Ce 25 janvier 2018, Luc Arbogast était en concert à la très belle salle de l’Eden (à Sausheim; près de Mulhouse) dans le cadre du « Metamorphosis The Conquest Tour ». Son nom vous dit vaguement quelque chose, voire rien du tout ? Pas de panique : nous allons étudier tout cela ! 🙂
Déjà, je pense que nous allons commencer par dresser un rapide portrait (vu qu’il n’a encore jamais été présenté sur ce webzine…). Luc Arbogast est un chanteur et musicien français né le 02 novembre 1975 à La Rochelle.
C’est à l’âge de 10 ans qu’il déménage avec sa famille et s’installe en Alsace, plus précisément dans la vallée de Munster. Après une adolescence plongée dans la culture punk-metal (pendant laquelle il va notamment chanter dans un groupe de metal avec son frère Yann), il commence à écouter de la musique médiévale et qui ne le quittera finalement plus.
C’est en 2013 qu’il se fait connaître du grand public par sa participation au télécrochet The Voice qui ne le mènera malheureusement pas bien loin, puisqu’il sera éliminé à l’issue des directs. Mais sa carrière a connu un boost considérable puisque désormais ses albums se vendent bien et tous ses concerts affichent très souvent complets.
Voilà pour le portrait, maintenant penchons-nous sur cette soirée du 25 janvier dernier. Après avoir attendu dans le hall de la salle au son des reprises de Barbara de Patrick Bruel et autres chansons de variété française, je rentre vers 19h45 dans la salle qui va être très vite remplie, ce qui m’impressionne déjà. Avant son entrée en scène, nous pouvons entendre en musique de fond une artiste chantant un exquis mélange de musique orientale et de musique électro, ce qui est vraiment chouette. (D’ailleurs, si quelqu’un connaît le nom de l’artiste, je suis preneur…)
Tout commence de manière presque religieuse avec Luc montant sur l’estrade pour jouer à l’orgue et débiter un texte (en latin ?), de façon à nous plonger direct dans l’ambiance. La voix est grave, impérieuse et surtout très captivante. Le nom du morceau n’est pas donné, mais je serai prêt à parier qu’il figurera dans son prochain album…Et c’est juste après qu’il attrape son bouzouki récemment acheté qui bénéficie d’un son prodigieux pour continuer à chanter ses titres. Ceux-ci s’enchaînent et nous pouvons entendre « Entededor », « Non Sofre Santa Maria », « Stella Splendens »…Ce qui me frappe déjà, c’est la performance vocale (malgré la grippe de laquelle il vient de sortir il y a à peine quelques jours…).
Sous son air de solide gaillard tatoué et très grand (il doit mesurer bien 1m90-2m, d’après mes souvenirs…) se cache ce qui fait la marque de fabrique de Luc Arbogast : sa voix contreténor. En fermant les yeux, on croirait entendre une voix de femme, mais pourtant c’est bien Luc qui chante ! Et c’est une des principales raisons du succès de Luc, puisqu’il n’y a aucun semblable. Et puis, il faut également reconnaître que peu d’artistes aussi connus chantent dans ce répertoire et en plusieurs langues anciennes comme en vieil allemand, en latin, en arabe ou bien en vieux français.
Et l’autre raison pour laquelle il y a un tel engouement est sa proximité avec son public. Luc est proche de son public, puisqu’il nous fait participer durant toute la soirée ! Que ce soit pour les répétitions de paroles pour « Le Roy a Fait Battre Tambour », les chœurs pour le final avec « Ora et Labora » (un des plus beaux moments de la soirée…) ou bien avec « Quinze Marins sur le bahut du mort » où il nous fallait nous lever de notre chaise en chantant « Yopla Ho et une bouteille de rhum ! ».
L’ambiance est alors joyeuse, presque survoltée, voire hilare. Je reconnais que Luc est un excellent showman doté d’un humour vraiment redoutable. Il peut délirer avec ses musiciens en battant les percussions, « casser » Maître Gims en déclarant que ses chansons « ne sont pas structurées » ou bien jouer quelques notes de « Come As you are » de Nirvana en s’arrêtant brusquement sous les rires d’une salle morte de rire en annonçant « Promis, on jouera ça après la Compagnie Créole ! ».
Ce qui m’a également frappé, c’est le choix de la setlist. Alors que l’Eden avait annoncé un concert « Metamorphosis » (du nom de son dernier album qui faisait la part belle au mélange musique médiévale-musique électro), il était en réalité question d’un concert « Ab Originem Fidelis ». Cela veut dire qu’il n’a chanté qu’une chanson de son dernier album, « Liberta », alors que tout le reste n’était issu que de ses derniers albums, voire d’aucun (« Je suis maître à bord », « O Marrakech »,…). D’ailleurs, nous avons pu avoir le privilège d’écouter un morceau qui figurera dans son prochain album prévu pour mai 2018.
En définitive que retenir de tout ça ? Luc Arbogast a véritablement fait une performance de dingue et n’a pas arrêté de faire frissonner toute ma colonne vertébrale. Je pense que vous l’aurez deviné, mais je vous recommande vivement d’aller le voir sur scène ! Même si on le voit très peu sur les plateaux de TV (d’ailleurs, pour anecdote, les producteurs ont rejeté sa candidature pour représenter la France à l’Eurovision 2018…), Luc a le mérite de ne pas avoir « pris le melon » et d’être resté fidèle à ses convictions. Je regrette par ailleurs ne pas l’avoir rencontré à l’issue du concert (ma manager, qui était également présente, a pu avoir le privilège de lui faire la bise…), mais ce n’est pas totalement perdu ! Ultréïa !
Aller, en plus de vous conseiller d’écouter ses 7 albums (dont le dernier qui possède une instrumentation excellente), je vous propose d’écouter « Cancion Sefaradi », la chanson qui l’a fait connaître à l’émission The Voice, dans une version enregistrée dans une église :