Rien de tel qu’un petit concert de folk traditionnel pour se remettre dans le bain après un été qui fut extrêmement calme côté concerts et festivals pour ma part. Je me rends donc samedi dernier au Pan Piper, salle du XIème arrondissement à Paris, et ce, afin de découvrir sur scène l’une des formations de musique celtique les plus renommées : Lúnasa. Pour ceux qui ne connaissent pas très bien le groupe, celui-ci a été formé par des pointures de la musique irlandaise. Le groupe compte actuellement cinq membres : le flûtiste Kevin Crawford (Grianán, Raise The Rafters, Moving Cloud), le cornemuseur et flûtiste Cillian Vallely, le violoniste Colin Farrell, le contrebassiste Trevor Hutchinson (The Waterboys, Sharon Shannon) et le guitariste Ed Boyd (Flook).
J’arrive sur place aux alentours de 19h30, peu avant l’ouverture des portes. Je suis surprise de voir autant de monde devant la salle, car je l’avoue, le groupe m’était complètement inconnu il y a encore quelques mois. Une fois encore, le concert a affiché complet (Lúnasa était de passage dans la capitale en juin dernier).
Après avoir récupéré mon invitation à la billetterie, je me rends dans la salle. Pour une fois, je profiterai du spectacle assise. Autre chose inhabituelle pour la metalleuse que je suis, aucun groupe n’a été programmé en première partie. Lúnasa devrait donc avoir un set bien conséquent, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais !
Peu après 20h, les cinq musiciens entrent en scène sous les applaudissements du public. Le festival interceltique de Lorient joue les prolongations avec le concert de ce soir, organisé en collaboration avec l’association Paris Celtic Live. Bien que Lúnasa mette à l’honneur la musique traditionnelle irlandaise, le groupe interprète également des airs des autres contrées celtiques, comme la Bretagne, l’Ecosse, et même les Asturies et la Galice. Le groupe jouera d’ailleurs une muiñeira, musique traditionnelle de Galice semblable à la gigue. Un petit air écossais romantique nous sera également dédié, car comme l’a dit le guitariste dans un français quasi-parfait, « Paris c’est la ville de l’amour » !
Au bout de quelques morceaux, je commence à avoir un petit faible pour deux des cinq musiciens. Tout d’abord pour le flûtiste qui assurait à la perfection son rôle de frontman, puis pour le guitariste, qui, malgré son ton posé, nous aura autant fait rire ! Je me serais plus cru à un spectacle humoristique qu’à un concert par moments. Ed a même fini par dire « bon, on va quand même essayer de jouer un peu ! ».
Malgré ma préférence pour les deux musiciens précédemment évoqués, chaque membre est un virtuose dans sa discipline, et une véritable alchimie se crée entre chacun d’eux. Leur énergie et leur bonne humeur sont si communicatives que même assise, je ne pouvais m’empêcher de taper du pied et de frapper des mains. Le guitariste nous a d’ailleurs félicités pour notre sens du rythme, car apparemment il y a quelques temps au Danemark, ce n’était pas tout à fait ça !
Vers la moitié du concert, certains musiciens quittaient la scène pour laisser leurs acolytes exprimer leur talent. Pour commencer, le violoniste, le guitariste et le contrebassiste ont joué ensemble, tandis que le flûtiste assistait à leur prestation à côté de moi. Puis ce dernier a remplacé le violoniste pour un autre trio. Enfin, le cornemuseur nous a offert un solo de quelques minutes. Pour ma part, ce fut le temps fort de la soirée, je n’ai pas pu m’empêcher de verser une petite larme tant c’était beau.
Après ce moment riche en émotions, le violoniste rejoint Cillian pour un duo très festif, suivi du contrebassiste et du guitariste, et enfin du flûtiste. Ce morceau aurait très bien pu faire office de final, mais non ! Le guitariste et le contrebassiste reviennent sur scène pour un duo qui m’a beaucoup perturbée au début, pour être beaucoup plus sombre et moins accessible. Le retour du flûtiste par la suite a apporté plus de légèreté, bien qu’il y ait toujours une pointe de mélancolie. Ce n’est qu’au retour du cornemuseur et du violoniste que l’allégresse était véritablement au rendez-vous.
Après quelques airs qui sentaient bon l’Irlande, le groupe quitte la scène au bout de presque deux heures de concert. Merci beaucoup à l’association Paris Celtic Live pour l’invitation, et pour le groupe pour cette excellente soirée ! Prochain rendez-vous celtique avec Imar et Socks in the Frying Pan le 20 octobre, même lieu, même heure !
Fée Verte