Månegarm – Fornaldarsagor

Månegarm est un groupe que l’on peut difficilement ignorer lorsqu’on s’intéresse un peu à la scène viking suédoise. En maintenant 24 ans de carrière, ils ont imposé un style reconnaissable à base de black, de folk, d’envolées épiques et de crinières blondes si soyeuses, et la pochette de cette dernière offrande, cumulant tout ce qu’on attend chez le groupe, à savoir des guerriers prenant la pose, la proue d’un bateau relativement identifiable, un ciel enflammé et de nobles bestiaux hurlant à s’en décrocher la mâchoire, semble nous promettre que ça va, on reste dans ce registre.

Plongeons donc dans l’écoute de ce Fornaldarsagor au nom piégeux (toi aussi t’as fourché au premier coup, fais pas semblant). L’album s’ouvre en fanfare avec un « Sveablotet » aux forts relents de black, qui annonce déjà la principale structure de morceaux qu’on va trouver dans cet album : des couplets bien énergiques en chant saturé et des refrains épiques en clair, dont bien entendu, l’imposant le dispute à la majesté. Cela ne rend pas l’album prévisible pour autant, et on oublie volontiers ce genre de détails pour se laisser porter par des ambiances guerrières, soulignées par un violon toujours présent mais jamais envahissant, qui sont le gros point fort du groupe.

« Ett sista farväl » apporte une petite touche de mélancolie en milieu d’album, avec un morceau tout en crescendo alternant tour à tour un chant féminin cristallin, puis la voix puissante d’Erik Grawsiö dont, décidemment, j’aime toujours autant le timbre quand il s’envole dans les aigus. « Spjutbädden » enchaîne avec un mid-tempo plus heavy fort bienvenu,  qui relance la machine à baffes pour la seconde moitié de l’album, qui se conclut, après un « Krakes sista strid » plus long résumant bien l’ensemble de l’album en prenant le temps de poser et varier ses ambiances, sur « Dödskvädet », une jolie ballade folk concluant avec calme et douceur ce puissant opus, perpétuant ainsi la tradition de Månegarm de toujours nous offrir en fin d’album de quoi panser nos blessures après 50 minutes de bourre-pif (dont on redemande toujours, certes). 

Enfin, pour l’auditeur chevronné, deux bonus tracks sont disponibles, à savoir une reprise de « (Don’t need) religion » de Motörhead passée à la moulinette « grosse double et violons suaves », et « Day star, son of war », une refonte d’un morceau de 95 qui a effectivement un petit goût de madeleine de Proust quand ce qui nous avait séduit chez les Månegarm du début, c’est l’aspect black.

Comme toujours pour Månegarm, on a là un album efficace, sans trop de fioritures, mais qui ne tombe jamais dans le simplisme. S’il n’apporte pas vraiment de surprise à ceux qui connaissent bien la musique du groupe, il garde néanmoins le souffle épique qui traverse la discographie du groupe, et n’y dépareille clairement pas. En tout cas, votre serviteur attendra la prochaine production des Suédois avec une verve toujours intacte, tant qu’ils sauront fédérer avec brio ce public chantant toujours aussi faux. 

Wolpertinger

9/10

Tracklist

  1. Sveablotet
  2. Hervors arv
  3. Slaget vid bråvalla
  4. Ett sista farväl
  5. Spjutbädden
  6. Tvenne drömmar
  7. Krakes sista strid
  8. Dödskvädet
  9. (Don’t need) religion
  10. Day star, son of dawn

Sortie : 26 avril 2019

Liens : Site Officiel, Facebook

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