des festivaliers en partance de la gare, mais ne connaissant pas la ville, nous avons préféré nous promener jusqu’à la cité médiévale à pied. Quelques marches à monter, puis nous arrivons par l’entrée de la rue d’Enfer.

Une fois le contrôle des billets et de sécurité franchi, nous pénétrons enfin dans la cité médiévale, que nous découvrons avec émerveillement. Il n’a pas fallu marcher bien longtemps avant de tomber sur les premiers stands du marché médiéval. Comme à mon habitude, mon regard se porte essentiellement sur les stands de breuvages et de nourriture, mais je me laisserai uniquement tenter par un petit verre de cidre local dont le prix défiait toute concurrence. J’avais pour but de profiter au maximum des nombreuses animations proposées. Après avoir retrouvé mon collège Varulven sur la place du châtel, nous faisons marche arrière, direction la collégiale Saint-Quiriace, pour ce qui va être ma première animation de la journée.

Il est 13h30, et je me mets en place au cœur de la collégiale pour la prestation de Dayazell, que je connais déjà. J’avais en effet eu l’occasion de voir la formation toulousaine aux côtés de Wardruna il y a deux ans. Les quatre musiciens commencent à jouer, et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé n’avoir jamais assisté à un concert dans un édifice religieux auparavant. C’est désormais chose faite, et j’apprécie cet instant très riche en spiritualité. Contrairement au concert de 2017 où le set était principalement axé sur des airs typiques du sud, le groupe nous fait aujourd’hui découvrir en musique diverses contrées par l’intermédiaire de chants originaires de partout à travers le monde. Le set commence donc par un chant traditionnel suédois. Dayazell interprétera également une nouveauté, à savoir un chant inspiré par une abbesse très connue ayant vécu au Moyen-Age (je n’ai malheureusement pas été en mesure de retranscrire le nom de celle-ci car il était difficile de distinguer les paroles des musiciens à cause du brouhaha environnant). Le quartet clôture le concert par un morceau inspiré de la Castille et plus particulièrement d’un cantique extrait d’un célèbre recueil médiéval datant du XIIIème siècle (là encore je n’ai pu entendre le titre de celui-ci).

Ce qui est chouette avec les Médiévales de Provins, c’est de tomber complètement par hasard sur une animation, d’autant plus si celle-ci était à mon programme ! Pendant que je m’hydratais près de l’école ville haute, un bruit m’intrigue. Je me rapproche, et c’est alors que je tombe sur l’animation menée par Elodie Houdas, qui proposait un spectacle lors duquel elle présentait ses partenaires insolites, à savoir des magnifiques perroquets. Moi qui adore ces animaux, je n’ai pu résister à l’envie de m’attarder dans la cour de l’école pour assister à ce numéro haut en couleurs ! Une fois de plus, je peine vraiment à entendre ce que dit l’artiste, si ce n’est que le perroquet est un animal très sociable, avec lequel on peut partager beaucoup de choses … sauf le lit et la nourriture, boissons comprises. S’il vous vient l’envie d’acheter l’une de ces adorables petites bêtes, vous êtes ainsi prévenus ! J’étais toute amusée lorsqu’Elodie a posé délicatement l’un de ses perroquets sur la tête d’une spectatrice, et celui-ci s’est mis à faire sa toilette tranquillement sur elle. Décidément, nos amies les bêtes nous amuseront toujours autant !

Je comptais ensuite aller voir Merwenn dans la rue du Val, mais ayant déjà vu la troupe varègue le mois dernier lors des Médiévales de Poissy, j’ai privilégié la découverte, et je retourne donc vers la collégiale pour la prestation de Marina Lys. En arrivant sur la place, je découvre là aussi par hasard la troupe des Carillonneurs, que j’étais justement curieuse de voir. Pour cause, les musiciens, haut perchés dans un grand clocher en bois conçu par la Compagnie Gueule de Loup, jouent de leurs instruments, à savoir le luth, le violon, et bien sûr, les carillons.

Je retourne au frais dans la collégiale et me place pour le petit concert donné par la musicienne Marina Lys, qui compte bien nous transporter dans son univers médiéval et viking. La jolie demoiselle à la chevelure d’or chante, accompagnée tantôt de son nyckelharpa, tantôt de son luthare ou de son bouzouki irlandais. Une lyre était posée à ses pieds, mais j’étais déçue que Marina n’en ait pas joué. Quoi qu’il en soit, la musicienne nous enveloppe d’un voile de douceur et de nostalgie. Elle nous interprétera une berceuse, suivie d’un air du XIIIème siècle, puis un chant de séduction en latin datant de la même époque, ainsi qu’un chant inspiré des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Marina clôturera son concert par le fameux « Le Loup, le renard et la belette », lors duquel elle incitera le public à taper dans les mains en même temps qu’au rythme instauré par le archet de la nyckelharpa.

Après cette sympathique animation, nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas encore déambulé dans la partie dédiée aux animations de rue de la vie quotidienne. C’est alors qu’au croisement de la rue de Jouy et de la rue de la chapelle Saint-Jean, nous tombons sur la troupe Celestiaes, qui a particulièrement attiré mon attention, dans la mesure où dès que j’entends de la cornemuse, plus rien d’autre n’existe autour de moi ! Le répertoire du quartet est principalement axé sur les chansons et mélodies du Moyen-Age, allant de la musique sacrée à la chanson de trouvère, en passant par des mélodies dites « à danser ». Derrière nous, on pouvait voir au loin les drapeaux de la troupe italienne A.S.T.A. voler dans les airs, au son des tambours.

Je retourne pour la dernière fois dans la collégiale pour assister au concert donné par la compagnie Braagas, qui nous vient tout droit de République tchèque. Pourtant, au début du concert, si l’on se fie à l’origine des morceaux joués, on aurait pu croire que la troupe était originaire d’Espagne, car les deux premiers morceaux étaient des chansons traditionnelles espagnoles. Aussi, j’étais agréablement surprise que l’une des musiciennes s’adresse à nous dans un français parfait, avec son charmant accent exotique. Le groupe comptait au total cinq membres : une violoniste, une joueuse de bouzouki et de nyckelharpa, une percussionniste, une flûtiste, et légèrement en retrait, un guitariste. Les musiciennes chantaient en chœur avec une certaine allégresse, et sans micro. Après avoir chanté une chanson en français, le quintet interprétera trois morceaux traditionnels de République tchèque, le dernier étant une chanson de mariage.

L’après-midi est maintenant bien entamée, et il va malheureusement bientôt falloir songer à rentrer aux bercailles. Avant de retourner à la gare, nous nous retrouvons tous une dernière fois autour d’une bière (et d’une crêpe au sucre pour ma part), et nous regardons une dernière fois quelques stands. Ma plus grande crainte lors de ces Médiévales était de ne pas pouvoir profiter comme il se doit à cause de la foule, et finalement, ce fut largement gérable. Je ressors donc de la cité médiévale conquise, et c’est avec un immense plaisir que je reviendrai à Provins (même hors Médiévales), pour notamment visiter au calme ses monuments. Mon seul regret est de ne pas avoir pu rester pour les animations nocturnes, mais ce ne sera, je l’espère, que partie remise !

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